Présentation


 
Jeudi 10 juillet 4 10 /07 /Juil 00:02

 

Tout était calme et silencieux dans la demeure. La noirceur de la nuit enveloppait les pièces pour les plonger dans un cocon feutré. Dans une chambre aux allures de maison de poupée, une personne s’agitait sous ses couvertures épaisses. Elle cherchait vainement à tomber dans un sommeil profond, propice à un sommeil réparateur, mais un lourd repas mangé peu de temps avant d’aller se coucher l’empêchait de dormir correctement. Et quand enfin il arriva à lui, une bonne heure après, la porte d’entrée claqua fortement.

Ceylan pesta, cette fois-ci pas contre son repas, mais contre son cher et tendre frère. Elle savait qu’il était de sortie suite à la visite de Daegan pour le bal de fin d’année du lycée mais elle avait espéré qu’il rentrerait sans faire de bruit. La jeune femme s’attendait à entendre plus de bruit mais seul le grincement de la porte que l’on refermait se fit entendre. Elle eut un profond soupir de soulagement avant de se tourner dans son lit et enfin commencer à tomber dans le pays des songes. Mais ça avait décidé de ne pas être sa nuit car un quart d’heure plus tard, il y eut des gémissements qui semblaient être de plaisir.

Maudite, elle se dit qu’elle était maudite et en plus ils n’étaient pas décidés à s’arrêter. En désespoir de cause, elle ralluma sa lampe et prit le dernier livre qu’elle était en train de lire. Après avoir vérifié si le marque page était toujours à sa place, elle se leva et se saisit de sa chaude robe de chambre. Elle sortit avec des rougeurs sur les joues suite à un cri plus fort que les autres. Morte de honte, elle descendit en vitesse au rez-de-chaussée pour se caler dans un fauteuil, essayant de faire abstraction des bruits qu’elle pouvait encore entendre. Une nouvelle nuit blanche l’attendait et elle aurait deux mots à dire à son frère quand il sortirait le nez de sa chambre.

 

Ses paupières battaient sous l’afflux de la lumière du soleil. Cherchant à échapper à cet élément perturbateur de son sommeil, il se tourna mais rien n’y faisait. Le pays des songes l’avait définitivement quitté mais pas la fatigue. Il s’assit sur son lit et sortit ses pieds qui prirent contact avec la douce moquette rouge de sa chambre. Il mit la main sur un boxer, dans lequel il se glissa, et sur le bas d’un jogging à la dernière mode.  La tête dans le brouillard, les yeux mi-clos, et deux trois ratés au niveau de la direction, Idriss réussit à sortir de sa chambre et à descendre à la cuisine.

S’étirant tel un chat, ajusté à une petite grimace, il s’assit sur un tabouret à l’assise en cuir noir du bar, sans remarquer que sa petite sœur s’y trouvait aussi, assise devant un petit déjeuner gargantuesque. Cette dernière lui jeta un regard furibond au moment où il prenait la bouteille de lait pour la boire au goulot.

-          Tu es content de toi.

-          De quoi ? Demanda Idriss, passablement dans le brouillard. Ah bonjour petite sœur.

-          Bonjour petite sœur ? C’est tout ce que tu trouves à dire à quelqu’un qui n’a pas dormi de la nuit par ta faute.

-          Hein ?

-         Oui, parce que monsieur estime que pour s’envoyer en l’air, il doit réveiller tout le monde. Apparemment elle était meilleure que les autres, cette fille. Vu que je ne l’ai pas vu se faire jeter de ta chambre comme une mal propre, ça doit être le cas.

-          Ceylan je vois pas de quoi tu parles et j’ai un putain de mal de crâne, là.

-         Tu as mal à la tête d’avoir trop baisé ou bien c’est ta copine et ses performances vocales, s’exclama Ceylan, légèrement énervée par la nonchalance de son frère et bien décidée à le lui faire savoir.

Posant sa bouteille de lait, Idriss descendit de son assise et s’approcha de sa sœur.

-          On t’a jamais appris à te la fermer, petite sœur, répondit un Idriss, tranchant.

Elle allait répliquer quand elle entendit descendre ce qu’elle pensait être la nouvelle fille, mais ce fut un garçon, à tomber selon elle, qui fit son apparition. L’air endormi, les cheveux blond cendré en bataille, des petites cernes sous les yeux, Auxence déambulait dans le salon en direction des deux autres. Les yeux de Ceylan se perdaient sur le torse du jeune homme laissé à la vue de tous par une chemise noire ouverte, et le regard était arrêté à un jean taillé juste comme il faut, une merveille payée à prix d’or.

-          T’aurais pu me réveiller, dit Auxence d’une voix traînante.

-          Pour quoi faire ?

-          Parce que j’apprécie très peu d’être seul au réveil.

-          Putain mais tu es une vraie fille.

L’effet qu’eut cette réplique sur Auxence fut de le faire rire et de lui faire lancer une phrase assassine.

-          Ah bon. Pourtant tu ne valais pas mieux cette nuit.

-          Oui, mais c’est qui qui a commencé dans la soirée.

-          Elle est où ta salle de bains, dit Auxence qui sentait qu’il n’allait pas avoir le dessus avec celui qui n’avait plus de statut défini dans sa tête, et bizarrement la présence de celle qui semblait être la petite sœur de celui-ci ne le dérangeait pas. C’était une inconnue pour lui.

-          Le deuxième couloir en partant du salon et la première porte à gauche.

Ceylan avait suivi cet échange, silencieuse, ne sachant pas comme réagir, ni quoi dire sinon demander si ce qu’elle venait de penser était vrai. Elle regarda son frère reprendre tranquillement sa bouteille de lait pour en vider entièrement le contenu comme si de rien n’était, sans faire attention à sa petite sœur qui avait vu et entendu toute la micro scène. Ne tenant plus, la curiosité étant trop forte, elle mit les pieds dans le plat.

-          Dis, vous… vous avez couché ensemble ?

-          Mmnh, répondit Idriss, la tête dans le frigo à la recherche de quelque chose à manger de potable.

-          Mais depuis quand tu es gay ?

La porte du grand frigo American fut refermée en un claquement sonore qui fit tinter les bouteilles en verre à l’intérieur de celui-ci. Le jeune homme se tourna vers sa sœur avec un mélange de plusieurs expressions sur le visage.

-          C’était pour l’emmerder.

-          Ah bon ? Fit-elle avec  une moue dubitative.

-          Oui. Ne pose pas de questions sur des choses que tu ne comprends pas. C’est juste un jeu.

-          C’est bizarre pour un jeu. Tu as pensé aux conséquences que cela peut avoir ?

Mais le jeune homme ne lui répondit pas, il était plus occupé à regagner l’étage et sa chambre qu’à répondre à sa petite sœur.  

Dix minutes plus tard, Auxence était en train de s’habiller correctement avec ses vêtements de la veille. Il n’avait aucun regard pour Idriss qui était allongé sur son lit, les yeux fermés. Au moment de passer la porte de  la chambre, en remontant la fermeture éclair de son manteau, il eut un moment d’arrêt avant de partir sans un mot, douce vengeance de la dernière fois et moyen de ne pas laisser Idriss avoir le dessus une nouvelle fois.

 

Deux jours s’étaient écoulés, laissant les vacances de Noël prendre doucement leur place. Le ciel se parait de nuages gris, ceux qui apportaient la neige pendant que les gens préparaient les fêtes. Dans la petite maison, après avoir fait ses devoirs pour la rentrée, Auxence avait fouillé dans le grenier pour en sortir les quatre boîtes en carton poussiéreuses. Sur toutes, il y avait marqué en gros au marqueur noir, décorations de noël. Avec la manche de son pull en grosses mailles bleu marine, il chassa la pellicule de matière poussiéreuse  pour soulever les couvertures afin de voir les trésors aux couleurs chatoyantes. Après avoir vérifié leur parfait état, il les descendit pour les poser à côté du gros sapin en kit que son père avait acheté la semaine précédente. 

Auxence déballa les divers morceaux et commença à les emboîter les uns dans les autres quand la sonnerie de la porte d’entrée se fit entendre. C’était Ephram. Il l’avait prévenu un peu plus tôt dans l’après-midi par portable qu’il passerait afin d’avoir quelques explications pour samedi. Auxence le fit entrer rapidement, car le froid commençait à se faire vraiment mordant. Ephram se délesta de sa doudoune marron et de son échappe montée jusqu’au nez, qu’il posa sur le dossier du canapé.

-          Tu es de corvée de décoration ? Demanda celui-ci en aidant Auxence à monter les derniers morceaux du sapin.

-          Oui. Tu sais comment est mon père à l’approche des fêtes.

-          Comme un enfant devant des cadeaux.

-          C’est à se demander comment il a fait pour devenir professeur à l’université, répondit Auxence avec un certain fatalisme.

Il ouvrit tous les cartons et ils commencèrent à monter les guirlandes électriques pendant qu’Ephram demandait à son meilleur ami pourquoi il l’avait lâché à la soirée. Même si c’était pour une fille, aussi jolie soit-elle, il aurait pu le prévenir.

-          J’ai trouvé une fille qui n’avait pas l’air contre, répondit Auxence, un brin gêné.

Pour chasser son malaise et ne pas le montrer à Ephram, il attrapa une guirlande pour la mettre avec empressement sur les branches du sapin synthétique.

-          T’aurais pu me prévenir ou au moins m’envoyer un texto. A moins que tu étais trop pressé de soulager tes envies, répondit le jeune homme assez vivement.

