Présentation


 
Vendredi 10 octobre 5 10 /10 /Oct 23:21


Attention ! Ceci est la partie 2 !

Quand il eut fini de dîner, il débarrassa la table, et il enfila son manteau. Il prit sa besace, qu’il n’utilisait qu’en dehors du travail, et il sortit de chez lui. Il monta dans sa voiture, car il rentrerait certainement trop tard pour pouvoir attraper un métro au retour. Il contourna Londres, car sa réunion avait lieu de l’autre côté de la ville. Il ralentit lorsqu’il arriva devant l’immeuble qu’il cherchait, puis il descendit dans le parking sous terrain pour y garer sa voiture. Il quitta son siège et referma la porte derrière lui, puis emmitouflé dans son long manteau en velours noir, il se dirigea vers la cage d’escaliers. Il gravit les marches jusqu’au troisième étage, peu enclin à prendre l’ascenseur, et il toqua à la porte portant le numéro qu’ils avaient choisi lors de leur dernière réunion.

Il n’attendit que quelques secondes avant qu’un homme à peine plus âgé que lui vienne lui ouvrir. Celui-ci le toisa du regard, comme à chaque fois, puis il se décala pour le laisser entrer.

-          Bonsoir, Alan, dit-il simplement.

-          Bonsoir, Jack, répondit Miralem.

-          Pile à l’heure.

-          Toujours.

Il posa son manteau dans l’entrée, et il garda sa besace, puis il suivit son hôte d’un jour jusqu’au salon. Il salua les personnes déjà installées autour de la table et il s’assit à son tour à la place qu’il restait. Ils n’étaient que neuf, car ce n’était pas une réunion générale. Seuls les principaux dirigeants, répartis dans différentes régions d’Angleterre, étaient présents, pour faire le bilan de l’année écoulée et planifier celle à venir. Ce ne serait qu’un calendrier de base, car ils se retrouveraient régulièrement pour mettre leurs affaires à jour et pour modifier certaines choses si nécessaire, mais c’était essentiel pour leur organisation.

-          Ton ami ne pouvait pas venir ? Demanda Steven, son voisin de table.

-          Non, répondit Miralem. L’an dernier, c’était exceptionnel, il voulait juste vous rencontrer, vu que vous êtes pas souvent dans la région. Il a eu le droit parce qu’il est avec moi, mais c’était juste une fois. C’est pas comme si on avait l’habitude de ramener tout le monde aux réunions générales. Il vient aux miennes, ça suffit.

-          C’est vrai, intervint Jack. Pour l’instant, tout se passe bien, mais j’espère que tu te souviens de la conversation qu’on a eue quand tu m’as dit pour toi et lui ?

-          Je m’en souviens, mais ne t’inquiète pas. Notre relation n’a pas posé de problèmes jusqu’à aujourd’hui, et elle n’en posera pas.

-          J’espère, Alan. Il ne faudrait pas qu’il fasse de caprice…

-          Ca n’arrivera pas. Le sujet est clos, rétorqua Miralem.

Personne n’insista, et la réunion se poursuivit. Cette fois-ci, Steven était le porte-parole de leur supérieur national, qui lui avait envoyé ce qu’il attendait d’eux par mail. Ils parlèrent de divers sujets, et ils réglèrent plusieurs dossiers sensibles. Ils firent les comptes de leurs actions passées, puis ils envisagèrent ceux qui suivraient cette réunion. Il n’y avait pas de grand évènement prévu avant plusieurs mois, mais ils en parlaient déjà pour que tout soit prêt le jour J. Ils ne pouvaient pas se permettre de faire la moindre erreur, car beaucoup de choses entraient en jeu. Leur supérieur était intransigeant, et s’ils échouaient, il ne se gênerait pas pour le leur rappeler. Il ne valait mieux pas le déranger, car sa colère pouvait être terrible. Certains en avaient déjà fait les frais, et ils n’étaient pas prêts de le décevoir à nouveau.

La réunion prit fin vers deux heures du matin, et Miralem reprit la route, la besace pleine de dossiers à étudier et à partager avec les membres de son groupe régional. Les rues étaient presque désertes, comparativement aux heures de pointe, alors il arriva vite devant chez lui. Il abandonna sa voiture dans son garage, puis il se doucha rapidement avant d’aller se coucher. Il tombait de sommeil, et il travaillait tôt le lendemain.

 

Sa semaine défila, semblable à tant d’autres, et le week-end arriva. Il travailla samedi matin, et il déjeune avec Bertrand et Chloé, mais il rentra chez lui sitôt qu’il eut fini de manger. Il eut Christian une dernière fois au téléphone, puis il décida de faire une courte sieste avant que son petit ami arrive. Il se réveilla vers dix-sept heures trente, revigoré, et il retira son costume, avec lequel il s’était endormi. Il fouilla dans son armoire et en sortit un jean bleu ciel. Il l’associa avec un haut à manches longues de la même couleur qu’il surmonta d’un t-shirt noir. Il vérifia dans la glace que tout était assorti et, satisfait, il alla dans la salle de bains pour remettre sa crête en place, aussi basse soit-elle. Il n’aimait pas qu’elle soit de travers ou qu’un épi soit visible.

Il quitta la pièce quand quelqu’un sonna à sa porte. Il alla ouvrir, et Christian entra sans lui en demander l’autorisation. Miralem sourit devant l’empressement de son petit ami, et il s’approcha de lui pour l’accueillir de façon convenable. Il posa ses mains sur la nuque du jeune homme et lui offrit un baiser de bienvenue. Christian se laissa faire, et il entoura les hanches de Miralem de ses bras. Il ne s’étaient pas vu depuis plusieurs jours, presque une semaine, alors leur baiser était passionné. Leur désir se fit rapidement sentir, ils ne pouvaient plus se lâcher. Christian entreprit de passer sa main sous le haut de son amant et de caresser son torse dissimulé. Ce n’est qu’après plusieurs minutes que Miralem revint sur terre. Il s’éloigna un peu de son petit ami, surpris de ce rejet soudain.

-          On n’a pas le temps, le rassura Miralem.

-          Ce m’a manqué, dit Christian, une moue boudeuse déformant ses traits.

Miralem sourit devant son air enfantin, et il déposa un doux baiser sur ses lèvres.

-          Ce soir, Chris, attends juste ce soir, lança Miralem, alors qu’il entrait dans sa chambre.

-          Je dors ici ?

-          Oh que oui ! 

Il se baissa pour prendre ses chaussures, au pied de son lit, et il les enfila. Il attrapa ses éternelles lunettes qu’il avait posées sur la table de nuit lorsqu’il s’était allongé, puis il rejoignit Christian dans le salon.

-          On y va, dit-il.

