Présentation

Dimanche 3 mai 7 03 /05 /Mai 14:15


Une excellente soirée gâchée par la connerie d’une personne, voilà le constat que tirait Orion au moment où le jeune couple sortait du restaurant. Sa jeune compagne réprima un léger frisson sous l’action d’une petite brise fraîche de fin d’été et le jeune homme n’hésita pas une seule seconde à lui mettre sa veste sur les épaules. Elle l’embrassa tendrement, comme pour chasser sa contrariété. Après une bonne demi-heure de marche tout en discutant de sujets de leur âge, Orion ne put s’empêcher de glisser un bras autour de la taille de la jeune femme et de lui murmurer des mots doux à l’oreille. Son coup de sang était passé pour laisser place à un grand romantique qui voyait en Camélia sa première relation sérieuse de sa toute jeune vie. Ils finirent par arriver devant la maison de la jeune femme, où Orion s’étonna de voir toutes les lumières éteintes. D’habitude, les parents attendaient toujours avec impatience le retour de leur fille.

Camélia lui apprit qu’ils étaient partis pour le week-end pour leur vingtième anniversaire de mariage, vers une destination paradisiaque pour une nouvelle lune de miel. Cette dernière remarque arracha un sourire à Orion ; lui imaginait mal ses parents conservateurs, même coincés, faire ce genre de choses. Après un long baiser digne des plus grands films hollywoodiens, le jeune fit quelques pas pour partir mais Camélia le retint par le bras, un mince sourire dessiné sur ses lèvres fines. Elle lui demanda d’entrer avec elle. Surpris mais ravi, Orion fit ce qu’ordonnait gentiment son amie.  Elle avait toujours dit vouloir attendre pour passer le cap, le jeune respectait parfaitement cette décision, il n’était pas sûr de le vouloir tout de suite non plus. Pourtant l’invitation ne le laissait pas insensible, et ainsi il franchit le pallier.

Une première fois pour chacun des deux jeunes gens. Tendre, maladroite, lente, pressée, romantique, charnelle. C’était un mélange de tout cela qui vous faisait vous en souvenir à vie en bien, en mal ou de façon mi-figue mi-raisin. Ce moment  resterait gravé dans la tête d’Orion.

Les jours d’après, le couple se sentit doté d’une énergie nouvelle et la bonne humeur était de mise. Jusqu’au mardi. Le fameux mardi où l’autre fou lui avait donné rendez-vous pour régler leurs différents nés dans le restaurant. Camélia pensait que son petit ami aurait oublié ce petit incident mais c’était sans compter sur l’ego et l’orgueil d’Orion.  Comme à son habitude, le matin, il était arrivé avec  Camélia au lycée, pour retrouver la bande de copains qui le suivait depuis la seconde puis il avait débuté sa journée de cours par deux heures de philosophie. Une matière qu’il n’aimait pas mais où ses résultats se montraient particulièrement bons. Son attention fut distraite toute la journée, de nombreuses fois, ses professeurs furent obligés de le ramener sur terre. À la fin de la journée, il oublia de dire au revoir à sa petite amie et se retrouva devant le restaurant. Il ne savait pas si l’autre allait venir mais lui aurait tenu sa parole. Son honneur serait sauf.

Un quart d’heure plus tard, Calixte arriva les mains dans les poches, nonchalant, tenant ainsi parole. Il semblait être une toute autre personne que la fois précédente. Souriant, avenant, des yeux rieurs,  un jean travaillé correspondant à la mode actuelle, un fin pull gris perlé de mi-saison,  ses dreads châtains perlées, attachées par un bandeau kaki sur son crâne, donnant l’impression qu’un poulpe y avait élu domicile pour une période indéterminée. Avec un bonjour sur les lèvres, il tendit la main au jeune homme qui l’accepta avec une certaine réticence. Amusé, Calixte demanda si le règlement de compte tenait toujours, rien que pour se moquer du lycéen qui blêmit tout de suite.

-          Je rigole, je n’ai pas l’intention de me battre ou de faire quoique soit de salissant avec ce que je porte sur le dos. Mes vêtements m’ont couté une petite fortune, dit Calixte, de bien meilleure humeur que la dernière fois.

-          Alors pourquoi vous êtes venu ?

-          Il me semblait pas que tu ne me vouvoyais pas quand tu m’accusais de bourgeois à l’esprit étriqué.