-          Dis, c’est qui qui m’a planté avec sa copine et Idriss ? C’est pas moi, s’exclama Auxence qui omit volontairement de dire qu’il avait été coincé dans le gymnase avec son maître chanteur et s’était attelé à un sport tout à fait particulier mais au combien jouissif.

-          Ok. J’admets que je suis fautif pour une fois. Au fait, où ca en est avec Idriss ?

-          Comme d’habitude.

-          Comment ça ?

-          Comme d’habitude. Tu ne veux pas me lâcher avec ça. Je n’ai pas envie d’en parler. C’est comme si moi je te demandais je te demandais comment ça se passe avec Daegan.

-          Comment tu… ? Demanda Ephram, pâle comme la neige et apeuré d’avoir été démasqué.

-          J’ai bien vu que vous commenciez à devenir copains. Ne m’oublie pas, fit Auxence avec un regard de chien battu, celui qui marchait toujours sur son meilleur ami.

-          Ça, je risque pas.

Les deux avaient le cœur qui battait à cent kilomètres à l’heure, à cause d’une conversation à deux sens. Un grand silence s’installa dans lequel ils essayaient de se calmer en finissant un sapin qui croula sur les décorations. A des kilomètres de là, deux autres personnes avaient aussi le même genre de conversation devant une partie de jeux vidéo. Contrairement à beaucoup de garçons qui n’aimaient que jouer aux jeux de courses et de combat, les trouvant vite ennuyeux, Idriss et Daegan pouvaient passer de longues heures devant les jeux de rôle et les énigmes. Tandis que le personnage d’Idriss allait de ville en ville et que Daegan tenait le livre de solution, les deux jeunes gens essayaient d’avoir une conversation banale sur ce qu’il s’était passé samedi soir. Daegan ouvrit le bal après avoir parlé de choses très anodines car il savait qu’Idriss lui cachait des choses. Des choses que sa curiosité naturelle mourait d’envie de savoir tout en ne parlant pas de ses relations nouvellement ambiguës avec Ephram.

-          Tu as passé une bonne soirée ?

-          Tu m’as réveille avec une carafe d’eau dans la gueule, tu m’as trainé au bal du lycée puis tu m’as planté seul comme un con et j’ai dû me taper l’autre crétin d’Auxence mais sinon ouais. C’était une bonne soirée. 

-          Comme si t’étais resté avec lui. Te connaissant, tu as plutôt dû t’en débarrasser au bout de cinq minutes. C’est dommage parce que c’est un mec sympa après ce que j’ai pu parler avec lui.

-          A ton avis ?

Pour la première fois, Idriss fut gêné de dire ça, surtout avec ce qu’il s’était passé plus tard. En repensant à cela, il se crispa sous l’effet d’un frisson imperceptible qui passa tout le long de son corps. De peur que son ami s’en rende compte, il tenta de faire dériver la conversation.

-          Au fait, pourquoi tu es parti comme ça ?

-          Je suis désolé mais ça me soulait ce bal. Ce n’était finalement pas une si bonne idée que ça. Et puis la meuf d’Ephram qui débarque comme ça et qui commence à faire sa petite fouine, ça a une tendance à me porter sur les nerfs.

-          Tu l’as dit…  

Une douce mélodie et un écran noir avec l’inscription Game Over détournèrent un instant Idriss de la conversation, en le faisant pester un nombre incalculable de gros mots. Daegan souffla de soulagement face à cette conversation qui prenait un tour bizarre. Pour cacher la gêne qui montait en lui, surtout en repensant au baiser sensuel échangé avec Ephram, il plongea son nez dans le livre, en choisissant frénétiquement une page quelconque.

La sonnerie lointaine du téléphone se fit entendre au rez-de-chaussée sans qu’Idriss n’y prête attention. Sa petite sœur était là et elle pouvait bien répondre, surtout qu’il venait de perdre une heure de jeu car il avait oublié de sauvegarder. Les deux arrêtèrent de parler de la vie réelle et de leurs interrogations pour reprendre là où ils en étaient. Mais il était décidé qu’ils n’y arriveraient pas car dix minutes plus tard, Ceylan montait à l’étage en se faisant bien entendre, douce vengeance pour la nuit blanche qu’elle avait faite à cause de son cher et tendre frère, pour ouvrir la porte à la volée.

-          Qu’est-ce que tu veux ? Dit Idriss, trop occupé à fixer son écran plat de télévision.

-          Les parents ont appelé. Ils débarquent dans deux jours alors nettoyage total de la maison, rachat des bouteilles que tu as pu soigneusement vidées, et plus personne ramené à la maison la nuit.

-          Quoi ? S’écria Idriss qui se retourna d’un seul coup.

-          Et oui.

-          Pas de chance, dit Daegan en lui tapotant une épaule dans un signe de compassion.

-          Au fait, grand frère…

-          Oui ?

-          C’était qui le mec qui a passé la nuit à la maison, il y a deux jours ? J’aurais voulu savoir son nom parce qu’il est vraiment trop beau.

Un grand silence s’installa d’un coup, tel un coup de blizzard.

Et voilà, encore un chapitre fini avec des dialogues qui nous ont bien fait tripé. Le temps avance plus vite qu'on le croit et on s'approche doucement de la fin de cette co-production.
La suite sera pour jeudi prochain comme c'est maintenant notre habitude.
Une bise à chacun qui passe par ici de la part des deux folles que nous sommes.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Jeudi 3 juillet 4 03 /07 /Juil 02:41

 

Peu ravi par la situation qui s’imposait à lui, Auxence s’éloigna d’Idriss et alla s’asseoir dans les gradins. Il avait accepté de son plein gré d’entrer dans le gymnase accompagné du brun, mais y rester enfermé en sa compagnie pendant toute la nuit n’était pas une hypothèse qu’il avait envisagée. Du moins, il n’avait rien imaginé sur une durée aussi longue, et il n’aurait jamais cru que ses déplacements se retrouveraient si limités.

La lumière ne marchait pas, ils ne se voyaient que grâce aux effervescences lumineuses du bal. Le chauffage était coupé, alors en plein mois de décembre, il faisait assez froid. Le bâtiment était vide de toute âme. Tous ces éléments rendaient l’atmosphère étrange pour les deux jeunes hommes qui avaient l’habitude des bains de foule lors des matchs.

Voyant que ça ne servait à rien de s’acharner sur la poignée de la porte qui n’avait rien demandé, Idriss abandonna. De dépit, il se laissa tomber au sol quelques mètres plus loin. Assis dos au mur, il avait replié ses jambes et les avait ramenées contre lui. Il les avait entourées de ses bras, puis il avait posé sa tête sur ses genoux. Mais rien n’y faisait, il avait toujours aussi froid. Il se leva subitement et se dirigea vers Auxence, de l’autre côté du terrain de basket.

-          C’est quoi la pièce la plus chaude dans ce putain de bâtiment ? Lui demanda-t-il.

Auxence ne releva pas la grossièreté, car il était dans le même état que son camarade.

-          D’habitude c’est les vestiaires, répondit-il, mais ça m’étonnerait qu’ils soient chauffés alors que le reste l’est pas.

Idriss ne tint pas compte de son avis, et il marcha jusqu’au lieu indiqué d’un pas décidé. Auxence le suivit, peu enclin à rester seul. Comme il l’avait prévu, il n’y avait pas de chauffage non plus dans les vestiaires, mais il y avait quand même une différence de température, due notamment aux effusions de joie et aux douches brûlantes prises quelques heures plus tôt par les joueurs de basket. L’air était encore tiède et humide. Ce n’était pas très agréable, mais c’était toujours mieux que le froid qui régnait dans le reste du gymnase.

Ils s’assirent sur les bancs, l’un en face de l’autre. Pendant plusieurs minutes, un silence total s’installa. Les deux jeunes hommes se jaugeaient, n’ayant rien à faire d’autre, et se perdaient dans leurs pensées. Ils étaient tous les deux très perturbés et l’exiguïté du lieu n’arrangeait rien. Le désir qui montait en eux était incontrôlable, et ils auraient fini par se sauter dessus si Idriss n’avait pas perturbé leur échange de regards. Il voulait essayer de réfréner cette envie qui montait en lui, et s’amuser en même temps, profiter encore de son jouet grandeur nature. Un sourire moqueur étira ses lèvres.

-          Masse-moi les pieds, ordonna-t-il à Auxence.

Ce dernier regarda Idriss, incrédule, mais voyant que le brun ne plaisantait pas, une expression de dégoût s’afficha sur son visage.

-          Pas les pieds, déclara-t-il.

-          Si, les pieds, répliqua Idriss. Tu préfèrerais autre part peut-être ?

A l’intérieur, Auxence fulminait, car Idriss se moquait encore de lui, mais ce qu’il ne savait pas, c’était qu’Idriss agissait ainsi pour se protéger des idées étranges qui s’éveillaient en lui. Le blond ne répondit rien à cette allusion. Il se leva, et alla se placer en face d’Idriss, qui restait assis sur le banc collé au mur. Voyant qu’Auxence allait lui obéir, Idriss se baissa pour enlever ses chaussures et ses chaussettes. Il alla passer ses pieds sous l’eau d’une des douches puis il revint s’asseoir, alors qu’Auxence s’était installé par terre, en tailleur.

Idriss fit en sorte que son baggy noir tienne en place, car il l’avait remonté jusqu’aux genoux, pour ne pas le mouiller, et pour qu’Auxence s’occupe de ses pieds plus facilement. Le blond le regarda faire un moment.

