Présentation

Jeudi 2 avril 4 02 /04 /Avr 21:47


Les feuilles des arbres étaient encore vertes et tiraient vers l’oranger à leur extrémité. Une brise adoucissait l’air. Le ciel était clair mais la chaleur n’était plus aussi étouffante que les mois précédents. L’été était terminé depuis peu, et la rentrée avait marqué la fin de vacances inoubliables pour certains, le début d’une nouvelle année à rebondissements pour d’autres.

Assis sur un banc dissimulé à l’intérieur d’un arrêt de bus aux parois en verre, un jeune homme aux courts cheveux bruns en bataille semblait attendre quelque chose, ou quelqu’un.Il portait un baggy noir en toile surmonté d’un haut moulant blanc à capuche et aux manches longues. Seule une fine écharpe grise enroulée négligemment autour de son cou prouvait qu’un vent frais avait fait son apparition depuis quelques jours. Etant samedi midi, il n’avait pas son sac de cours avec lui. Il venait de passer sa première semaine en terminale littéraire au lycée, et il profitait de ce premier week-end pour faire quelque chose d’inhabituel.

Il pensait à son argent qui allait subir les conséquences de sa décision soudaine, quand il se leva brusquement, un sourire apparaissant sur ses lèvres. Il parcourut quelques mètres à pas de géant pour prendre le visage d’une jeune fille dans ses mains et l’embrasser tendrement.

-         Salut toi, lui dit-il.

-         Salut, répondit la nouvelle venue, le rouge aux joues dû à la fois à l’attitude de son petit ami et à la course folle qu’elle venait de faire pour arriver à l’heure au rendez vous, à cause du retard de son bus et des embouteillages.

Le jeune homme prit sa compagne par la main, puis ils se dirigèrent ensemble vers une destination dont cette dernière ignorait toute direction et tout emplacement.

-         Tu veux toujours pas me dire où tu m’emmènes ? Demanda la jeune fille.

-         Non, non, c’est une surprise, déclara son copain.

Il eut pour seule réaction un soupir de son interlocutrice, faussement exaspérée et amusée par la situation. Ce n’est qu’après quelques secondes qu’elle reprit la parole.

-         Va moins vite Orion ! On n’est pas pressé ! J’ai du courir pour pas être en retard alors arrête de me tirer comme ça.

-         C’est juste que j’ai réservé, expliqua le dit Orion, tête baissée, penaud de s’être fait réprimandé ainsi.

Sa petite amie sourit devant cette attitude enfantine et elle oublia aussitôt tout sentiment négatif. Elle sortait avec Orion depuis à peine deux mois, et tout chez lui l’attendrissait. Un an auparavant, elle ne le connaissait même pas de vue, mais depuis, il avait tout fait pour qu’elle le remarque. Si au début, elle n’avait pas prêté attention à ses marques d’affection, elle avait fini par succomber à son charme naturel et à sa joie de vivre permanente. Elle avait fini par accepter ses avances, flattée qu’il persiste autant à lui déclarer sa flamme. Ils étaient devenus officiellement un couple début juillet à l’occasion d’une fête chez un de leurs amis, et depuis, ils ne se quittaient plus.

-         Je comprends, lui dit-elle simplement pour le réconforter.

Elle continua de marcher rapidement, faisant abstraction de ses douleurs aux pieds et de son essoufflement. Elle n’eut pas à supporter ce calvaire longtemps, car à peine deux minutes plus tard, Orion s’arrêta et mit fin aux doutes de sa petite amie.

-         Taadaaam, lança-t-il, en tendant les mains vers le bâtiment devant lequel ils étaient, comme s’il le faisait apparaître.

La jeune fille ne put s’empêcher de sourire à nouveau devant ce geste encore et toujours enfantin, puis elle se rendit compte de l’endroit où ils se trouvaient.

-         « Les Persènes » ! Hurla-t-elle presque. Tu es fou ! C’est pas donné ici !

-         Je sais, se contenta de répondre Orion, peu surpris par la réaction de sa compagne.

Il la prit par la main et l’attira à l’intérieur du restaurant. Dans l’entrée, il fut accueilli directement par le patron, qui était au courant de son arrivée. C’était un ami du père d’Orion, et ce dernier avait obtenu quelques réductions grâce à ce détail. Les prix restaient élevés pour son budget habituel, mais il avait eu envie de faire plaisir à sa petite amie et de l’emmener dans ce restaurant qu’il avait fréquenté un soir en compagnie de ses parents et qu’il avait adoré. Il avait économisé pendant plusieurs semaines, et il allait tout dépenser d’un coup.

-         Salut Henri, lança Orion.

-         Salut, répondit le patron du restaurant en serrant la main de son invité. Je me demandais si vous alliez arriver justement !

-         Oui, Camélia a rencontré des bouchons sur la route, c’est pour ça, on est venus aussi vite qu’on a pu !

-         Camélia ?

-         Ah oui, je vous ai pas présentés ! S’exclama Orion, prenant sa compagne par les épaules. Henri, voici Camélia, ma petite amie. Camélia, voilà Henri, un ami de mon père et le patron de ce restaurant.

