Présentation


 
Jeudi 11 décembre 4 11 /12 /Déc 20:56



Deux semaines passèrent, sans que Miralem n’ait de nouvelles de Lorik. Par fierté, il n’osait pas se renseigner auprès de son frère ou de Clémentine, qui le connaissaient, mais au fond de lui, il sentait l’impatience le gagner. Il s’était surpris lui-même en ressentant de la déception lorsque Lorik avait quitté son lit et était rentré chez lui, après lui avoir simplement serré la main, malgré leur nuit passionnée. Il n’aurait pas cru s’attacher à cet homme, autrement que sexuellement, et surtout pas aussi vite. Plus il comprenait ce qu’il ressentait, plus sa possessivité refaisait surface. Déjà, il sentait que Lorik était sien et que personne ne pouvait le lui piquer, alors qu’ils n’avaient passer qu’une nuit ensemble. Sa réaction était démesurée, Miralem le savait, mais il ne pouvait rien y faire. Il était comme ça, et il devait l’assumer, tout en étant prudent.

Son esprit fut tellement obnubilé par ses émois récents que le jeune agent immobilier en oublia presque sa réunion la plus importante de l’année. Heureusement pour lui, il remarqua son erreur à temps, et quand vint le jeudi soir, il fut fin prêt. A vingt et une heures, il enfila son manteau, il prit sa besace, et il sortit de chez lui. Il parcourut quelques kilomètres en voiture, jusqu’à se retrouver dans un coin isolé, à l’écart de Londres, avec les lumières et les gratte ciel de la City au loin et des arbres en tout genre aux environs. Il franchit le portail massif en acier, après s’être présenté à l’entrée, puis il gara sa voiture à côté des autres, devant une maison cossue qui ressemblait plus à un chalet qu’à une résidence citadine. Un feu de cheminée éclairait l’intérieur et donnait à l’endroit une atmosphère paisible et chaleureuse. Plusieurs personnes étaient assises dans des canapés ou des fauteuils et discutaient allègrement, attendant que tout le monde soit là pour parler de choses plus sérieuses.

Quand Miralem entra dans la pièce occupée, un homme se leva et vint le saluer.

-          Bonsoir Alan, lui dit l’hôte.

-          Bonsoir, chef, répondit Miralem.

-          Tu vas bien depuis notre dernière conversation ?

-          Très bien, j’ai pas à me plaindre.

-          Parfait. Je ne t’ai pas rappelé mais j’ai eu vent de ce que tu as fait. Une fois de plus, tu n’as pas trahi ma confiance. Tu as agi comme il fallait, et si tu es là aujourd’hui, si je t’ai convoqué pour participer à l’organisation de cette mission qui est, tu le sais, cruciale et importantissime, c’est parce que tu es le chef de ta section, c’est vrai, mais c’est surtout parce que tu es un bon élément, un excellent élément.

-          Merc…

-          Je ne dis pas ça pour te flatter, Alan, mais pour que tu le saches. Je serais encore plus déçu si jamais tu commettais une erreur, c’est tout ce que tu as à comprendre. Plus je te fais monter, plus la chute risque d’être brutale si tu tombes, ne l’oublie pas.

-          Aucun risque, chef.

-          D’autres l’ont dit avant toi…

Le chef, qui n’était autre qu’Adrian, le directeur national de l’organisation et l’homme qui avait appelé Miralem quelques temps plus tôt, laissa son subalterne imaginer la suite de ses derniers mots, et il retourna s’asseoir, invitant malgré tout Miralem à le suivre. Entre temps, les personnes absentes étaient arrivées. La réunion pouvait commencer. L’homme assis aux côtés d’Adrian était Steven, son porte parole. Sur les ordres de son chef, il se redressa et prit la parole.

-          Normalement, vous savez tous pourquoi vous êtes là. Cette réunion est prévue depuis longtemps, la mission qui s’en suivra aussi. D’ici là, on se reverra pour arranger les détails et mettre les choses au point avec plus de précisions. Aujourd’hui, on va se repartir les différentes tâches, voir qui sera plus ou moins disponible quand il faudra. C’est l’objectif principal, et Adrian mènera le débat. Pour l’instant, j’aimerais simplement que chacun fasse le compte rendu des récentes missions dans sa région, comme d’habitude. On commence par toi, Jack.

Un homme prit un dossier dans son sac et se lança dans des explications longues et rébarbatives mais nécessaires. Chacun leur tour, les membres de l’organisation intervinrent, Miralem n’y échappa pas. Il s’en sortit avec brio, sous le regard admiratif de son supérieur, qui le rendait à la fois fier de ce qu’il avait accompli et effrayé à l’idée de commettre le moindre impair, même si ce n’était pas son genre d’avoir peur ou de trembler devant la difficulté. Adrian pouvait parfois être très menaçant simplement grâce au ton de sa voix ou à la lueur dans ses yeux, mais Miralem ne perdait jamais de sa superbe. Il savait qu’il était le meilleur et il tenait à le rester. Adrian cherchait son point faible, mais il perdait son temps, car Miralem n’en avait pas, pas dans son domaine.

 

Le jeune agent immobilier rentra chez lui quelques heures plus tard, et il se coucha aussitôt, épuisé par toutes les informations qu’il avait du engranger en une soirée, et voulant profiter d’un minimum d’heures de sommeil. Quand il se réveilla le lendemain, il était dix heures passées. Il ne travaillait pas de la matinée, mais il avait rendez vous avec son frère pour déjeuner, alors il se leva, se doucha, puis il se vêtit d’un costume décontracté mais adapté à son travail. Il avala rapidement un yaourt et deux morceaux de pain, puis il sortit de sa maison, sans oublier son ordinateur et ses dossiers immobiliers, vu qu’il ne repasserait pas chez lui d’ici la fin de la journée. Il prit le métro, qui l’emmena au cœur de la City, et il s’installa dans un bar pour prendre un café et avancer dans la lecture de ses papiers.

Quand sa montre indiqua midi, il paya sa consommation, et il parcourut quelques mètres avant de se retrouver devant un restaurant à l’allure très urbaine, mais à l’intérieur plus chaleureux et conviviale. Son frère était déjà là, alors il alla s’asseoir en face de lui.

-          Salut, dit-il simplement, en serrant sa main tendue.

-          Salut, Mira, répondit Cypriaque. Tu vas bien ?

-          Ca va, ça va, comme un jour de boulot qui n’a pas encore commencé !

-          Soit t’es de bonne humeur, soit t’es pas mon frère là !

-          Pourquoi ?

-          T’essayes de faire de l’humour, Mira, et c’est pas tous les quatre matins que ça t’arrive !

-          Ca te pose un problème ? Demanda alors Miralem, se refermant aussitôt.

-          Non, non ! Allez, reprends pas cet air sérieux ! Je préfère quand t’es joyeux ! Puis tu sais que je suis le fan numéro un de ton humour, aussi nul soit-il !

Ils rirent de bon cœur pendant la moitié du repas, ce qui ne leur arrivait que très rarement. Cypriaque était étonné de voir que son frère allait si bien, mais il était content pour lui, et il n’osait pas poser de questions, de peur que Miralem perde sa bonne humeur et retombe dans sa nonchalance perpétuelle. Pourtant, il ne put se retenir lorsque son cadet fit référence à quelqu’un ayant passé la nuit chez lui. Il trouvait ça rapide, si tôt après la mort de Christian, mais il préférait s’en réjouir et jouer les curieux pour en savoir plus.

-          Raconte-moi ! S’exclama-t-il, au grand damne de Miralem, qui hésitait entre dire la vérité et la transformer quelque peu. La seconde option l’emporta. Il omit certains détails.