-          Qu’est-ce que t’attends ? Finit par demander Idriss.

Pris dans sa contemplation, Auxence n’avait pas remarqué que le brun le dévisageait, attendant qu’il fasse ce qu’il lui avait demandé. Il sentit ses joues s’empourprer, alors il baissa la tête, tentant de dissimuler ses rougeurs. Même si Idriss ne les voyait sûrement pas, tant la pièce était sombre, il pouvait parfaitement l’imaginer avec son sempiternel sourire moqueur aux lèvres. Cette simple pensée fit monter un brin de colère en lui, et il prit son courage à deux mains en se disant que ce ne serait qu’un mauvais moment à passer.

Il approcha à contrecoeur ses mains des pieds de son maître chanteur, qui observait le moindre de ses gestes. Il essaya de ne pas lui jeter des coups d’œil furtifs, et de se concentrer sur sa tâche, mais ce n’était pas chose facile, car Idriss faisait exprès de le mettre mal à l’aise en le fixant et en bougeant ses orteils de telle façon qu’ils agissent comme une caresse sur les doigts d’Auxence. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que le brun cessa de bouger, semblant apprécier les mouvements qu’Auxence exerçait sur ses pieds, appuyant parfois plus fort à certains endroits. Il n’avait jamais été très doué en massage, mais il faisait tout pour satisfaire Idriss, car il ne voulait pas subir ses foudres une fois de plus. Il passait ses mains parfois sous ses pieds, parfois dessus, allant de temps en temps jusqu’à ses chevilles. Il devait bien se débrouiller, car Idriss ne se plaignait pas, il avait appuyé sa tête sur le mur et fermé les yeux.

Un sourire illumina son visage, mais il fut très bref. Dès qu’Auxence se rendit compte de l’absurdité de sa réaction, il reprit son expression habituelle. Il s’insulta intérieurement de ne pas arriver à contrôler certaines de ses émotions en présence d’Idriss. Son toucher s’en ressentit, et ses gestes se firent plus brusques, les pressions de ses doigts plus fortes. Idriss sentit son changement d’attitude, alors il ouvrit les yeux, sans qu’Auxence ne le remarque, car celui-ci ne le regardait plus. Il fut étonné de constater que le blond avait les sourcils froncés et qu’il se mordait la lèvre inférieure, comme s’il se forçait à faire quelque chose, mais il ne dit rien et ses paupières se refermèrent, alors qu’Auxence reprenait le même rythme qu’auparavant.

Dans un geste soudain, celui-ci abandonna les pieds d’Idriss, et il remonta ses mains plus haut qu’il ne le devrait, jusqu’à ses genoux, avant de les faire glisser jusqu’aux talons. Idriss ne protestait pas, alors il répéta plusieurs fois son geste. Il caressa longtemps ses mollets parfaitement musclés, puis ses doigts se glissèrent sous le pantalon très large du brun pour aller effleurer ses cuisses. C’est à ce moment-là qu’Idriss réagit enfin. Il n’avait rien dit avant, car il ne pensait pas qu’Auxence oserait monter plus haut, mais à présent, il avait posé ses mains sur celles du blond, et il les retira brusquement, le regard haineux.

-          J’ai dit les pieds, déclara-t-il, d’un ton froid.

Auxence ne fit aucun commentaire. Il s’en voulait déjà assez de ne pas avoir su résister. Il n’avait pas besoin d’en rajouter. Il avait tout fait pour ne pas succomber à l’envie qui le tiraillait, mais la peau douce du brun était trop tentante. Il voulait la toucher encore et encore, la frôler de ses doigts peu sûrs d’eux. Mais il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Ca ne servait à rien et ça ne les mènerait nulle part.

Ses doigts se posèrent à nouveau sur les pieds d’Idriss, et il reprit son massage, qui eut le même effet que précédemment. Le brun se retrouva la tête penchée en arrière et les yeux fermés. Il paraissait détendu, mais son cerveau bouillonnait. Il sentait une douce chaleur s’insinuer en lui, à mesure que les gestes d’Auxence s’intensifiaient. S’il l’avait interrompu quelques secondes plus tôt, ce n’était pas parce qu’il n’appréciait pas ses caresses, mais plutôt l’inverse. S’il l’avait laissé continué, il n’aurait plus répondu de lui, et ce n’était pas bon pour lui, même s’il en mourait d’envie.

Perdu dans ses pensées, il ne se rendit pas de suite compte qu’Auxence avait posé ses mains sur ses cuisses et recommençait à le caresser. Cette fois, il était trop tard, il n’y arriverait pas. Il se retint de gémir et le laissa faire, curieux de voir ce que ça allait donner. Son bas-ventre s’enflammait, il le sentait, et Auxence finirait par le remarquer, mais tout ce qui comptait, c’était le bien fou que les doigts du blond sur sa peau lui produisaient.

Idriss ne le rejetait pas, alors Auxence prenait confiance en lui. Enhardi par l’excitation qui faisait vibrer son corps, il dégagea ses mains du pantalon d’Idriss pour aller malaxer son entrejambes par-dessus son vêtement. Le plaisir du brun était évident, même s’il faisait tout pour le masquer. Il était dans le même état qu’Auxence, et cette simple constatation provoqua chez le blond quelques frissons indescriptibles. Ils n’avaient encore rien fait, et déjà, il se sentait brûlant.

Le sexe d’Idriss était à présent extrêmement dur, coincé sous son boxer et son baggy noir. Il ne bougeait pas et gardait les yeux fermés, mais Auxence se douta qu’il aimerait être soulagé. A genoux sur le sol, il se glissa entre les jambes écartées d’Idriss, qui était toujours assis sur le banc. Il défit l’unique bouton qui le gênait, puis il baissa la fermeture qui l’empêchait d’accéder au membre tant convoité. Jugeant sa position peu pratique, il lâcha tout, et se leva, obligeant Idriss à ouvrir les yeux. Ce dernier craignait que le blond ne finisse pas ce qu’il avait commencé, mais il se trompait. Un sourire satisfait orna ses lèvres lorsque Auxence vint s’asseoir à califourchon sur ses genoux et inséra une main dans son sous-vêtement.

Avant de démarrer sa masturbation, il attrapa les lèvres d’Idriss, qui ne se recula pas, bien au contraire. Ravi qu’Auxence agisse de lui-même, il attendit aussi qu’il quémande l’entrée de sa bouche, ce que le blond ne tarda pas à faire, trop impatient. Idriss sentit sa langue partir dans une longue danse endiablée avec celle de son partenaire. Elles se liaient, se déliaient, mais refusaient de se lâcher. Ce fut finalement Auxence qui mit fin au baiser. La respiration saccadée, il décida de continuer ce qu’il avait entrepris. Le regard plongé dans celui d’Idriss, qui restait à présent les yeux grands ouverts, il commença par exercer de légères pressions sur ses testicules. Idriss apprécia ce geste, mais Auxence entama vite de langoureux mouvements autour de son sexe. Ses mains allaient et venaient, de bas en haut, sans arrêt. Le blond dévisageait Idriss, qui était déjà en pleine extase, la bouche entrouverte.

Quand Auxence accéléra ses va-et-vient, et que ces derniers se firent plus violents, Idriss ne put s’empêcher de pousser des gémissements plus sonores. Une main à la fois rugueuse et douce enserrait sa verge, et à chaque fois qu’elle frottait contre sa peau, une délicieuse sensation l’électrisait. Il finit par se répandre entre les doigts d’Auxence, d’une seule giclée libératrice. Le blond attrapa un mouchoir dans une poche de son blouson, et il s’essuya les mains, sous l’œil attentif d’Idriss. Quand plus aucune trace de sperme ne fut visible, il se mit directement torse nu, dévoilant son torse imberbe et merveilleusement sculpté.

Idriss admira un moment son nouveau jouet, puis il voulut reprendre les choses en main. Il acceptait qu’Auxence lui fasse du bien, mais il ne tolèrerait pas de se faire dominer. Il déboutonna le jean du blond, et ce dernier se releva pour le faire tomber au sol. Il se retrouva en sous-vêtement devant Idriss, qui vint se mettre debout en face de lui. Ils se jaugèrent encore et toujours, cherchant à deviner ce que l’autre allait faire, puis Idriss laissa à son tour son pantalon glisser jusque sur le carrelage blanc des vestiaires, rapidement suivi par son boxer, qu’Auxence avait déjà un peu descendu pour se faciliter la tâche. Il enleva sa veste noire, qu’il jeta sur le banc derrière lui, puis ce fut son partenaire qui lui enleva son t-shirt blanc à manches longues, sans pouvoir s’empêcher de caresser furtivement son torse, avant d’effectuer deux pas en arrière pour revenir à sa place.

Idriss se retrouva nu devant le garçon qu’il utilisait depuis des mois, et il alla se coller à lui. Son nez effleurant celui d’Auxence, et son torse contre le sien, il fit descendre ses deux mains le long des hanches du blond. Il les glissa sous son boxer et il tira brusquement cette pièce de tissu, qui tomba aux pieds d’Auxence. Satisfait, Idriss alla se rasseoir sur le banc, et il observa le corps d’Auxence, debout en face de lui, dans les moindres détails. Celui-ci en fut d’abord gêné, mais il ne voulait pas montrer ses faiblesses. Ce soir-là, il voulait être différent. Il n’avait plus envie d’être un simple jouet dirigé par Idriss. Il allait prendre des décisions, que ça lui plaise ou non.