Les deux hochèrent la tête et sourirent pour se saluer, puis Henri demanda à ses deux invités de les suivre. Il leur montra une table dans un coin de la pièce commune, entourée d’une banquette en cuir rouge, et le jeune couple s’y installa confortablement, satisfait d’avoir un peu d’intimité malgré le caractère public de l’endroit.

 

Alors qu’ils commençaient à manger leur dessert, dans le calme et la bonne humeur, peu dérangés par les rares clients présents pour le déjeuner, un homme entra dans le restaurant. Il accrocha son long manteau noir au portemanteau posté près du bar, puis il passa derrière le comptoir pour faire la bise au patron et au serveur qui ne l’avaient pas entendu arriver.

-         Salut Calixte ! Lança Henri. Je t’ai pas vu entrer !

-         Tu sais bien que je suis toujours très discret, répondit le nouveau venu.

-         Je suppose que tu viens pour manger ? Demanda le patron, souriant.

-         Comme toujours !

Calixte retourna de l’autre côté du bar, au milieu des tables, des chaises et des banquettes, et il semblait savoir où il allait quand il se figea soudain, au milieu de la salle. Il fronça les sourcils, et il revint parler à Henri.

-         Pourquoi y’a deux jeunes à ma table ? Voulut-il savoir, l’air vraiment contrarié.

-         Arrête, tu vas pas me faire croire que tu peux pas t’asseoir ailleurs ! S’exclama Henri, étonné.

-         Puisque je te dis que c’est ma table ! Commença à s’énerver Calixte. Tu vas voir, je vais aller leur toucher deux mots, ils vont vite dégager.

Le patron tenta de le retenir, en vain. Son ami et client avait été trop rapide. Déjà, il posait ses paumes de main sur la table autour de laquelle étaient assis Orion et Camélia. La jeune fille parut effrayée, mais Orion leva la tête et observa l’intrus de la tête aux pieds. Il remarqua son costume trois pièces noir impeccable peu assorti aux dreads châtains qui envahissaient son crâne, retombaient derrière ses oreilles et étaient parsemées de perles de toutes les couleurs. Le jeune homme eut un sourire moqueur, trouvant ce style ridicule.

-         …ailleurs !

-         Comment ? Intervint Orion, n’ayant pas suivi le long monologue assourdissant de Calixte.

Ce dernier écarquilla les yeux, agacé par le culot de son vis-à-vis qui ne l’avait pas écouté une seule seconde, puis il reprit :

-         En bref, cette table, c’est la mienne. J’y mange tous les midis, alors j’aimerais bien pouvoir m’asseoir ici ! Ce qui veut dire, pour ton petit cerveau de gamin écervelé, que toi et ta copine, vous bougez illico presto !

Orion perdit vite son sourire. Il n’avait pas tendance à s’énerver facilement, mais il détestait se faire insulter, de surcroît par un inconnu. Le « petit cerveau » et le « gamin écervelé » lui restaient en travers de la gorge. Il se leva pour faire face à l’homme qui le dérangeait en plein repas, et l’humilia à son tour comme il put :

-         Tu vois, toi, avec ton grand cerveau d’adulte si mature, tu devrais voir que y’a d’autres tables libres dans la salle, et au lieu d’interrompre mon repas qui se passait si bien avant ton arrivée, tu devrais aller t’asseoir et manger quelque chose. J’espère que tu t’étoufferas avec !

Calixte n’apprécia pas ses paroles trop virulentes. Il marcha jusqu’au comptoir et essaya de rallier le patron à sa cause, mais celui-ci semblait plutôt être de l’avis d’Orion.

-         Le gamin a raison, déclara Henri. Tu peux t’asseoir ailleurs pour une fois.

-         Pas question ! Je vais toujours à cette table, y’a pas de raison que ça change ! Pas à cause d’un minot pré pubère !

Assis à quelques mètres, Orion entendit ces derniers mots et ils finirent de l’achever, amenant sa colère à son apogée. Il rejoignit l’élément perturbateur de son déjeuner près du bar, sous le regard inquiet de Camélia qui n’osait pas bouger, et il se mit à crier pour de bon :

-         Non mais tu te prends pour qui pour parler de moi comme ça ! Tu me connais pas, et d’après toi, je suis écervelé et pré pubère ?! Non mais tu t’es pas regardé dans la glace avant de critiquer les autres ! Tu te la pètes avec ton costard mais t’as pas l’air plus malin que moi avec tes caprices de gamin ! Au moins moi c’est de mon âge ! Toi, t’es pas excusable d’être aussi con ! Désolé si ça choque tes oreilles de petit bourgeois à l’esprit étriqué mais je vais pas te laisser m’agresser sans réagir !

-         Je suis pas un petit bou… Commença Calixte, s’agrippant au cou d’Orion, avant qu’un serveur l’interrompe et l’empêche d’étrangler le jeune homme.

-         Calme-toi Cal’, dit l’employé du restaurant. Laisse-le tranquille. Il est déjà installé avec sa copine, la prochaine fois tu l’auras ta table, promis.

