Présentation

Indicibles cruautés [terminée]

Mercredi 5 novembre 3 05 /11 /Nov 01:26

La première partie est à lire ici

Trois jours plus tard, trois jeunes gens attendaient devant les grilles du lycée qui les avaient acceuilli durant ces trois dernières années et qui avait en quelque sorte changé leurs vies. L’année prochaine, ils allaient être dans une nouvelle ville, dans un nouveau cadre de vie inconnu. Ils avaient peur mais un peu de changement allait leur être bénéfique au plus haut point.

Auxence commençait à montrer son impatience en croisant les bras et en tournant comme un lion en cage. Il attendait qu’Idriss se décide à sortir du bâtiment administratif et communique son résultat pour que cela fasse dire à Auxence que son aide avait été utile. C’était là qu’il se rendait compte qu’il aimait vraiment son petit ami. Que le temps avait passé depuis leurs premiers rapports chaotiques. Il avait fallu un incident pour que ceux-ci changent. Il était content de voir qu’Idriss avait peu touché à l’alcool, il le savait grâce à Ceylan qui le surveillait de près. Elle aussi, elle ne voulait plus voir son frère comme une loque, obligée de le coucher quand il avait trop bu ou d’appeler Daegan quand les choses tournaient mal. Elle aimait le petit ami de son frère qui avait le mérite de lui dire ses quatre vérités en face quand ce dernier dépassait les bornes.

-          Tu vas te calmer cinq minutes, tu me donnes le tournis à t’agiter ainsi, dit Ephram en un soupir tandis qu’il s’asseyait sur un banc proche.

La chaleur du jour semblait abrutir totalement le jeune homme habillé en vêtements pourtant légers. Le soleil et l’été approchant n’aidaient pas Ephram car il le supportait mal à cause de sa peau de roux. Daegan le regardait avec un léger sourire ironique, ce trait chez son compagnon était toujours un sujet de moquerie entre eux, il n’aimait pas la chaleur sauf à certains moments. Ephram lui renvoya son regard éloquent de la vengeance qui se préparait contre lui.

Daegan sortit un petit élastique noir de sa poche de baggy court de la même couleur et entreprit de nouer ses longs cheveux en quelque sorte qui était le croisement douteux entre une queue de cheval et un chignon vague. Bien qu’il aime sa chevelure, elle lui donnait par moment très chaud, humidifiant ses cheveux et son cou par une désagréable sensation poisseuse. Dés qu’il rentrait chez lui, il enfilait son short de bain et sautait dans la piscine. C’était bien pour Idriss qu’il attendait ici les résultats. Bien qu’il sache qu’Auxence ait supervisé les révisions de son ami, il craignait que celui-ci ne fasse un coup d’éclat ou s’engueule avec un professeur pour démontrer que sa théorie était la bonne, même si cette dernière était fausse. Idriss avait un peu changé mais il ne fallait pas trop lui en demander non plus.

-          Daegan, à quelle heure il doit sortir ?

-          Je n’en sais rien. Normalement vers les dix huit heures. Soit dans une dizaine de minutes.

-          J’espère qu’il l’aura réussi, répondit Auxence.

-          Pas de soucis si il ne tue pas un professeur.

-          Quoi ?

-          Je rigole, Auxi. Je rigole ! S’exclama Daegan en le prenant par les épaules. C’était juste un trait d’humour. Ce que vous pouvez être susceptibles tous les deux. On peut vraiment dire que vous vous êtes bien trouvés.

-          Ah bon. Je dois te rappeler ce qu’il s’est passé avant.

-          Dis Auxence, tu ne vas pas commencer à faire ta crise sinon je te remets les idées en place, dit Ephram en se levant et s’approchant méchamment de son meilleur ami. Par moment, il n’y a que le résultat qui compte et non pas le moyen par lequel on y est parvenu.

Auxence se contenta de tourner un peu la tête, gêné. Il se contenta de croiser les bras et de ne laisser aucune parole franchir ses lèvres. Les deux autres haussèrent les épaules en se regardant, se navrant du caractère soupe au lait du jeune homme.

Ce dernier avait un peu les nerfs à fleur de peau depuis sa sortie d’hôpital. Il avait eu une grande conversation avec son père où celui-ci lui avait dit qu’il savait les relations qu’il entretenait avec Idriss et qu’il en avait marre de jouer à l’autruche avec son fils, car ce n’était pas sa nature. Son deuxième sujet de contrariété était le fait qu’il n’avait pas pu faire la fin de saison avec son équipe de basket, son coach avait refusé à cause de son traumatisme crânien récent. Le soir même, Idriss s’était fait copieusement engueuler et avait eu le droit à la tête pendant une semaine et demie. Des trésors de patience et de persuasion avaient été nécessaires à ce dernier pour que son petit ami se décide à lui reparler mais il avait eu une condition, pas de sexe jusqu’à la fin des examens.

Auxence était allé au dernier match de la saison accompagné d’Idriss qui ne le lâchait plus d’une semelle, lui tenant même la main devant tout le monde, se fichant de l’avis et des pensées de ceux qui l’entouraient. Ses coéquipiers l’avaient regardé, des yeux grands comme des soucoupes, connaissant les gouts d’Auxence pour les femmes et si possible, belles. Ils ne s’attendaient pas à le voir avec un homme, qui plus est avec Idriss. Le jeune homme avait juste eu un petit sourire avant de leur souhaiter bonne chance. Malheureusement le match avait été perdu mais l’équipe s’était bien battue, la défaite s’était faite que de quelques points. Auxence, profondément déçu, s’était fait consoler par son petit ami et ses amis, et la soirée s’était finie dans un petit restaurant thaïlandais.

Le jeune homme blond fut tiré de ses pensées quand il commença à voir quelques personnes sortir du bâtiment administratif, des dossiers rouges entre les bras ou dépassant des sacs. Les visages montraient deux expressions, défaites et réjouies mais Idriss n’était toujours pas là. Sans le montrer vraiment, Auxence était angoissé. Puis son petit ami fit son apparition, le visage des mauvais jours, de ceux où il avait pris une cuite.

-          Alors ? Questionna Auxence, au moment où Idriss arriva à leur hauteur.

Il n’eut aucune réponse avant qu’Idriss ne lui saute au cou et l’embrasse à pleine bouche, manquant de peu de lui casser des dents. Il le lâcha avec un immense sourire aux lèvres puis il sortit son dossier avec ses résultats de sa vieille besace.

-          Sale con, fut le seul commentaire que Daegan trouva à faire, pendant qu’Ephram lui prit les feuilles des mains.

-          Putain. Tu ne pouvais pas avoir ces notes pendant la première session, ça nous aurait éviter d’attendre ta sale gueule là.

-          Merci Ephram pour le compliment.