Tout en admirant le corps de son partenaire, il avança vers lui. Ses yeux se voilaient de désir, au fur et à mesure qu’il se rapprochait. Ne voyant pas d’autre solution, il se positionna à nouveau à califourchon sur les genoux d’Idriss. Ce dernier posa ses mains sur les fesses du blond, alors qu’Auxence l’entraînait dans un baiser à la fois violent et passionné. Il mordait ses lèvres, leurs dents s’entrechoquaient, mais ça leur convenait. Ils ne cherchaient pas à être trop tendres ou trop attentionnés. Ca n’était pas dans leurs caractères, et ça ne correspondait pas à leur relation.

Quand leurs langues ne furent plus entrelacées, Idriss approcha deux doigts de la bouche d’Auxence, qui commença à les lécher sensuellement, tout en fixant le brun, malgré l’obscurité de la pièce. Il s’arrêta au milieu de son geste, car il se rendit compte de quelque chose. S’il était en train de faire ça, ça voulait dire qu’il allait encore être en dessous. L’idée ne lui déplaisait pas, loin de là, mais il aurait aimé essayer dans l’autre sens. Il fronça les sourcils, ce qui n’échappa pas à Idriss.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-il, d’un ton brusque, les doigts toujours posés sur la lèvre inférieure d’Auxence.

-          On pourrait pas… Commença le blond.

-          Non, on ne peut pas, déclara Idriss.

Auxence n’osa plus rien dire. Malgré ses efforts, il allait encore être soumis aux désirs du brun. Sachant alors à quoi s’attendre, il préféra en tirer le plus grand profit, contrairement à la dernière fois. Il avait pris du plaisir, mais il n’était pas complètement détendu. Cette fois ci, il allait en profiter un maximum.

Il capitula, et il renfonça lui-même les doigts d’Idriss dans sa bouche. Celui-ci parut surpris, car ses yeux s’agrandirent un peu, mais il joua le jeu. Il regarda Auxence mimer une fellation autour de ses phalanges, puis il retira sa main, l’estimant assez humide. Il la fit glisser le long de la colonne vertébrale du blond, qui ne put réprimer un frisson, puis il l’approcha lentement de son anus. Auxence attendait qu’il entre en lui, à la fois impatient et un peu inquiet. Quand il sentit un doigt s’insérer dans sa cavité, il se cambra de plaisir, et son sexe érigé se retrouva collé à celui d’Idriss.

Ce simple contact les excita tous deux un peu plus. Leurs verges se tendirent plus qu’elles ne l’étaient déjà, se retrouvant ainsi droites contre leurs bassins respectifs, prêtes à exploser au moindre toucher. Idriss profita de cette vague ne plaisir qui ne les quittait plus pour ajouter un deuxième doigt à l’intérieur d’Auxence, qui grimaça à cause de la douleur passagère. Mais sa peine fut de courte durée, car de délicieuses sensations l’enivrèrent à nouveau au bout de quelques minutes. Se sentant prêt à recevoir le membre d’Idriss en lui, il ne sut malgré tout pas comment le dire. Il prononça seulement quelques mots, que le brun comprit aisément :

-          Vas-y.

Sans hésitation, mais sans non plus se précipiter, Idriss retira ses doigts. Il attrapa un emballage carré en plastique dans la poche de sa veste qui était posée sur le banc, et il déroula le préservatif autour de sa verge. Il souleva un peu Auxence, qui approcha lui-même ses fesses du sexe dressé de son maître chanteur. Il s’empala dessus, tout en embrassant le brun. Plus ce dernier le pénétrait, plus il plissait les yeux, seul signe visible d’une quelconque douleur. Leurs lèvres étaient toujours en contact, mais ça ne leur suffisait plus.

Quand Auxence n’eut plus mal, il posa ses mains sur les épaules d’Idriss pour y prendre appui, et il bougea de lui-même, montant et redescendant ses fesses au rythme des mouvements du bassin du brun. Très vite, il se retrouva la tête penchée en  arrière, les cheveux plaqués sur son visage tant il avait chaud. Son pénis était plus dur que jamais, mais personne ne s’en occupait. Idriss était en pleine extase, et il se cambrait toujours plus. La tête appuyée contre le mur derrière lui, il se sentait succomber. Leur acte était encore meilleur que la fois précédente. Il n’agissait presque pas, et pourtant, c’était son sexe qui était enserré dans un étau de chair plus étroit que dans son souvenir.

Les bras ballants, Idriss sentait le plaisir grimper en lui, mais il n’était pas encore complètement satisfait. Dans cette position, il avait l’impression qu’Auxence maîtrisait la situation. Sans l’avertir, il le souleva, sans pour autant se retirer. Il le porta et traversa la pièce, jusqu’à ce que le dos du blond heurte un des murs glacés et carrelés, là où il n’y avait pas de banc pour les gêner. Comprenant où le brun voulait en venir, et appréciant cette façon de faire plutôt originale, Auxence croisa ses jambes autour des hanches d’Idriss, qui reprit ses coups de rein.

Le blond se sentait valser sous les mouvements de son partenaire, qui se faisaient chaque fois plus violents et plus profonds. Il sentait sa verge palpiter à l’intérieur de lui, et cette sensation enflammait ses reins. Le décalage entre la chaleur de leurs corps et le froid dans son dos lui faisait ressentir de drôles de choses. Il avait la chair de poule, tout en brillant de sueur. Ce fut finalement la chaleur qui l’emporta, car il finit par oublier le mur contre lequel il était appuyé. C’était principalement Idriss qui le soutenait, alors que ses coups de rein se renforçaient. Le blond ferma les yeux, proche de l’orgasme, et il sentit une langue humide sur sa bouche qui força rapidement le barrage de ses lèvres.

Pendant qu’ils s’embrassaient une nouvelle fois, Idriss atteignit un point sensible, et il buta contre la prostate d’Auxence, qui se retint de justesse pour ne pas jouir sur le champ. Il ne fallut qu’un coup de plus pour qu’il se libère, sans qu’aucune caresse ne lui ait été prodiguée. Idriss effectua encore quelques va-et-vient avant de venir à son tour, dans un soupir d’extase. Il prit le temps de retrouver une respiration normale, puis il retira sa verge de l’emprise du postérieur d’Auxence, avant de le lâcher une fois qu’il était debout. Il enleva la protection de plastique qui enveloppait son sexe et il la noua, avant de la jeter dans la petite poubelle des vestiaires.

Soulagé d’avoir pu assouvir ses pulsions, il commença à se rhabiller, mais son visage se déforma quand il sentit une substance gluante sur son torse. Dans le feu de l’action, il avait complètement oublié qu’Auxence avait à moitié joui sur lui. Il se tourna vers le jeune homme qui restait son jouet malgré ce qu’il venait de se passer, et il le vit, déjà en train d’essuyer le reste de sperme coulant sur son bas ventre.

-          Passe-moi un mouchoir, dit-il, en redevenant le garçon impassible et froid qu’il était censé être.

Auxence fut déçu par le comportement de celui qu’il considérait encore comme son maître chanteur, et dont il se méfiait à chaque instant, même si le brun arrivait parfois à le faire flancher. Mais il n’en fut cependant pas étonné. Les sautes d’humeurs d’Idriss étaient fréquentes, et il n’était pas venu le jour où il montrerait un quelconque signe d’amitié envers lui. D’ailleurs, Auxence ne le ferait pas non plus. Le blond l’humiliait déjà assez, il tenait à préserver un peu de fierté. Il ne répliqua pas, et il alla chercher un mouchoir dans son blouson. Il le tendit à Idriss, sans lui jeter un regard, puis il finit de remettre tous ses vêtements.

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux habillés et assis dans les gradins, comme s’ils n’avaient pas bougé. La mine renfrognée, Idriss ne savait pas quoi faire, alors qu’Auxence se perdait dans ses étranges pensées et ses fantasmes surréalistes. Ce fut un cri sourd qui lui fit reprendre ses esprits.

-          Y’a une fenêtre ouverte ! Hurlait Idriss, soulagé de trouver un moyen de sortir du lieu clos dans lequel ils étaient enfermés depuis plusieurs heures maintenant.

Auxence se leva, et alla rejoindre le brun qui était dans un des recoins du gymnase où s’entassaient divers appareils de musculation, utilisés lors des cours de sport en première. Le tout était dissimulé derrière une immense palissade amovible en bois, et le blond se traita de tous les noms pour ne pas y avoir pensé. Il connaissait le bâtiment par cœur à force d’entraînements et de matchs, mais il ne s’était pas souvenu de ça. Pour être honnête, dans l’obscurité, il n’avait pas vraiment cherché.

Il sourit quand il aperçut Idriss qui se tenait sur la pointe des pieds pour regarder dehors, mais il reprit son expression habituelle lorsque le brun se tourna vers lui.

-          Aide-moi à bouger un de ces trucs, lança Idriss, en désignant un des appareils.

A l’aide de leurs bras, et grâce à l’association de leurs forces respectives, ils réussirent à en déplacer un sans trop faire de bruit. Ils le collèrent au mur, puis Idriss monta dessus en premier. Il enjamba la fenêtre comme il le put, en évitant de tomber de l’autre côté. Quand il eut disparu de la vue d’Auxence, ce dernier grimpa à son tour sur l’appareil de musculation. Aussi facilement qu’Idriss, il se retrouva assis sur le rebord de la fenêtre. Il passa ses deux jambes de l’autre côté, une par une, puis il sauta, pour se retrouver dans l’herbe refroidie par la nuit qui longeait un des murs du gymnase.

