Présentation


 
Lundi 25 août 1 25 /08 /Août 14:24



Ils ont la trentaine et ils sont anglais. Confortablement installés dans leurs vies étriquées, ils vont se retrouver confrontés à eux-mêmes, mais aussi aux autres. Célibataires ou en couple, leurs destins vont s’entremêler pour les lier à jamais. Lorik, Cypriaque, Miralem, Clémentine : ils auraient pu ne jamais se rencontrer, mais la vie en a décidé autrement. Enfermés dans leur bulle, ils ne pourront en ressortir que différents. Eviter les obstacles ou surmonter les difficultés, quelles qu’elles soient, tel sera le choix qui se dressera face à eux. Au-delà des secrets, des mensonges, des faiblesses inavouées, ils devront avant tout croire en eux, et être prêts à tout accepter. L’amour leur fera imaginer l’inacceptable, tout en les empêchant d’entrevoir l’inavouable. De coïncidence en coïncidence, ils devront éviter d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Une seule erreur pourrait être fatale…

Voilà, c'était le nouveau résumé de notre prochaine histoire.
Elle sera dans un registre très différent de celui d'Indicibles Cruautés. Une envie de changement de la part des deux barges^^
Attention !
La publication de cette histoire commencera le mercredi 10 septembre 2008, et les chapitres seront normalement mis en ligne tous les dix jours: le 10, le 20 et le 30 de chaque mois.
On ne prend pas le rythme d'une fois par semaine choisi pour IC car nous avons des cursus scolaires et professionels contraignants. Merci de votre compréhension^^
Bisous à tous et à toutes!
A très vite.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Jeudi 21 août 4 21 /08 /Août 02:30

Plusieurs mois avaient passé et octobre touchait lentement à sa fin dans un florilège de couleurs aussi chatoyantes les unes que les autres. Les étudiants reprenaient doucement la routine des cours après les grandes vacances. Il était dix-huit et les derniers cours de la journée se terminaient. Tout le monde rangeait ses affaires plus ou moins rapidement, s’attardant parfois sur des dernières discussions, des rendez-vous plus tard dans la soirée mais ce n’était pas le cas d’un jeune homme de grande taille, sculpté par des années de sport et aux cheveux blond cendré volant devant son visage. Auxence finit de mettre son trieur en carton épais dans sa besace kaki avant de la passer au dessus de sa tête d’un mouvement rapide puis de sortir de l’amphithéâtre.

Après quelques pas à l’extérieur, Auxence scruta les environs de ses yeux bleu gris comme si il était à la recherche de quelqu’un. Puis son visage d’apparence froide se fendit dans un sourire. Il se mit à marcher d’un pas rapide pour atteindre un jeune homme assis sur un banc de fer, près de la station de métro. Celui-ci était affalé sur son assise, les mains fermement ancrées dans un blouson noir de mi-saison et un bonnet tout aussi sombre sur des cheveux bruns méchés de bleu. Idriss regardait sans réellement voir les personnes qui passaient jusqu’à ce qu’Auxence se plante devant lui avec un sourire aux lèvres.

-          Tu es en retard, fut tout ce que trouva à dire Idriss.

-          Non, juste à l’heure. C’est toi qui es toujours en avance.

-          Pas du tout. Je suis toujours à l’heure.

Auxence ravala une phrase cinglante à lui envoyer parce qu’il savait qu’il n’aurait pas le dessus quand son petit ami prenait cette attitude. Ce qu’Idriss ne disait pas, c’était qu’il avait avancé toutes les horloges qu’il utilisait pour toujours être en avance pour aller chercher Auxence à sa faculté de biologie qui était à l’opposé de la sienne, de l’autre côté de la ville.

Beaucoup de choses s’étaient passées depuis le séjour d’Auxence à l’hôpital. Cinq jours après son réveil et une batterie de tests, le jeune homme avait été autorisé à rentrer chez lui en compagnie de son père. Tous deux se servirent de gardes malades mutuels avec deux visites d’un Idriss relativement gêné et maladroit. Ils parlèrent, mirent les choses à plat et Auxence fit clairement comprendre à Idriss qu’il voulait une vraie relation. C’était bien beau d’avoir exprimé leurs sentiments mais il avait peur en ayant appris à connaître un peu Idriss que celui-ci retourne à une partie de leur ancienne relation. Mais cette fois-ci, Idriss était prêt à tout céder pour ne pas revivre cet épisode déclenché par sa faute. Comme rappel, la cicatrise qui ornait à présent la trempe droite d’Auxence lui suffisait.

Ce dernier avait de même appris le penchant du jeune homme pour la bouteille, il n’avait pas fait de commentaire, ni de leçon de morale car Idriss n’en avait pas besoin, il avait appris la leçon tout seul, à un prix qui faillit être lourd. Doucement, il tentait de se sevrer avec plus ou moins de succès selon les semaines. Ce n’était pas comme cela qu’on faisait disparaitre une telle addiction même avec des appuis stables tel que des amis ou la personne aimée.

Après avoir réintégré le lycée, Auxence put suivre le restant de ses cours normalement mais le sport lui fut interdit à cause de son traumatisme récent et il ne put participer aux derniers matchs de championnat inter régional dans lequel l’équipe ne finit que deuxième suite une finale très disputée. Mais ce qui lui fit plaisir et sourire, c’est qu’Idriss alla le voir et s’afficha avec lui. Il n’en avait rien à faire des autres et de leurs regards. Son caractère possessif voulut qu’il montre à tout le monde qu’Auxence était à lui et que quiconque l’approchait s’exposait à sa colère. Auxence avait renoncé à dire quoi que ce soit car Idriss n’avait rien dit.  Rien sur le trafic qui les avait amenés à se rencontrer, ce qui lui permettait de profiter des bourses qui lui avaient été promises au début de l’année scolaire pour faire le cursus de biologie dont il rêvait depuis quelques années. Mais pour ça, il lui fallait le diplôme de fin d’études qu’il eut haut la main ainsi que Daegan et Ephram. Pour Idriss, ce fut une autre paire de manches car bien que quand il travaille, ses notes soient bonnes, il avait du retard dans certaines matières dû à ses absences répétées au cours des années de lycée. Après des rattrapages mouvementés, il eut aussi son pass pour les études supérieures.