Christian sut qu’il n’attendait pas de réponse. Il regarda son amant enfiler son manteau et récupérer sa besace, puis il le suivit jusqu’au garage. Ils montèrent dans la voiture et ils roulèrent jusqu’au centre ville. Par chance, ils trouvèrent une place vide dans l’allée de l’immeuble dans lequel ils allaient entrer. Quand ils furent bien garés, ils sortirent du véhicule, et ils marchèrent main dans la mains jusqu’à l’entré de l’immeuble. Ils entrèrent dans le hall, mais ils ne purent aller plus loin. Ils appuyèrent sur le bouton près du nom de leurs invités.

-          C’est nous, dit Miralem, lorsqu’il entendit une voix dans l’interphone.

Un léger craquement leur indiqua qu’ils pouvaient passer du hall de l’immeuble au rez de chaussées. Ils prirent les escaliers pour monter jusqu’au premier étage, et ils sonnèrent à une porte.

-          Salut, vous deux, lança une jeune femme en leur ouvrant.

-          Salut, Clémentine, répondit Miralem, en s’approchant pour l’enlacer.

Il fut imité par Christian, puis ils suivirent leur hôte qui les fit s’installer dans le canapé du salon. Quelques secondes plus tard, la porte de la salle de bains claqua et Miralem se retourna.

-          Fallait pas te faire beau pour nous, plaisanta-t-il, en voyant que son frère sortait à peine de la douche.

-          Salut Cypriaque, dit simplement Christian.

Le nouvel arrivant prit les jeunes hommes dans ses bras tour à tour pour les saluer, puis il s’accroupit pour ouvrir la porte en verre d’un placard du salon. Il en sortit quatre verres qu’il posa sur une table basse en bois brut, et il se releva. Clémentine arriva de la cuisine avec un plateau composé de trois bouteilles différentes et d’amuse-bouches. Elle le posa près de verres, et ils burent l’apéro dans une ambiance détendue et familiale.

Ils passèrent à table presque une heure plus tard, et la conversation fut principalement concentrée sur le mariage récent de Clémentine et Cypriaque. Ils parlèrent aussi de leur travail, de Lorik, de la City, de la pluie et du beau temps. C’était un dîner ordinaire orchestré par deux couples de longue durée, mais les débats prirent une tournure moins agréable lorsque Clémentine aborda un sujet qui était source de tensions entre Christian et Cypriaque, alors qu’ils en étaient au café.

-          Quand est-ce que vous emménagez ensemble, les garçons ? Demanda-t-elle, sans imaginer qu’elle ouvrait une piste dangereuse.

Christian se tourna vers Miralem et il lui parut évident que son petit ami ne répondrait pas à la question. Il ne souhaitait pas gâcher la soirée, alors il le fit à sa place, espérant que ce qu’il dirait lui conviendrait.

-          On sait pas. C’est pas prévu pour l’instant.

Miralem n’eut aucune réaction, Christian en déduisit qu’il ne devait rien trouver à redire. Sa réponse était vague, sans projet, pourtant le ton de sa voix trahissait son envie de s’installer avec Miralem, et ce dernier en était bien conscient, contrairement à d’autres, qui ne remarquaient absolument pas le malaise qu’ils installaient.

-          Il serait temps quand même ! Depuis quatre ans que vous êtes ensemble ! Insista Clémentine.

Miralem observa Cypriaque, avec qui il avait déjà parlé de sa situation de couple, et celui-ci haussa les épaules pour lui signifier qu’il ne préférait pas intervenir, ne voulant pas prendre un parti plutôt qu’un autre. Christian perçut l’échange entre les deux frères, et il attendit que son amant crie, proteste, tout pourvu qu’il réagisse, car sa passivité lui donnait l’impression qu’il était indifférent à ce qu’il se passait, et donc à lui, à ses envies.

-          Je suis pas prêt, c’est tout, lança Miralem, alors qu’un court silence venait de s’installer. J’en ai déjà parlé avec Christian. Quand ça arrivera, on vous fera signe, vous inquiétez pas, ajouta-t-il, avec un sourire moqueur.

Christian fut rassuré que Miralem ait mis les choses au clair avec sa belle-sœur, mais il était aussi triste de la réponse qu’il venait de donner. Oui, ils en avaient parlé. Oui, il savait qu’il n’était pas prêt. Mais plus le temps passait, et plus il se demandait quand son amant le serait…

Il ne se lamenta pas plus longtemps car Miralem se leva.

-          On va y aller, déclara-t-il.

Il repoussa sa chaise contre la table, et Christian se redressa à son tour. Clémentine et Cypriaque les suivirent jusqu’à la porte d’entrée.

-          Merci pour ce soir, dit Christian.

Clémentine lui sourit et elle s’approcha de Miralem. Elle le prit dans ses bras, et lui murmura quelques mots à l’oreille.

-          Je suis désolée, je ne voulais pas te fâcher. J’en parlerai plus, promis.

Miralem ne répondit rien, mais il l’enlaça à son tour, et la jeune femme se contenta de cette réponse. Elle s’éloigna de lui, puis Cypriaque salua les deux jeunes hommes, et ils quittèrent l’appartement. Un silence gênant s’installa entre eux et il ne fut brisé que lorsqu’ils arrivèrent chez Miralem.

-          Pas ce soir, lança Miralem, et Christian comprit immédiatement de quoi son amant parlait.

Malgré tout, il dormit à ses côtés, et il sourit lorsqu’il sentit Miralem passer un bras autour de ses hanches. Il ne fut pas surpris. Ca se finissait toujours plus ou moins ainsi. Parfois, ils se disputaient, mais ça ne durait jamais longtemps. Miralem était très possessif, alors il revenait vite vers lui pour l’avoir à lui tout seule, et Christian l’aimait tellement qu’il lui pardonnait tout, ou presque.

 

Le lendemain matin, Miralem se réveilla, allongé en travers de son lit. Il leva la tête, et quand il vit qu’il était déjà onze heures passées, il se leva. Il ébouriffa ses cheveux, qui ne devaient de toute façon ressemble à rien après une nuit de sommeil. En entendant l’eau couler dans la douche, il prit conscience que Christian n’était pas parti. Il était toujours là. Il fut soulagé, car même s’il agissait de façon stupide, il ne voulait pas qu’il s’en aille loin de lui. Satisfait, il marcha jusqu’à la cuisine, et il prit simplement un bol de café accompagné d’un yaourt aux fruits. Il lavait son bol quand la sonnerie du téléphone retentit. Il éteignit l’eau du robinet, il se sécha les mains avec un torchon, puis il alla au salon et il décrocha.
     -          Allo ? Dit-il, d’une voix encore endormie.
     -          C’est Lorik, lui répondit son interlocuteur. J’espère que je ne vous réveille pas !