Les rapports entre les deux jeunes hommes étaient toujours un peu conflictuels, Ephram en voulant toujours un peu à Idriss d’avoir envoyé son meilleur ami à l’hôpital et d’avoir mis du temps pour avouer ses sentiments. Auxence et Daegan ne cherchaient pas à arrondir les angles entre eux, ça se ferait normalement.

-          Un match, la piscine et un repas chez moi pour fêter tout ça, ça vous dit ? Questionna Daegan, un grand sourire aux lèvres.

-          Désolé mais ce sera sans moi, dit Idriss.

-          Mais pourquoi ? Il faut fêter ça dignement.

-          Parce que j’ai autre chose de prévu.

Déjà Idriss commençait à partir en prenant la main d’Auxence fermement. Celui-ci eut un regard désolé envers les deux autres avant de disparaître au coin de la rue.

-          Mais qu’est-ce qu’il fait ?

Daegan le demandait à son petit ami comme à lui-même, tout en agitant les mains pour montrer son incompréhension. Le roux mit une main douce sur son épaule.

-          Il avait peut-être envie de se trouver seul avec Auxence.

-          Ca je sais mais il pouvait attendre demain quand même.

Ephram manqua de s’étouffer avant d’éclater de rire.

-          Je vais t’expliquer mais quand on sera en train de jouer la partie de basket que tu as promise.

Toujours aussi amoureux mais toujours aussi discret sur leurs liens, Ephram renonça à passer un bras autour de Daegan pour l’attirer à lui et l’embrasser doucement dans la rue. Ce n’était pas grave, il se rattraperait tout à l’heure. Mais il ne renonça pas à tirer le jeune homme vers sa voiture pour rentrer chez Daegan.

 

La porte s’ouvrit à la volée et se referma tout aussi violement pour laisser entendre un grand choc  contre un mur. Idriss avait jeté sa besace par terre avant de se jeter sur son petit ami. Ce dernier se retrouvait fermement maintenu entre le mur vert thé  du hall d’entrée de sa maison et le corps musclé du jeune homme aux mèches bleutées sans réellement vouloir s’en échapper. Il eut un immense sourire puis prit de façon possessive les lèvres fines et rosées de son compagnon. Les bouts de ses doigts trouvèrent le chemin des extrémités du tee-shirt d’Auxence, les tirèrent, les tordirent dans tous les sens sans pour autant lui retirer. Un jeu commençait à se mettre en place et Idriss en menait la danse pour une fois, car il avait clairement l’impression que ces derniers temps, qu’il était plus à la merci de son petit ami que ce soit lui qui mène les rênes. Les deux se lâchèrent haletant, front contre front, le regard ancré dans celui de l’autre.

Jusqu’à ce qu’Idriss se décide à empoigner le tissu pour le retirer vraiment mais il fut arrêté par deux mains fermes et une tête blonde qui bougeait de gauche à droite.

-          Ah non, pas d’excuse cette fois-ci. Les examens sont finis et je les ai eus alors en aucun cas, tu ne peux te défiler.

-          Pas ici, pas comme ça.

-          Comment ça ?

-          Ca me donne vraiment l’impression que rien n’a changé entre nous, murmura Auxence, les joues légèrement rosies par cet aveu.

Il ne savait pas ce qu’il lui prenait. Avant il était direct avec les femmes qu’il fréquentait, il n’avait pas vraiment de problèmes avec ça. Dans son fort intérieur, il était même fier de l’expérience qu’il avait mais là, il était comme intimidé, ayant du mal à pendre des directives sauf au moment d’un passage dans les vestiaires plutôt mémorable. 

Il saisit le poignet de son compagnon et l’entraina à travers la maison petite mais très chaleureuse. Idriss l’aimait beaucoup, se sentant à l’aise et protégé dans cet univers étranger, tout le contraire de la demeure qui lui servait de domicile. Il se retrouva allongé sur le lit défait de son drap à étoiles bleues, dans la chambre bordélique d’Auxence et le jeune homme en appui sur ses genoux autour de sa toile. La surprise était peinte sur son visage, ne s’attendant pas à ce retournement de situation, ni à avoir son petit ami sur lui. Avec tout ce qui lui restait de fonctionnel dans son cerveau, il put réfléchir quelques instants et apprécier ce qu’il se passait. Ses mains se retrouvèrent bloquées au-dessus de sa tête. Une main vicieuse se fraya un petit chemin sur son épiderme, redessinant ses muscles. L’autre main glissa amoureusement entre les mèches de cheveux bruns et bleus, les tournant, les lissant, les enroulant.

-          Si tu crois être le seul à être en manque, tu te trompes, souffla Auxence tout près de la bouche d’Idriss. 

-          Alors pourquoi m’avoir fait attendre un mois et demi ? On pouvait faire ça tout de suite.

Auxence se releva et s’allongea à côté d’Idriss, les yeux plantés dan son plafond tapissé. Toute la tension sexuelle semblait s’être envolée d’un coup pour laisser tomber un moment de confessions que les deux réclamaient implicitement. Dans un geste d’affection, le jeune homme aux mèches bleus prit la main de son petit ami qui se trouvait à proximité et mêla ses doigts aux siens, son pouce caressant délicatement sa peau comme s’il se voulait apaisant. Le plus souvent, le langage du corps d’Idriss contrastait avec les mots qui sortaient de sa bouche, il pouvait être tendre, affectueux mais aussi passionné et impatient.

-          Bon pourquoi tu as fait ça ?

-          Je voulais être sûr de tes sentiments et que ne soit pas juste dicté par une culpabilité quelconque avec ce qu’il s’est passé.

-          Je ne m’affiche jamais en public avec quelqu’un que je n’aime pas.

Puis ce fut lui qui se trouva à califourchon sur son compagnon, à l’embrasser avec une grande passion, peut-être un peu brusque mais il voulait lui faire cesser de dire des conneries et aussi reprendre le cours des événements. Ca ne lui changeait pas. Il n’avait pas l’habitude de faire l’amour dans un lit, dans beaucoup de cas, c’était plus dans des lieux insolites, incapable de contenir les envies qui le prenaient mais il n’était pas seul, Auxence était bien consentant.

Avec une lenteur surprenante, il souleva quelque peu son amant pour finir de lui retirer son tee-shirt, passer les mains sur un torse moite qui se soulevait irrégulièrement à cause d’une respiration sujette à pleins de causes dont une. L’anticipation de ce qui allait se passer. Idriss mordit la peau tendre du cou qui était offert à lui, des marques de dents et d’autres rouges, à la limite du carmin, le sang battant sous le premier épiderme. Puis il couvrit le visage d’Auxence d’une multitude d’attentions comme pour lui faire oublier qu’il avait commencé à dénouer les attaches de son pantalon d’été et il glissa une main sur un boxer tendu par un membre palpitant, gonflé.  Le jeune homme réagissait toujours aussi facilement aux caresses de ses mains jusqu’à ce qu’il sente d’autres mains se poser sur son fessier, passer sous les vêtements, pétrir la peau tendre.