Après quelques discussions très vives, tous les quatre s’inscrirent dans des universités de la même ville et s’installèrent dans une collocation à quatre. Idriss et Daegan avaient largement les moyens de demander à leurs parents de leur acheter des appartements mais les deux autres ne voulaient pas en entendre parler, préférant être semblables aux autres étudiants de par les moyens. Les deux jeunes hommes n’étaient pas d’accord mais ne voulant pas risquer de perdre ceux qui étaient, pour eux, leurs moitiés, ils fléchirent tels des roseaux sous le vent.

-          On rentre, dit Idriss en levant les yeux.

-          Pas tout de suite. Il faut qu’on aille faire quelques courses pour ce soir et demain.

-          C’est fait.

Idriss se leva en sortant une main de son cocon de chaleur et saisit un sac de provisions bleu ciel, à demi transparent pour le montrer presque fièrement à son petit ami. Il fallait dire que ce genre de choses à faire n’était franchement pas la tasse de thé du jeune homme. Auxence se retenait tant bien que mal de rire et préféra se mettre en route pour attraper un métro, plantant là Idriss. Ce dernier, un peu furieux le rattrapa et lui prit une main à laquelle il mêla ses doigts.

A des kilomètres de là, Daegan attendait lui aussi sa moitié tout en discutant avec des amis à lui. Ses cheveux étaient un peu plus courts mais toujours noirs et remontés dans une queue de cheval aux mèches volantes. Il jetait des coups d’œil impatients à la sortie par laquelle Ephram avait l’attitude de passer. Son attente ne fut pas très longue et ce fut avec un grand sourire que le jeune homme se dirigea vers le groupe. Celui-ci avait un peu adopté le style vestimentaire de son petit ami et laissé la coupe militaire au placard. Ses cheveux roux lui tombaient devant les yeux et dans la nuque.  Il n’y avait pas de gestes de complicité ou de tendresse dans le couple quand ils étaient en public, c’était comme si ils n’étaient que des amis. Ils avaient gardé cette habitude du lycée, jugeant que leur bonheur n’était que pour eux deux, en privé.

Ils parlèrent un petit moment avec les autres personnes avant de rentrer eux aussi à l’appartement qu’ils louaient. Malgré la distance importante entre les deux lieux et bien qu’ils aient fait le chemin à pied, ils ne virent pas le temps passer car ils parlèrent de leurs journées respectives, des sujets de cours, des dernières nouveautés. Arrivés sur le palier, Daegan se mit à faire une plongée dans le bordel de sa besace de cours, qui ressemblait à un sac de fille selon son petit ami, pour essayer de mettre une main sur les clés de l’immeuble et de l’appartement. Pendant ce temps, Ephram  regardait la vie qui s’agitait dans leur rue, les gens qui allaient et venaient avec leurs soucis, leurs habits, leurs comportements divers. Puis son attention fut attirée par Auxence et Idriss qui venaient de tourner au coin de la rue et arrivaient sans se presser vers eux. Ils étaient plus occupés à se disputer sur une quelconque broutille comme à leur habitude. A les voir ainsi, on aurait pu croire qu’ils ne s’entendaient pas mais la main enlacée que chacun serrait disait le contraire. C’était juste dans leur nature de se chercher un peu pour mieux se consoler.

En les voyant ainsi, Ephram ne put s’empêcher d’avoir une once de jalousie, pas face à leur relation mais au fait qu’ils s’affichent aussi simplement ensemble. Des fois, il regrettait certaines habitudes prises avec Daegan bien que ce soit la relation qu’il voulait avec lui. Il baissa un peu la tête et dit d’un murmure presque inaudible :

-          Pourquoi nous ne sommes pas comme eux ?

Il ne cherchait pas de réponse à cette question qu’il jugea idiote après l’avoir dite. Pourtant elle n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

-          Parce qu’on a décidé de faire autrement, lui répondit Daegan qui, triomphalement, sortait ses clés et saluait les deux autres comme si il n’avait rien dit.

Tous les quatre entrèrent et montèrent au deuxième étage par un vieil ascenseur dont les cris d’agonie ne rassuraient personne et qui, pourtant, était révisé tous les mois. Au moment où il allait passer la porte qu’Idriss avait ouverte, Ephram fut retenu par la main ferme de Daegan sur son épaule gauche.

-          Dis, pour ce que tu as dit, c’est parce qu’on a décidé autrement, mais au moins, tu es sûr que je t’aime depuis le début de notre relation.

Le jeune homme resta un instant stoïque devant cette tirade. Ils n’avaient pas vraiment l’habitude de parler de leurs sentiments, ni de mettre un nom dessus car tout entre eux se faisait tacitement. Tout était dans les gestes, les regards, les attentions, les étreintes.

-          Tu ne me l’avais jamais dit.

-          Maintenant, c’est fait, lui répondit Daegan avec un sourire qui en disait long.

Il l’attira à lui pour déposer un léger baiser sur des lèvres à la moue adorable avant de le lâcher pour entrer lui aussi. Ephram resta seul à méditer ces paroles, puis il franchit le pallier. Lentement, le jeune homme ferma la porte d’entrée de l’appartement et du passé derrière lui, ainsi que derrière eux. De nouveaux horizons s’ouvraient avec leurs doses d’incertitudes mais aussi de surprises et d’espoirs.