-          L’autre jour, une vieille connaissance est passée à la maison, un gars que j’avais rencontré y’a pas mal de temps. Honnêtement, je pensais pas l’apprécier, mais quand j’ai ouvert la porte et que je l’ai vu, planté là, je dois avouer que j’étais bien content. Non seulement d’avoir un soutien, mais aussi de l’avoir lui. Il a eu vent de la mort de Christian, alors il est passé chez moi pour voir comment je m’en sortais. On va dire qu’il est resté plus longtemps que prévu, et ça nous a surpris tous les deux, crois moi !

-          Avec moi, ça fait trois ! Tu le revois quand ??

-          Attends, je sais même pas si on est ensemble ou pas, si c’était que pour une nuit ou si on va continuer. C’est un peu compliqué.

-          Tu veux quelque chose de sérieux avec ce gars, toi ?

-          Je crois oui, c’est pas très clair pour l’instant.

-          Si jamais tu veux en parler ou demander un conseil, tu hésites pas. Grand frère est là !

-          Je sais, merci, mais me prends pas pour un pas doué en relations s’il te plait. Je peux m’en sortit tout seul.

-          Oui, c’est vrai que ça a bien marché jusqu’à aujourd’hui !

Ils rirent encore et encore, plus que d’habitude, plus que jamais ils n’avaient ri ensemble, et ça leur fit du bien. Ils retournaient en enfance, lorsqu’ils n’avaient aucun problème, aucune préoccupation, rien organiser ou gérer, tout à imaginer et rêver.

-          Sinon, finit par dire Cypriaque, avec Clémentine, on organise une réunion de famille chez nous dans un mois et demi. Je te rappellerai pour te dire la date exacte, mais on compte sur ta présence.

-          Si je suis là, je viendrai, bien sûr.

-          J’espère bien ! En tout cas, moi, faut que je file. Je dois être au bureau dans vingt minutes.

-          Je te suis, faut que j’y aille aussi.

Miralem paya leurs deux repas, et ils sortirent du restaurant. Sur le trottoir, Cypriaque prit son frère dans ses bras, et il lui glissa quelques mots à l’oreille :

-          J’ai passé un bon moment, p’tit frère. Ca serait bien si tu pouvais être aussi joyeux plus souvent, ça m’avait manqué de m’amuser avec toi.

Embarrassé, Miralem prit rapidement ses distances. Il ne dit rien, et il se contenta d’offrir son plus beau sourire. Il regarda son frère s’éloigner, puis il partit à son tour, se rendant à pied à son agence. Il n’était plus d’humeur joviale. Les paroles de son frère avaient suffi pour le gêner et lui faire retrouver son attitude froide et impersonnelle.

Préférant profiter de l’air frais mais revigorant, il marcha jusqu’à son agence, et il se mit au travail dès qu’il arriva. Chloé ne posa pas de questions et le laissa s’enfermer dans son bureau pendant des heures, peu surprise par son patron. Elle avait l’habitude de ses sautes d’humeur, et elle avait appris à ne faire aucune remarque quand il était d’humeur particulière, que ce soit positivement ou négativement. Elle préviendrait Bertrand quand il rentrerait de son rendez vous avec un client, et tout irait bien. Ils devraient juste éviter de déranger Miralem jusqu’à ce qu’il sorte de son antre.

 

Un mois et demi plus tard, les vacances de Noël touchaient à leur fin. C’était le dernier week-end avant la reprise de janvier, et en ce samedi gouverné par des températures glaciales, Miralem s’affairait à préparer tables et chaises pour la réunion de famille organisée chez Cypriaque et sa femme. Il était venu quelques heures en avance pour les aider à tout installer, et ils n’avaient pu le renvoyer chez lui, d’autant que tout aide était la bienvenue.

Quand le premier invité arriva, tout était prêt. Miralem observa les nouveaux arrivants au fur et à mesure, comme s’il attendait quelqu’un. Il salua les personnes qu’il connaissait, discuta avec certaines d’en elles, puis quand celle qu’il espérait voir arriver franchit la porte, il quitta sa place et il s’éloigna, préférant s’asseoir dans un coin jusqu’à ce que le repas commence et éviter de se retrouver mêlé à des conversations mondaines qu’il ne supporterait pas.

Il fut pourtant interpellé quelques minutes plus tard par Clémentine, qui l’invita à se servir un verre pour participer à l’apéro. Il ne refusa pas, car cela n’engageait à rien, et il n’eut plus l’opportunité de quitter le groupe, jusqu’à ce que Cypriaque demande à tout le monde de passer à table. Miralem s’assit au bout, et il fut surpris de voir Lorik s’installer en face de lui, mais il ne dit rien, intérieurement satisfait de la tournure des évènements. Il pourrait peut être enfin lui parler, si Lorik ne fuyait pas à nouveau.

Il fut sorti de ses pensées par le bruit de fourchettes tintant sur un verre. Il tourna la tête vers la provenance du son, et il vit Clémentine tenter d’avoir l’attention de tous ses invités. Il oublia un instant l’homme qui lui faisait face et son allure tout à fait désirable, vêtu d’un costume très sérieux mais très moulant, et il écouta ce que sa belle sœur avait à dire.

-          Tout d’abord, merci à tous d’être venus, commença-t-elle. On organise cette réunion tous les deux ans, et on est ravis que vous reveniez toujours aussi nombreux. Il y en a qui ne reviennent pas, d’autres qui arrivent. Des anciens, des nouveaux, et c’est d’ailleurs un sujet que j’aimerais aborder.

Elle vérifia qu’elle avait la pleine attention de tout le monde, et, satisfaite, elle dit enfin ce qu’elle était impatiente d’annoncer depuis le début de la réunion.

-          Vous savez que Cypriaque et moi essayons d’avoir un enfant depuis des années, mais nous avons rencontré quelques difficultés. Après plusieurs tentatives, la fécondation in vitro a enfin marché.

Elle fit une autre pause, et sourit en voyant les visages à la fois heureux et effarés qui entouraient la table de sa salle à manger. Sans laisser à qui que ce soit le temps de faire la moindre remarque, elle termina son discours.

-          Je suis enceinte depuis un mois et demi. Cypriaque et moi allons avoir un enfant !

Des exclamations suivirent cette annonce, et chacun leur tour, les invités se levèrent pour féliciter les futurs parents. Miralem respecta exceptionnellement les convenances et il quitta son siège pour congratuler chaleureusement son frère et sa belle-sœur. Il allait être tonton et malgré tout, cette pensée le réjouissait.

Tout le monde finit par revenir à sa place, et le reste du repas se passa calmement. Les plats défilèrent, et Miralem se demandait si Lorik allait se décider à lui parler. Ils avaient échangé des politesses, comme deux personnes se rencontrant pour la première fois, mais ils n’avaient pas encore eu de véritable discussion, et Miralem ne voulait pas être le premier à engager la conversation. Il dut attendre l’arrivé des desserts pour que son amant d’une nuit ose enfin s’adresser à lui sans détour, de la plus banale des manières.

-          Tu vas bien depuis l’autre jour ? Demanda-t-il.

-          On fait aller, répondit Miralem, enclin à répondre, mais pas à dévoiler les différentes émotions qui le submergeaient depuis leur dernière rencontre.

-          Tant mieux, dit Lorik. Tu vas trouver ça bête, continua-t-il, en murmurant cette fois, car il s’était approché de Miralem pour que seul lui comprenne ses paroles, mais j’avais peur de t’avoir vexé en partant comme ça.