Idriss regarda son petit ami qui abordait un grand sourire carnassier et des plus pervers, il ne voulait pas rester à la traine. Le blond se redressa, Idriss faisait toujours une tête de plus de lui mais semblait être plus vulnérable. Il lui retira, même plus, lui arracha le pull à manches trois quart gris sombre et s’attaqua aux entraves de son pantalon. Ses gestes trahissaient une impatience nouvelle, montrant qu’Idriss n’était pas le seul en manque. Le jeune homme eut vite fait de saisir à pleines mains, le pénis de son amant, de prendre aussi le sien, de les coller ensemble et commencer une lente masturbation. Tous deux tentaient de retenir leurs gémissements, leurs soupirs, leurs petits cris mais quelques uns s’échappaient de leurs bouches entre ouvertes quand ils ne s’embrassaient pas. Idriss se cambra, proche de la jouissance mais son plaisir fut arrêté net. Il s’en suivit une vive protestation de sa bouche pendant que son compagnon se complaisait simplement à lui lécher l’oreille. Bien que son membre fût tendu à l’extrême, il ne semblait pas souffrir réellement ou plus simplement le cacher très bien, contrairement à une autre personne.

-          Il n’y a qu’une condition, lui susurra Auxence d’une voix tentatrice.

-          Non, non et non.

-          Pourtant on l’a déjà fait…

-          C’est encore non. 

-          Sinon on arrête. Je ne suis plus à… un jour prés…

Idriss fulminait, d’autant plus que son corps réclamait son comptant de sexe, et il n’était pas non plus vraiment en état de réfléchir. Le jeune homme prit une grande aspiration avant de dire des mots qu’il sentait qu’il allait regretter.

-          Très bien… C’est ok… Mais juste cette fois…

-          Merci, souffla Auxence, reprenant alors les lèvres d’Idriss avec une passion encore inconnue alors que ses gestes se firent plus tendres, encore plus amoureux.

Très lentement, le jeune homme blond finit son œuvre sur le baggy noir d’Idriss et lui fit le retirer en même temps  que son boxer. Le jeune brun passé le choc de ce qu’il venait de dire fit de même, se retrouvant tous les deux nus. Il s’en suivit une nouvelle danse où les sens se réappropriaient le corps de l’autre, jusqu’à ce qu’Idriss se crispe, sentant deux doigts enter en lui. Dieu qu’il détestait cette sensation et le plaisir traitre qui venait ensuite, cette sensation jouissive. Son caractère faisait qu’il n’aimait point être dominé mais par moment, les deux jeunes gens inversaient les rôles mais cela restait tout de même rare, malgré les supplications d’Auxence.

Un grognement et un soupir vinrent accueillir le passage à l’acte, Idriss plantant ses doigts dans les épaules de son amant. Il n’avait pas été assez préparé, douce vengeance de leur première nuit passée ensemble qu’Auxence ne lui avait pas encore faite payer. Pourtant, doucement et avec lenteur, le jeune homme blond se mit en mouvement tant bien que mal dans cette position, en attendant qu’Idriss veuille se décider à faire un peu de travail, lui aussi. Son compagnon était maladroit, peu habitué à être en dessous puis prit le rythme de bouger sur le membre imposant d’Auxence. Ce dernier lui faisait des suçons dans le cou ou sur les clavicules qui tombaient à portée de sa bouche, tout en nourrissant la pièce de quelques gémissements et de soupirs évocateurs du plaisir. Idriss laissait son corps se perdre dans le plaisir. Il bougeait de plus en plus vite, voulant se libérer et se satisfaire, ses mains s’activant aussi sur son membre droit, mis à nu et seul. Ses mains furent bientôt rejointes par celles d’Auxence. L’éclatement fut simultané pour les deux, un seul cri commun. Dans les limbes du septième ciel, il se détecta  de l’expression abandonnée d’Auxence, totalement à la merci et si attirant.

Avec grande précaution, il retira l’intrus de lui pour se rallonger à côté de lui. Aussi bref fut il, l’acte les avait laissé vidés de toutes forces, comme si cela avait chassé toute la tension. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que leurs respirations se calmèrent. Idriss se tourna vers Auxence pour lui annoncer quelque chose mais ce dernier avait été soudainement terrassé par la fatigue et dormait à poings fermés. Son compagnon savait qu’à ce moment-là ce n’était pas la peine d’espérer de le réveiller, une bombe pouvait exploser à côté de lui qu’il ne se réveillerait point. Il se contenta juste de l’attirer à lui, le serrer dans ses bras comme il le faisait sans que l’autre le remarque, lui chuchoter un je t’aime délicat avant de s’endormir lui aussi.

Il y avait des choses dont ils voulaient parler comme l’avenir, la faculté, leur couple mais ils remettraient au lendemain, comme d’habitude. Pour eux, seul le moment présent comptait. 

FIN
Rendez-vous Lundi ou Mardi pour la suite de Plus que nous

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Mercredi 5 novembre 3 05 /11 /Nov 01:21

Bonjour, bonsoir

Voilà notre petite surprise, une petite histoire sur l'univers d'Indicibles Cruautés. Ne cherchez pas vraiment le scénario, c'est juste un petit plaisir qu'on avait envie de se faire depuis qu'on l'a fini. C’était un petit point que Perri avait envie de développer dans l'épilogue^^.
Bonne lecture. Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à le lire que nous en avons pris à l'écrire...

Ceci est la première partie

 

 

La nuit commençait à tomber pour amener une  atmosphère douce et agréable. Les grillons prenaient la place des cigales faisant une musique d’été bien que celui-ci n’était pas encore là. Ce n’était que la mi-juin. Dans le jardin d’une petite maison, deux jeunes gens étaient assis autour d’une table de jardin en fer noir, des piles de feuilles de cours étalées devant eux  ainsi que des livres. Ils ne goutaient pas vraiment  aux beaux jours et aux agréables soirées et ils étaient sur le point de s’engueuler sérieusement.

-          Je te dis que c’est faux. Tu ne vas pas me faire apprendre des conneries !

-          Tu n’avais qu’à apprendre au moment où il le fallait au lieu de sécher continuellement pendant ces trois dernières années, répondit un jeune homme blond, très calmement.

-          Tu m’emmerdes.

-          Je te signale que c’est toi qui m’as demandé de l’aide pour ton rattrapage, Idriss. J’avais d’autres choses à faire que de m’occuper de toi.

Le jeune homme aux fines mèches bleues prénommé Idriss éclata de rire pendant quelques minutes. Il eut bien du mal à se calmer pour dire une autre version des faits.