 

La cruauté est indicible, mais l’amour l’est tout autant…

 

Fin


Cette histoire ne se termine pas en grande pompe, ni par un lemon entre Idriss et Auxence comme vous l'aurez voulu, mais on espère quand même que la fin vous aura plu. Merci à tous et à toutes pour votre soutien, vos visites, vos commentaires, vos avis, vos critiques... On n'aurait jamais pensé que cette histoire serait autant appréciée, alors vraiment, merci à vous, nos très chers lecteurs que nous adorons, même si nous ne vous connaissons pas tous. On espère que vous serez au rendez vous pour notre prochain histoire. Nous vous donnerons plus de précisions dans quelques jours. D'ici là, ne nous oubliez pas^^Gros bisous à tous, et à très vite!

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Jeudi 14 août 4 14 /08 /Août 00:47

Attention ! Ceci est la partie 2

Ils restèrent dans cette position très longtemps, parfois endormis, parfois éveillés, et ils ne virent pas les heures défiler. Quand Daegan et Ephram revinrent à l’hôpital, leurs meilleurs amis respectifs n’avaient presque pas bougé. Ne voulant pas les déranger, les deux jeunes basketteurs se contentèrent de les écouter sans se montrer, grâce à la porte légèrement entrebâillée.

Idriss était à présent assis sur le bord du lit, à côté d’Auxence, et il avait passé son bras autour de son épaule, guidé par son caractère possessif et une sensation qu’il tentait maladroitement de définir. Auxence voulut l’aider, afin de clarifier leur situation, mais il ne s’en sortit pas mieux. Ce n’est qu’après quelques minutes d’un silence propice à la réflexion qu’il trouva quelque chose à dire. Une question qui lui parut stupide une fois qu’il l’eut prononcée.

-          Tu crois qu’on s’aime ? Demanda-t-il.

Idriss se retint de rire lorsqu’il réalisa ce que venait de dire Auxence. Il ne trouvait pas ça ridicule, ce n’était pas le problème. Il n’avait simplement pas l’habitude de parler d’amour, ou même de ressentir quelque chose proche de ce sentiment là. Il reprit son sérieux quand il vit le regard triste et l’air vexé du blond, puis il posa sa tête sur l’épaule du jeune homme dont le crâne était entouré d’un bandage épais, surplombé par d’autres pansements sur sa tempe droite et l’oreille en dessous.

Auxence posa à son tour sa tête sur celle d’Idriss, et il entoura le cou du brun de son bras droit. Il approcha sa main gauche de celle d’Idriss, posée sur sa cuisse, et leurs doigts s’entrelacèrent.

-          Peut-être bien, finit par répondre Idriss.

Ils s’endormirent à nouveau tous les deux, dans les bras l’un de l’autre, un sourire aux lèvres, et cette révélation résonnant dans leurs têtes, comme un écho insistant.

 

Attendris par ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux, Daegan et Ephram décidèrent de laisser leurs amis en tête à tête. Apparemment, ils s’étaient expliqués, et ils avaient enfin admis qu’ils étaient attirés l’un par l’autre, voire plus. Satisfaits, ils quittèrent l’hôpital main dans la main, et ils roulèrent jusqu’à chez Daegan, où ils ne manqueraient pas de fêter la belle victoire qu’ils venaient d’emporter, malgré l’absence de leur capitaine. Ils avaient tout donné, pour lui, et leurs efforts avaient payé. Le match avait été long et difficile, mais ils avaient réussi à montrer toute leur force et leur puissance. Ils avaient joué telle une équipe plus unie que jamais, tournée vers le même objectif : gagner. Ils y étaient arrivés. Ils ne savaient pas si Auxence serait rétabli pour le dernier match de l’année scolaire, mais ils avaient fait l’essentiel. Le reste appartenait à l’avenir. Ils voulaient gagner le championnat régional inter lycées qui leur avait échappé l’année précédente, mais la santé de leur capitaine leur importait à l’instant plus que leur sport favori.

C’est dans cet état d’esprit qu’Ephram entra chez son petit ami, à la suite de celui-ci. Daegan prépara un plateau gourmand composé de diverses pâtisseries, puis il y ajouta deux verres et deux bouteilles de soda. Après leur match éreintant, ils étaient directement allés à l’hôpital, alors ils avaient besoin de manger un peu et de s’hydrater. L’alcool n’était pas le plus approprié, alors il avait opté pour de simples boissons sucrées et gazeuses. Il porta le tout jusqu’au salon, et Ephram marcha sur ses talons. Il vit le jeune homme aux longs cheveux noirs faire coulisser une porte qu’il n’avait encore jamais franchie malgré ses multiples visites. Ses yeux se posèrent alors sur l’imposante table de billard qui venait d’apparaître. Admiratif, Ephram en fit le tour tout en frôlant le drap feutré vert de ses doigts.

-          Tu veux faire une partie ? Demanda Daegan en remarquant les yeux brillants de son petit ami.

Le roux était ailleurs, alors il sursauta quand il entendit le garçon parler, mais il ne tarda pas à répondre.

-          J’aimerais bien, mais j’ai un peu peur de l’abîmer.

Il avait déjà passé de nombreuses heures dans cet endroit, mais il découvrait à chaque fois de nouvelles choses, et il était toujours aussi émerveillé par leur valeur et leur beauté. Il n’avait jamais vu une table de billard aussi grande, à part dans quelques bars, et il avait peur que le tapis se troue au moindre coup trop brusque.

-          T’inquiète pas, le rassura Daegan, y’a pas de raison que ça t’arrive.

Il posa son plateau sur une petite table en verre qui longeait un des murs de la pièce, puis il attrapa deux queues. Il en tendit une à Ephram qui la prit délicatement dans ses mains, effrayé à l’idée qu’elle se brise entre ses doigts. Daegan sourit devant l’attitude de son petit ami, mais il ne dit rien. Il se contenta de préparer le jeu. Il disposa les quinze billes colorées en triangle d’un côté de la table, et la blanche de l’autre.

-          Tu as déjà joué ? Voulut-il savoir.

-          Une ou deux fois, dit Ephram, mais c’était y’a longtemps.

-          Ca fait rien, on va pas faire les vraies règles de toute façon, c’est juste pour s’amuser.