Miralem l’observa un moment, le visage impassible, même si à l’intérieur il bouillonnait. Il ne pouvait pas lui dire qu’il avait effectivement était vexé par son départ précipité. Il avait honte de sa propre réaction, et il n’était pas prêt de la raconter aux autres, même au principal concerné. Finalement, il ne se comprenait plus lui-même. L’arrivée de Lorik dans sa vie avait tout bousculé, et il ne savait pas si c’était une bonne chose, ou si au contraire, ça n’allait lui attirer que des ennuis. Pour s’échapper et contourner les questions auxquelles il n’avait pas de réponse, Miralem prononça quelques mots, qu’il aurait dits naturellement en d’autres circonstances, car c’était dans sa personnalité, mais qui lui semblèrent bien hypocrites à cet instant.

-          En effet, c’est bête. On n’est pas des ados. C’est pas parce qu’on a couché ensemble une fois que je me suis entiché de toi. T’étais pas le premier à passer dans mon lit pour une nuit, et tu seras pas le dernier.

Lorik ne répondit rien, mais Miralem vit ses traits se figer furtivement et déformer son visage. Il ne s’en préoccupa pas, car ça avait été si bref que ça n’avait peut être rien à voir avec ses paroles. Il n’imaginait pas que ses mots aient pu touché Lorik car après tout, ce dernier était parti sans rien dire. Miralem s’estimait la victime de l’histoire. Il ne pensait pas un mot de ce qu’il avait dit, mais il ne l’admettrait pas. Il devait essayer d’oublier Lorik et la possibilité d’une histoire avec lui.

 

Un silence étonnant régna au bout de la table, ponctué par quelques remarques inintéressantes des autres invités, qui avaient entendu la dernière tirade de Miralem et ne savaient plus où se mettre. Miralem leur jetait parfois de regards pour observer leur attitude, et il remarqua que Lorik faisait de même. Apparemment, celui-ci voulait encore discuter, mais la présence d’autres personnes autour d’eux le gênait. Miralem n’était pas prêt de lui faciliter la tâche. Si Lorik voulait lui parler, il allait devoir une fois encore faire le premier pas.

L’agent immobilier n’eut qu’à attendre la fin du repas, quand tout le monde eut bu son café. Tous les invités se levèrent en même temps pour sortir de table et, selon les envies, passer au salon, s’en aller, ou vaquer à d’autre occupations diverses et variées. Miralem s’apprêtait à rejoindre son frère et Clémentine dans la pièce d’à côté, car il ne les avait pas beaucoup vus pendant la soirée, quand son bras fut happé plus ou moins discrètement par une poigne tenace. Il se tourna et il se retrouva nez à nez avec Lorik, qui ne le lâcha pas. Celui-ci approcha son visage de l’oreille de Miralem.

-          Je dois te parler, murmura-t-il

Miralem frissonna. Son souffle sur sa peau, sa main sur son bras, c’en était trop pour qu’il ne réagisse pas. Enfin disposé à entendre ce que Lorik avait à lui dire, il se libéra de son emprise, pour ne pas avoir plus de réaction incongrue, et il lui conseilla de le suivre, après avoir vérifié que personne ne les regardait. Il l’emmenait dans un endroit plus isolé et plus calme, où ils pourraient discuter sans craindre des oreilles indiscrètes. L’un derrière l’autre, ils empruntèrent l’escalier qui montait à l’étage, et Miralem entra dans la chambre de son frère, suivi de près par Lorik, qui ferma la porte derrière lui.

 

Bonsoir, pour une fois nous n'avons pas grand chose à dire.
Nous espèrons que vous avez aimé. La plupart d'entre vous est au courant de la situation. Pour le moment, le blog reste ici mais il sera sans doute migré d'ici un mois. Nous vous tiendrons au courant.
Gros bisous à tous^^ 

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Mercredi 3 décembre 3 03 /12 /Déc 00:17

Un profond bâillement sortant des profondeurs de la nuit, troubla la tranquillité de la chambre. Un autre suivit et de petits gémissements d’étirement pour chasser le sommeil des membres de son corps. Les yeux encore clos, Lorik commençait à s’agiter un peu  sous une chaude couette de plumes. Un agréable souffle chaud glissait sur sa nuque pendant que des bras enserraient sa taille. Sans grande conviction, il tenta de se défaire de cette étreinte mais elle se resserra autour de lui.

-          Reste, dit une voix trainante.

Miralem semblait s’être réveillé mais restait lointain, encore dans les rêves. Un des ces rêves où Lorik y était et cela était fort doux. Mais son amant d’une nuit avait bien décidé de le tirer de là.

-          Tu vas arrêter de bouger, continua-t-il toujours dans les vapes.

-          Je dois me lever.

-          Non.

-          Si.

-          Mais je dois aller travailler.

-          On est Samedi alors tu ne travailles pas.

Aussitôt ces mots dits que Miralem se rendormit, la tête calée dans le cou de Lorik qui ne savait plus quoi faire. Cela faisait un moment qu’il ne s’était pas réveillé avec quelqu’un à ses côtés, il en avait oublié ce que c’était. Il garda les yeux ouverts pendant un moment, écoutant avec attention les respirations régulières de Miralem, comme une berceuse. Et le sommeil ne tarda pas à refaire un tour chez lui.

C’est seulement vers midi que Lorik réussit à s’extraire du lit. Nu comme un ver et se fichant d’être vu ainsi, il partit à la recherche de son costume hors de prix qu’il savait déjà devoir mener au pressing. Dans la cuisine, il mit la main sur la plupart, surtout sur son boxer. Il le regarda avec une expression indéchiffrable avant de le remettre. Sur la table, tout était resté en plan, la nourriture était sans doute bonne à jeter à présent, après toute une nuit passée à l’air libre. Son observation de la pièce lui fit naître une pointe de rouge aux joues qui s’accentua  quand une paire de lèvres vint se blottir sur sa nuque et lui faire une marque carmin bien net. Puis une pluie de petits baisers vint lui couvrir cette partie de peau nue. Miralem venait de se réveiller et semblait en grande forme, peu disposé à laisser son compagnon de la nuit partir comme ça.

-          Tu pars vraiment ? Demanda-t-il.  

-          Oui.

-          Pourquoi ?

-          Il faut que j’y aille.

Comme pour appuyer ses dires, il écarta son amant de lui et se tourna en face de lui avec un regard qui exprimait une multitude de choses mais pas ce que voulait réellement Miralem. Les deux restèrent sous un silence pesant avant que Lorik lâche une série de banalités sans goût en lui serrant la main, oubli de la nuit passionnée passée. Il ramassa son attaché caisse et passa la porte.

Bien que d’autres auraient pu se poser des questions sur cette attitude à la limite lunatique, Miralem comprenait. Cela pouvait être dur d’assimiler ce qu’il s’était passé, même si on avait été pleinement consentant.

Arrivé chez lui après une bonne heure passée dans des transports en commun, Lorik regagna son appartement, son antre, posa ses affaires et il vit que des messages étaient présents sur son répondeur, sans doute ses parents ou d’autres membres de sa famille.  Il ne prit même pas la peine de les écouter pour se glisser dans la salle de bain et une douche bouillante pour ne pas penser à ce qu’il avait fait. Il en était dégouté. Non pas d’avoir couché avec un homme mais plus d’avoir profité de la tristesse de quelqu’un pour avoir ce que son inconscient voulait depuis qu’il l’avait embrassé.

 

Une semaine plus tard, novembre faisait son apparition avec un renforcement de la vague de froid qui s’abattait sur le pays. On pouvait voir les gens marcher rapidement, tirant sur les cols de manteaux ou sur les écharpes pour empêcher le vent froid d’entrer dans les couches de vêtements. Lorik faisait de même pour se rendre à son travail et en partir. Son visage avait pris des traits sombres, maussades et son humeur était à cette image. Depuis une semaine, il ne faisait pas bon être aux côtés de Lorik car il avait une mauvaise humeur permanente.