A sa plus grande surprise, Idriss était toujours là, et il l’attendait. Le brun gesticulait, tiraillé entre deux envies. Ce fut finalement la moins raisonnable qui prit le dessus.  Il marcha d’un pas rapide jusqu’à Auxence, et il l’attrapa brusquement par la main, la serrant aussi fort qu’il le pouvait pour lui faire comprendre qu’ils ne partaient pas en promenade de santé. Même s’il avait voulu ne pas le suivre, Auxence aurait eu du mal, car Idriss le tenait bien. Il essaya plusieurs fois de libérer sa main de l’emprise du brun, mais à chaque tentative, sa poigne se faisait plus imposante, alors il se résigna. Idriss avait l’intention de l’emmener quelque part, et il se demandait bien où.


Voilà (encore) un nouveau chapitre.
Nous, les créatrices des deux acteurs de cette suite, nous le trouvons assez étrange, car nous n'avons pas l'habitude de décrire nos personnages de cette façon. Si vous avez trouvé qu'ils étaient différents de d'habitude, vous comprenez surement, sinon, ce n'est pas grave XD
En tout cas, nous espérons qu'il vous a plu.
La suite, jeudi prochain, on ne le répète plus (enfin, si on le répète, mais vous le savez déjà^^)
Gros bisous à toutes

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Jeudi 26 juin 4 26 /06 /Juin 04:06

Après un week-end riche en émotions tout aussi fortes que désagréables, une nouvelle semaine commença. C’était la dernière avant que les vacances de Noël arrivent, et elle commença plutôt mal pour Idriss. En effet, quand le jeune homme aux cheveux bruns méchés de bleu arriva au lycée, Daegan vint le harceler de questions, sans lui laisser le temps de comprendre la situation. Il avait très peu dormi pendant le week-end, et il n’était pas d’humeur à écouter de grandes phrases. Il n’entendit que quelques mots, mais il comprit malgré tout la signification des paroles de son ami.

-          Vu… Ceylan… Raconté… Bu… Encore… Peur… Fou… Connard !

Daegan hurlait, il libérait toute sa colère, sans remarquer l’éclat meurtrier qui naissait dans les yeux noisette d’Idriss. Il finit par se taire lorsqu’il se retrouva plaqué contre le portail d’entrée du lycée, une main dissimulant sa bouche afin de l’empêcher de parler. Encore une fois, il était allé trop loin, il ne s’en rendait compte que trop tard, mais il pensait chaque mot de ce qu’il venait de dire. Il s’inquiétait pour Idriss. S’il continuait ainsi, l’alcool allait le tuer à petit feu, et il ne pourrait plus remonter la pente. Il devait tenter de le sermonner, au risque de se faire frapper ou de perdre Idriss. Ce dernier était son meilleur ami, et même s’il pouvait avoir très mauvais caractère, il l’appréciait beaucoup, il ne voulait que son bien, à défaut du sien.

-          T’as autre chose à ajouter ? Finit par demander Idriss, autorisant son ami à parler, mais sans le lâcher pour autant.

-          Qui a écrit tout ça sur tes copies ? Osa Daegan sans vraiment espérer de réponse.

Comme il l’avait prévu, Idriss ne dit rien, mais il eut une réaction qui surprit le jeune homme aux cheveux noirs. Au lieu de lui reprocher sa trop grande curiosité ou le culot dont il faisait preuve face à celui qu’il était censé respecter, Idriss libéra Daegan de son emprise. Son regard se voila quelque peu, mais il se reprit vite, et abandonna son ami pour se diriger vers sa salle de cours, sans un mot.

En chemin, il croisa Auxence, et un drôle de sentiment l’envahit à nouveau. Il ne se comprenait pas lui-même, mais il s’en voulait un peu en pensant qu’il avait sûrement blessé son jouet. Tout cela le perturbait, car justement, c’était qu'un jouet, et il ne devait ressentir que de la haine et du mépris à son égard, même si son désir sexuel prenait parfois le dessus.

Sans réfléchir, il se dirigea vers le blond, qui ne le vit pas arriver, marchant loin devant le brun. Il agrippa Auxence par l’anse de son sac à dos, et l’attira avec lui dans un recoin du couloir, à l’abri des regards. Il tenta d’attraper les lèvres du garçon qui le troublait tant, mais celui-ci ne se laissa pas faire. Quand il se rendit compte de l’identité de son assaillant, ses traits se durcirent, et son regard se glaça. Aucun son ne sortit de sa bouche, mais sa réaction était assez significative. Auxence était amer, très amer. Idriss avait voulu s’amuser avec lui, et il avait tout supporté, mais le brun avait poussé le jeu beaucoup trop loin.

Il était tombé dans son piège, naïvement. Les marques sur son visage étaient là pour le lui rappeler, chaque jour, afin qu’il ne se fasse plus avoir de cette façon. Malgré lui, il avait aimé ce qu'ils avaient fait cette nuit-là, mais il ne supporterait pas de tout refaire une deuxième fois, et d’en subir à nouveau les conséquences. Secoué par la poigne d’Idriss, il remit son blouson et son sac à dos en ordre, avant de s’en aller, en ignorant complètement le jeune homme aux mèches bleues.

Ses pas le menèrent jusqu’à son cours de mathématiques. Malgré l’intervention d’Idriss, Auxence était encore en avance. La salle était ouverte, et Ephram était déjà à l’intérieur, alors il alla s’asseoir à côté de lui, comme si rien ne s’était passé. Mais le silence qui régnait entre eux devint rapidement gênant. Auxence savait que son ami n’avait rien à se reprocher, et que c’était à lui de s’excuser. Depuis une semaine, il ne lui parlait plus, car il ne voulait avoir de contact avec personne. Il s’était muré dans un silence effrayant, depuis le jour où Idriss avait agi sans se soucier de ce que l’autre pouvait en penser. Il n’avait pas donné d’explication à qui que ce soit, et il était temps pour lui de changer d’attitude.

-          Désolé pour la semaine dernière, déclara-t-il en se tournant vers Ephram, alors que celui-ci gardait obstinément les yeux rivés sur le tableau noir à l’autre bout de la salle.

Malgré son manque de réaction apparent, Auxence sut qu’il avait fait mouche, car un sourire se forma sur le visage de son ami. Ephram savait ce qu’il en coûtait au blond de prononcer de tels mots. Il ne ravalait pas souvent sa fierté pour les dire, et le roux se sentit tout à la fois honoré, fier et ému d’être alors une exception à la règle.

-          C’est oublié, finit-il par dire, alors que leur professeur arrivait.

L’heure passa rapidement pour les deux amis, qui s’étaient rassurés en retrouvant leur complicité. La journée se déroula de la même façon, ponctuée par leurs rires et leur bonne humeur, même si une ombre au tableau assombrissait parfois le regard d’Auxence lorsqu’il ressassait ses sombres pensées. Ephram remarquait les sautes d’humeur de son ami, mais il n’osait rien dire. Il n’avait pas envie de donner à Auxence une raison de lui en vouloir alors qu’ils venaient à peine de se retrouver.

Malgré sa bonne volonté, il ne put s’empêcher de chercher à en savoir plus, le lendemain.

-          Qu’est-ce qui va pas Auxi ? Lui demanda-t-il, alors qu’ils sortaient du lycée, ayant terminé leur journée.

-          Rien, répondit le concerné, en fronçant les sourcils et en enfonçant un peu plus sa tête dans son blouson.

Ephram connaissait Auxence par cœur, et il savait que si son ami réagissait ainsi, il n’y avait aucune chance pour qu’il en apprenne davantage. Il n’insista pas, et essaye de parler de ce qui le tourmentait depuis maintenant plusieurs jours.

-          T’as déjà embrassé un garçon ? Lança-t-il, sans détour.

Surpris, Auxence se figea, sans pourtant esquisser le moindre geste. Non. Ephram ne pouvait pas savoir. Il n’avait jamais rien laissé transparaître, si ce n’est de la rancœur et du mépris envers Idriss, ce qui ne pouvait paraître que légitime aux yeux Ephram, car celui-ci était au courant pour le chantage.

-          C’est quoi cette question ? Préféra-t-il dire, pour éviter de répondre et de s’engager dans une conversation qu’il n’était pas prêt à avoir.

-          Je sais pas, je me demandais c’est tout, mentit Ephram, tout en baissant la tête, honteux de ne pas réussir à se confier à son meilleur ami.

Auxence était le seul à qui il pouvait dire ce qu’il avait sur le cœur, mais il n’y arrivait pas. Pourtant, il en avait besoin, car sa situation le mettait mal à l’aise. Il était en couple depuis deux ans. Il avait aimé sa copine, plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé, mais leur relation devenait ennuyeuse. La monotonie avait mis fin à leur parfaite harmonie, mais pas encore à leur idylle. Sa copine s’accrochait, elle faisait semblant de ne rien voir, mais ils savaient tous les deux que tout était différent. L’un ou l’autre devait trouver le courage d’arrêter cette mascarade, il était plus que temps.

Il ne l’aimait plus depuis un moment, mais ce n’était pas tout. De drôles de sensations assaillaient son cœur et son esprit lorsque ses pensées étaient dirigées vers une autre personne, ou lorsqu’il la croisait. Depuis qu’il avait embrassé Daegan, il ne cessait de revoir la scène, et ça le perturbait plus qu’il ne l’aurait cru. Se découvrir bisexuel, voire gay, ne le dérangeait pas, mais l’avis d’Auxence lui importait plus que tout.

-          Fais pas cette tête, réagit Auxence, tirant Ephram de ses pensées, sois pas gêné pour si peu, c’est pas comme si on était gay.