Ephram hocha la tête pour montrer son accord, puis il regarda Daegan se pencher et se mettre en position pour jouer le premier coup. Ils dégommèrent les billes chacun leur tour, ne pouvant parfois s’empêcher d’avoir de longs fous rires tant ils avaient fait n’importe quoi. Quand il ne resta plus que trois billes sur le tapis, ce fut à Daegan de jouer. Ephram avait empoché par mégarde la bille blanche quelques minutes plus tôt, mais ils avaient continué la partie. Le jeune homme roux resta en retrait et laissa son petit ami prendre toute la place dont il avait besoin. Il eut droit à ses fesses en ligne de mire, et cette vision suffit pour attiser le désir qu’il tentait de contenir en lui depuis un moment déjà.

Dans son pantalon large noir en toile et son haut moulant bleu turquoise aux manches trois-quarts, son petit ami était irrésistible. Ephram l’avait remarqué quand ils s’étaient changé après le match, mais à présent qu’il pouvait l’observer à sa guise, son opinion n’en était que renforcée. La nuque du jeune homme en face de lui était visible, car ses longs cheveux noirs étaient relevés et attachés par un élastique en cuir de la même couleur. Seules quelques mèches se libéraient de l’emprise de l’objet trop serré.  Ephram essaya de se retenir encore un peu, mais son envie fut trop forte. Alors que Daegan s’apprêtait à tirer, il posa doucement sa queue sur le sol et il s’approcha de lui, sans un bruit. Il colla son bassin déjà en feu au postérieur du jeune homme qui n’eut aucune autre réaction qu’un simple sourire sur son visage. Il n’était pas surpris, car il s’y attendait. Il était même plutôt étonné qu’Ephram ait réussi à attendre aussi longtemps, car lui, il aurait pu lui sauter dessus dès le début de la partie. Pourtant, il était content qu’ils aient patienté, car ils avaient passé un bon moment sans aucune allusion sexuelle.

Il posa la queue qu’il tenait encore dans ses mains contre un bord de la table, et il se redressa, puis il fit tomber sa tête en arrière pour la poser sur l’épaule droite d’Ephram qui s’empressa d’envahir son cou offert de baisers. Daegan ferma les yeux, se laissant faire sous les caresses de son amant qui lui procuraient un bien-être sans égal. Il était excité, mais il n’était pas pressé. Il voulait profiter de ce que lui offrait le roux jusqu’à ce qu’il s’arrête. Il fut presque déçu lorsqu’il sentit Ephram poser ses mains sur ses hanches pour le tourner vers lui. Daegan se retrouva à moitié assis sur le bord de la table, mais il ne bougea pas. Il était parfaitement à son aise dans les bras d’Ephram. Ce dernier vint agresser ses lèvres sans le prévenir, et Daegan participa avidement au baiser. Il colla sa langue à celle de son amant et elles ne se lâchèrent pas pendant plusieurs minutes. Alors qu’elles s’enlaçaient et s’emmêlaient, les mains des deux garçons s’affairaient à découvrir à nouveau leurs corps respectifs. Peu patient, Ephram abaissait déjà la fermeture du pantalon de Daegan qui tomba au sol sans qu’il n’y mette beaucoup de force. Le jeune homme ne portait pas de chaussures, alors il n’eut qu’à lever les pieds pour se libérer de son vêtement. Sans lâcher la bouche d’Ephram, Daegan déboutonna un à un les boutons de la chemise blanche à manches courtes de son petit ami, puis il la fit glisser et la jeta quelques mètres plus loin. Il mit fin au baiser pour observer avec admiration et envie le torse du roux. Les semaines passaient, mais il ne s’en lassait pas. Il le trouvait toujours aussi beau.

Il posa ses lèvres sur le cou d’Ephram et il le contourna, puis il dessina une ligne verticale de fine salive de sa pomme d’Adam jusqu’à son nombril. Il s’attarda un moment à cet endroit qu’il savait sensible chez Ephram. Ce dernier laissa échapper quelques soupirs de satisfaction, avant de sentir deux mains avides lui enlever son jean bleu ciel. Daegan était à présent à genoux devant lui, et le roux ne put retenir un gémissement rauque et soudain lorsque son petit ami prit sa verge tendue entre ses mains à travers son boxer blanc. Il la toucha un moment de cette façon, puis il la lâcha pour passer ses doigts sous l’élastique du sous-vêtement, avant de le faire glisser le long des jambes musclées d’Ephram. Celui-ci se retrouva nu devant son amant qui ne tarda pas à prendre son pénis en bouche. Il se cambra brusquement en arrière quand Daegan entreprit des va et vient plus rapides. Ses lèvres allaient et venaient sur son sexe gonflé à l’extrême, et plus il accélérait, plus sa prise se resserrait.

-          Attention, je vai… Commença Ephram.

Mais il n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Daegan s’attarda une seconde de trop sur son gland déjà humidifié, et Ephram se libéra sans avoir pu l’avertir. Le jeune homme aux cheveux noirs ne sembla pas lui en tenir rigueur, car il avala la semence sans broncher sous le regard attentif d’Ephram qui ne s’attendait pas à ce qui suivit.

Daegan se redressa et le souleva, puis il se retourna pour l’asseoir sur la table de billard. Sans lâcher son petit ami, il poussa les billes restantes de sa main libre pour les faire rouler et tomber dans les poches prévues à cet effet. D’une légère pression sur son torse, il obligea le roux à s’allonger sur la surface verte et rêche. Ephram ne fit pas attention à ce dernier détail, même si la sensation n’était pas très agréable. Il préféra se concentrer sur ce que son amant prévoyait de faire. Daegan l’écrasa de tout son poids, et Ephram passa ses bras autour du cou de son petit ami, avant de reprendre ses lèvres pour les lancer dans un baiser passionné. Sa verge ne tarda pas à se dresser à nouveau tant son excitation montait en flèche. Daegan lui faisait un effet fou, le roux n’avait plus aucun contrôle sur son corps.

