Présentation

Mercredi 25 février 3 25 /02 /Fév 00:42



Les soirées se faisaient de plus en plus longues, synonymes des journées allongées par la présence du soleil mais pas encore assez pour dépasser le stade des dix-neuf heures. Et l’horloge qui faisait un discret tic-tac dans un salon encombré de choses en tout genre et de cartons plus ou moins remplis. Sur la grande table de la salle à manger, des monceaux de papiers  s’étalaient hors de leur chemise de carton beige et aux tampons rouges confidentiels. Sa tasse de thé Jaipur fumante à côté de lui et une calculatrice de l’autre, Lorik inscrivait des listes de chiffres et de lettres  sur un cahier de  comptes qui allait bientôt rejoindre les autres, sur une pile à côté de ses pieds. Par un retour traitre de fatigue, il se redressa, essaya d’étouffer un grand bâillement et étira ses bras, épaules et cou douloureux avant de se replonger dans ses feuilles. Dieu qu’il détestait ces périodes de grands travaux entre son cabinet et les dossiers qu’on lui donnait à traiter. Il n’avait plus le temps pour voir grand monde dans ses connaissances et son compagnon ne lui facilitait pas tellement la tâche.

Un peu plus d’un mois s’était passé depuis la demande  de Miralem et Lorik avait finalement cédé devant les arguments de l’homme et aussi devant un fort travail au corps. Il n’avait jamais pensé qu’il pouvait être aussi pugnace à vouloir quelque chose. Et puis il y avait une petite voix murmurant que c’était le bon moment, que plus tard ça serait différent. Par moment, il fallait pouvoir vivre l’instant présent. Miralem, de par son caractère et ses réactions, lui avait fait comprendre cela. Peut-être était-ce trop tôt dans leur relation comme il l’avait déjà objecté une première fois, mais on ne vit qu’une fois. Aussitôt la décision prise Miralem leur avait trouvé une petite liste d’appartements susceptibles de plaire, en suivant les goûts de son amant et les siens. Ils avaient choisi leur nouveau lieu d’habitation au bout du troisième visité, dans le cœur de Londres. Une semaine après, les deux avaient signé les papiers pour l’achat de leur nouvelle vie, payée à prix d’or mais cela n’était pas vraiment un gros problème car ils gagnaient bien leur vie.    

Depuis les cartons avaient fait leur entrée dans son petit appartement et s’empilaient de plus en plus dans chaque recoin de libre ou stratégique. Finalement, Lorik décida de se prendre une petite pause d’un petit quart d’heure pour voir autre chose que des chiffres. Il se saisit de sa tasse, but d’un trait tout le reste de la boisson brûlante sans ciller  pour la poser dans l’évier de la cuisine. Puis il alla faire un arrêt par la case toilettes et salle de bains. D’autres bâillements de lassitude l’accompagnèrent dans son chemin, ce n’était pas cette nuit qu’il verrait grand-chose de son lit. De retour dans sa pièce de travail, sur une étagère d’une des ses bibliothèques, il prit une petite télécommande. C’était celle de sa chaîne hi-fi. Une légère pression sur une touche et un doux air de musique classique fit apparition dans la pièce. Pas trop fort pour respecter l‘heure et les voisins mais suffisamment pour faire une bonne musique d’ambiance. Et de nouveau, il reprit place à son poste de travail, mais pas pour très longtemps. Ce soir-là, les éléments étaient contre lui car cinq minutes après qu’il se soit assis, on frappa à sa porte d’entrée.

C’était une chose rare, normalement les gens devaient sonner en bas pour pouvoir entrer dans le hall de l’immeuble cossu. C’était soit quelqu’un qui était entré avec un habitant, soit un voisin. Par l’œillère, il eut la surprise de voir Miralem. Ce dernier ne devait rentrer d’une grosse vente en Ecosse que le lendemain. Lorik lui ouvrit avec un grand sourire aux lèvres qui disparut très vite sous sa bouche aimante et passionnée. L’homme ressentait tout à coup la longue semaine qu’ils avaient passé loin l’un de l’autre, oubliant le travail qui lui restait.

-         Bonsoir toi, lui dit Miralem en lâchant les lèvres de son petit ami. Tu m’as manqué, si tu savais.