Voilà une suite plus longue que prévu, que ce cher OB a désiré couper en 2 T_T
Le chapitre n'est pas corrigé, mais il le sera vite, promis^^
Tout ce qui s'y passe est important, croyez-nous, c'est un chapitre clé hihi
A très vite pour la suite.
Bises à toutes celles et ceux qui nous suivent, merci à vous.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Vendredi 10 octobre 5 10 /10 /Oct 22:51




Lorsqu’il sortit du restaurant, partant dans une direction opposée à celle de Lorik, Miralem ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres. Il s’était déjà rendu compte pendant le mariage de son frère que l’ex-mari de Clémentine n’était pas tel qu’il l’imaginait.  Depuis, son opinion avait changé. Il ne l’appréciait pas particulièrement, mais il savait que c’était quelqu’un avec qui il pourrait s’entendre. Il avait cru remarquer que Lorik s’était fait une image de lui peu valorisante, mais apparemment, leur déjeuner avait suffi à redorer son blason. Outre le travail et leur dossier en cours, ils avaient trouvé de nombreux sujets de conversation les intéressant tous les deux, et si leur entente n’aurait sûrement pas de suite, ils se seraient au moins quittés en bons termes, contrairement au lendemain du mariage où ils s’évitaient encore.

Il marcha tranquillement jusqu’à son agence immobilière, où il retrouva Chloé, toujours affairée derrière son bureau à ranger divers dossiers et papiers et à répondre aux coups de fil incessants, de plus en plus nombreux avec le temps. Elle n’arrêtait pas une minute, mais elle ne s’en plaignait pas, car le surplus de travail prouvait la popularité de leur entreprise et son salaire s’en ressentait. Comme ils n’étaient que deux employés, et que Miralem avait des revenus assez élevés grâce au succès de son agence, il leur versait des salaires conséquents. Il estimait que ses collaborateurs faisaient du bon travail, alors sa générosité ajoutait à la somme initiale plusieurs centaines ou milliers de Livres, selon les mois.

-          Alors, ce rendez-vous ? Demanda Chloé, quand son patron entra.

-          Surprenant mais rassurant. Monsieur Miklac est l’homme qu’il nous faut pour vérifier des sommes pareilles. Professionnel, compétent, il a l’air d’avoir zéro défaut dans son boulot.

-          Dans son boulot ? Remarqua Chloé.

-          Oui, sourit Miralem, sans en dire plus.

-          Vous avez entendu parler de lui ailleurs ?

-          Mieux que ça. Je le connais. C’est l’ex-mari de ma belle-sœur, tu sais, la femme de Cypriaque.

-          Oui, oui, je me rappelle d’elle. Elle était passée une fois pour te voir, non ?

-          C’est ça.

N’ayant rien à ajouter, Miralem se dirigea vers son bureau, et il déposa sa mallette. Il sortit son ordinateur et il l’alluma, puis il attrapa les notes qu’il avait prises lors de son rendez vous avec Lorik. Il les relut rapidement, et il retourna voir Chloé.

-          Tu peux me taper ça et me l’imprimer, s’il te plaît ?

-          C’est pour quand ?

-          Faut que ça soit fait assez vite, mais te presse pas non plus. Si t’as d’autres trucs à faire avant, vas-y.

Chloé sourit et hocha simplement la tête pour montrer son accord, alors Miralem alla s’asseoir dans son bureau pour consulter les dossiers enregistrés dans son ordinateur. Après quelques minutes de silence ponctuées uniquement par le bruit des touches de divers claviers, Miralem leva la tête.

-          C’est à quelle heure ma prochaine visite ? Demanda-t-il, assez fort pour que Chloé l’entende dans la pièce voisine.

Il l’entendit légèrement tourner les pages d’un cahier, puis une réponse fusa.

-          A quatre heures moins le quart.

-          Et il est ?

-          Trois heures moins cinq.

-          C’est loin d’ici ?

Il attendit une réponse, en vain. Elle n’arriva jamais. Il n’eut droit qu’à la porte qui s’ouvrit, laissant entrer un homme plutôt grand et carré, vêtu d’un pull-over gris clair et d’un pantalon cintré noir. Il avait de longs cheveux blonds remontés en une queue de cheval, et plusieurs classeurs dans les bras.

-          Ca s’est bien passé ? Demanda Chloé.

-          Oui oui, très bien, répondit le nouvel arrivant.

-          Salut, Bertrand, lança  Miralem, alors qu’il avait quitté son bureau pour accueillir son plus proche collaborateur, qu’il n’avait pas encore vu de la journée.

-          Bonjour, patron.

Miralem grimaça, comme à chaque fois que le blond l’appelait ainsi. Il avait insisté pour qu’il n’y ait pas de supériorité évidente entre eux trois. Il savait que Bertrand le provoquait gentiment, alors il ne lui en tenait pas rigueur, mais moins on lui rappelait son statut, mieux il se portait. La différence était assez visible au niveau de leurs différents revenus, il ne tenait pas à ce qu’elle soit évidente dans les contacts humains. Tout le monde savait qui il était, car son entreprise portait son nom, mais entre lui et ses deux collaborateurs, c’était plutôt une relation amicale qu’une d’employeur à employé, et il s’en félicitait.

-          Salut Bertrand, finit-il par dire. Tu finalisais la vente de la villa de Lady Palington, c’est ça ?

-          Eh oui, un classique. J’ai revu les acquéreurs sur place, on a signé tout ce qu’il fallait, puis comme d’habitude, je suis allée voir notre chère cliente dans son nouveau palace pour régler les derniers détails avec elle. J’ai pas eu droit au thé cette fois, plaisanta-t-il.

-          C’est parce que c’était pas l’heure, remarqua Chloé, amusée.

-          Vous devriez venir avec moi un jour. C’est mythique avec elle.

-          On a plus qu’à attendre sept ou huit mois alors, intervint Miralem. D’ici là, elle aura trouvé autre chose qui lui plaît, comme d’habitude.

-          Y’a pas de souci, je serai là au poste ! Une cliente aussi fidèle, ça se garde ! Déclara Bertrand.

-          Je m’inquiète pas pour ça, dit Miralem. Si elle continue à traiter avec nous, c’est que tu fais du bon boulot.

Bertrand rougit légèrement. Il savait ce que Miralem pensait de lui, mais ce dernier n’était pas du genre à exprimer ce qu’il ressentait ou à faire des compliments. Lorsqu’il en faisait un, il fallait en profiter.

-          Tu as d’autres rendez vous cet après-midi ? Demanda Miralem, le sortant de ses pensées.

-          Non, j’ai fini pour aujourd’hui. Je pensais juste vérifier deux trois trucs dans mon bureau.

-          Tu peux m’accompagner, si tu veux.

-          Pourquoi pas, c’est quoi le programme ?

-          Visite d’un château à quinze kilomètres d’ici, intervint Chloé. C’est un peu excentré de la ville. 520 mètres carré habitables, 4500 mètres carré de jardin. Les propriétaires sont déjà partis pour s’installer en France. Ils sont pas pressés, donc pas besoin de prendre le premier acheteur venu. Ils veulent juste qu’on le vende au prix donné, peu importe le temps que ça prendra. Vous avez rendez vous avec un couple qui en a marre de vivre au milieu des immeubles et qui cherchent quelque chose de grand pour pouvoir accueillir leur famille, immense apparemment.