-          Tu as toi-même dit que tu étais en vacances. et c’est plus toi qui m’as proposé de m’aider.

-          Ce n’est même pas vrai ! S’exclama son interlocuteur.

La discussion allait durer encore un moment si Idriss n’avait pas décidé de sceller les lèvres de son compagnon aux siennes et de réclamer un baiser exigeant pour chasser cette dispute sur laquelle il savait qu’il n’arriverait pas à avoir le dessus. Il lui mit une main derrière la nuque, la faisant descendre petit à petit vers la naissance du fessier.

-          Non, dit Auxence en s’écartant violement d’Idriss, manquant de le faire basculer de la chaise de jardin sur laquelle il s’était installé.

-          Mais…, dit Idriss grognon.

-          Je dis non tant que les examens ne sont pas terminés. On s’était mis d’accord quand je suis sorti de l’hôpital.

-          Oui mais les examens sont terminés.

-          Non. Pas les tiens, Idriss. Maintenant, travaille. Plus vite ce sera terminé, mieux ce sera et on pourra s’attaquer au reste.

Idriss eut un regard de chien battu dans l’espoir que son petit ami craque mais cela eut plutôt l’effet contraire. Dieu que le jeune homme regrettait d’avoir fait des promesses à Auxence pendant sa convalescence, pas de sexe jusqu’à la fin des examens, le temps de laisser Auxence récupérer et mettre les choses en ordre entre eux. Il ne savait pas si cela avait marché mais il se trouvait dans un grand état de frustration avec son petit ami qui menait la danse avec un plaisir non dissimulé. Avec grand mal, il se replongea dans les auteurs de philosophie, notamment sur Spinoza et ses théories sur l’amour. Un sujet auquel Idriss ne comprenait pas grand-chose.

Pendant ce temps, Auxence se leva pour chercher des lanternes et des bougies à la citronnelle dans la cuisine de sa maison. Ses recherches durèrent une demi-heure, il fut tenter d’appeler son père avant de se souvenir que ce dernier avait déserté la maison pour une petite semaine, au profit d’un séminaire de langues. Des jurons dansèrent dans sa tête, quand dans un placard encombré, il trouva les objets de sa recherche.  Les bras chargés, il ne retourna pas tout de suite vers Idriss, restant dans la pièce en soupirant profondément. Il ne savait pas combien de temps il allait pouvoir tenir. Son compagnon lui mettait les nerfs à fleur de peau. Il n’avait pas l’air de rendre compte que lui aussi était très frustré. Il n’avait plus l’habitude d’une si longue période d’abstinence, surtout pas depuis ces derniers temps. Idriss se trouvait plutôt doué dans la chose mais Auxence voulait qu’il travaille et qu’il ait le rattrapage de l’examen final, il fallait à son petit ami une carotte. Une grosse carotte pour le décider à faire des efforts.

Il sortit de leur sac plastique, des bougies chauffe-plats jaunes, sentant une légère odeur de citronnelle et les disposa sur la table et dans les lanternes de jardin. D’un geste discret, toujours plongé dans les thèses défendues, Idriss sortit un briquet de sa trousse de toile. Auxence s’était toujours demandé pourquoi il en avait un toujours sur lui, alors qu’il ne fumait pas mais des choses n’avaient pas d’explications avec le jeune homme. Une par une, il alluma les mèches par une flamme douce mais presque sans chaleur. Un halo de lumière les éclaira au milieu d’une nuit de plus en plus approchante. Auxence se saisit du livre dont il avait corné une page pour indiquer où il se trouvait et reprit sa lecture silencieusement. Idriss lui ferait signe si jamais il ne comprenait pas quelque chose, ce qui ne risquait pas de tarder. Mais Auxence était parfois mauvaise langue et le jeune homme ne demanda aucune autre aide.

C’était près de vingt trois heures quand Idriss ferma tous ses livres, décrétant qu’il ne pouvait plus rien faire entrer dans sa tête et que c’était la dernière fois qu’il révisait.

-          Non, tu as encore demain pour les révisions. Je te signale que ton rattrapage se passe après demain.

-          Merci. Je commence à le savoir depuis le temps que tu me le rappelles.

-          Et quand tu vas cesser de râler ?

-          Jamais.

-          Et je peux savoir pourquoi tu veux tellement que j’aie mon examen ? Demanda Idriss mais il n’eut jamais la réponse.

Auxence partit comme une flèche vers la cuisine après avoir éteint les petites bougies. La pièce s’éclaira et Idriss l’y rejoignit. Il le trouva en train de fouiller dans les placards bas de la dite cuisine à la recherche d’une poêle et d’une casserole pour faire à manger, car les deux n’avaient pas encore touché à un bout de nourriture depuis midi. Idriss le regarda avec un sourire ironique, sortir les différents ingrédients du frigo et des placards, de quoi préparer un chili con carne.

-          Tu veux un coup de main ? Questionna le jeune homme.

-          Et faire griller le repas, non merci. Tes talents cuisiniers ne sont pas ceux que je préfère.

-          Ah bon ? Et c’est les quels ?

Il s’approcha sournoisement d’Auxence dans son dos et l’enlaça avec force tout en lui posant un baiser à la base de la nuque entre ses cheveux blonds cendrés qu’il aimait tant caresser la nuit, quand ils étaient ensemble. Trop peu à son goût en ce moment.

-          Idriss.

-          Ce n’est pas le moment.

-          Tu dis toujours ça mais ta peau tremble sous moi, là aussi.

Pour appuyer ses dires, Idriss porta sa bouche au lobe de l’oreille gauche d’Auxence et la lui mordit doucement avant de passer un petit bout de langue sur les contours. La jeune proie ne put empêcher un délicieux frisson de le parcourir de la tête aux pieds. Idriss le fit tourner dans ses bras à la recherche de ses lèvres qui lui manquaient sans cesse. Petit à petit, il le poussa contre une table de travail aux carreaux froids et l’assit d’autorité pour poursuivre son baiser, passant ses mains sous le pull d’Auxence.

-          S’il te plaît, Driss. Attends juste trois jours… c’est rien, dit Auxence le souffle court.

-          Non, c’est trop long.

-          Trois petits jours et tu auras le droit de faire ce que tu veux.

Cette réplique eut le mérite de faire réfléchir Idriss quelques secondes puis de le faire lâcher son compagnon qui descendit de son piedestal.

-          Je ne vais pas oublier ça.

Un grand sourire illumina le visage d’Idriss quand il dit cela et la bonne humeur ne le quitta pas durant la totalité du repas. Il passa la nuit dans le bureau du père d’Auxence qui servait aussi de chambre d’ami avec un clic-clac plutôt confortable.