D’un seul coup, Orion ne sut plus où se mettre. Les coups de sangs n’étaient pas son genre, il était une personne très calme, joyeuse avec son entourage, non un gamin au comportement immature. La séparation de l’an dernier l’avait grandi malgré le manque affectif de la personne qui lui était la plus attachée.

-          Heu…, finit par répondre le jeune homme.

-          Quoiqu’il en soit, je suis venu pour excuser mon attitude inqualifiable de vendredi dernier.

-          C’est le moins que l’on puisse dire.

-          Toutes mes plates excuses, elles sont sincères.

-          Merci.

-          Tu fais quelque chose, là, tout de suite ? Euh… Comment tu t’appelles ? Demanda Calixte en se maudissant d’insulter des personnes sans connaitre leur nom.

-          Orion.

-          Orion, c’est pas courant.

-          Oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour ça, il faut poser la question à ma mère et sa folie des étoiles. Vous, enfin tu es sans doute mieux loti que moi, ajouta Orion tout en essayant de le tutoyer de nouveau.

-          Calixte, c’est pas mieux.

Le plus jeune ne put s’empêcher d’éclater de rire face à la moue de l’homme aux dreads  en face de lui.

Ce dernier sentit des gouttes d’eau éparses tomber sur ses mains et son visage, les yeux levés au ciel que des nuages gris sombres peuplaient de plus en plus. Il proposa à Orion d’aller dans un petit café du coin s’il n’avait rien de prévu.

Dix minutes plus tard, ils étaient installés à une petite table près de la fenêtre à observer la pluie tombant averse d’un seul coup. Une serveuse apporta les deux cafés forts commandés, manquant de peu de verser le contenu des tasses sur le jean de Calixte. Il surprit son jeune vis-à-vis en gardant son calme, aidant même la pauvre jeune femme. Le regard interrogatif d’Orion incita Calixte à lui expliquer que débuter dans un travail de serveuse n’était jamais simple, surtout quand les mains n’avaient pas encore l’habitude du poids sur les plateaux, des tasses de liquides brûlants.

-          C’est normal chez toi d’être aussi lunatique, de passer d’un extrême à un autre ?

-          C’est juste que j’aime avoir mes tables quand je vais dans un restaurant et que j’avais passé une très mauvaise journée. Le mélange des deux a donné ça. Je suis assez aimable en temps normal.

-          Finalement quand tu ne piques pas ta crise, tu a l’air d’un mec plutôt sympathique.

-          Merci, c’est sympa, fit Calixte en tirant une tête bizarre qui fit sourire l’autre.

-          C’est naturel ce que tu as sur la tête ?

-          De quoi ? Interrogea Calixte avant de prendre une de ses dreads terminée par une perle blanche. Ça ?

-          Oui.

-          Tout est naturel, les cheveux, la glue pour les maitriser ainsi que les produits d’entretien. Tout comme moi.

Au lieu d’un petit quart d’heure à boire un café en meublant une conversation de sujets banals, ce furent deux heures à parler de petits riens ou de grands sujets littéraires, à refaire le monde encore et encore. De nombreux sujets rencontrèrent des points de friction mais d’autres rencontrèrent une grande passion de la part des deux, notamment à propos d’une série de livres connus qui faisaient les beaux jours des librairies. Les deux hommes débattaient de savoir si l’auteur, Cassandre Castell, était un homme ou une femme. Rien dans son écriture ne parvenait à les départager. Orion fut surpris de trouver en Calixte un grand amateur de littérature. Cet homme était vraiment le jour et la nuit.

Ils se séparèrent avec une toute autre impression de l’autre que lors de leur première rencontre. L’amende honorable de Calixte leur avait fait passer un excellent moment. Ils avaient échangé leur numéro de portable au cas où ils voudraient poursuivre leur débat. Orion ne manqua pas de se faire passer un savon par sa mère quand il rentra chez eux, il ne les avait pas prévenus et c’était le petit bébé à ses parents. Ce qui ne manqua pas d’énerver le jeune homme qui se contenta d’aller s’enfermer dans sa chambre, sans rien manger.

**

Les ventres des élèves gargouillaient par intermittence face au discours monocorde du professeur d’Histoire. Il avait du mal à motiver ses troupes pour suivre les dernières minutes de son cours sur la première décolonisation, les esprits étant plus occupés à se demander quel était le repas à la cantine à partir des odeurs s’échappant depuis une heure et demie. Orion posa une main sur son ventre, essayant de cacher son appel pour le remplir, tout en notant le cours pendant que son voisin et meilleur ami s’amusait à faire des petits dessins sur sa feuille. La sonnerie vint soulager tout le monde et les élèves sortirent dans la précipitation, comme d’habitude.