-          Ok, dit Miralem. On y va alors.

Il prit le dossier que lui tendait Chloé, et alla le ranger dans sa mallette, puis il sortit de l’agence, suivi par Bertrand. Ils montèrent dans la voiture de ce dernier, qui s’installa au poste de conducteur, et ils parcoururent silencieusement les quelques kilomètres qui les séparaient de leur destination. Ils rencontrèrent de légers bouchons, mais ils en sortirent vite pour trouver des routes un peu plus tranquilles. Les immeubles avaient laissé place à de simples maisons cossues collées les unes aux autres et sensiblement identiques, mais il était clairement visible qu’ils étaient toujours dans Londres. Ils finirent par bifurquer sur la gauche pour emprunter un long chemin bordé d’arbres, puis ils arrivèrent à destination. Ils se garèrent devant un haut portail noir surmonté de sphères argentées. Ils sortirent de la voiture pour saluer leurs clients qui attendaient à quelques mètres. Miralem sortit la clé du portail d’une pochette glissée dans le dossier, et il laissa entrer Bertrand et les deux potentiels acheteurs, avant de fermer la grille derrière lui.

 

Deux heures plus tard, les deux jeunes hommes étaient de retour à l’agence. Miralem donna à Chloé tout ce dont elle avait besoin pour faire un compte rendu de leur rendez vous, puis il alla poser ses affaires dans son bureau, et il en ressortit aussitôt pour aller chercher un café.

-          Ils m’ont fatigué ces deux là ! Lança-t-il. Y’avait toujours un truc qui allait pas, j’ai cru qu’on finirait jamais la visite.

-          Tu crois qu’ils vont revenir ? Demanda Bertrand, ironique.

-          Ca m’étonnerait ! Il doit bien y avoir quelque chose qui leur a pas plu avec tout ce qu’ils ont demandé ! Ca fait rien, c’étaient que les premiers à visiter. Sympa le château en tout cas.

Sur ces dernières paroles, il laissa ses deux amis seuls, et il s’enferma dans son bureau pour mieux se concentrer et travailler sur les dossiers en cours. Il ne fut interrompu qu’une fois, quand Chloé et Bertrand vinrent le prévenir qu’ils rentraient chez eux. Il hocha la tête et leur sourit, puis il replongea dans ses papiers, ses yeux passant de ses feuilles à son écran d’ordinateur.

Il ne quitta l’agence que vers dix-neuf heures trente, après avoir tout mis en ordre. Il marcha jusqu’à la station de métro la plus proche, et il arriva chez lui quelques minutes plus tard. Il n’habitait pas au cœur de la City. Il y passait ses journées, ça lui suffisait. Il vivait dans un quartier plus tranquille, construit récemment, et il appréciait le calme qui y régnait. Il avait acheté une maison de plein pied depuis plus d’un an, et il s’y sentait bien. Il venait de s’affaler dans son canapé quand une sonnerie retentit. Il se leva et marcha jusqu’au combiné du téléphone, puis il décrocha, en retournant s’asseoir.

-          Allo ?

-          Oui, c’est Chris.

-          Ah salut.

-          Ton enthousiasme fait peur, chéri.

-          Désole, je suis un peu crevé là.

-          Tu viens de rentrer du boulot ?

-          Tout à fait, et je suis pas encore couché. J’ai une réunion ce soir.

-          J’étais pas au courant…

-          C’est normal, on est pas beaucoup à y aller. Juste les membres les plus hauts placés, comme l’an dernier.

-          De toute façon, j’aurais pas pu venir. Tu me tiendras au courant ?

-          Bien sûr.

-          On se voit samedi alors ?

-          Comme prévu. Tu rentres vendredi matin, c’est ça ?

-          C’est ça, mais on pourra pas se voir avant le repas. Comme à chaque fois que je rentre d’un déplacement, on m’aura laissé trente-six trucs à faire. On se retrouve chez toi ?

-          D’accord. A samedi alors, vers dix-huit heures.

-          A samedi, honey.

Miralem raccrocha, et il posa le téléphone sur la table basse devant lui. Il venait d’avoir une conversation agréable avec son petit ami, et ça l’avait mis de bonne humeur, même s’il était toujours aussi fatigué. Il se leva et marcha jusqu’à sa cuisine. Il sortit une salade et du jambon du frigo, et il se prépara une assiette simple. Il n’avait pas très faim, donc ça lui suffirait. Il remit ce qu’il restait au réfrigérateur, puis il s’installa à table, et il mangea, accompagné par le son de la radio qu’il venait d’allumer.

Il repensa brièvement à la journée qu’il venait de passer. La tournure des évènements n’avait pas été celle qu’il avait prévue. Il aurait cru que son déjeuner avec Lorik aurait été un désastre, et que son rendez vous client se serait très bien déroulé, mais ça avait été l’inverse, étonnamment. Ses clients avaient été insupportables, et Lorik avait été très professionnel. Miralem appréciait ce trait de sa personnalité, car il côtoyait aussi de vieux hommes d’affaires, dans le métier depuis des décennies, cherchant à briser l’ennui de leur vie réglée comme du papier à musique depuis toujours et dirigée par une relation maritale parfois peu glorieuse et vouée à l’échec. Ils le draguaient souvent, croyant avoir une chance, car son orientation sexuelle n’était un secret pour personne dans leur milieu. Il n’avait pas tenu à la dissimuler, même si l’habitude qu’avaient prise ses aînés de l’aborder n’était pas à son goût. Il avait beau les ignorer, ils revenaient plusieurs fois à la charge, jusqu’à ce qu’ils se lassent, mais il y en avait toujours un qui recommençait, et Miralem s’en lassait. Il était heureux d’avoir enfin rencontré un homme, certes du même milieu, mais très différent de ceux avec qui il avait l’habitude de négocier. Jeune, charmant, compétent. Lorik avait toutes les qualités requises, même plus, pour que le boulot qu’il fasse ne déçoive pas Miralem. Ce dernier l’avait décidément mal jugé, et il était soulagé d’avoir pu le voir sous une autre facette que celles peu réjouissantes qu’il avait constatées lors de la scène au magasin ou lors du mariage, au cours duquel, il devait l’avouer, il n’avait pas eu une attitude irréprochable non plus.