La deuxième partie est disponible ici

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Jeudi 21 août 4 21 /08 /Août 02:30

Plusieurs mois avaient passé et octobre touchait lentement à sa fin dans un florilège de couleurs aussi chatoyantes les unes que les autres. Les étudiants reprenaient doucement la routine des cours après les grandes vacances. Il était dix-huit et les derniers cours de la journée se terminaient. Tout le monde rangeait ses affaires plus ou moins rapidement, s’attardant parfois sur des dernières discussions, des rendez-vous plus tard dans la soirée mais ce n’était pas le cas d’un jeune homme de grande taille, sculpté par des années de sport et aux cheveux blond cendré volant devant son visage. Auxence finit de mettre son trieur en carton épais dans sa besace kaki avant de la passer au dessus de sa tête d’un mouvement rapide puis de sortir de l’amphithéâtre.

Après quelques pas à l’extérieur, Auxence scruta les environs de ses yeux bleu gris comme si il était à la recherche de quelqu’un. Puis son visage d’apparence froide se fendit dans un sourire. Il se mit à marcher d’un pas rapide pour atteindre un jeune homme assis sur un banc de fer, près de la station de métro. Celui-ci était affalé sur son assise, les mains fermement ancrées dans un blouson noir de mi-saison et un bonnet tout aussi sombre sur des cheveux bruns méchés de bleu. Idriss regardait sans réellement voir les personnes qui passaient jusqu’à ce qu’Auxence se plante devant lui avec un sourire aux lèvres.

-          Tu es en retard, fut tout ce que trouva à dire Idriss.

-          Non, juste à l’heure. C’est toi qui es toujours en avance.

-          Pas du tout. Je suis toujours à l’heure.

Auxence ravala une phrase cinglante à lui envoyer parce qu’il savait qu’il n’aurait pas le dessus quand son petit ami prenait cette attitude. Ce qu’Idriss ne disait pas, c’était qu’il avait avancé toutes les horloges qu’il utilisait pour toujours être en avance pour aller chercher Auxence à sa faculté de biologie qui était à l’opposé de la sienne, de l’autre côté de la ville.

Beaucoup de choses s’étaient passées depuis le séjour d’Auxence à l’hôpital. Cinq jours après son réveil et une batterie de tests, le jeune homme avait été autorisé à rentrer chez lui en compagnie de son père. Tous deux se servirent de gardes malades mutuels avec deux visites d’un Idriss relativement gêné et maladroit. Ils parlèrent, mirent les choses à plat et Auxence fit clairement comprendre à Idriss qu’il voulait une vraie relation. C’était bien beau d’avoir exprimé leurs sentiments mais il avait peur en ayant appris à connaître un peu Idriss que celui-ci retourne à une partie de leur ancienne relation. Mais cette fois-ci, Idriss était prêt à tout céder pour ne pas revivre cet épisode déclenché par sa faute. Comme rappel, la cicatrise qui ornait à présent la trempe droite d’Auxence lui suffisait.

Ce dernier avait de même appris le penchant du jeune homme pour la bouteille, il n’avait pas fait de commentaire, ni de leçon de morale car Idriss n’en avait pas besoin, il avait appris la leçon tout seul, à un prix qui faillit être lourd. Doucement, il tentait de se sevrer avec plus ou moins de succès selon les semaines. Ce n’était pas comme cela qu’on faisait disparaitre une telle addiction même avec des appuis stables tel que des amis ou la personne aimée.

Après avoir réintégré le lycée, Auxence put suivre le restant de ses cours normalement mais le sport lui fut interdit à cause de son traumatisme récent et il ne put participer aux derniers matchs de championnat inter régional dans lequel l’équipe ne finit que deuxième suite une finale très disputée. Mais ce qui lui fit plaisir et sourire, c’est qu’Idriss alla le voir et s’afficha avec lui. Il n’en avait rien à faire des autres et de leurs regards. Son caractère possessif voulut qu’il montre à tout le monde qu’Auxence était à lui et que quiconque l’approchait s’exposait à sa colère. Auxence avait renoncé à dire quoi que ce soit car Idriss n’avait rien dit.  Rien sur le trafic qui les avait amenés à se rencontrer, ce qui lui permettait de profiter des bourses qui lui avaient été promises au début de l’année scolaire pour faire le cursus de biologie dont il rêvait depuis quelques années. Mais pour ça, il lui fallait le diplôme de fin d’études qu’il eut haut la main ainsi que Daegan et Ephram. Pour Idriss, ce fut une autre paire de manches car bien que quand il travaille, ses notes soient bonnes, il avait du retard dans certaines matières dû à ses absences répétées au cours des années de lycée. Après des rattrapages mouvementés, il eut aussi son pass pour les études supérieures.

Après quelques discussions très vives, tous les quatre s’inscrirent dans des universités de la même ville et s’installèrent dans une collocation à quatre. Idriss et Daegan avaient largement les moyens de demander à leurs parents de leur acheter des appartements mais les deux autres ne voulaient pas en entendre parler, préférant être semblables aux autres étudiants de par les moyens. Les deux jeunes hommes n’étaient pas d’accord mais ne voulant pas risquer de perdre ceux qui étaient, pour eux, leurs moitiés, ils fléchirent tels des roseaux sous le vent.

-          On rentre, dit Idriss en levant les yeux.

-          Pas tout de suite. Il faut qu’on aille faire quelques courses pour ce soir et demain.

-          C’est fait.

Idriss se leva en sortant une main de son cocon de chaleur et saisit un sac de provisions bleu ciel, à demi transparent pour le montrer presque fièrement à son petit ami. Il fallait dire que ce genre de choses à faire n’était franchement pas la tasse de thé du jeune homme. Auxence se retenait tant bien que mal de rire et préféra se mettre en route pour attraper un métro, plantant là Idriss. Ce dernier, un peu furieux le rattrapa et lui prit une main à laquelle il mêla ses doigts.

A des kilomètres de là, Daegan attendait lui aussi sa moitié tout en discutant avec des amis à lui. Ses cheveux étaient un peu plus courts mais toujours noirs et remontés dans une queue de cheval aux mèches volantes. Il jetait des coups d’œil impatients à la sortie par laquelle Ephram avait l’attitude de passer. Son attente ne fut pas très longue et ce fut avec un grand sourire que le jeune homme se dirigea vers le groupe. Celui-ci avait un peu adopté le style vestimentaire de son petit ami et laissé la coupe militaire au placard. Ses cheveux roux lui tombaient devant les yeux et dans la nuque.  Il n’y avait pas de gestes de complicité ou de tendresse dans le couple quand ils étaient en public, c’était comme si ils n’étaient que des amis. Ils avaient gardé cette habitude du lycée, jugeant que leur bonheur n’était que pour eux deux, en privé.