Ephram grogna de frustration et gigota lorsque le garçon aux cheveux noirs le libéra de son emprise pour descendre de la table et rester debout à plusieurs mètres de lui. Mais ses yeux se voilèrent de désir lorsque Daegan commença à enlever le peu de vêtements qu’il lui restait. Ephram détailla chaque parcelle du corps de son amant lorsque celui-ci retira son haut bleu et abaissa lentement son boxer noir. Il fit languir le roux impatient en se déhanchant sensuellement pendant plusieurs secondes devant ses yeux appréciateurs. Jugeant qu’il l’avait fait assez patienté, Daegan ramassa un préservatif dans la poche de son pantalon posé au sol, puis il reprit la place qu’il occupait quelques temps plus tôt, allongé sur son petit ami. Il déchira l’emballage carré et il déroula la protection en plastique sur son pénis. Ephram le regarda faire, et quand son petit ami eut terminé, il s’empressa de l’attraper par les épaules et de le plaquer contre lui pour l’embrasser d’une passion non feinte.

Daegan interrompit leur baiser pour porter deux doigts à la bouche d’Ephram qui comprit le message et les lécha, allant jusqu’à les enfoncer au fond de sa gorge, poussant la connotation sexuelle à son apogée. Deux fois plus excité par ce geste osé, Daegan dut faire un gros effort pour ne pas prendre son amant sur le champ. Il extirpa ses doigts d’entre ses lèvres, et il les fit glisser le long du dos d’Ephram, s’arrêtant lorsqu’il fut assez proche de son intimité. Il jeta un dernier coup d’œil au roux qui lui offrit un sourire rayonnant pour l’inciter à continuer. Daegan n’hésita pas, et il fit entrer ses doigts dans la cavité chaude et étroite de son petit ami. Ephram laissa une légère grimace de douleur déformer son visage, mais il changea rapidement d’expression lorsque les va et vient à l’intérieur de lui se firent plus aisés. Les doigts de Daegan glissaient facilement en lui et le roux gémissait déjà de plaisir. Les bruits cessèrent lorsque le jeune homme aux cheveux noirs retira ses doigts, et exerça une faible pression sur les jambes de son petit ami pour qu’il les plie et lui permette un accès plus simple à son anus élargi et détendu.

Enivré par la vision qui s’offrait à lui, Daegan ne tarda pas à coller son corps à celui d’Ephram. Il prit sa verge protégée en main et il en glissa le bout à l’intérieur d’Ephram. Cette fois, le roux ne ressentit rien d’autre qu’un immense soulagement d’être enfin possédé par son amant. Il se laissa aller et se cambra sous le plaisir qui l’envahit instantanément. Daegan sourit en se rendant compte de l’effet qu’il produisait sur son petit ami, et il commença à donner de légers coups de rein.

-          Plu…plus vite… Réclama Ephram.

Son petit ami ne se fit pas prier, et il accéléra la cadence. Ses mouvements étaient si forts que les jambes d’Ephram étaient presque en l’air. Ses pieds ne touchaient plus la table. Le roux pouvait sentir le tapis rêche contre ses fesses, au rythme de leurs ébats, mais il était en pleine extase et il en oubliait le reste, le moindre point négatif. La jouissance était proche, Daegan le sentait, alors il se baissa et plaqua ses lèvres contre celles d’Ephram, puis ils se lancèrent dans un baiser baveux et empressé. Il prit en même temps la verge du roux dans ses mains, et il la caressa vivement, s’attardant parfois sur le gland, parfois sur les bourses.

Ils n’allaient plus tenir très longtemps, alors leurs bouches se séparèrent, à contrecoeur, et ils penchèrent tous les deux leurs têtes en arrière, dans une démonstration évidente de plaisir extrême. Les yeux fermés, ils jouirent à l’unisson, accompagnant leur libération de cris rauques et sonores. Alors qu’ils reprenaient leur souffle, Daegan resta à l’intérieur d’Ephram, et celui-ci agrippa la main de son amant pour lécher la semence qu’il venait de déposer entre ses doigts. Daegan attendit qu’il ait terminé, puis il se retira doucement. Il enleva le préservatif qui emprisonnait sa verge à nouveau au repos, puis il le noua pour ne pas qu’il se vide n’importe où. Il le déposa dans un coin de la table, et il se rallongea sur Ephram qui accepta son étreinte et le laissa poser sa tête sur son torse. Le roux entremêla les doigts de sa main droite aux cheveux de son petit ami et il glissa sa main gauche sur ses hanches. Ils restèrent dans cette position pour se remettre de leurs émotions, et ils finirent par s’endormir l’un contre l’autre, toujours dévêtus, épuisés par leurs ébats et par les évènements récents.

C'était le dernier chapitre avant l'épilogue, on espère qu'il vous aura plu. Plus long que prévu, vu qu'on a du le couper en deux. Qu'est-ce qu'on ferait pas pour vous!
Pas de fin sadique pour cette suite déjà bien remplie. On s'en veut de ne pas avoir trouvé une phrase cinglante pour vous faire languir, mais à coup sûr, vous ne nous en voulez pas^^
A la semaine prochaine pour l'ultime fin de notre histoire, soyez au redez-vous!
Bisous à tous.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Jeudi 14 août 4 14 /08 /Août 00:24

Le regard déjà brillant, choqué par ce que venait de lui dire son petit ami, Ephram marcha tel un zombie jusqu’à sa chambre. Il retira son bas de pyjama et s’habilla d’une façon plus présentable, d’un simple jean noir et d’un pull fin en coton bleu ciel. Il ne jugea pas nécessaire de s’habiller plus chaudement. Il n’avait pas de temps à perdre. Il devait se rendre à l’hôpital aussi vite que possible.