Le jeune homme avait passé tout son temps à se repasser le film de la soirée, étant tantôt content, même heureux, tantôt furieux contre lui-même. Et son travail en faisait les frais jusqu’à un appel en absence de Clémentine. 

La jeune femme appelait pour avoir des nouvelles de l’état de son beau-frère, espérant que son ex-mari soit passé le voir. Elle lui donna rendez-vous dans un petit café de Covent Garden pour l’après-midi même. Lorik arriva avec une bonne heure de retard dû une réunion imprévue sur un dossier qui commençait à prendre des formes inattendues et importantes et nécessitait une aide du gouvernement. 

Il s’excusa en retirant méticuleusement les couvertures qu’il avait sur le dos pour les poser sur le dossier de la chaise avant de s’asseoir et commander un Irish coffee. Clémentine lui fit une série de reproches gentiment.

-          Dis, sois heureuse que je sois venu. Je dois travailler normalement.

-          Oui mais tu n’as jamais su résister à ma voix.

-          C’est ça.

-          Mais oui mon cœur, répondit Clémentine, un grand sourire sur ses lèvres parfaitement rosées. Je voulais savoir comment il allait.

-          Qui ça ?

-          Miralem, imbécile.

-          Tu n’as qu’à l’appeler pour savoir. C’est le frère de Cypriaque.

-          Oui mais il ne répond pas  au téléphone. C’est pour ça que je te demande. Enfin si tu y es allé ?

-          Oui j’y suis allé et il semble bien gérer la situation. On a un peu parlé puis je suis rentré chez moi. Ca te va ?

-          Oui, répondit Clémentine pendant qu’elle finissait de boire son café latte. Sinon comment tu vas ? Tu sembles être un peu tendu.

-          Non, non. Enfin si.

Un silence prit place entre eux, Lorik cherchait ses mots, lui qui d’habitude avait toujours le mot juste dans n’importe quelle situation. Après quelques aspirations sans voix, il se lança dans une brève explication d’une relation d’une nuit qu’il avait eue, image de celle avec Miralem sans citer de nom pour avoir un avis féminin sur la question. 

-          Et tu as planté la pauvre fille comme ça ? Demanda Clémentine en regardant avec de gros yeux son ex-mari.

-          Oui.

La jeune femme passa les mains sur son visage en signe de désespoir. Lorik était toujours le même, ne sachant toujours pas gérer ce qui pouvait être le début d’une relation. Même elle avait du prendre son mal en patience des années auparavant mais elle n’était pas non plus bête. Une petite voix intérieure, l’instinct féminin diraient certaines personnes, lui soufflait un prénom à mettre sur cette mystérieuse personne. Elle avait envie de lui crier de ne pas la prendre pour une idiote mais elle devait prendre en compte cette réserve inhérente au caractère de Lorik ou comme elle appelait les choses : l’art de compliquer le tout.

-          Ecoute, mon conseil est simple. Attends, mets en place tes sentiments dans ta tête et va la voir. Si tu lui expliques et qu’elle n’est pas trop bête, elle comprendra.

-          Tu es sûre ?

-          On n’est jamais sûr de rien Lorik.

-          Merci Clémentine

Comme pour changer de sujet de conversation, il voulut savoir ou en était son projet de fécondation in vitro, si cela avait marché. La réponse fut pleine d’espoir d’une Clémentine qui avait les yeux brillants en une seconde. Elle semblait bien loin de la personne défaitiste de la dernière fois. Elle se mit à raconter avec passion sa dernière visite chez son médecin la veille qui lui avait donné quelque espoir en voulant raccourcir le délai, que cette fois ci toutes les chances étaient de son côté. La joie contamina Lorik qui se dérida.

-          Dis, dans deux mois, je fais une petite réunion de famille…, commença Clémentine en tournant la tasse vide entre ses mains.

-          Oui ?

-          …Et j’aimerais que tu y viennes.

-          Eh Clémentine. Tu sais, nous ne sommes plus ensemble. On n’est plus dans la même famille.

-          Pour moi, si. Et Cypriaque est d’accord. De toute façon, il ne peut rien me refuser. 

-          J’ai des doutes, finit un Lorik plutôt sceptique sans chercher véritablement à l’en faire démordre.

Le jeune homme savait que son ex-femme aurait bien vite oublié son idée. Elle était par moment très lunatique.

En finissant sa boisson, son nez se mit subitement à couler de façon déraisonnée. Il se pencha sur  le côté, à la recherche de son attaché caisse et du paquet de mouchoirs enfermé dans une poche intérieure.  D’une main,  il écarta des dossiers à la chemise rouge, se saisit d’un salvateur du bout de papier et remit le tout bien en place. Un faible soupir s’échappa de sa bouche en pensant à tout le travail qu’il ramenait chez lui, encore des dossiers tamponnés, mais il aurait le mérite de lui faire penser à autre chose que Miralem. Dans ce travail, les histoires sentimentales passaient après tout le reste. Lorik le savait parfaitement au moment où il avait commencé à faire cela.

 

Bonsoir tout le monde

Nous savons, l’heure est grave. On a trois jours de retard sur la date qu’on avait prévu. Mais on avait une raison simple : la page blanche est venue nous frapper et malgré un résumé du chapitre fait, impossible de trouver les  mots pour écrire un chapitre court. L’accouchement en fut douloureux.

On espère pouvoir faire le chapitre suivant pour le 10 mais nous commençons les faces de contrôles et révisions dans nos cursus donc…

Merci de votre compréhension et au prochain qui s’annonce très rock.  

Grosses bises à tous ^^

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Vendredi 21 novembre 5 21 /11 /Nov 13:06

 

 

 

 

Profitant d’un de ses rares jours de congé, pendant lequel il laissait en toute confiance la gestion de son agence immobilière à sa secrétaire et à son collaborateur, un jeune homme était assis sur un canapé, seul dans son grand salon où régnait un calme plat. Il était à peine dix-neuf heures, mais Miralem avait déjà préparé son dîner. Il s’était composé un plateau repas, avec divers plats et diverses boissons, puis il s’était installé confortablement. A présent, il dégustait ce qu’il avait cuisiné – ou é défaut, décongelé – devant son poste de télévision. Il avait pris un film au hasard dans ses multiples étagères de DVD, et il l’avait mis en marche. En voyant les premières images, il ne s’était pas souvenu de l’histoire et des intrigues cachées, alors il avait continué à regarder le film.

L’accident dramatique dans lequel Christian avait perdu la vie avait eu lieu la veille, et Miralem avait perdu son air abattu. Il semblait s’être totalement remis de la mort de son petit ami. Il n’y pensait plus du tout, car il était déjà passé à autre chose. Il mangeait et regardait la télé avec entrain, un sourire niais aux lèvres, quand quelqu’un toqua à la porte. Il coupa le son et tendit l’oreille, peu sûr de ce qu’il avait entendu, mais aucun bruit ne se répété pendant plusieurs secondes. Croyant qu’il avait halluciné, il retourna à ses occupations, mais il n’eut pas le temps de porter sa fourchette à la bouche qu’il entendit trois autres coups. Cette fois, il en était sûr. Il prit l’assiette qu’il tenait entre les mains et la posa sur la table basse devant lui, puis il mit le film en pause en appuyant sur la télécommande. Il se leva, et d’un pas dynamique, il marcha jusqu’à la porte d’entrée.