Il donna une légère tape amicale sur l’épaule d’Ephram, avant de laisser un rire forcé s’échapper de ses lèvres. Mais celui-ci sonnait faux, tout comme les mots qu’il venait de prononcer. Il était très mal placé pour dire ce genre de choses.

-          Je suis pas gêné, répliqua Ephram, préférant mentir, car vu la dernière réplique d’Auxence, ce n’était pas le moment de lui dire qu’il était attiré par un garçon.

-          A peine, lança Auxence, en rigolant franchement cette fois, ce qui ne fut pas au goût d’Ephram.

-          ARRETE DE RIRE ! Hurla le roux. Putain, j’en ai marre que tu me prennes jamais au sérieux ! Moi je dois toujours écouter tous tes petits problèmes à la con, et quand je veux discuter d’un truc important, tu te fous de ma gueule ! Je veux bien t’aider quand je peux, mais faudrait que tu comprennes que moi aussi j’ai besoin de toi des fois ! Ca marche pas à sens unique !

Après cette longue tirade qu’il n’avait pu retenir, Ephram abandonna son meilleur ami, et rentra chez lui, à la fois triste d’en être arrivé là et soulagé de s’être exprimé, même si ce n’avait pas été de la plus belle des manières. De son côté, Auxence n’avait pas bougé, trop abasourdi par les paroles de son ami. Il n’avait pas tout saisi, mais il avait compris l’essentiel : il devait être plus à l’écoute. Il n’avait pas eu l’impression de délaisser Ephram, mais si ce dernier s’était énervé ainsi, ce devait être le cas, car il ne haussait pas le ton s’il n’avait pas une bonne raison de le faire, contrairement à Auxence, qui avait tendance à crier sans réfléchir, parfois à tort.

 

***

La semaine se termina dans une drôle d’atmosphère. Idriss et Daegan ne se parlèrent pas, de même qu’Auxence et Ephram. La situation perdura, jusqu’à ce que le bal de Noël du lycée arrive.Il était organisé par l’établissement depuis plusieurs années, et avait lieu le premier samedi des vacances, peu après le dernier match de basket de l’année.

 

***


L’équipe du lycée réalisa une très bonne prestation, à l’image de son excellente première moitié de saison, et gagna aisément la partie. Malgré quelques dissensions entre certains des joueurs, l’amour du sport et l’esprit d’équipe prirent le dessus, et tout se passa bien.

Quand Auxence sortit des vestiaires, il passa devant Ephram, qui était debout appuyé contre un mur et semblait attendre quelque chose. Encore une fois trop fier pour aller se faire pardonner son égoïsme, il ignora son ami, qui ne fit pas attention à cette réaction puérile et commença à le suivre à la trace. Ils finirent par se retrouver côte à côté, et ils marchèrent ainsi jusqu’au domicile d’Auxence, dans un silence impérial.

Arrivés devant la maison du blond, Ephram prit la parole, et ses mots sonnèrent plus comme un ordre que comme une suggestion :

-          Je vais poser mes affaires chez moi et me changer. Pendant ce temps-là, tu te laves, tu te fais beau. Je repasse dans une heure, et on va au bal ensemble. Et pas d’objection, ajouta-t-il lorsqu’il vit qu’Auxence voulait répliquer.

Comme il l’avait dit, il rentra chez lui afin de se préparer, ce que fit aussi Auxence, le sourire aux lèvres, car Ephram avait encore craqué le premier. Il n’avait rien eu à faire.

 

Dans le même temps, à quelques kilomètres de là, Daegan avait pris une bonne douche, avant de quitter le gymnase. Il avait déposé tout de dont il n’avait pas besoin chez lui, puis il avait marché jusqu’à chez Idriss, qui n’avait pas assisté au match, contrairement à ses nouvelles habitudes. Ceylan lui avait ouvert et l’avait laissé monter dans la chambre de son ami. Il l’avait trouvé endormi, emmitouflé dans son édredon vert kaki, alors que la nuit commençait déjà à tomber.

Il tenta de le réveiller en le secouant, mais il n’obtint aucun résultat, alors il descendit à la cuisine. Il attrapa une carafe qu’il remplit d’eau à l’aide du robinet. Il retourna à l’étage et déversa le liquide sur le visage d’Idriss, sans autre forme de procès. C’était radical, et ça comportait des risques lorsqu’on connaissait le tempérament d’Idriss, mais au moins, c’était efficace. Le brun ouvrit rapidement les yeux pour trouver l’auteur du méfait, et il se redressa d’un bond lorsqu’il reconnut Daegan. Mais il s’était levé trop vite, et il n’avait pas eu le temps de s’habituer à la lumière du jour. Tout vacillait autour de lui, tant et si bien qu’il finit par se rasseoir, sans avoir pu lancer la moindre injure à l’intention de son ami.

Daegan attendit quelques minutes, le temps qu’Idriss reprenne ses esprits. Quand il vit une lueur de vengeance apparaître dans ses prunelles noisette, il sut qu’il était temps pour lui d’intervenir, avant que son ami ne prenne le dessus.

-          On va au bal ce soir, alors tu te grouilles de mettre des fringues classes à la place de ton vieux pyjama aux éléphants roses qui te donne un air plus con que la moyenne, puis tu me rejoins dehors. Je te laisse pas le choix. Je sais pas ce que t’as, mais crois-moi, je vais pas te laisser morfondre comme ça, que tu le veuilles ou pas.

-          Tu crois vr… Voulut répliquer Idriss.

-          Ta gueule, l’interrompit Daegan. Dépêche-toi.

Il sortit de la chambre d’Idriss en refermant la porte derrière lui, puis il alla attendre son ami dans la rue, assis sur le muret de briques rouges bordant le trottoir.

Il n’eut pas à patienter bien longtemps, car le brun apparut bientôt sur le pas de sa porte, vêtu d’un baggy noir et d’un haut blanc à manches longues, surmonté d’une veste à capuche, noire elle aussi. Il s’approcha de Daegan avec sa démarche nonchalante, le visage impassible.

-          On y va ? Demanda-t-il simplement.

Daegan ne répondit rien. Satisfait, il se leva et marcha en direction du lycée, suivi par Idriss.

 

Ils arrivèrent à destination quelques minutes plus tard, et ils se retrouvèrent vite engloutis par la foule. Des dizaines de tables étaient disposées dans tous les sens, et elles étaient jonchées de boissons et aliments en tous genres. Des centaines d’élèves s’agglutinait autour, le regard rivé sur la scène, où les groupes amateurs s’enchaînaient. Les musiques étaient très variées, allant du slow au hard rock, rien ne gâchait la fête. Quelques personnes dansaient, d’autres discutaient et les plus gourmandes mangeaient.

Voulant sortir de l’essaim étouffant dans lequel ils se trouvaient prisonniers, Daegan et Idriss se dirigèrent vers une des buvettes installées dans la cour du lycée. Aucun alcool n’y était distribué, mais ils pouvaient s’y rafraîchir grâce à divers sodas disponibles à volonté et gratuitement. Daegan commanda un diabolo grenadine, alors qu’Idriss demanda un simple jus d’orange. Pendant qu’ils attendaient leurs boissons, deux silhouettes familières firent leur apparition à quelques mètres d’eux, de l’autre côté de la buvette. L’une fut reconnue immédiatement par Idriss et provoqua chez lui quelques frissons entrecoupés d’autres sentiments plus négatifs, alors que l’autre lui disait vaguement quelque chose. Ne voulant pas avoir l’air de leur porter un quelconque intérêt, il interpella Daegan :

-          C’est pas les gars de ton équipe en face ?

Le jeune homme aux cheveux noirs se tourna et regarda dans la direction indiquée pour apercevoir Auxence et Ephram discutant allègrement, chacun un verre à la main. Il contourna la buvette pour les rejoindre, sans demander son avis à Idriss qui le suivit sans protester. Il salua ses deux coéquipiers comme il avait l’habitude de le faire, alors qu’Idriss restait étrangement en retrait, puis un grand silence suivit leur arrivée. Les quatre garçons s’observaient, aussi gênés les uns que les autres, pour différentes raisons.

Personne n’osa prendre la parole, jusqu’à ce qu’une jeune fille surexcitée fasse irruption au milieu du petit groupe, s’accrochant au bras droit d’Ephram, qui ne savait plus où se mettre. L’homme qui lui plaisait était en face de lui, et sa copine venait de se jeter sur lui. Il ne bougeait plus tant il était mal à l’aise. Il ne savait pas comment agir sans faire transparaître ses sentiments. Après tout, Daegan ne lui avait jamais reparlé de leur baiser échangé. Il ne lui avait rien promis, mais malgré tout, Ephram avait l’impression de le trahir en ayant une copine sans qu’il le sache. Un lien particulier les unissait, même s’ils n’osaient pas l’exprimer, et il ne voulait pas le perdre.

Il se sentit encore plus mal lorsque Idriss mit les pieds dans le plat en posant une question qu’Ephram aurait préféré éviter.

-          Qui est donc cette belle apparue sous nos yeux ? Voulut savoir le brun, d’un ton charmeur.

Cette réplique ne plut ni à Ephram, ni à Auxence, qui serra les poings à l’attente du mot « belle ». Il était debout à côté d’Idriss, alors il n’eut qu’à décaler son pied de quelques centimètres pour écraser discrètement, mais non moins fermement, celui de son voisin. Malgré la douleur, Idriss ne put s’empêcher de sourire. Il était ravi qu’Auxence soit jaloux.