Quand il fut prêt, il retourna auprès de Daegan, qui l’attendait dans le salon. Sans un mot, ils quittèrent la modeste maison en briques du roux, qui avait l’esprit obnubilé par les dernières paroles de son amant. Il se les répétait sans cesse, mais il n’arrivait pas à y croire. Il se demandait bien ce qui s’était passé. Il monta du côté passager, dans la Twingo verte de Daegan, qui respecta le silence de son petit ami pendant tout le trajet. Il se contenta de le conduire à l’hôpital, car c’était tout ce qu’il pouvait faire pour l’aider, pour l’instant. Les mots ne serviraient à rien. Ils ne diminueraient pas sa peine et la peur de perdre un être cher. De plus, cette nouvelle le perturbait lui aussi un peu, car après tout, Auxence était quand même son capitaine, celui qu’il respectait, qu’il écoutait sans douter.

 

Lorsqu’ils arrivèrent à l’hôpital, Daegan n’attendit pas qu’Ephram lui demande à quel étage était Auxence pour le lui dire. Il lui donna aussi le numéro de la chambre, et il dut lutter pour suivre son petit ami, qui courut jusqu’à l’ascenseur, avant de s’énerver sur le bouton d’appel, ne voyant pas l’appareil arriver. Quand les portes s’ouvrirent enfin, il se rua à l’intérieur de la cabine, sans faire attention aux personnes qui s’y trouvaient déjà. Il les bouscula légèrement, mais elles ne lui firent aucun reproche, car sa détresse était visible sur son visage. Ses traits étaient crispés, et ses yeux brillaient trop pour que ça ne soit qu’un éclat naturel. Daegan s’excusa malgré tout pour Ephram auprès des gens importunés, qui lui sourirent en échange, compréhensifs.

Ils arrivèrent au deuxième étage quelques secondes plus tard, dans une secousse propre aux ascenseurs, et Ephram sortit de l’appareil aussi vite qu’il y était entré. Il parcourut plusieurs couloirs avant de trouver la bonne chambre, trop abasourdi pour vérifier les numéros inscrits au dessus des ouvertures de chaque passage. Daegan le suivait, en courant, car son amant avait adopté une allure très rapide. Quand la porte de la chambre de leur coéquipier se présenta devant eux, il n’eut pas le temps de reprendre son souffle, car Ephram l’ouvrit et entra, sans frapper ni se présenter. Daegan le suivit, et ils assistèrent à une scène dont la personne concernée n’aurait sûrement pas voulu qu’ils soient témoins.

Auxence était allongé dans un lit, la tête posée sur un coussin blanc, et le corps recouvert d’un drap de la même couleur. Il était toujours inconscient, mais Idriss était assis à ses côtés, et il l’observait, le visage dévasté. Depuis que Daegan était parti pour aller prévenir Ephram, le brun n’avait pas bougé. Il tenait encore fermement la main d’Auxence, comme s’il ne voulait plus jamais la lâcher. Daegan sourit, à la fois surpris et attendri, mais il reprit vite ses esprits quand il vit Ephram avancer d’un pas décidé vers Idriss. Le roux se jeta sur lui et l’attrapa par le col, sans douceur. Son état d’énervement était tel qu’il en devenait effrayant. Daegan n’osait pas s’approcher de lui pour tenter de le calmer. Il regardait ce qui se passait devant lui, et il ne prenait aucun parti. Ni celui de son petit ami, ni celui de son meilleur ami.

-          Ca t’a pas suffi ton chantage ? Hurla Ephram, la voix emplie de reproches. Il fallait en plus que tu le mettes dans le coma ?!

Il n’avait pas lâché Idriss, et celui-ci était devenu livide. L’homme qui le maintenait lui faisait peur, mais surtout, il s’en voulait. En frappant Auxence, il avait infligé une douleur insupportable à son propre cœur, sans l’avoir pressentie, mais surtout, il avait blessé son entourage, ceux qui le connaissaient. Ca lui arrivait rarement, mais pour une fois, il pensait aux sentiments des autres. Il changeait, il le sentait, et il ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou s’en affliger.

Si Ephram et Idriss trouvaient un sens aux paroles qu’ils prononçaient, il y en avait un dans la pièce pour qui ce n’était pas le cas. Daegan ne comprenait rien à ce qu’ils disaient. Il n’avait jamais entendu parler d’un quelconque chantage. Ne voulant plus être mis à l’écart, il respira un bon coup et rassembla tout son courage, puis il alla s’interposer entre Ephram et Idriss, plus facilement qu’il ne l’aurait cru. Ephram ne se calma pas pour autant, mais il n’avait plus aucune emprise sur Idriss, qui avait à présent la tête baissée, ne voulant pas affronter le regard des personnes tristes par sa faute.

Sans comprendre ce qui lui arrivait, il sentit quelqu’un agripper son bras, et il se retrouva dans le couloir, entraîné par Daegan. Ce dernier le lâcha et resta debout en face de lui, les bras croisés contre son torse. Idriss ne dit rien, attendant que son ami lui fasse savoir où il voulait en venir, ce qu’il fit sans tarder.

-          C’est quoi cette histoire ? Demanda Daegan.

Idriss hésita, mais il n’avait pas le choix. C’était trop tard. Il devait tout lui raconter. Il ouvrit la bouche et commença son récit, depuis le jour où il avait vu Auxence photocopier les sujets des contrôles jusqu’à l’incident de la veille, en passant par leurs ébats sexuels, sans pour autant entrer dans les détails. Daegan l’écouta pendant plusieurs minutes, attentif, sans montrer aucune expression. Ce n’est que quand Idriss fit référence à la conversation qu’il avait eue avec le père d’Auxence que le jeune homme aux cheveux noirs s’autorisa un léger sourire, en repensant au lien très fort qui unissait son capitaine à son paternel. Celui-ci devinait toujours ce qui perturbait son fils, sans qu’il ait à lui en parler.

-          Je savais pas qu’il m’aimait bien, finit par dire Idriss, la voix enrouée et la mine triste.