 
SUITE DANS LA PARTIE 2

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Mardi 30 septembre 2 30 /09 /Sep 22:25

Deux semaines plus tard, septembre s’était installé dans les tête de tout le monde et dans le climat. Les températures avaient baissé, la pluie refaisait son apparition et le moral des gens avait pris du plomb dans l’aile. Pourtant, pour certaines entreprises et sociétés, celui-ci était au beau fixe et c’était notamment le cas de la société de Lorik. Une grande activité pouvait se voir dès qu’on passait les portes en verre. Les secrétaires passaient et repassaient avec des piles de dossiers, des fax tout chauds, des agendas de rendez-vous… pendant que les téléphones n’arrêtaient pas de sonner. Dans les bureaux de style victorien travaillaient les hommes d’affaires, les avocats qui officiaient dans les différents niveaux de cours du royaume, des juges et d’autres personnes utiles au bon fonctionnement  de l’ensemble. Lorik, assis dans son imposant fauteuil de cuir vert, passait ses nerfs sur le téléphone et sur son interlocuteur d’Ecosse. Il lui manquait un détail sur un dossier délicat qu’il maniait comme de la poudre depuis six mois pour le compte d’un important client, et son interlocuteur n’était pas capable de lui fournir l’information qu’il lui avait demandée et pour laquelle il le payait à prix d’or. Il sentait venir le fait qu’il serait obligé de se rendre à Edimbourg à la fin de la semaine et le combiné en fit les frais, une fois de plus.

C’est ce moment que choisit Katrina, sa secrétaire personnelle pour entrer sans frapper  afin de lui transmettre un appel important de la part d’une grande et très estimée société immobilière très connue à Londres pour les biens de haut standing qu’elle gérait. Le jeune homme faillit l’envoyer balader jusqu’à ce qu’elle lui dise qu’il lui proposait un contrat. Sa mauvaise humeur s’envola aussi vite. Après avoir envoyé Katrina lui basculer l’appel, il le prit en ayant la voix la plus professionnelle qu’il connaissait. Après les formalités d’usage, son interlocuteur en vint directement aux faits.

-         J’ai besoin de vos services pour une importante affaire que nous menons. Nous aurions besoin que vous vérifiez la solvabilité de monsieur Brown-Calvin. Il vient de signer un compromis de vente pour tout un immeuble sur Chelsea et le client que je représente voudrait être sûr de l’acheteur. Un million et demi de Livres sont dans la balance.

-         Très bien, je comprends, répondit Lorik qui notait toutes ces informations à l’aide de sa main gauche.

-         Vous voulez les papiers pour votre dossier pour quand ?

-         Je vous propose une rencontre à midi pour que vous me les donniez.

-         A quelle adresse ?

-         Le Rules, sur Covent Garden. Cela vous va ?

-         Très bien. Je réserve une table au nom de ma société. 

-         Bon, à tout à l’heure.

Lorik raccrocha délicatement son combiné avec un sourire de satisfaction. Enfin une nouvelle affaire intéressante. Pour calmer l’impatience qui le gagnait, il convoqua toute son équipe pour savoir où en étaient tous les dossiers en cours. Il avait plaisir à voir que ses collaborateurs avaient joué le jeu et travaillé d’arrache-pied pour rendre leurs dossiers et transactions dans les temps. Dans un même temps, Lorik demandait à son directeur de la branche financière comment se portaient les portefeuilles des actions de la société pour certains clients importants.

A la base, ses parents lui avaient fait suivre une couteuse formation d’avocat du barreau de la cour royale, mais Lorik ne s’y était pas plu. Alors, avec ses économies soigneusement gagnées avec les travaux d’été, le jeune homme s’était orienté dans une branche plus financière où il avait trouvé sa place très rapidement. Il avait su se faire de bons contacts au bon moment et profiter de quelques relations qu’avait sa famille. En trois ans, il avait réussi à faire de son entreprise une des plus recherchées de la City.

La réunion dura une bonne heure et demie et laissa juste un quart d’heure à Lorik pour se rendre  au restaurant. Après avoir pris sa mallette et la veste de son costume Giordano noir, il se mit à courir entre ses bureaux de la City et Covent Garden. Les deux choses dont il avait horreur dans son travail étaient que les gens soient en retard et qu’il soit en retard, lui. Et c’était précisément le cas maintenant. Il pesta tant et plus avant de franchir la porte du plus vieux restaurant de Londres. Tout de suite, un serveur, qu’il apprit français et à la livrée parfaite, le prit en charge en lui demandant son nom et la réservation de table.

-         Une table pour deux au nom de la société Coffe Enterprise.

-         Oui. La personne n’est pas encore arrivée mais je vais vous installer.

-         Merci.

Le serveur lui fit traverser deux petites salles avant de l’emmener dans un coin tranquille, aux vieilles banquettes de cuir et de bois qui avaient vu de nombreuses personnes connues passer en ces lieux et, quelques fois, laisser leurs marques sur les murs couverts de reliques comme des photos, des tableaux et d’autres choses.

-         Vous désirez une boisson pour patienter ? Demanda le serveur à Lorik après que celui-ci se soit installé et débarrassé des affaires qui l’encombraient.

-         Une vodka glacée, s’il vous plait.

-         Très bien. Je vous apporte cela tout de suite.

Bien qu’il eut à attendre, son regard avait trouvé de la lecture sur les murs, l’histoire de Londres sur quatre siècles, jusqu’à ce que le serveur revienne avec un plateau contenant son verre et quelques petites choses à grignoter. Il était suivi d’un homme qu’il reconnut aussitôt que son regard l’eut accroché.

Miralem, la personne qui lui avait fait  péter un câble dans un magasin et lors du mariage de son ex-femme. Celui-ci le regardait aussi avec de grands yeux étonnés.

-         Voici, monsieur Coffe. Votre table. Vous désirez quelque chose pour accompagner monsieur ? Demanda-t-il en posant devant Lorik la boisson qu’il avait commandée.

-         Un bloody mary s’il vous plait.

-         Très bien.

Miralem fit un sourire sincère à Lorik avant de se décharger de ses papiers sur la chaise à coté de lui et de s’asseoir.

-         C’est une grande surprise de vous voir ici, lâcha Miralem qui semblait content de son petit effet.

-         Oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Ca fait beaucoup de coïncidences en même pas un mois. Alors c’est vous qui dirigez votre agence immobilière ?

-         Oui. J’ai tout fait de mes mains. C’est un peu comme vous, Clémentine m’a renseigné sur vous et votre entreprise.

-         Alors vous avez réellement besoin de moi ou c’est juste pour une nouvelle démonstration de vos talents pour faire chier votre monde ?

-         Oula, je crois qu’on est vraiment parti sur le mauvais pied.

Le jeune homme s’arrêta de parler au moment où le serveur vint lui apporter son cocktail et les menus avant de reprendre là où il s’était arrêté.

-         C’est pour un vrai travail que je vous ai contacté. Je suis très sérieux quand il s’agit de mes affaires. Et j’ai justement un gros souci concernant la vente d’un bien dont j’ai la gestion. Je veux être sûr des fonds et de leur provenance de la part de l’acheteur.