Ils parlèrent un petit moment avec les autres personnes avant de rentrer eux aussi à l’appartement qu’ils louaient. Malgré la distance importante entre les deux lieux et bien qu’ils aient fait le chemin à pied, ils ne virent pas le temps passer car ils parlèrent de leurs journées respectives, des sujets de cours, des dernières nouveautés. Arrivés sur le palier, Daegan se mit à faire une plongée dans le bordel de sa besace de cours, qui ressemblait à un sac de fille selon son petit ami, pour essayer de mettre une main sur les clés de l’immeuble et de l’appartement. Pendant ce temps, Ephram  regardait la vie qui s’agitait dans leur rue, les gens qui allaient et venaient avec leurs soucis, leurs habits, leurs comportements divers. Puis son attention fut attirée par Auxence et Idriss qui venaient de tourner au coin de la rue et arrivaient sans se presser vers eux. Ils étaient plus occupés à se disputer sur une quelconque broutille comme à leur habitude. A les voir ainsi, on aurait pu croire qu’ils ne s’entendaient pas mais la main enlacée que chacun serrait disait le contraire. C’était juste dans leur nature de se chercher un peu pour mieux se consoler.

En les voyant ainsi, Ephram ne put s’empêcher d’avoir une once de jalousie, pas face à leur relation mais au fait qu’ils s’affichent aussi simplement ensemble. Des fois, il regrettait certaines habitudes prises avec Daegan bien que ce soit la relation qu’il voulait avec lui. Il baissa un peu la tête et dit d’un murmure presque inaudible :

-          Pourquoi nous ne sommes pas comme eux ?

Il ne cherchait pas de réponse à cette question qu’il jugea idiote après l’avoir dite. Pourtant elle n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

-          Parce qu’on a décidé de faire autrement, lui répondit Daegan qui, triomphalement, sortait ses clés et saluait les deux autres comme si il n’avait rien dit.

Tous les quatre entrèrent et montèrent au deuxième étage par un vieil ascenseur dont les cris d’agonie ne rassuraient personne et qui, pourtant, était révisé tous les mois. Au moment où il allait passer la porte qu’Idriss avait ouverte, Ephram fut retenu par la main ferme de Daegan sur son épaule gauche.

-          Dis, pour ce que tu as dit, c’est parce qu’on a décidé autrement, mais au moins, tu es sûr que je t’aime depuis le début de notre relation.

Le jeune homme resta un instant stoïque devant cette tirade. Ils n’avaient pas vraiment l’habitude de parler de leurs sentiments, ni de mettre un nom dessus car tout entre eux se faisait tacitement. Tout était dans les gestes, les regards, les attentions, les étreintes.

-          Tu ne me l’avais jamais dit.

-          Maintenant, c’est fait, lui répondit Daegan avec un sourire qui en disait long.

Il l’attira à lui pour déposer un léger baiser sur des lèvres à la moue adorable avant de le lâcher pour entrer lui aussi. Ephram resta seul à méditer ces paroles, puis il franchit le pallier. Lentement, le jeune homme ferma la porte d’entrée de l’appartement et du passé derrière lui, ainsi que derrière eux. De nouveaux horizons s’ouvraient avec leurs doses d’incertitudes mais aussi de surprises et d’espoirs.

 

La cruauté est indicible, mais l’amour l’est tout autant…

 

Fin


Cette histoire ne se termine pas en grande pompe, ni par un lemon entre Idriss et Auxence comme vous l'aurez voulu, mais on espère quand même que la fin vous aura plu. Merci à tous et à toutes pour votre soutien, vos visites, vos commentaires, vos avis, vos critiques... On n'aurait jamais pensé que cette histoire serait autant appréciée, alors vraiment, merci à vous, nos très chers lecteurs que nous adorons, même si nous ne vous connaissons pas tous. On espère que vous serez au rendez vous pour notre prochain histoire. Nous vous donnerons plus de précisions dans quelques jours. D'ici là, ne nous oubliez pas^^Gros bisous à tous, et à très vite!

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Jeudi 14 août 4 14 /08 /Août 00:47

Attention ! Ceci est la partie 2

Ils restèrent dans cette position très longtemps, parfois endormis, parfois éveillés, et ils ne virent pas les heures défiler. Quand Daegan et Ephram revinrent à l’hôpital, leurs meilleurs amis respectifs n’avaient presque pas bougé. Ne voulant pas les déranger, les deux jeunes basketteurs se contentèrent de les écouter sans se montrer, grâce à la porte légèrement entrebâillée.

Idriss était à présent assis sur le bord du lit, à côté d’Auxence, et il avait passé son bras autour de son épaule, guidé par son caractère possessif et une sensation qu’il tentait maladroitement de définir. Auxence voulut l’aider, afin de clarifier leur situation, mais il ne s’en sortit pas mieux. Ce n’est qu’après quelques minutes d’un silence propice à la réflexion qu’il trouva quelque chose à dire. Une question qui lui parut stupide une fois qu’il l’eut prononcée.

-          Tu crois qu’on s’aime ? Demanda-t-il.

Idriss se retint de rire lorsqu’il réalisa ce que venait de dire Auxence. Il ne trouvait pas ça ridicule, ce n’était pas le problème. Il n’avait simplement pas l’habitude de parler d’amour, ou même de ressentir quelque chose proche de ce sentiment là. Il reprit son sérieux quand il vit le regard triste et l’air vexé du blond, puis il posa sa tête sur l’épaule du jeune homme dont le crâne était entouré d’un bandage épais, surplombé par d’autres pansements sur sa tempe droite et l’oreille en dessous.

Auxence posa à son tour sa tête sur celle d’Idriss, et il entoura le cou du brun de son bras droit. Il approcha sa main gauche de celle d’Idriss, posée sur sa cuisse, et leurs doigts s’entrelacèrent.

-          Peut-être bien, finit par répondre Idriss.

Ils s’endormirent à nouveau tous les deux, dans les bras l’un de l’autre, un sourire aux lèvres, et cette révélation résonnant dans leurs têtes, comme un écho insistant.

 

Attendris par ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux, Daegan et Ephram décidèrent de laisser leurs amis en tête à tête. Apparemment, ils s’étaient expliqués, et ils avaient enfin admis qu’ils étaient attirés l’un par l’autre, voire plus. Satisfaits, ils quittèrent l’hôpital main dans la main, et ils roulèrent jusqu’à chez Daegan, où ils ne manqueraient pas de fêter la belle victoire qu’ils venaient d’emporter, malgré l’absence de leur capitaine. Ils avaient tout donné, pour lui, et leurs efforts avaient payé. Le match avait été long et difficile, mais ils avaient réussi à montrer toute leur force et leur puissance. Ils avaient joué telle une équipe plus unie que jamais, tournée vers le même objectif : gagner. Ils y étaient arrivés. Ils ne savaient pas si Auxence serait rétabli pour le dernier match de l’année scolaire, mais ils avaient fait l’essentiel. Le reste appartenait à l’avenir. Ils voulaient gagner le championnat régional inter lycées qui leur avait échappé l’année précédente, mais la santé de leur capitaine leur importait à l’instant plus que leur sport favori.