Il préféra vérifier qui venait lui rendre visite, car il pouvait parfois s’agir de personnes qu’il n’avait pas envie de voir ou qui n’avaient rien à faire ici. Il jeta un coup d’œil par le judas, et il fut assez surpris de voir Lorik devant chez lui. Miralem ne comprenait pas ce que l’homme faisait là. Il fit disparaître son sourire, et reprit le visage consterné qu’il arborait la veille lorsqu’il avait croisé Lorik au kiosque à journaux. Il devait avoir une expression adaptée aux circonstances, il ne pouvait pas se permettre de montrer ses véritables sentiments. Il risquait gros, même s’il ne s’agissait que de Lorik. Quand il jugea que les traits de son visage correspondaient à l’état dans lequel il était censé être, il ouvrit la porte.

-          Salut, marmonna-t-il, en laissant son visiteur entrer.

Il fit mine de s’éloigner en traînant des pieds, et il s’effondra dans son canapé.

-          Qu’est-ce que tu fais là ? Demanda-t-il.

Lorik ne s’offusqua pas de son attitude, et il s’assit sur un des fauteuils adjacents au canapé.

-          Clémentine a insisté pour que je passe te voir, commença-t-il.

-          Si tu es venu par obligation ou par pitié, tu peux t’en aller, l’interrompit Miralem, déçu malgré tout.

Lorik le dévisagea, hésitant, puis il décida de lui dire la vérité.

-          Je ne suis pas venue pour ça, déclara-t-il. Quand on s’est croisé hier, tu n’avais pas l’air bien. Je m’inquiète pour toi, aussi bizarre que ça puisse paraître. Clémentine m’a simplement poussé à venir te voir, ce que je n’osais pas faire, je crois.

Miralem le regarda d’une étrange façon, pendant plusieurs minutes, comme s’il cherchait à comprendre un sens caché dans les dernières paroles de son visiteur. Lorik ne cilla pas et il laissa son hôte le fixer, jusqu’à ce que ce dernier reprenne la parole, le regard alors rivé sur l’écran de télévision et son image fixe.

-          C’est gentil, mais je vais bien. Les gens meurent, ça arrive.

-          C’est vrai, mais ce n’était pas n’importe qui. C’était ton petit ami.

-          Je sais, mais il serait mort un jour ou l’autre de toute façon, alors hier ou demain, quelle différence ça fait ? Je m’en remettrai.

-          Tu es sûr que ça va aller ?

-          Mais oui, ne t’inquiète pas. Christian n’est pas le seul homme sur terre. Et je vais déjà beaucoup mieux, lança Miralem, avec un sourire qui sembla forcé à Lorik mais qui était en réalité tout à fait sincère. Miralem allait bien, mais il ne pouvait pas le montrer. Son interlocuteur ne trouverait pas sa réaction normale, et il aurait raison.

-          Si tu le dis, lança simplement Lorik.

Il se leva, pour se préparer à partir, mais il fut étonné de voir Miralem l’imiter. Celui-ci quitta la chaleur de son canapé, et il se rendit lentement dans sa cuisine, sans un regard pour son invité.

-          Tu veux manger quelque chose ? Demanda-t-il, sans se retourner.

-          Je ne voudrais pas te déranger, répondit Lorik.

-          Si je te le propose, c’est que ça ne me gêne pas.

-          J’accepte alors, si tu promets de ne pas m’insulter.

Miralem perçut le ton ironique de Lorik, alors sa remarque ne l’énerva pas. Sa seule réaction fut de s’arrêter devant le frigo, et regarder l’homme avec qui il discutait.

-          Je me suis bien tenu la dernière fois, dit-il, sur le même ton, avant de tourner la tête vers le frigidaire qu’il venait d’ouvrir, afin d’y trouver quelque chose à manger.

-          Oui, mais c’était un rendez vous professionnel. Depuis le mariage, on ne s’est pas revu dans des circonstances plus…

-          Plus ?

-          Intimes, je dirais.

Miralem ne changea pas de position, mais il se figea quelques secondes. Il reprit vite ses esprits, tentant d’oublier les pensées peu catholiques qui venaient d’assaillir son esprit. Il attrapa de quoi préparer un plat acceptable, puis il ferma le frigo. Il déposa les aliments sur la table centrale de la cuisine, et il ouvrit plusieurs placards pour prendre tous les ustensiles dont il avait besoin. Il s’assit ensuite sur une des chaises disposées autour de la table, et il invita Lorik à s’installer en face de lui.

-          Le temps que je te prépare quelque chose, on peut discuter, expliqua-t-il.

Lorik ne répondit rien. Il se contenta de s’asseoir à l’endroit indiqué.

-          Tu veux que je t’aide ? Demanda-t-il à Miralem, le voyant couper des tomates en rondelles.

Son hôte accepta volontiers, et il lui fit passer un plat ainsi qu’un couteau, avant de mettre le saladier de tomates au centre de la table. Ils se retrouvèrent l’un en face de l’autre à préparer un plat, alors qu’ils n’auraient jamais imaginé dîner ensemble un soir. Un silence s’installa pendant plusieurs minutes, et Miralem en profita pour observer Lorik à sa guise, alors que ce dernier avait la tête baissée, concentré sur ce qu’il faisait.

Il avait du mal à se contrôler, car qu’il l’admette ou pas, Lorik était un bel homme. Il n’aurait jamais cru avoir un jour de telles pensées envers lui, mais il devait avouer qu’objectivement, son invité avait le profil type d’un homme qui pourrait lui plaire, et c’était dangereux, très dangereux, d’autant qu’ils avaient déjà dépassé le stade de la relation familiale, voire de l’amitié. Leur baiser avait été bref, il n’avait duré que quelques secondes, mais ça restait un baiser. Alors que l’idée d’un rapprochement plus intime n’avait jamais effleuré l’esprit de Miralem, il s’était retrouvé malgré lui embarqué dans un échange court mais intense, provoqué par Lorik, à sa plus grande surprise. Ce dernier n’en avait pas reparlé, donc Miralem avait fait de même, mais le temps passait, et il n’arrivait pas à oublier.

-          Fais attention, tu vas te couper, lui dit Lorik, le sortant de ses pensées.

Miralem se reprit, et il offrit un sourire un peu gêné à l’homme en face de lui.

-          Désolé, je pensais à autre chose, s’excusa-t-il.

-          A quoi ? Demanda Lorik.

Miralem ne s’attendait pas à cette question, et il n’avait surtout pas de réponse crédible à lui donner. Il n’osait pas lui dire la vérité, de peur que le baiser ait été pour Lorik un simple accès de folie ne pouvant avoir aucune suite. Il avait du mal à le croire, mais le fait que son visiteur ne le voye que comme un ami le décevait. Christian était mort. Miralem se retrouvait seul. Il voulait Lorik dans son lit, d’une force telle qu’il n’allait pas pouvoir se retenir bien longtemps de lui sauter dessus.

-          A notre relation, répondit-il après un temps, énigmatique.

Ensuite, il se leva, car toutes les tomates étaient coupées et disposées dans un plat. Il prit le saladier à présent vide, et il le posa dans l’évier. Dos à Lorik, il entreprit de se laver les mains, et il profita de ne plus voir son invité pour se calmer et essayer d’oublier ses pulsions soudaines. Il pensait avoir réussi quand deux mains se posèrent sur le bord de l’évier, de chaque côté de son corps. Lorik s’était levé et il l’empêchait de bouger, l’entourant de ses bras et pressant son torse contre le dos tendu de Miralem. Celui-ci ne bougea pas. Il ferma simplement le robinet d’eau.

-          Qu’est-ce que tu fais, Lorik ? Demanda-t-il, la voix déjà saccadée, à cause de ses pensées érotiques revenues au galop.

-          J’approfondis notre…relation, puisque c’est ce qui a l’air de te perturber, répondit Lorik, subitement plus sûr de lui que d’habitude.