-          Pourquoi t’as fait ça ? Demanda la jeune fille, alors qu’Idriss venait de secouer sa tête dans tous les sens pour chasser ses idées absurdes.

Le jeune homme ne répondit rien, et un gros blanc s’installa, provoquant un nouveau malaise.

-          Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Finit par dire Idriss, s’énervant contre la demoiselle. T’es qui pour me poser cette question ? Présente toi d’abord et après on verra !

Il avait été méchant, presque humiliant, mais la jeune fille ne s’était pas laissée démonter.

-          Je m’appelle Anita, je suis la petite copine d’Ephram depuis deux ans, lança-t-elle, aussi froidement qu’elle le pouvait.

Sa déclaration n’eut aucun effet sur Idriss, qui en réalité se moquait de savoir qui elle était, mais Daegan ne sembla pas du tout apprécier ce qu’elle venait de dire. Son visage se décomposa, et une moue triste y prit place, alors qu’Ephram baissait honteusement la tête.

-          Pourquoi t’es comme ça ? Lui demanda Anita.

Daegan ne laissa pas au roux le temps de répondre.

-          Il doit être fatigué à cause du match, dit-il, en fixant Ephram dans les yeux, avant de s’en aller, seul.

Idriss voulut le suivre et commença à partir, mais Ephram le retint.

-          Je sais ce qu’il a, je vais lui parler, murmura-t-il afin que seul le brun l’entende.

Idriss haussa les épaules et laissa le roux courir après son ami. Il se retrouva seul avec Auxence et Anita, qui disparut aussitôt qu’il eut à nouveau posé son regard meurtrier sur elle.

-          Cette fille est trop curieuse, déclara-t-il sans vraiment attendre de réponse. Une vraie fouteuse de merde.

 Il s’éloigna pas à pas du blond, lentement, puis il s’arrêta à quelques mètres de lui.

-          Tu viens ? S’enquit-il, sans se retourner.

Auxence ne réagit pas de suite. Il ne savait pas quoi faire. Il était partagé entre le désir de suivre cet homme qui l’effrayait autant qu’il le fascinait, et l’envie de fuir loin de lui, d’obéir à sa raison. Diverses expressions traversèrent son visage, signes de son chamboulement intérieur, mais il finit par avancer vers celui qui l’appelait, comme s’il  n’y avait pas d’autre solution pour  lui.

Ils marchèrent en silence, côte à côté, troublés par des sensations nouvelles qu’ils ne parvenaient pas à définir. Leur promenade se termina lorsqu’ils se retrouvèrent devant l’entrée du gymnase. Curieusement, Idriss entra à l’intérieur du bâtiment, et Auxence le suivit à nouveau, sans hésiter, bien qu’il ne sache pas quoi faire dans cette antre sportive accompagné de son maître chanteur aussi machiavélique que sensuel.

Ils allèrent s’asseoir sur les gradins, tout en laissant une distance respectable entre eux. Les minutes défilèrent, et il ne se passait rien. Pas un geste, pas un bruit ne perturbaient le calme du gymnase. Finalement, ne trouvant aucun intérêt à rester ainsi sans rien faire, Auxence se dirigea vers la sortie. Idriss avait les yeux fermés, et il ne les ouvrit que lorsque un brouhaha incessant résonna dans le bâtiment. Il chercha la source de ce vacarme, et son regard s’arrêta sur Auxence qui essayait tant bien que mal d’ouvrir les portes, à coups de pied et de poings. Il s’étira et descendit des tribunes, puis il traversa le terrain de basket pour aller aider Auxence.

Pourtant, il avait beau forcer, tirer, pousser, rien n’y faisait, les portes restaient fermées. Il ne s’en sortait pas mieux que le blond. Ils devaient se rendre à l’évidence. Dos à Auxence, il laissa sa main droite s’appuyer sur la poignée qui refusait de s’abaisser. Un sourire amusé vint égayer son visage, et il prononça quelques mots qui firent frissonner le blond, de crainte, d’envie, et d’un tas d’autres sentiments plus complexe les uns que les autres :
      -     On est enfermé, je crois qu’on va devoir passer la nuit ici… Tous les deux.


Voilà encore un nouveau chapitre, en temps et en heure. En espérant qu'il vous plaira. Nous, on l'adore^^ Il est rempli d'idées tordues made in us XD
Pour la suite de l'histoire, nous ferons tout pour publier un chapitre par semaine, comme d'habitude, mais en raison de nos jobs respectifs, nous ne garantissons pas que ce sera toujours le jeudi. Bien sûr, nous allons faire notre maximum pour vous satisfaire, vous nos chers lecteurs que nous adorons, mais pas aux dépens de notre vie privée ou professionelle^^
Nous disons "merde" à ceux à qui il reste des examens, ainsi qu'à ceux qui attendent leurs résultats, bonnes vacances à ceux qui peuvent en profiter, courage à ceux qui doivent bosser, et nous faisons des gros bisous à tous, surtout à ceux que nous avons oublié !
[en direct de la planète yaoi, il est 04h14 o_O et le chapitre a été achevé à 04h03, dernier rapport]

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Jeudi 19 juin 4 19 /06 /Juin 00:02


Un merci et un claquement de porte furent tout qu’il entendit, plongé dans les brumes d’un sommeil encore présent. Dans le vaste lit aux arabesques et aux dorures fines, une forme aux allures de corps humain se mettait en position fœtale au cœur des grands draps blancs. Des sanglots se mirent à résonner dans la luxueuse chambre d’hôtel. Au bout d’une demi-heure, une tête aux cheveux blond cendré sortit de sa cachette. Des yeux rougis et bouffis par les larmes regardèrent la table de chevet où gisaient des  cadavres d’emballages de préservatifs.

D’un geste large du bras, il envoya tout voler. Les draps valsèrent pour s’écraser sur le sol et Auxence courut jusqu’à la salle de bains, où les toilettes accueillirent son repas de la veille. Des larmes silencieuses se remirent à dévaler ses joues. Il s’assit sur le carrelage froid et impersonnel, frissonnant de ce contact sous son fessier nu. Il mit plusieurs longues minutes avant de se calmer et de trainer son corps de sportif dans une cabine de verre pour prendre une douche. Il serra de toutes ses forces les deux robinets d’arrivée d’eau, puis les tourna à fond. S’il avait pu se noyer, il l’aurait fait mais il se contenta de laver son corps en le frottant au maximum, à en avoir la peau rougie par le crin du gant de toilette. L’odeur de l’olive du savon d’Alep s’était imprimée sur son épiderme martyrisé. 

Sorti de la douche aussi nu qu’il y était entré, il se saisit d’une grande serviette blanc crème dans laquelle il s’essuya rapidement, puis il alla dans la chambre  et le salon pour récupérer un à un ses vêtements éparpillés avec soin et vigueur et s’habilla soigneusement. Ses yeux se posèrent à nouveau sur les enveloppes brillantes de préservatifs. Le dégoût de lui-même et de ce qu’il s’était passé le secoua de nouveau. Il sortit rapidement de cette chambre maudite jusqu’à la réception qui était digne des plus grands hôtels et palaces de luxe avec un personnel en livré, une réception parlant de nombreuses langues.

Quand Auxence déposa la clé sur le comptoir de marbre noir zébré de fines trainées de blanc, le réceptionniste lui indiqua que la chambre avait été payée. Il sortit rapidement de l’hôtel, un soulagement passager l’étreignit quand il sut qu’il n’avait pas à dépenser son compte en banque pour payer, mais son état d’esprit redevint vite chaotique.

Des gouttes d’eau commencèrent à tomber pour former aussitôt un rideau de pluie, le forçant à courir sous le premier abri bus disponible. Dans son malheur il eut de la chance, car c’était la ligne qui le mena jusqu’à chez lui et que le bus arriva rapidement. Il monta, paya sa place avec le peu de monnaie qu’il avait en poche et s’installa au fond, seul avec ses pensées. La porte de chez lui n’était pas fermée. Il entendit son père faire racler une chaise dans la cuisine. Ses yeux portaient de petites cernes, signe qu’il n’avait pas dormi de la nuit, attendant le retour de son fils unique, son seul trésor.

Il était trempé par la pluie, ses minces vêtements n’étaient pas un vrai rempart. Il retira ses chaussures dans un bruit de succions pendant que son père regardait attentivement ce qu’il faisait, sans dire un mot.

Auxence leva ses yeux bleu-gris à la lueur triste.

-          Désolé, dit-il d’une voix faible.

-          Je sais Auxi mais évite de me faire du souci pour rien.

-          Désolé.

-          Et pense à ton portable.

Monsieur Teyssler sortit le téléphone portable d’Auxence de la poche de son pantalon de costume froissé par les heures assis à attendre son fils et le lui tendit par la dragonne. De la confusion se peigna sur le visage du jeune homme. Il se saisit de l’objet avant de se diriger vers sa chambre pour enfiler un pyjama chaud et se glisser sous son épaisse couette.

-          Tu as dormi où ?

-          Chez un copain.

-          Il y a une fille là-dessous ?

Ce fut ce que demanda le père qui avait suivi sa progéniture jusqu’à son antre. La fatigue et l’air triste qu’il affichait l’inquiétaient un peu mais il ne préférait pas en demander la raison. Auxence venait toujours lui raconter, à un moment où un autre, les soucis ou les problèmes qui le tracassaient, trouvant en son père une oreille attentive.

-          J’ai pas envie d’en parler.

-          Tu veux manger ou boire quelque chose de chaud ?