C’est dans cet état d’esprit qu’Ephram entra chez son petit ami, à la suite de celui-ci. Daegan prépara un plateau gourmand composé de diverses pâtisseries, puis il y ajouta deux verres et deux bouteilles de soda. Après leur match éreintant, ils étaient directement allés à l’hôpital, alors ils avaient besoin de manger un peu et de s’hydrater. L’alcool n’était pas le plus approprié, alors il avait opté pour de simples boissons sucrées et gazeuses. Il porta le tout jusqu’au salon, et Ephram marcha sur ses talons. Il vit le jeune homme aux longs cheveux noirs faire coulisser une porte qu’il n’avait encore jamais franchie malgré ses multiples visites. Ses yeux se posèrent alors sur l’imposante table de billard qui venait d’apparaître. Admiratif, Ephram en fit le tour tout en frôlant le drap feutré vert de ses doigts.

-          Tu veux faire une partie ? Demanda Daegan en remarquant les yeux brillants de son petit ami.

Le roux était ailleurs, alors il sursauta quand il entendit le garçon parler, mais il ne tarda pas à répondre.

-          J’aimerais bien, mais j’ai un peu peur de l’abîmer.

Il avait déjà passé de nombreuses heures dans cet endroit, mais il découvrait à chaque fois de nouvelles choses, et il était toujours aussi émerveillé par leur valeur et leur beauté. Il n’avait jamais vu une table de billard aussi grande, à part dans quelques bars, et il avait peur que le tapis se troue au moindre coup trop brusque.

-          T’inquiète pas, le rassura Daegan, y’a pas de raison que ça t’arrive.

Il posa son plateau sur une petite table en verre qui longeait un des murs de la pièce, puis il attrapa deux queues. Il en tendit une à Ephram qui la prit délicatement dans ses mains, effrayé à l’idée qu’elle se brise entre ses doigts. Daegan sourit devant l’attitude de son petit ami, mais il ne dit rien. Il se contenta de préparer le jeu. Il disposa les quinze billes colorées en triangle d’un côté de la table, et la blanche de l’autre.

-          Tu as déjà joué ? Voulut-il savoir.

-          Une ou deux fois, dit Ephram, mais c’était y’a longtemps.

-          Ca fait rien, on va pas faire les vraies règles de toute façon, c’est juste pour s’amuser.

Ephram hocha la tête pour montrer son accord, puis il regarda Daegan se pencher et se mettre en position pour jouer le premier coup. Ils dégommèrent les billes chacun leur tour, ne pouvant parfois s’empêcher d’avoir de longs fous rires tant ils avaient fait n’importe quoi. Quand il ne resta plus que trois billes sur le tapis, ce fut à Daegan de jouer. Ephram avait empoché par mégarde la bille blanche quelques minutes plus tôt, mais ils avaient continué la partie. Le jeune homme roux resta en retrait et laissa son petit ami prendre toute la place dont il avait besoin. Il eut droit à ses fesses en ligne de mire, et cette vision suffit pour attiser le désir qu’il tentait de contenir en lui depuis un moment déjà.

Dans son pantalon large noir en toile et son haut moulant bleu turquoise aux manches trois-quarts, son petit ami était irrésistible. Ephram l’avait remarqué quand ils s’étaient changé après le match, mais à présent qu’il pouvait l’observer à sa guise, son opinion n’en était que renforcée. La nuque du jeune homme en face de lui était visible, car ses longs cheveux noirs étaient relevés et attachés par un élastique en cuir de la même couleur. Seules quelques mèches se libéraient de l’emprise de l’objet trop serré.  Ephram essaya de se retenir encore un peu, mais son envie fut trop forte. Alors que Daegan s’apprêtait à tirer, il posa doucement sa queue sur le sol et il s’approcha de lui, sans un bruit. Il colla son bassin déjà en feu au postérieur du jeune homme qui n’eut aucune autre réaction qu’un simple sourire sur son visage. Il n’était pas surpris, car il s’y attendait. Il était même plutôt étonné qu’Ephram ait réussi à attendre aussi longtemps, car lui, il aurait pu lui sauter dessus dès le début de la partie. Pourtant, il était content qu’ils aient patienté, car ils avaient passé un bon moment sans aucune allusion sexuelle.

Il posa la queue qu’il tenait encore dans ses mains contre un bord de la table, et il se redressa, puis il fit tomber sa tête en arrière pour la poser sur l’épaule droite d’Ephram qui s’empressa d’envahir son cou offert de baisers. Daegan ferma les yeux, se laissant faire sous les caresses de son amant qui lui procuraient un bien-être sans égal. Il était excité, mais il n’était pas pressé. Il voulait profiter de ce que lui offrait le roux jusqu’à ce qu’il s’arrête. Il fut presque déçu lorsqu’il sentit Ephram poser ses mains sur ses hanches pour le tourner vers lui. Daegan se retrouva à moitié assis sur le bord de la table, mais il ne bougea pas. Il était parfaitement à son aise dans les bras d’Ephram. Ce dernier vint agresser ses lèvres sans le prévenir, et Daegan participa avidement au baiser. Il colla sa langue à celle de son amant et elles ne se lâchèrent pas pendant plusieurs minutes. Alors qu’elles s’enlaçaient et s’emmêlaient, les mains des deux garçons s’affairaient à découvrir à nouveau leurs corps respectifs. Peu patient, Ephram abaissait déjà la fermeture du pantalon de Daegan qui tomba au sol sans qu’il n’y mette beaucoup de force. Le jeune homme ne portait pas de chaussures, alors il n’eut qu’à lever les pieds pour se libérer de son vêtement. Sans lâcher la bouche d’Ephram, Daegan déboutonna un à un les boutons de la chemise blanche à manches courtes de son petit ami, puis il la fit glisser et la jeta quelques mètres plus loin. Il mit fin au baiser pour observer avec admiration et envie le torse du roux. Les semaines passaient, mais il ne s’en lassait pas. Il le trouvait toujours aussi beau.

Il posa ses lèvres sur le cou d’Ephram et il le contourna, puis il dessina une ligne verticale de fine salive de sa pomme d’Adam jusqu’à son nombril. Il s’attarda un moment à cet endroit qu’il savait sensible chez Ephram. Ce dernier laissa échapper quelques soupirs de satisfaction, avant de sentir deux mains avides lui enlever son jean bleu ciel. Daegan était à présent à genoux devant lui, et le roux ne put retenir un gémissement rauque et soudain lorsque son petit ami prit sa verge tendue entre ses mains à travers son boxer blanc. Il la toucha un moment de cette façon, puis il la lâcha pour passer ses doigts sous l’élastique du sous-vêtement, avant de le faire glisser le long des jambes musclées d’Ephram. Celui-ci se retrouva nu devant son amant qui ne tarda pas à prendre son pénis en bouche. Il se cambra brusquement en arrière quand Daegan entreprit des va et vient plus rapides. Ses lèvres allaient et venaient sur son sexe gonflé à l’extrême, et plus il accélérait, plus sa prise se resserrait.