Miralem fut surpris par son attitude, mais il ne protesta pas, au contraire. Un sourire satisfait vint étirer ses lèvres, et alors que ses mains restaient bêtement ballantes devant lui, plongeant droit dans l’évier, celles de Lorik se posèrent sur ses hanches. Miralem le laissa faire, impatient de savoir ce qui lui était réservé pour la suite. Un souffle chaud caressa furtivement sa nuque, et deux lèvres s’y logèrent ensuite, glissant sur sa peau frissonnante. Il ferma les yeux et pencha la tête, permettant à Lorik d’embrasser son cou plus largement, jusqu’à ce qu’il sente une pression plus forte sur ses hanches. Comprenant ce que voulait Lorik, Miralem se redressa, et il se tourna, pour se retrouver dos à l’évier et face à son invité. Il enroula ses bras autour du cou de son futur amant d’une nuit, puis il l’attira à lui, voulant enfin goûter à nouveau à ses lèvres.

Lorik répondit vite à l’attente de son hôte et il posa brusquement sa bouche sur la sienne. Sa prise sur les hanches de Miralem se renforça, et leurs langues entrèrent en contact. Elle se lièrent et s’enlacèrent, rythmées par le désir soudain de leurs propriétaires, et ne se séparèrent que lorsque Miralem s’éloigna de quelques centimètres pour ouvrir la veste de costume de Lorik et la lui retirer, sans que ce dernier n’oppose aucune résistance. Il ôta lui-même sa chemise bleu pétrole, partie intégrante de sa tenue de travail, et il se trouva torse nu devant Miralem, qui admira un instant son torse peu musclé mais tout à fait à son goût. L’impatience le gagnant, le jeune agent immobilier enleva sa chemise noire et la jeta dans un coin de la cuisine. Il se colla à nouveau à Lorik et il l’emmena dans un second baiser passionné, preuve de son excitation grimpante. Sans décoller leurs lèvres, Lorik passa ses mains sous le t-shirt blanc moulant de Miralem, et il poussa le tissu jusqu’à ce qu’il rencontre un obstacle. Les deux hommes n’eurent plus d’autre choix que de séparer leurs bouches,, afin que Miralem puisse enlever son haut en le passant par la tête, ce qu’il fit en un temps record.

Torses nus tous les deux, ils se collèrent l’un à l’autre et reprirent leur baiser endiablé. Lorik caressa le dos de Miralem de ses mains habiles, pendant que celui-ci posait les siennes près des fesses de son invité, quelques phalanges dissimulées sous le pantalon encore trop serré pour y glisser les doigts entiers. Pourtant, il ne fut pas le premier à se montrer entreprenant. Une fois encore, Lorik l’étonna en ouvrant sans gêne aucune et avec beaucoup de dextérité la fermeture de son pantalon en toile kaki, qui tomba facilement à ses pieds. Miralem le poussa quelques centimètres plus loin, et ne voulant pas être le seul en sous-vêtement, il défit aussitôt le bouton et la fermeture du pantalon gris cintré de Lorik qui termina en boule près du sien.

Jugeant qu’il n’avait pas les choses en main et n’aimant pas être dominé, Miralem décida de reprendre le contrôle de la situation. Sans prévenir, il poussa Lorik, qui se retrouva les cuisses pressées contre le bord de la table de la cuisine mais toujours debout malgré tout. Il posa ses mains sur la table pour éviter de tomber allongé dessus, puis il répondit au baiser que venait de lui donner Miralem. Ce dernier posa sa main gauche sur l’épaule de Lorik, et il fit glisser sa main droite sur le torse de son amant, jusqu’à ce qu’elle atteigne son but. Il caressa brièvement l’entrejambes de Lorik par-dessus le boxer déjà tendu, mais suite aux gémissements suppliants de son invité, qu’il étouffait d’un baiser toujours plus profond, Miralem inséra sa main dans le sous-vêtement, et il prit entre ses doigts une verge déjà bien dressée, preuve incontestable d’une excitation incroyable. Il exerça de légers va et vient, mais il s’arrêta bien avant que Lorik se libère, malgré le mécontentement de ce dernier.

Miralem fit tomber le boxer de Lorik au sol, et il se débarrassa aussi du sien, soulagé de libérer son érection. Il colla à nouveau son corps à celui de Lorik, et leurs sexes se frottèrent l’un à l’autre, obligeant les deux hommes à exprimer leur envie par de petits cris à la fois jouissifs et plaintifs. Miralem plongea son regard dans celui de Lorik, et en observant la moindre de ses réactions, il dissimula une main entre les cuisses de son amant. Celui-ci frissonna, et son corps se raidit un peu lorsqu’un doigt contourna son anus, mais il prit sur lui pour se détendre, et il hocha simplement la tête pour faire signe à Miralem de continuer. Ce dernier comprit le message, et il entra petit à petit son doigt dans ce qui serait bientôt pour lui et pour Lorik l’antre d’un plaisir partagé.

Il sentit son aîné se tendre à nouveau, mais il n’interrompit pas son geste. Il fit des va et vient à l’intérieur de Lorik, puis quand il estima qu’il pouvait insérer un autre doigt, il le fit. Lorik s’agrippa à lui, mais la douleur fut très brève, et Miralem sourit lorsque son amant réussit à se laisser aller, cambré de plaisir. Celui-ci ci grogna même lorsqu’un vide remplaça les doigts de Miralem. Une lueur d’incompréhension brilla dans ses yeux lorsque l’agent immobilier s’éloigna de lui, mais il poussa un imperceptible soupir de soulagement quand il le vit prendre un préservatif dans un tiroir de la cuisine.

Miralem revint vite près de son amant, et après avoir déroulé la protection autour de son sexe, il posa délicatement – pour une fois – ses lèvres sur celles de Lorik. Doux, presque tendre au début, le baiser finit par être violent et empressé. Les deux hommes se mordaient, leurs dents s’entrechoquaient. Lorik passa ses bras autour du cou de Miralem qui en profita pour passer ses mains sous les fesses de son invité et le soulever. De peur de tomber, Lorik entoura les hanches de Miralem de ses jambes, et ce dernier fit quelques pas avant de plaquer son aîné contre un mur, assez haut pour pouvoir le pénétrer facilement. Lorik fut surpris par ce revirement de situation, mais la position inattendue l’excita, et il pressa Miralem de venir en lui en serrant ses jambes et ses bras plus forts autour du corps de l’agent immobilier. Ce dernier ne se fit pas prier, et il fit entrer son sexe dans l’anus vierge de Lorik. Il ne fut pas dupe, et malgré le silence de son amant, il remarqua ses traits crispés et il comprit que l’insertion s’avérait douloureuse pour lui. Il n’était pas encore complètement à l’intérieur, mais il s’arrêta à mi chemin pour laisser à Lorik le temps de s’habituer à sa présence. Celui-ci ne dit rien, mais quand il fut prêt, il termina la pénétration en s’empalant de lui-même sur la verge de Miralem. Une grimace déforma son visage, mais il ne revint pas en arrière.

Le propriétaire des lieux patienta encore quelques secondes, puis il commença par donner de petits coups de rein. Déjà, les doigts de Lorik se plièrent dans le cou de Miralem. Ses jointures blanchirent lorsque Miralem entreprit des va et vient plus rapides et plus forts. Lorik percutait le mur derrière lui à chaque fois, mais le plaisir et l’excitation étaient tels qu’il en oubliait le reste. Il se laissa faire, et il ne put retenir un petit cri lorsque Miralem ajouta à ses coups de rein, des caresses prononcées sur le sexe de son amant. Le plaisir était double pour Lorik qui ne savait plus où donner de la tête.