Daegan ne dit rien, comprenant l’allusion à Auxence. Il se contenta de prendre le brun dans ses bras pour le réconforter, car malgré ce qu’il venait de faire, Idriss restait son ami le plus précieux, le meilleur. Malgré son caractère, malgré sa bêtise, il le considérait comme un frère, depuis toujours, et il ne le laisserait pas tomber, même s’il devait se mettre tout le monde à dos.

Etonnement, Idriss accepta l’étreinte chaleureuse de Daegan. Il ne l’enlaça pas de lui-même, mais il laissa son ami lui caresser le dos pour lui apporter un minimum de réconfort et lui montrer son soutien sans faille. Intérieurement, il lui en fut reconnaissant, car même s’il ne le lui dirait sûrement jamais, il avait besoin de lui, d’une épaule sur laquelle se reposer.

Ils ne restèrent que quelques secondes dans cette position, car Idriss se libéra des bras rassurants de son ami. Il n’avait pas l’habitude d’avoir ce genre de contact avec lui. Il allait y prendre goût, il en était persuadé, mais pour l’instant, c’était encore tout nouveau pour lui, et ça le mettait mal à l’aise. Gêné, il retourna dans la chambre sans un dernier regard pour Daegan, qui n’en fut pas blessé pour autant. Il connaissait bien son ami, depuis le temps, et il s’attendait à cette réaction. Idriss avait déjà fait un gros effort en se laissant approcher ainsi, il le savait, alors son attitude ne l’énervait pas. Il avait connu pire avec lui.

Après quelques secondes de réflexion, il imita Idriss et le rejoignit, mais il fut étonné de le retrouver debout à côté de la porte de la chambre, appuyé contre le mur. Il semblait observer quelque chose avec attention, alors Daegan suivit son regard. Il se rendit compte qu’Ephram s’était assis sur la chaise qu’Idriss avait occupée quelques instants plus tôt. Il s’était accoudé au bord du lit sur lequel gisait Auxence, et il lui parlait, même si ce dernier n’était pas éveillé.

-          Tu peux pas m’faire ça, Auxi’… Tu peux pas me laisser. J’ai besoin de toi, moi. Je sais que je t’ai souvent reproché de pas assez m’écouter, mais je te promets que si cette fois, tu fais ce que je te dis, je me plaindrai plus jamais. T’as pas le choix. Tu te réveilles, un point c’est tout. Fais-le pour moi, pour ton père.

Il se tut un instant, semblant réfléchir, puis il se décida.

-          Fais-le pour lui, Auxi’. Tu en doutes peut-être, mais il a besoin de toi. Je me rappelle de tout ce que je t’ai dit sur lui, mais si c’est ce que tu veux, je peux encore changer d’avis. Tu peux arranger les choses avec lui, mais pour ça, tu dois te réveiller. Tu peux pas me laisser. T’AS PAS LE DROIT !

Ephram venait d’hurler ces derniers mots, poussé par une détresse qu’il ne contrôlait plus. Il fit sursauter les deux autres jeunes hommes présents dans la pièce, qui n’avaient pas saisi le sens implicite de ses paroles, destinées à Auxence, et à lui seul. Idriss n’imaginait pas une seule seconde qu’Ephram puisse être au courant de ses relations assez intimes avec le blond. Quand à Daegan, il se doutait de l’identité du « lui » concerné, mais il n’en était pas sûr. Ca n’avait pas grande importance, car tout ce qu’il voyait, c’était son petit ami qui allait mal, très mal, et ça lui brisait le cœur. Il ne pouvait rien faire pour le soulager, et ce sentiment était pire que tout.

Un long silence s’installa dans la chambre, perturbé seulement par le bruit régulier des machines auxquelles était relié Auxence.

-          Je vais y aller, intervint Daegan.

Ephram et Idriss se tournèrent vers lui et le fixèrent, surpris par cette décision soudaine. Daegan dut ressentir leur incompréhension, car il leur expliqua pourquoi il devait partir et les laisser seuls face à leur peine.

-          Je sais que c’est pas vraiment le moment de penser à ça, mais y’a un match ce soir. Il faut que j’aille prévenir le coach… Lui dire qu’Auxence pourra pas jouer…

Idriss avait détourné la tête dès qu’il avait compris de quoi parlait Daegan. Le match du jour ne l’intéressait pas, ni l’inquiétude de l’entraîneur. A cet instant précis, seul lui importait l’état d’Auxence, et il n’était pas encourageant, bien au contraire. Pendant qu’il imaginait divers scénarios plus tragiques les uns que les autres, Ephram échangea quelques mots avec Daegan. Idriss s’en rendit compte lorsqu’il vit son ami poser ses lèvres sur celles du garçon aux cheveux roux. Il se figea aussitôt, trop surpris pour faire le moindre geste ou émettre une quelconque opinion. Il n’ouvrit pas la bouche lorsque Daegan lui lança un faible « à tout à l’heure », ni lorsque celui-ci sortit de la chambre, pour le laisser seul en compagnie d’Ephram.

-          Depuis quand vous êtes ensemble ? Demanda-t-il, retrouvant sa voix sèche et son expression impassible.

Ephram le regarda un moment avant de prendre la parole, cherchant la réponse la plus appropriée face à ce garçon qui semblait vouloir à tout prix faire ressortir le côté sombre de sa personnalité. Il n’était pas dupe. Il se doutait bien que c’était pour cacher ses faiblesses, mais il ne devait pas lui donner l’opportunité de faire une bêtise de plus.

-          Assez longtemps pour ne pas te laisser tout gâcher, répliqua-t-il.

La réponse d’Ephram était assez vague, mais Idriss ne chercha pas à en savoir plus. Il n’insista pas, et il se tut, puis il détourna son regard pour laisser ses yeux se poser sur le corps toujours immobile d’Auxence. Il le fixa et s’approcha de lui pour glisser sa main dans la sienne, sans se préoccuper de la présence d’Ephram ou de son avis, puis il se perdit dans ses pensées.