-          Attention, je vai… Commença Ephram.

Mais il n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Daegan s’attarda une seconde de trop sur son gland déjà humidifié, et Ephram se libéra sans avoir pu l’avertir. Le jeune homme aux cheveux noirs ne sembla pas lui en tenir rigueur, car il avala la semence sans broncher sous le regard attentif d’Ephram qui ne s’attendait pas à ce qui suivit.

Daegan se redressa et le souleva, puis il se retourna pour l’asseoir sur la table de billard. Sans lâcher son petit ami, il poussa les billes restantes de sa main libre pour les faire rouler et tomber dans les poches prévues à cet effet. D’une légère pression sur son torse, il obligea le roux à s’allonger sur la surface verte et rêche. Ephram ne fit pas attention à ce dernier détail, même si la sensation n’était pas très agréable. Il préféra se concentrer sur ce que son amant prévoyait de faire. Daegan l’écrasa de tout son poids, et Ephram passa ses bras autour du cou de son petit ami, avant de reprendre ses lèvres pour les lancer dans un baiser passionné. Sa verge ne tarda pas à se dresser à nouveau tant son excitation montait en flèche. Daegan lui faisait un effet fou, le roux n’avait plus aucun contrôle sur son corps.

Ephram grogna de frustration et gigota lorsque le garçon aux cheveux noirs le libéra de son emprise pour descendre de la table et rester debout à plusieurs mètres de lui. Mais ses yeux se voilèrent de désir lorsque Daegan commença à enlever le peu de vêtements qu’il lui restait. Ephram détailla chaque parcelle du corps de son amant lorsque celui-ci retira son haut bleu et abaissa lentement son boxer noir. Il fit languir le roux impatient en se déhanchant sensuellement pendant plusieurs secondes devant ses yeux appréciateurs. Jugeant qu’il l’avait fait assez patienté, Daegan ramassa un préservatif dans la poche de son pantalon posé au sol, puis il reprit la place qu’il occupait quelques temps plus tôt, allongé sur son petit ami. Il déchira l’emballage carré et il déroula la protection en plastique sur son pénis. Ephram le regarda faire, et quand son petit ami eut terminé, il s’empressa de l’attraper par les épaules et de le plaquer contre lui pour l’embrasser d’une passion non feinte.

Daegan interrompit leur baiser pour porter deux doigts à la bouche d’Ephram qui comprit le message et les lécha, allant jusqu’à les enfoncer au fond de sa gorge, poussant la connotation sexuelle à son apogée. Deux fois plus excité par ce geste osé, Daegan dut faire un gros effort pour ne pas prendre son amant sur le champ. Il extirpa ses doigts d’entre ses lèvres, et il les fit glisser le long du dos d’Ephram, s’arrêtant lorsqu’il fut assez proche de son intimité. Il jeta un dernier coup d’œil au roux qui lui offrit un sourire rayonnant pour l’inciter à continuer. Daegan n’hésita pas, et il fit entrer ses doigts dans la cavité chaude et étroite de son petit ami. Ephram laissa une légère grimace de douleur déformer son visage, mais il changea rapidement d’expression lorsque les va et vient à l’intérieur de lui se firent plus aisés. Les doigts de Daegan glissaient facilement en lui et le roux gémissait déjà de plaisir. Les bruits cessèrent lorsque le jeune homme aux cheveux noirs retira ses doigts, et exerça une faible pression sur les jambes de son petit ami pour qu’il les plie et lui permette un accès plus simple à son anus élargi et détendu.

Enivré par la vision qui s’offrait à lui, Daegan ne tarda pas à coller son corps à celui d’Ephram. Il prit sa verge protégée en main et il en glissa le bout à l’intérieur d’Ephram. Cette fois, le roux ne ressentit rien d’autre qu’un immense soulagement d’être enfin possédé par son amant. Il se laissa aller et se cambra sous le plaisir qui l’envahit instantanément. Daegan sourit en se rendant compte de l’effet qu’il produisait sur son petit ami, et il commença à donner de légers coups de rein.

-          Plu…plus vite… Réclama Ephram.

Son petit ami ne se fit pas prier, et il accéléra la cadence. Ses mouvements étaient si forts que les jambes d’Ephram étaient presque en l’air. Ses pieds ne touchaient plus la table. Le roux pouvait sentir le tapis rêche contre ses fesses, au rythme de leurs ébats, mais il était en pleine extase et il en oubliait le reste, le moindre point négatif. La jouissance était proche, Daegan le sentait, alors il se baissa et plaqua ses lèvres contre celles d’Ephram, puis ils se lancèrent dans un baiser baveux et empressé. Il prit en même temps la verge du roux dans ses mains, et il la caressa vivement, s’attardant parfois sur le gland, parfois sur les bourses.

Ils n’allaient plus tenir très longtemps, alors leurs bouches se séparèrent, à contrecoeur, et ils penchèrent tous les deux leurs têtes en arrière, dans une démonstration évidente de plaisir extrême. Les yeux fermés, ils jouirent à l’unisson, accompagnant leur libération de cris rauques et sonores. Alors qu’ils reprenaient leur souffle, Daegan resta à l’intérieur d’Ephram, et celui-ci agrippa la main de son amant pour lécher la semence qu’il venait de déposer entre ses doigts. Daegan attendit qu’il ait terminé, puis il se retira doucement. Il enleva le préservatif qui emprisonnait sa verge à nouveau au repos, puis il le noua pour ne pas qu’il se vide n’importe où. Il le déposa dans un coin de la table, et il se rallongea sur Ephram qui accepta son étreinte et le laissa poser sa tête sur son torse. Le roux entremêla les doigts de sa main droite aux cheveux de son petit ami et il glissa sa main gauche sur ses hanches. Ils restèrent dans cette position pour se remettre de leurs émotions, et ils finirent par s’endormir l’un contre l’autre, toujours dévêtus, épuisés par leurs ébats et par les évènements récents.

C'était le dernier chapitre avant l'épilogue, on espère qu'il vous aura plu. Plus long que prévu, vu qu'on a du le couper en deux. Qu'est-ce qu'on ferait pas pour vous!
Pas de fin sadique pour cette suite déjà bien remplie. On s'en veut de ne pas avoir trouvé une phrase cinglante pour vous faire languir, mais à coup sûr, vous ne nous en voulez pas^^
A la semaine prochaine pour l'ultime fin de notre histoire, soyez au redez-vous!
Bisous à tous.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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