Miralem fatiguait, porter Lorik l’épuisait, mais aidé par le mur, il arrivait à trouver la force nécessaire pour combler ses envies. A l’approche du final, ses coups de rein se firent incessants, rapides, violents, profonds, et sa main masturba Lorik avec plus de vigueur. Il embrassa une dernière fois son visiteur, puis il ne se retint pas et il laissa éclater sa jouissance, exprimée par la libération de sa semence et un son rauque sorti de sa gorge. Lorik, à bout de souffle, jouit à son tour peu après lui, et il lécha sensuellement son sperme répandu sur la main de Miralem. Celui-ci finit par se retirer de Lorik. Il enleva son préservatif, il le ferma d’un nœud puis il le jeta à la poubelle. Sans récupérer les divers vêtements traînant sur le sol de la cuisine, il prit Lorik par la main, et il l’emmena dans sa chambre.

 

Un jour en retard, mais vous commencez à avoir l'habitude!

Désolé pour les fautes, on les corrigera plus tard. Le chapitre a été terminé à 3h30, ceci explique cela!

On espère que ce chapitre vous aura plus. Pas de révélations, pour une fois, pas de mystère, mais un gentil lemon pour les plus perverses d'entre vous, et pour les autres aussi^^

On espère au moins que ça vous fera réagir, et qu'on n'aura pas que 3 petits commentaires comme pour le chapitre précédent lol

Bises à tout le monde et à très vite pour la suite!

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Mardi 11 novembre 2 11 /11 /Nov 02:18

Les lumières des lampadaires filtraient à travers les épais rideaux de la chambre à coucher, chatouillaient de leurs lumières la forme pelotonnée sous la couette. Cette dernière s’agitait vivement, se tournant d’un côté ou de l’autre, un endroit frais dans le lit pour une nuit jugée trop courte. De nouveau, une légère respiration se fit entendre, la personne venait de se rendormir pour une bonne vingtaine de minutes, jusqu’à ce que le radioréveil s’allume et se mette à crier les dernières notes d’une chanson connue. Des bras sortirent de sous la couette et Lorik s’assit, les yeux bouffis de sommeil et la bouche étouffant un bâillement.

«  Bonjour à tous ceux qui vont au travail et ceux qui restent dans leur lit. Nous commençons notre flash info par une information de dernière minute. Un grave incident paralyse… »

La main de Lorik arrêta l’appareil pendant qu’il murmura qu’il en avait marre des mauvaises nouvelles, de quoi pourrir le début de la journée. Lentement, il tourna la tête dans tous les sens, les vertèbres du cou craquèrent puis il se décida à sortir de ce cocon chaud pour aller se préparer et partir au travail. 

En sortant de son petit immeuble particulier aux façades rouges, rénovées à grands frais l’année précédente comme le demandait Londres par arrêté municipal tous les cinq ans, Lorik resserra son écharpe de laine autour de son cou et monta les bordures de son manteau en daim.  Le froid était arrivé tel un blizzard mordant cinq jours auparavant, surprenant tout le monde. Depuis, les températures ne faisaient que baisser. Le jeune homme état parti trois quarts d’heure plus tôt pour se rendre à pied à la City sur son lieu de travail. Il aimait bien se promener le long du parc, observer les immeubles et les gens qui marchaient dans la rue. 

A l’angle d’un carrefour proche du centre des affaires, il trouva son kiosque à journaux préférés, qui l’approvisionnait de toutes les revues financières et journaux internationaux dont il avait besoin pour son travail et sa propre culture. Le buraliste le salua d’un grand geste de la main, échangeant quelques paroles avec lui, l’habitude de le voir presque tous les jours chercher toute sa presse habituelle. En cinq minutes, Lorik avait une importante pile de papiers sous le bras qu’il s’apprêtait à payer quand son regard fut attiré par la Une de l’Evening Standard, titrant qu’un gigantesque accident avait eu lieu sur la ceinture de Londres, vers les vingt et une heures trente.  Il affichait une totale incrédulité face à cette Une tapageuse et à ces photos de taule broyée et de flammes.

-          Qu’est ce qu’il s’est passé ? Demanda Lorik à haute voix, plus pour lui que pour l’homme qui le servait.

-          Un camion de produits inflammables s’est mis en travers de la quatre voies à cause d’une rupture de transmission dans la colonne de direction et la circulation était très dense hier soir, je vous laisse imaginer la suite.

-          Beaucoup ?

-          D’après ce qu’ils ont dit au flash spécial, beaucoup de voitures se sont rentrées dedans et l’une d’elles a pris feu. Une bonne soixantaine de morts. Le ministre de l’intérieur fait partie des victimes. Un des plus graves accidents, il paraît.

Lorik laissa ses journaux sur une tablette pour prendre le journal en question. Il fut pris d’un doute subit. Ses doigts tremblants tournaient les pages à la recherche de la liste des victimes. Il avait peur que Clémentine y soit, c’était bien son heure pour rentrer de la galerie qu’elle tenait dans le centre de la ville, la nouvelle maison qu’elle possédait avec son nouveau mari se trouvant dans cette direction. Il avait une très grande amitié pour elle et aurait eu l’impression qu’on lui arrachait le cœur si quelque chose lui arrivait. Un immense soupir s’échappa de ses lèvres quand il ne vit pas son nom, il se promit de l’appeler dès qu’il arriverait à son bureau. Il ne pouvait pas le faire tout de suite, son côté tête en l’air avait frappé et il avait oublie son portable sur l’évier de la salle de bains. Il se demandait même pourquoi il l’avait amené dans cette pièce, plutôt insolite pour ce genre d’appareil.

Le jeune homme allait refermer le journal quand un nom attira son regard. Finalement il connaissait peut-être quelqu’un parmi les victimes. Il n’était pas sûr, après tout un tas de personnes pouvait porter ce nom. Il fallait absolument qu’il se dépêche d’aller au travail pour vérifier ce nom. Il leva enfin son regard et là, il sut tout de suite que c’était la bonne personne qui se trouvait sur cette liste.

Miralem s’avançait dans sa direction, les traits tirés de quelqu’un qui avait appris une mauvaise nouvelle, la mine défaite. Son allure avait quelque peu perdu de sa superbe. L’agent immobilier s’arrêta au kiosque pour prendre lui aussi des journaux économiques. Lorik  n’osait rien dire, un peu gêné, jusqu’à ce qu’un faible bonjour traverse ses lèvres et fasse tourner Miralem dans sa direction.

Les yeux bleus, tristes du jeune agent détaillaient de la tête au pied Lorik jusqu’à ce qu’il s’arrête sur le journal que l’autre tenait toujours entre ses mains. Ce dernier se dépêcha de le mettre dans son dos  mais il sembla trop tard.

-          Je vois que tu sais.

La voix de Miralem était aussi faible que son apparence le disait. Après avoir payé toutes leurs lectures, les deux jeunes hommes s’écartèrent du kiosque. Lorik ne savait pas tellement quoi dire dans ce genre de situation. Les expressions d’usage lui semblaient si fades et si éloignées de la réalité, les vraies aides ne s’exprimaient pas ainsi.

-          Si tu as besoin d’un soutien quelconque, je suis là, finit par dire timidement Lorik, pour tout et pour rien.

-          Merci.

-          De rien. Je te souhaite malgré tout une bonne journée.

-          Merci, lui répondit Miralem.

Lorik fit quelques pas avant de se retourner, regardant une dernière fois du coin de l’œil cette personne si étrangère et en même temps si proche. Il n’y avait pas de juste milieu entre eux, Lorik se demandant toujours ce qu’il lui avait pris de l’embrasser dans son propre bureau. C’était une réaction typique d’adolescent, il se souvenait de l’avoir déjà fait pour deux filles qui lui plaisaient mais là, il était adulte à présent. Qu’est-ce qu’il lui était passé par la tête ?