Calixte ne se calma pas, mais il fut emmené dehors de force par le serveur et le patron. Ces deux derniers discutèrent quelques minutes devant leur ami qui était trop énervé pour dire quoi que ce soit de cohérent. Appuyé contre un mur, les yeux fermés, il se concentrait sur autre chose que sur ce qu’il venait de se passer pour essayer de retrouver son attitude tranquille. Avec cette histoire, il n’avait toujours pas mangé, et sa pause n’était pas éternelle. Il allait finir par devoir retourner travailler, et il ne pourrait pas être efficace le ventre vide.

Quand Henri et le serveur estimèrent que Calixte avait retrouvé ses esprits, ils décidèrent de rentrer dans le restaurant, mais alors qu’ils ouvraient la porte, Orion sortit tel une furie, suivi de près par Camélia, qui peinait à contenir la colère de son petit ami. Elle resta à l’écart et ne put qu’être témoin d’une autre altercation entre Orion et Calixte. Elle était seule, car les deux autres hommes étaient retournés à leur poste à l’intérieur, ayant un restaurant à faire tourner. Ils espéraient que tout ne se finirait pas en bain de sang, et c’est tout ce que voulait Camélia : s’en aller avant que tout ne dégénère à nouveau. Mais son avis avait peu d’importance, d’autant qu’elle ne l’exprimait pas. Alors qu’elle espérait en vain un retour au calme, elle dut observer Orion et Calixte se lancer des joutes verbales une fois de plus, n’osant pas intervenir de peur de subir les foudres de l’un ou de l’autre.

-         T’es content, j’espère ! T’as ruiné mon repas ! Clama Orion.

-         C’est ça ! Répliqua Calixte. Tu crois que t’as pas ruiné le mien ? J’ai même pas pu manger avec vos conneries !

-         Nos conneries ?!? C’est quand même pas moi qui ai fait une scène pour une misérable table ! Si t’avais si faim que ça, fallait t’asseoir et commander au lieu de provoquer une esclandre !

-         Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon ? Tu peux continuer à manger toi, c’est moi qui suis dehors là tu vois !

-         Qu’est-ce que ça peut me faire ? Mais c’est une question de principe ! On dérange pas les gens pour une raison aussi minable que la tienne, c’est tout ! J’ai pas envie de faire ça maintenant parce que ma copine m’attend, on a prévu de passer la soirée et la nuit ensemble, tu vois. Mais je compte pas en rester là, on règlera ça toi et moi, sois en sûr !

-         Quand tu veux ! Lança Calixte. Je vais pas me laisser faire par un crétin dans ton genre.

-         Le crétin, il sera devant ce même restaurant, mardi soir à dix-neuf heures, lança Orion, davantage pour impressionner Camélia en montrant qu’il n’avait pas peur de défier un homme plus âgé que lui que par volonté de se mesurer à un autre.

-         Et le petit bourgeois à l’esprit étriqué, il y sera aussi, t’inquiète pas ! Rétorqua Calixte. Il va pas se défiler et te laisser recevoir les honneurs. Compte pas là-dessus !

-         Tant mieux, ça n’aurait pas été drôle sinon !

-         Tu trouveras ça moins drôle quand tu te retrouveras le dos éclaté étalé sur le sol, crois-moi !

-         Je te crois, tu dois avoir connu cette situation pour savoir que ça fait si mal ! C’est la différence évidente entre toi et moi : moi, je me suis jamais retrouvé à terre, j’ai toujours terrassé les autres. Toi, t’es une victime.

-         Si tu l’dis. On verra ça mardi.

-         Sans problème. A mardi, monsieur le fouteur de merde.

-         A mardi, petit con ! Dit Calixte.

-         J’adore quand tu m’insultes ! Lança Orion. Ca me donne encore plus envie d’exploser ton visage d’abruti avec tes dreads pourries !

Il s’en alla sur cette dernière phrase, en riant, tenant Camélia par la main qui percevait nettement moins bien le côté risible de la situation. Pour elle, son petit ami n’avait pas agi raisonnablement en défiant un autre homme, et elle avait peur de la suite des évènements. Portée par l’allure de son petit ami, elle se retourna discrètement, et le regard à la fois meurtrier et amusé de Calixte les fixant jusqu’à ce qu’ils disparaissent ne fit que renforcer ses inquiétudes.

Finalement, vous avez le droit au premier chapitre de notre nouvelle histoire un peu avant l'heure! Le 2 au lieu du 7! On espère qu'il vous plait, et vous donne envie de lire la suite! Ce sera complètement différent de IC et de PQN, un troisième genre!
Encore une fois, merci à ceux et celles qui sont encore là! PQN a été compliqué, celle-là sera plus légère, en apparence XD Mais plus drôle, promis!
Bises à tous et à toutes, et bonnes vacances à ceux qui vont en profiter, comme JoY qui part 10 jours sur la Côte d"Azur!
Le deuxième chapitre arrivera mi-avril quand JoY sera chez Perri pour quelques jours! Encore beaucoup de délires au programme!
Bye!

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Sagesse d'une étoile [en cours]
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