-          Tu devrais lui dire, déclara Ephram, le sortant du monde dans lequel il s’était plongé.

-          Je sais, répondit-il simplement, sans quitter le blond des yeux.

-          Et pour le chantage ? S’inquiéta Ephram. Tu comptes faire quoi ?

-          Je vais arrêter, dit Idriss, comme si la décision lui paraissait évidente.

Il n’avait pas réfléchi une seule seconde avant de répondre. Auxence avait d’abord été son jouet, puis il était devenu son objet sexuel. A présent, il n’avait pas de statut défini, mais Idriss n’avait tout simplement plus envie de s’amuser avec lui. Il le voyait autrement, il osait enfin se l’avouer, sans pour autant l’affirmer haut et fort.

Sa déclaration sembla avoir un effet miraculeux, car c’est à ce moment-là qu’Auxence ouvrit les yeux. Idriss ne s’y attendait pas, et il retira brusquement sa main de la sienne, ne voulant pas que le blond le surprenne et devine l’état d’esprit dans lequel il se trouvait. Il marcha rapidement jusqu’à la fenêtre, et il se concentra sur le paysage, alors qu’Auxence réalisait peu à peu où il se trouvait.

-          Qu’est-ce que je fais là ? Murmura-t-il faiblement.

Ephram s’était assis près d’Auxence lorsque celui-ci s’était réveillé, mais ce n’était pas à lui de lui expliquer ce qui s’était passé, et pourquoi il était allongé dans un lit d’hôpital.

-          Petit incident de parcours, se contenta-t-il de répondre. Idriss te racontera mieux que moi.

Auxence remarqua alors la présence de celui qui n’était jusque là que son maître chanteur, officiellement. Il l’observa un moment, alors que ce dernier n’avait pas bougé et fixait toujours l’extérieur avec attention. Ne souhaitant pas aborder le sujet immédiatement, il engagea une autre conversation avec Ephram.

-          Au fait, on est samedi ? Lui demanda-t-il.

-          Ouais, répondit Ephram, se demandant où voulait en venir son ami.

-          Pourquoi t’es encore là ? Tu devrais pas plutôt dormir pour être en forme ?

-          Mais…

-          Va-t-en, c’est un ordre. Pense à moi quand tu joueras.

Devant l’air sérieux et réprobateur d’Auxence, Ephram sut qu’il n’avait pas son mot à dire. Il sourit, soulagé d’avoir retrouvé son ami, puis il s’en alla, après lui avoir adressé quelques derniers mots, et avoir fait un signe de la main à Idriss. Il les laissait seuls, sans aucune crainte, et il espérait qu’ils se diraient leurs quatre vérités, car ils avaient des choses à régler.

-          Idriss, regarde-moi, lança Auxence, quand son ami eut quitté la pièce.

Idriss se retourna, abandonnant son poste d’observation, et il se rua dans les bras d’Auxence, qui s’était redressé en position assise. L’attitude d’Idriss le surprit, mais il ne le repoussa pas, au contraire. Il le serra contre lui.

-          J’ai eu peur, déclara Idriss. J’ai cru que t’allais jamais te réveiller ! Si t’es là, c’est à cause de moi ! T’es venu me voir, et moi je t’ai frappé, je t’ai envoyé à l’hôpital ! Je suis désolé, tellement désolé ! Je sais pas ce qui m’a pris, je voulais pas ! Je…

Son discours implorant fut coupé par Auxence, qui emprisonna ses lèvres, leur permettant d’échanger un baiser doté d’une douceur inhabituelle. Les larmes d’Idriss coulaient sur ses joues et venaient se mélanger à leur salive, mais ils n’y faisaient pas attention. Ils profitaient de leurs langues s’unissant une nouvelle fois, dans des circonstances bien différentes. Auxence ne savait pas ce que l’avenir leur réservait, mais une chose était sûre. Il n’en voulait pas à Idriss.

C’est à contrecoeur que ce dernier mit fin à leur échange, semblant se souvenir de quelque chose. Il s’écarta de quelques centimètres, mais il ne lâcha pas Auxence. Il sécha ses larmes, ne voulant pas paraître plus faible qu’il en avait déjà l’air, et il se lança, effrayé à l’idée d’être brisé par une cruelle vérité, mais voulant la connaître malgré tout, pour ne pas se faire d’illusions.

-          Tout à l’heure, Ephram…il a parlé d’un garçon pour qui tu devais te réveiller… Quelqu’un qui a besoin de toi, et avec qui tu as des choses à arranger… Tu t’en souviens ?

-          Oui, je m’en souviens, dit simplement Auxence, attendant la suite.

-          C’était qui ? Demanda Idriss, froidement.

Un sourire illumina le visage d’Auxence. Les propos d’Idriss étaient guidés par une jalousie facilement décelable, et il s’en réjouissait. S’il savait, il ne serait pas aussi énervé.

-          Toi, souffla le blond, détournant la tête, le rouge envahissant ses joues.

-          Quoi ? J’ai pas entendu, s’emporta Idriss.

Auxence planta son regard dans le sien. Il avait les joues rosies par la gêne qu’il ressentait à lui dire une chose pareille, mais il devait le faire. Enfin, il allait être honnête avec lui, et surtout avec lui-même.

-          C’était toi, articula-t-il clairement, pour être sûr qu’Idriss comprenne.

Ce dernier ne sut pas quoi dire pour répondre à cette déclaration d’un sens certain. Il avait vraiment cru qu’Auxence appréciait un autre garçon, et cette simple pensée avait renforcé sa peine et sa jalousie. Soulagé, mais n’arrivant pas à trouver les bons mots, il préféra se manifester par les actes, alors il reprit sa position première. Assis sur la chaise posée près du lit du blond, il l’enlaça à nouveau, et il reposa sa tête sur son torse, alors qu’Auxence commençait à lui caresser doucement les cheveux.

 

Suite dans la partie 2

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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