C’était comme tout à l’heure dans l’espace d’un très bref instant, il s’était réjoui que Miralem soit à présent seul mais il fut très vite dégouté par sa propre pensée, se trouvant immonde. D’un geste machinal, il posa une main sur sa poitrine, aspira un grand coup avant de continuer sa route. Comme pour faire écho à cette triste journée, le ciel se voila d’immenses nuages descendant du nord, des Highlands qui se mirent à déverser les litres d’eau qu’ils gardaient jalousement en réserve jusqu’à lors.

 

Sur le coup des onze heures, le lendemain matin, Lorik était attelé à son bureau aux prises avec un dossier particulièrement épais et complexe. Sur le coup d’une fatigue passagère, il leva la tête de ses suites de chiffres et de comptes-rendus pour pincer son arrête nasale et frotter ses yeux de son pouce et son index gauche. Un bâillement fut étouffé, il avait encore passé toute la nuit à travailler, n’accordant à son corps que trois pauvres heures de sommeil. Des fois, il avait honte d’imposer un tel rythme de travail à son organisme. Il avait déjà tenté de se calmer et le naturel était revenu au galop.

Finalement il se leva, dépliant son corps noué par la position assise prise pendant presque quatre longues heures et entreprit de faire quelques pas dans ce lieu presque austère, pourtant une partie de lui-même. Les murs tapissés d’armoires de bois travaillées étaient emplis de dossiers, toutes les affaires traitées puis l’ouverture de l’agence. De plus en plus, il songeait à louer un garde meuble pour mettre toute la bureaucratie inutile dans son agence. Finalement, après avoir jeté un regard à la pile de feuilles qu’il lui restait à voir, il se décida à prendre un café long à la machine, celui dont il trouvait le goût infâme mais parfait pour se donner un coup de fouet. Son téléphone portable se mit à vibrer dans une poche de son pantalon hors de prix au moment où il allait boire une gorgée brulante. C’était la photo de Clémentine qui s’affichait sur l’écran LCD de son PDA.

-          Bonjour mon chéri, s’exprima une voix joyeuse au bout du fil.

-          ‘jour Clé.

Lorik avala une gorgée de café brulante, manquant de peu de perdre sa langue au passage.

-          Dis je suis près de chez toi, enfin de ton travail et j’aimerais bien manger avec toi tout à l’heure.

-          Si tu veux mais en quel honneur ?

-          Pour parler du bon vieux temps et chasser la petite peur que tu as eue hier matin.

Il ne répondit rien, confus.

-          Si tu veux Clé. Où tu veux aller manger ?

-          Le petit pub qui fait des spécialités d’Ecosse à l’angle de Saint-Georges. Ca fait si longtemps que je n’y ai pas mis les pieds.

Le jeune se retint de faire une grimace, heureusement que Clémentine n’était pas là pour le voir. Il ne lui avait jamais dit que la cuisine écossaise, il la détestait, mais il était difficile de le dire à une écossaise de pure souche, très fière de sa région et de sa culture.

-          Très bien.

-          Alors dans une heure et quart. Je t’attendrai devant l’agence, évite d’être en retard.

-          Oui, oui. A tout à l’heure.

-          Bisous mon chéri.

Lorik eut un profond soupir tandis qu’il remettait son portable dans sa poche et finit son café. Il avait une longue heure de travail qui l’attendait, déjà son estomac faisait des siennes en prévision du repas de midi.

 

Une atmosphère enfumée flottait entre les lambris de bois et les personnes présentes. Lorik picorait dans son assiette tandis que son ex-femme dévorait littéralement son contenu. Il se demandait ce qu’elle faisait alors qu’elle lui avait dit la veille, quand il enquérait de ses nouvelles, qu’elle avait pris quelques jours de repos avant un long déplacement en Mongolie pour expertiser des objets trouvés sur un site de fouilles. Avant de tenir une galerie, la jeune femme était un professeur d’histoire médiévale spécialisé dans les peuples de la steppe reconnue et dont l’avis faisait autorité.

-          Je suis là pour une fécondation in vitro. Mon médecin m’a appelé hier soir pour me demander de venir ce matin.

-          Alors ? Il se pourrait que …

-          Peut-être, à moins que ce soit comme les autres fois.

La voix de Clémentine se fit lugubre, seule marque d’une douleur intérieure, la douleur d’une femme qui ne pouvait pas enfanter. Lorik se pinça les lèvres, lui jetant un regard navré, ne sachant que trop ce qu’elle ressentait pour l’avoir vécu pendant cinq ans. Bien qu’il en ait envie, il n’arriva pas à esquisser un geste, une main tendue. Il savait que ce n’était pas vraiment ce que la jeune mariée recherchait.

-          Comme on dit, l’espoir fait vivre, acheva-t-elle.

Elle retrouva sa bonne humeur aussi vite qu’elle l’avait quittée et se mit à parler de leur jeunesse, celle qui les avait vus faire les quatre cent coups et faire des cheveux blancs à leurs parents. Des rires ponctuèrent le reste.

-          Tu sais pour le frère de Cypriaque ? Demanda-t-elle au moment où elle sortait sa carte  de crédit pour payer les deux repas.

-          Oui, je l’ai vu, dit Lorik tandis qu’il se battait avec son ex-femme pour qu’il paye sa part, ce qu’elle ne voulait apparemment pas. Il semblait abattu.

-          C’est que Cyp m’a dit. Malgré leur rupture, il y a de ça deux semaines, ça lui a fait un coup au moral.   

Un frisson la parcourut quand ils mirent le nez dehors, à cause de l’atmosphère surchauffée du pub. Les deux serrèrent bien leurs manteaux de feutre, tirant sur les gros boutons afin de se faire une coque bien chaude.  Les bottes à talons de Clémentine claquaient contre les pavés de pierre, Lorik se battait avec ses gants pour les mettre mais la tâche se relevait ardue. Il avait eu la bonne idée de quitter les protections à envers et avec un attaché-case, il ne sortait qu’une série de jurons et de noms d’oiseaux tous aussi distingués les uns que les autres.

-          Laisse-moi faire, dit la jeune femme dans un élan de pitié.

-          Je lui ai proposé de l’aide, au cas où.

Clémentine s’arrêta un instant dans sa tâche, les yeux grands de surprise.

-          Toi. Aider quelqu’un ? Mon dieu, le monde ne tourne pas rond. Tu es plutôt du genre solitaire, même quand nous étions ensemble. Ainsi que très individualiste.

-          On change, Clémentine.

-          Oui mais pas toi. Ca fait trop bizarre.

-          C’est bon, remets-toi.

-          Cela dit, tu devrais peut-être passer, ça améliora peut-être vos relations qui n’ont pas commencé sur un bon pied.

La jeune femme n’avait pas été tenue au courant de ce qu’il s’était passé au cours des dernières semaines, cela était mieux. Son instinct de femme et sa curiosité auraient voulu en savoir plus, et il ne serait jamais débarrassé de Clémentine. Elle était plutôt tenace dans ces cas-là.

-          Oui. Je passerai dans la semaine si j’ai le temps.

-          Lorik…

-          Quoi ?

-         

-          Bon, ça va. Je passerai ce soir et c’est bien pare que c’est toi, répondit-il sur un ton désinvolte.

C’était tout le contraire de ce qu’il ressentait à l’intérieur de lui, un bouillon de sentiments aussi étranges les uns que les autres. Il avait la même sensation de joie, comme la veille au matin.

Lorik se dit que Clémentine avait raison, le monde ne tournait pas rond du tout.  

Bon, nous allons faire très court cette nuit car nous sommes crévés, et que nos lits nous attendent. Nous espèrons que vous avez pris plaisir à sa lecture. La deuxième partie de l'histoire est en marche^^.
Bises à tout le monde

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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