-          Non. Je voudrais juste me coucher et dormir.

-          Ok. Tu m’appelles si tu as besoin.

-          Oui si quelqu’un passe à la maison. Tu dis que je veux voir personne.

-          Dors bien.

Le père ferma doucement la porte. Auxence eut un soupir avant de se glisser dans son lit, savourant son confort et sa douceur, puis éteignit sa lampe de chevet qui sortait sa tête avec difficulté de sous les montagnes de livres posés sur cette petite table faite de bois de récupération. Une fois que l’obscurité eut prit sa place, Auxence s’enfouillât dans son cocon et se remit à pleurer, maudissant sa propre faiblesse et essayant de panser ses blessures physiques et morales. Sa faiblesse d’avoir cédé à Idriss, de l’avoir laissé faire et surtout d’avoir vibré de plaisir, de l’avoir crié, cela pendant quatre fois. Ses pleurs se tarirent  quand le sommeil se décida à frapper à sa porte pour le pousser dans le monde des rêves.

Il passa tout le weekend cloîtré dans sa chambre, ne sortant que pour manger et regarder à la télé du salon, ses programmes préférés. Son père suivait avec une attention particulière les mouvements de son fils. Un bleu était apparu sur sa pommette gauche, des marques rouges dans son cou  donnaient l’impression que son corps était passé sous un camion. Il ne fit aucun commentaire malgré une certaine curiosité. Curiosité qui se trouva agrandie quand Ephram passa chez eux pour voir absolument Auxence.

Le jeune homme avait la tête de quelqu’un qui avait une gueule de bois et qui cherchait à savoir ce qu’il avait fait, la veille au soir. Des bribes lui étaient revenues, se voyant embrasser Daegan passionnément mais il ne savait pas quoi en penser. De la rougeur et une légère gène se lisait sur son visage mais il voulait en parler à son meilleur ami. Peut être que cet épisode serait infirmé mais Auxence refusa de le voir catégoriquement.

 

Sous une pluie aussi battante, le lundi arriva en inaugurant une nouvelle semaine de cours et de travail. C’était une semaine comme les autres pour beaucoup mais nouvelle pour d’autres à cause de certaines choses passées dans un court laps d’heures.

Entendant religieusement le cours d’Histoire, Auxence prenait des notes fébrilement, son stylo accroché aux paroles du professeur. Il n’avait pas décroché un mot depuis les deux premières heures de la journée, même pas à Ephram qui était assis à côté de lui. Celui-ci tenta de lui passer un petit mot de papier, arraché au bas de sa feuille de cours en espérant qu’Auxence sorte de son mutisme pour écrire quelques mots. Son ami plongea la main dans sa trousse de toile bleue pour en sortir un stylo feutre rouge, avec lequel il barra le mot d’un « pas envie de parler ». Ephram eut un regard déçu avant de glisser le bout de papier dans une poche de jean, puis se perdit dans ses pensées, facilité par la voix monocorde du professeur d’Histoire.

A dix heures, heure où l’intercours était le plus important, Auxence alla se réfugier dans la grande bibliothèque du lycée pour une heure de permanence qu’il transforma en heure de travail intensif pour éviter de penser à son week-end,  mais la minuscule bulle de calme qu’il avait réussi à se créer vola en éclat quand une petite pile de feuilles maintenue par un trombone tomba devant son nez. Il leva les yeux pour voir Idriss se tenir devant lui, habillé comme à son habitude, ses piercings identiques à ceux de la semaine précédente, l’acier brillant comme l’argent, un petit sourire s’étant égaré sur les traits de son visage.

-          Qu’est-ce que tu veux ? demanda un Auxence qui se voulait le plus désagréable possible, cherchant un moyen de lui faire payer la nuit qu’ils avaient passé ensemble.

-          Tu peux me faire ça pour samedi ?

Pour la première fois, Idriss n’usa pas d’un ton impératif pour exercer son chantage mais la demande restait la même.

-          Hors de question.

-          Bon, je me rends de ce pas chez notre cher proviseur. Je pense qu’il sera content de me voir.

-          Non. Je vais le faire, lâcha Auxence.

Il avait pensé que ce chantage ne tenait plus, mais Idriss sembla faire comme si rien ne s’était passé, un instant inconnu dans sa mémoire.

-          Je vais le faire mais j’aimerais que tu dégages pour un long moment de ma vue.

-          Mais oui. A samedi.

Idriss partit sous les yeux brûlants de fureur d’Auxence, renforcée par les regards doux que les jeunes femmes présentes dans ce havre de paix lançaient à leur camarade aux cheveux de pointes bleues. Auxence avait envie de crier un bon coup, pour chasser tout ce qui empoisonnait son esprit.  Au lieu de ça, il se saisit du paquet de papiers qu’il glissa au dernier intercalaire de son trieur. Il s’en occuperait plus tard, sans doute demain, après son entrainement de basket. En y pensant, une peur lui tordit le ventre. Les coéquipiers allaient lui poser des questions dans les vestiaires. Le trafic s’était arrêté et encore il avait une explication simple et répondrait aux questions.  De plus, son carnet de compte lui empêcherait tout autre chantage. Mais c’était surtout des marques de son corps, stigmates d’une nuit volée, douloureuse et passionnée, dont il avait peur qu’on lui pose des questions. Tant pis, il viendrait déjà changer, voulant s’éviter une honte supplémentaire. Après cette réflexion, il se remit à travailler pour avancer son programme et se préparer pour les tests d’entrée de certaines universités.

 

De la musique filtrait dans toutes les pièces de la maison. Une musique à la fois douce et mélancolique, qui parle au plus profond de soi. Le son monta brusquement et L’Adagio du concerto d’Aranjuez se mit à faire courir ses notes de désespoir dans ce seul lieu habité qu’était le salon.

Assis en tailleur sur l’imposant tapis persan noir et rouge qui couvrait une grande partie du parquet de cette pièce, Idriss tenait par le col une bouteille de whisky de quinze ans d’âge. Faisant glisser les dernières gouttes de l’alcool dans sa bouche et sa gorge, Idriss finit sa deuxième bouteille. Il la déposa à côté de la précédente avant d’en prendre une autre, une bouteille de chartreuse mais il arrêta son geste quand il regarda en face de lui.  

Etalées en face de lui, sur le même tapis, une vingtaine de copies double toutes rédigées dans une écriture soignée et régulière mais barrée en travers par d’autres mots au stylo feutre rouge vif. Connard, salop et autres insultes aussi virulentes les unes que les autres, voilà ce qui était écrit. Idriss reconnaissait sans peine l’écriture d’Auxence et cela lui mettait comme un coup au cœur. Pourtant il ne l’avait pas volé, il le savait mais il avait espéré que ce soit oublié. Et comme à son habitude quand quelque chose n’allait pas dans le sens où il voulait, il buvait plus que de raison. Mais ce soir, l’alcool avait un effet pervers.

Depuis une minute, des larmes sortaient de ses yeux pour finir leur course sur le baggy en jean qu’il portait. Puis des sanglots se mirent à secouer son corps sans qu’il puisse les arrêter. Il tomba sur le côté et commença à pleurer à chaudes larmes sans s’arrêter, se trouvant tout à coup minable.

La porte d’entrée s’ouvrit, laissant passer Ceylan vêtue d’une robe de soirée mauve et d’un épais manteau. Elle rentrait juste d’une soirée d’anniversaire chic d’un ami, où elle s’était follement amusée et c’était avec le sourire qu’elle déposa les affaires sur une desserte dans le hall d’entrée.

Elle perdit vite sa bonne humeur quand des notes du concerto parvinrent à ses oreilles. Elle courut dans le salon pour voir son grand frère, sanglotant tout ce qu’il savait, des bouteilles et des feuilles de papiers à côté de lui.

Elle eut un profond soupir de désespoir face à ce qu’elle voyait : son frère qui avait l’art de lui gâcher une soirée. La première chose qu’elle fit, ce fut de prendre toutes les bouteilles, vides ou pleines et de les mettre hors de portée. La deuxième chose fut d’arrêter le cd qui tournait en boucle dans la chaîne hi-fi.

Idriss sembla se rendre compte que quelqu’un s’agitait autour de lui et que c’était sa sœur.

-          Dis, petite sœur. Tu crois que je suis un connard ?

-          Bien que ça dépende de quel point de vue on se place, mais oui. Tu peux être un vrai connard.

Les sanglots d’Idriss redoublèrent.

-          Allez, bouge-toi. Je vais te coucher.

Elle quitta ses chaussures à talons qu’elle posa délicatement sur un fauteuil. Elle le souleva et lui fit passer un bras autour de son cou pour le trainer jusqu’à sa chambre. Il ne l’aidait pas et continuait de pleurer. Lamentable, fut ce qu’elle pensa de son frère à cet instant. Une demi-heure après, elle avait couché le jeune homme et se retrouvait en bas à se faire une tisane à la verveine bien mérité. Elle ne put s’empêcher de ramasser les copies et de lire de qui avait été marqué.

Intérieurement, elle félicita la personne qui avait écrit cela car il avait envoyé ses quatre vérités à Idriss. Cela ne lui faisait pas de mal de redescendre sur terre. 

 

Et voilà, encore un nouveau chapitre qui n'est pas un lemon comme on nous l'a donné. Ne sont-ils pas très cons nos personnages ? Nous attaquons la deuxième partie de l'histoire dans la bonne humeur et notre connerie habituelle. 
Gros bisous à tous et à toutes....   

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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P'tit plaisir^^

 

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