Le changement d’attitude de Miralem, passant du léger au sérieux, plut beaucoup à l’homme d’affaires. Il se rendit compte qu’il avait mal jugé son interlocuteur et qu’il n’aurait pas dû laisser les nerfs parler pour lui. Plusieurs fois, cela avait failli lui jouer de vilains tours. Il regarda Miralem ouvrir sa mallette qui semblait être celle d’un ordinateur, puis ce dernier lui passa deux dossiers plutôt épais. Après qu’ils eurent choisi des plats totalement différents comme représentatifs de leurs caractères, Miralem expliqua en long et en large ce qu’il voulait précisément puis se mit à poser des questions à Lorik sur son travail. Il souhaitait savoir comment il avait fait pour hisser son entreprise au plus haut niveau et coiffer au poteau des entreprises bien plus anciennes que la sienne.

-         C’est en sachant comme s’y prendre et à qui s’adresser dans le métier. D’un côté, je crois que je peux dire merci à mes parents pour ce don-là, répondit Lorik avec un sourire rare.

Les deux hommes restèrent deux bonnes heures au restaurant, de par les plats complexes que Lorik avait commandés et par une conversation riche qu’ils ne pensaient pas avoir un jour. Un grand nombre de sujets passa dans leurs paroles, les décortiquant avec précision.

Ce fut satisfait que Lorik reprit son après-midi de travail. Miralem était différent de la personne qu’il avait pu voir les deux dernières fois mais il lui avait laissé une impression bizarre, un je ne sais quoi qui vous fait vous souvenir d’une personne pour une longue durée. Il s’attela tout de suite aux dossiers de Miralem pour mesurer l’ampleur du travail de recherche à fournir. Il allait avoir du mal à tenir les délais que le jeune homme lui avait fixés mais il y arriverait, quitte à passer ses nuits dessus. Il avait horreur que quelque chose lui résiste, encore plus quand ça concernait le travail. De plus, la somme que sa société toucherait à la fin de son travail ferait une bonne carotte pour lui. Il était comme tout le monde, il aimait l’argent et plus il en gagnait, plus il était content. Clémentine l’avait surnommé l’avare mais il disait simplement qu’on n’en avait jamais assez.

Quand il rentra dans son appartement d’Hyde Park vers les vingt-deux heures, il lui sembla étrangement vide et froid alors qu’il l’avait agencé comme son cocon, le seul endroit où il se sentait vraiment bien. Toutes les pièces étaient faites de plusieurs mélanges où les objets précieux côtoyaient des objets chinés et ordinaires. Les imposantes bibliothèques du salon et des couloirs vomissaient des livres, tant les étagères étaient alourdies des ouvrages en tout genre. C’était l’un des pêchés mignons de Lorik.

Il retira ses chaussures et sa veste qu’il rangea soigneusement dans un placard prévu à cet effet, dans le petit hall d’entrée. Puis il alla poser sa mallette sur une grande table en verre. Cette dernière se vida de papiers à traiter et d’une petite carte de visite toute simple. C’était celle de Miralem qu’il lui avait donnée quand ils étaient sortis du Rules. Sans savoir pourquoi, il eut un soupir avant de la mettre dans un pot à bonbons qu’il avait reconverti en pot à cartes. Il l’oublia aussi vite qu’elle était apparue.

On sait qu'il ne se passe pas grand chose pour l'instant, mais c'est ainsi qu'on travaille. On pose le décor pour que tout soit clair et pour que ce soit plus réaliste. On espère que vous apprécierez petit à petit cette histoire (pour ceux qui n'accrochent pas encore).
Pour nous aussi, le début n'est pas très passionant à écrire, mais on doit passer par là. Si tout était soudain, ça ne nous correspondrait pas, et ce serait trop rapide. La suite sera dans aucun doute plus intéressante, et on espère de tout coeur qu'elle vous plaira.
On imagine bien que certains doivent comparer cette histoire avec Indicibles Cruautés. Vous nous attendez sûrement au tournant. On n'a pas moins envie d'écrire, l'histoire n'est pas moins bien (pour nous en tout cas!). Elle est simplement différente et on ne peut pas la traiter de la même façon. Vous comprendrez pourquoi au fur et à mesure.
Voili voilou!
Sur ce, on espère tout de même que vous avez aimé ce chapitre, posté à l'heure^^
On vous souhaite une bonne semaine, et un bon mois d'octobre puisqu'il commence demain!
Bises à tous et à toutes et à très vite.
Peu importe votre avis, on vous aime. On ne cherche pas à plaire à tout le monde, alors si certains ont des critiques (constructives), qu'ils n'hésitent pas à nous en faire part (en évitant le "ça va pas assez vite" pour lequel nous venons de nous évertuer à fournir une explication!).
Au 10, comme prévu^^

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Dimanche 21 septembre 7 21 /09 /Sep 14:48

Une légère brise chaude agitait la cime des plus hauts arbres du village, en particulier ceux qui entouraient la vieille église romane. Les vieilles pierres murmuraient des phrases énigmatiques au lierre qui avait prise sur elles. Aujourd’hui, le lieu de culte reprenait vie grâce à un mariage de la société bourgeoise. Des coupes de fleurs fraîchement coupées,  blanches et roses étaient disposées tout le long de l’allée gravillonnée et des rubans de tulle encadraient les bancs de l’église. Un grand nombre de personnes en grandes tenues était massé devant le portillon pour attendre la voiture qui amenait la mariée. Son futur époux était déjà dans l’église avec sa famille et ses témoins.

Egal à son habitude, Lorik arriva juste à l’heure, à cause de bouchons dans la périphérie de Londres et parce qu’il avait mis du temps pour se préparer. Il ne voulait pas paraître déplacé au milieu d’un monde qu’il connaissait que trop bien et où seules les apparences étaient maîtresses du jeu. Il avait revêtu un costume de couleur crème avec un œillet mauve en boutonnière à la demande de la mariée. Sous son bras droit, il avait son cadeau, soigneusement emballé dans un papier précieux. Il était encore sous le coup de la colère de quelques jours chez Harrods. S’il remettait la main sur le connard qui lui avait piqué le cadeau qu’il voulait, il se jurait de lui faire la peau. En plus de ça, cette petite brouille lui avait fait rater un important appel lorsqu’il faisait la queue. Dans son appartement d’Hyde Park, sur la massive table de chêne du salon où il avait étalé tous les dossiers qu’il lui restait à travailler. Et le résultat, c’était qu’il n’arrivait pas à s’y mettre. Cette maudite histoire allait lui pourrir la vie jusqu’au mariage. Il allait lui en reparler de son cadeau à Clémentine. Quelle idée de mettre des cadeaux aussi minables dans une liste d’un mariage huppé, mais d’un autre côté, cela ne l’étonnait pas venant de la jeune femme.