Camélia attendait en face de la porte de la salle de cours de son petit ami qu’elle n’avait point vu le matin car elle commençait plus tard que lui.  Un baiser de bonjour et la jeune femme le bombarda de questions pour savoir comment ça s’était passé la veille, étonnée de ne voir aucun bleu, aucune ecchymose sur son visage. Orion lui raconta ce qu’il s’était passé, que Calixte était un homme totalement différent de sa première impression. Camélia ne prêta plus tellement attention à ce que lui racontait son petit ami, contente de le voir en un seul morceau. Elle posa une main sur sa joue, et de l’autre lui intima l’ordre de se taire de l’index avant de l’embrasser passionnément. Il lui répondit de la même manière, glissant ses doigts sous le pull fin de sa compagne à la recherche d’une peau douce et accueillante.

-          Eh les amoureux, au lieu de vous peloter dans les couloirs, vous ne pourriez pas descendre pour qu’on aille manger ? Il va rien rester de potable, cria un ami du couple de l’autre côté du couloir.

-          Oui, oui. On arrive, lui répondit Orion en posant son front contre celui de sa petite amie.

-          Ce n’est que partie remise, dit-elle en se détachant de lui.

Elle lui prit la main, croisant leurs doigts amoureusement et l’emmena à sa suite pour remplir ce qui avait décidé de se manifester bruyamment. Le portable du jeune homme vibra dans la poche de son baggy, il le prit de sa main libre. C’était ses parents. Il rejeta l’appel, remit l’appareil à sa place et accompagna sa compagne. Le repas les attendait.

**

Une main tenant la télécommande et une bière blonde bien fraîche dans l’autre, Calixte s’effondra dans le canapé, prêt à regarder le match de football, un choc entre les deux meilleurs clubs européens. Il se délecta de la sensation de confort après une très longue journée de travail. Un de ces jours, il se tuerait littéralement à la tâche. Il tira la table basse à lui pour mettre un coussin dessus puis ses pieds. C’était pour lui la position idéale pour une soirée tranquille chez soi.

Son petit appartement deux pièces était à son image de célibataire, trop fatigué pour tout ranger mais les lieux restaient toujours le plus propre possible. Les magazines et les nombreux livres s’empilaient sur les étagères de bibliothèque, les trois corbeilles de chemises attendaient depuis deux semaines d’être repassées et tout le reste était un joyeux bordel organisé. Au moment du coup d’envoi du match, sa mère l’appela mais il n’y répondit pas.  Puis ce fut le tour d’un numéro qu’il ne connaissait que peu. Heureusement que le nom d’Orion s’afficha, autrement il aurait eu le droit au même sort que son précédent interlocuteur.

Il mit en sourdine sa télévision pour parler un peu avec le jeune homme dont il n’avait pas eu de nouvelles depuis leur conversation au café dix jours auparavant. Ce dernier appelait pour l’informer que leur auteur favori était en dédicace dans leur ville à l’occasion de la sortie de son dernier roman dans quinze jours et qu’il avait deux places pour faire parti des chanceux.

-          Tu es intéressé ?

-          Un peu oui, répondit Calixte

-          La deuxième place est pour toi.

-          Oui mais ta copine, la fille qui était avec toi au restaurant ?

-          Les livres et elle, ça fait deux. Elle préfère quand ça parle d’argent…

-          Charmant, murmura entre ses dents Calixte en faisant une grimace.   

L’homme bougea de sa position à la recherche d’un papier et d’un stylo pour noter toutes les informations données par son appelant. La journée se terminait bien avec cette nouvelle et son équipe favorite marquant le premier but.

 

Voilà le second chapitre de notre histoire. Un peu en retard, mais nous avons été plutôt occupées ces derniers temps, entre notre séjour ensemble et les péripéties rencontrées dans nos facs respectives. On espère malgré tout qu'il vous a plu, et on essaye d'écrire la suite aussi vite que possible mais nous ne savons pas quand...
Amicalement votre (lol)
Bises de Perri et JoY


P.S.: Certaines réponses aux commentaires  ne sont pas passés (encore un bug d'over pour changer). Ne croyez pas que nous ne veuillons pas y répondre mais au bout du troisième essai, nous avons abandonné.
Message spécial pour Sporkan : nous sommes tout à fait d'accord avec ta critique de Plus que nous.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Sagesse d'une étoile [en cours]
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