Aussi loin qu’il se souvenait d’elle, c'est-à-dire au jardin d’enfant, elle avait toujours eu un caractère fantasque et imprévisible. Tout le contraire de lui. C’était peut-être pour ça qu’ils s’étaient entendus dés la première fois. Ces souvenirs firent naître un petit sourire sur son visage plutôt sérieux. Un klaxon se fit entendre et une voiture de collection prêtée pour le mariage, apparut au coin de la rue pour s’arrêter devant le vieux portillon en bois et laissa sortir la mariée.

Bien qu’elle ait trente deux ans, sa robe droite aux pales couleurs du printemps et son court voile de mousseline blanche la faisaient paraître dix ans de moins. De petites demoiselles d’honneur coururent pour se mettre à ses côtés. Elles tenaient de petits paniers emplis de pétales de roses rose qu’elles devaient lancer lors de leur avancée dans l’église. Derrière son masque de tissus, Clémentine fit un sourire à Lorik avant de pencher la tête, comme pour lui dire de prendre place dans l’église avant son entrée. Ce qu’il fit rapidement en ne manquant pas de se faire encore remarquer car il faillit se prendre les pieds dans un petit pupitre où étaient posés dives petits prospectus sur les activités du village et du comté. Heureusement pour lui, un homme lui fit signe et lui montra une place libre à côté de lui.

-          Merci, dit-il en prenant place sur le dur banc d’église.

-          De rien.

Lorik prit dans les mains un petit guide relié en cuir sur le mariage. C’était tout le déroulement de la cérémonie dans ses moindres détails  et le nom de toutes les personnes invitées à cet événement. Lorik se disait que son ex-femme avait enfin trouvé le gros lot et aussi le grand amour. Il l’avait eue la vieille au soir, au téléphone, Clémentine. Cette dernière était toute heureuse du bonheur de pouvoir épouser Cypriaque. Apparemment, entre eux, c’était un amour solide, tendre et stable, tout ce qu’elle avait cherché ces dernières années.  

La traditionnelle marche nuptiale retentit et la mariée fit enfin son apparition, une aura de joie émanait et se propageait à toute l’assemblée et au marié. Quand il la vit, on pouvait sentir la joie qui animait son corps d’armoire à glace. Cypriaque avait un physique plus imposant du haut de son mètre quatre vingt. Ses cheveux noirs de jais était mi-longs, ramenés en arrière pour ce grand jour et laissant apparaître de grands yeux bleu  foncé. Bien qu’il connaisse le marié depuis quelques temps déjà, Lorik eut soudain l’impression qu’il lui rappelait quelqu’un, sans pour autant arriver à mettre un nom.

De plus, il sentait des regards assassins dans son dos. Il devinait sans peine qui cela pouvait être, des membres de son ancienne belle famille qui n’avaient jamais accepté que Lorik divorce de Clémentine et qui ne comprenaient pas pourquoi elle avait pris soin de le faire venir ici.

Le pasteur, commençant son office religieux, le tira de sa réflexion pour suivre une cérémonie de mariage classique mais ennuyeuse à souhait. Bien que cette dernière réserva une surprise de mauvais gout à l’homme d’affaires. Celui-là même qui lui avait fait prendre une colère sans nom en plein magasin, était là, à côté du marié. Il était tout sourire et ressemblait étrangement à Cypriaque. Lorik se retint avec grand peine de pousser un cri dans l’église et de lui régler son compte mais se lever au moment où le pasteur demandait si quelqu’un s’opposait à l’union, cela allait faire plutôt tache. Il se contenta de serrer fort les poings et les dents pour chasser la colère montante. Cela pouvait paraître ridicule, la rage de Lorik mais c’était quelqu’un de très sanguin et qui n’abandonnait la partie que quand il gagnait, même pour des gamineries.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? Vous ne vous sentez pas bien ?

Lorik sursauta, ayant oublié les personnes à côté de lui.

-          Si, si. Je vais très bien.

-          Vous ne voulez pas de ce mariage vu la façon dont vous tentez de contenir votre colère.

-          Grand dieu, non. Je suis très content que Clémentine se remarie enfin.

-          Vous connaissez la mariée ?

-          Oui. C’est mon ex-femme. Mais je ne me suis pas présenté. Lorik Milkac.

-          Christian Brown.

Les deux hommes se firent une discrète poignée de main sous le regard désapprobateur d’une de leurs voisines de banc.

-          Alors qu’est-ce qui vous mettait dans cet état ?

-          Le témoin.

-          Ah…

-          J’ai eu un problème avec le témoin de Cypriaque dans un magasin.

Et Lorik se mit à raconter ce qu’il lui était arrivé quelques jours plus tôt avec le sourire légèrement moqueur de Christian.

-          … Au final c’est un vrai connard ce mec, conclut Lorik en espérant l’approbation tacite de son voisin, mais il n’eut pas la réponse voulue.

-          C’est mon copain.

-          Copain… Copain ?

-          Oui. Du genre qu’on couche ensemble.

-          Ah… mais ça reste un connard.

Lorik avait la vague impression d’avoir fait une gaffe, mais Christian ne sembla pas s’en offusquer, alors il n’eut pas besoin de se terrer dans un trou de souris pour cacher sa gêne. Il avait l’habitude d’être franc. Peu importait si le témoin était le petit ami de son voisin, il n’en était pas moins une personne qui l’insupportait depuis la première fois qu’il l’avait croisée.

Sans imaginer qu’ils venaient de parler de lui, Miralem assista à leur échange, sans pouvoir saisir les  paroles qu’échangèrent Lorik et Christian. Il était aux côtés de son frère, près de l’autel, et il n’apprécia pas de les voir discuter. Il ne savait toujours pas qui était Lorik, il n’avait pas pensé à le demander à Cypriaque. Il le ferait dès qu’il pourrait, car il était curieux, et il ne supportait déjà plus sa tête. Au fond de lui, il savait que Lorik n’était pas son réel problème. Il était simplement jaloux. Il l’admettait sans honte, et petit à petit, son ressentiment envers Lorik grandissait. Miralem lui en voulait d’accaparer l’attention de Christian, qui osait même sourire à un inconnu. Il en voulait aussi à son petit ami de parler gaiement avec un autre homme, d’autant que ce dernier était loin d’être moche. Miralem n’avait pas remarqué ce détail lorsqu’il l’avait croisé au magasin, mais à présent, il l’observait, et il ne pouvait qu’admettre la vérité. S’il trouvait Lorik physiquement à son goût, ce devait être aussi le cas de Christian, et cette simple idée le mettait hors de lui.

Il fulminait. De nature possessive, il savait qu’il exagérait, mais il ne pouvait rien y faire. Il était comme ça. Il ne vit pas son frère passer la bague au doigt de Clémentine. Il ne les vit pas s’embrasser pour s’unir à jamais. Ses yeux ne fixaient qu’un seul et unique point : son petit ami assis aux côtés d’un homme qui restait un inconnu. Lorsque la cérémonie fut terminée, Miralem alla rejoindre Christian, assez vite pour le retrouver, mais calmement pour ne pas que son comportement paraisse suspect. Tout le monde était debout, mais Lorik n’avait pas bougé de son rang, et il restait près de Christian, ne sachant pas trop quoi faire d’autre. Il ne connaissait pas grand monde. Il avait déjà rencontré la famille de Clémentine lorsqu’ils étaient ensemble, mais ils n’avaient sûrement pas envie de lui parler. Ils avaient été déçus de perdre un aussi beau parti pour leur fille, et Lorik se demandait s’ils lui avaient pardonné, maintenant que Clémentine aimait et épousait un grand architecte de renom.

Sans pudeur, Miralem passa un bras autour de la taille de Christian.

-          Tu m’as manqué, murmura-t-il à son oreille, assez fort pour que Lorik l’entende.

Ce dernier n’eut pas la moindre réaction, car il savait que les deux hommes étaient en couple, alors Miralem insista.

-          Vivement qu’on se retrouve tous les deux…

Christian sourit, sans pour autant répondre aux avances de son petit ami, alors que Lorik restait stoïque, les yeux rivés sur les jeunes mariés. Il avait beau ne rien dire, la situation le mettait tout de même assez mal à l’aise. Miralem était vraiment sans gêne. Il prononçait des mots intimes devant lui, et il n’hésitait pas à caresser vulgairement Christian. Celui-ci ne protestait pas, mais il ne participait pas non plus, sûrement peu enclin à donner des câlins en public.

Lorik s’obligea à porter son attention sur autre chose que sur les paroles osées qu’il entendait à quelques centimètres de lui. Miralem dut remarquer son regard fuyant, car ses lèvres s’étirèrent de satisfaction. Finalement, son petit manège avait porté ses fruits. Il reprit une attitude convenable, puis il fit semblant de s’apercevoir de la présence de Lorik.

-          Excuse-moi, je t’avais pas vu, déclara-t-il, un sourire hypocrite accompagnant ses dires.

Lorik perçut son ton moqueur, mais il préféra ne pas riposter, ne voulant pas enclencher une bagarre et gâcher le mariage de son amie. Il envoya un regard noir à Miralem, puis il reporta son attention sur ce qui se passait dans l’église. Son repos fut de courte durée, car à peine quelques secondes plus tard, Miralem lui adressa à nouveau la parole. Il avait joué, il avait gagné, mais à présent, il voulait savoir qui était Lorik. Il avait besoin d’être rassuré, car il se sentait en danger avec un homme si désirable à ses côtés. Christian était fidèle, Miralem lui faisait confiance, mais il ne pouvait s’empêcher de repérer le moindre danger et d’en craindre les conséquences. Sa possessivité et sa jalousie revenaient au galop.

-          D’où tu connais Clémentine et Cypriaque au fait ? Demanda-t-il.

Lorik ne fut pas étonné par la question. Il avait la même sur le bout de la langue, même s’il ne l’avait pas encore posée. Il se doutait du lien qu’il y avait entre Miralem et Cypriaque, mais il avait juste besoin d’une confirmation. Il décida de lui répondre, et d’essayer d’en savoir plus après. Il se tourna vers Miralem et ce ne fut qu’à cet instant qu’il remarqua que Christian les avait abandonnés pour aller discuter avec d’autres personnes. Faisant fi de ce détail, il observa son vis-à-vis et en profita pour réfléchir à ce qu’il allait dire, à ce qu’il était nécessaire de préciser ou pas. Il fut surpris un instant par l’inquiétude qui se reflétait dans les yeux de Miralem, mais il n’en montra rien. Il reprit son air impassible, et il lui expliqua :

-          Clémentine est mon ex-femme. On était marié il y a plusieurs années, mais comme tu peux le constater, ça n’a pas vraiment marché. L’amitié, ça nous réussit mieux.

Un long silence suivit cette déclaration, et Lorik n’essaya pas de le briser. Miralem ne savait plus quoi dire. Il se rendait compte qu’il s’était inquiété pour rien, une fois encore. Son caractère lui ferait du tort un jour, il le savait, mais il n’arrivait pas à changer.

-          Et toi ? Demanda Lorik, le sortant de ses pensées. Tu es qui par rapport à eux ?

-          Je suis le frère de Cypriaque.

-          C’est bien ce que je pensais, vous vous ressemblez un peu.

Ils n’avaient rien à se dire, déjà. Miralem devait trouver un sujet de conversation, vite, pour combler le blanc qui commençait à s’installer.

-          Je vois que tu as fait la connaissance de Christian ? Fut la seule chose qu’il trouva à dire.

-          Oui, oui, on a un peu discuté. J’ai juste eu le temps de te traiter de connard avant qu’il me dise que tu étais son copain. Heureusement qu’il l’a pas mal pris.

-          Ne t’inquiète pas. Il s’en fiche que tu m’aimes bien ou pas, tant que tu oses le dire, déclara Miralem, tout en souriant.

-          Il a l’air sympa.

-          Il l’est.

-          Et toi ? Lança Lorik. Tu es toujours aussi antipathique que tu l’as été l’autre jour chez Harrods ?

-          Ca dépend, je crois que là, ma compagnie n’est pas trop désagréable.

-          Non, ça va, confirma Lorik. C’est même mieux que tout à l’heure quand tu pelotais ton petit ami devant moi.

-          Désolé pour ça, ça m’arrive quelquefois.

-          Ca fait rien.

Ils ne dirent plus un mot pendant un moment, puis Lorik reprit la parole, après avoir jeté un œil autour de lui.

-          Je vais discuter avec Clémentine, maintenant que ses parents sont plus accrochés à elle. On se reverra sûrement d’ici à ce soir.

-          D’accord, à plus tard alors.

Lorik s’en alla, et Miralem l’imita, pour aller rejoindre Christian qui parlait avec son frère. Il se trouvait stupide. Il avait mal jugé Lorik. Cet homme n’était pas aussi inintéressant qu’il avait cru. Il était même plutôt sympathique. Surtout, il était complètement inoffensif. Miralem n’avait rien à craindre de lui. Il ne briserait pas son couple, car il aimait les femmes. Miralem l’avait bien compris. Son histoire avec Clémentine en était la preuve. Il en était soulagé, car il n’aurait pas aimé être sur le qui vive à longueur de journée, plus qu’il ne l’était déjà. Christian était à lui, et il n’accepterait pas que quelqu’un d’autre le lui prenne.

 

Désolé pour le petit retard mais le PC grognon a enfin entendu raison et nous pouvons enfin sortir le chapitre. Plus de peur que de mal... La suite sera comme prévu pour le 30 septembre.
Nous espèrons que ce chapitre vous a plu et qu'il vous éclaire un peu sur l'histoire. En tout cas, les auteurs se frottent les mains pour la suite...
Bises à tous et à toutes...

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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