-         Je vois ça, lui répondit Lorik, toujours souriant.  Mais je croyais que tu ne devais rentrer demain soir.

-         Oui mais la vente s’est conclue plus tôt que prévu. Le client a vraiment aimé ce domaine et a tout de suite voulu l’acheter. Jai roulé tout la journée pour rentrer le plus tôt possible.

-         C’est une bonne chose.

Lorik ferma la porte restée ouverte. Il espérait qu’aucun voisin n’était sorti à e moment-là, même s’il allait bientôt déménager, il n’aimait pas les ragots. Miralem s’attaqua de nouveau à ses lèvres, le guidant lentement mais sûrement vers une pièce dont il connaissait  le chemin. Le propriétaire s’indigna qu’il y avait encore du travail à faire mais c’était peine perdue. Puis ses plaintes étaient trop faibles face au torrent d’émotions et de sensations  qui le prenait. Des jurons se firent entendre entre deux baisers à cause des cartons trainant dans le petit couloir, de la part de Miralem. Après ce fut un cri de joie, arrivé dans la chambre où il entreprit d’effeuiller son amant doucement, avec sensualité. Ce dernier n’était pas en reste et la nuit fut une série de douces réjouissances.

Ce furent les lueurs d’un jour maussade à travers les rideaux de la chambre qui réveillèrent Lorik. Ce dernier se tourna dans ses draps pour ne pas les voir, mais la non-présence de Miralem à côté de lui  acheva de le réveiller. Les yeux encore à demi-clos de sommeil, empêtré dans les draps, il chercha son boxer et quelque chose à se mettre sur le dos. Quelques minutes après, il vagabondait dans son appartement, il avait localisé son compagnon dans la salle de bains à se raser avec un des ses rasoirs jetables achetés au commerce au coin de la rue et qu’il aimait tant. Lorik ne comprenait pas, lui qui ne jurait que par son électrique.

Pendant ce temps, il alla à la cuisine pour commencer à préparer  un imposant petit déjeuner anglais. Les tranches de bacon avaient été jetées dans la poêle quand il se rappela de tout le travail qu’il avait dans le salon. Il ne craignait pas que Miralem jette un œil dans ses affaires car il respectait la vie privée des autres, il attendait seulement qu’ils veuillent bien parler. Cela n’empêcha pas Lorik de vérifier ses papiers, tout était là.

Tout en surveillant la nourriture du coin de l’œil, il rangea tous les dossiers dans leur chemise mais il s’arrêta net quand il vit que le dossier marqué du sceau top secret :Etat  était fermé et non ouvert comme l’avait laissé Lorik, la veille. Ses doigts se mirent légèrement à trembler sur la chemise et son visage avait perdu de sa couleur.  Il se retourna et vit Miralem adossé contre la porte ouverte, le regard sans expression.

-         J’ai arrêté le bacon. Je pense qu’il allait brûler, se contenta de répondre Miralem.

-         Et…

-         Jai vu et lu… Je crois comprendre ce que c’est mais j’aimerais l’entendre de ta bouche.

-         Je traite des comptes de certaines personnes et de certains organismes qui ont besoin d’une forte confidentialité que les banques ne peuvent pas offrir.

-         En d’autres termes, tu blanchis de l’argent sale.

-         Pour certaines personnes, pour d’autres  non. Tout dépend du client.

-         Depuis combien de temps ? Demanda son amant.

-         Une dizaine d’années, j’ai repris ce que mon père faisait avant moi.

-         C’est plutôt dangereux ce que tu fais. Tu peux te faire arrêter pour ça.

-         Il n’y a pas grand risque pour ça. Ils ont beaucoup à y perdre.

-         Clémentine était au courant ?

-         Non. C’est la première fois que j’en parle ouvertement devant une autre personne que ma famille. Je comprendrais que tu ne veuilles pas que l’on continue.

-         On a tous nos petits secrets, moi je t’aime pour ce que tu es, pas pour ce que tu fais, lui répondit Miralem le plus franchement du monde. Je ne toucherai plus à tes affaires. Je m’excuse de l’avoir fait.

-         Merci, fit Lorik en plongeant le dernier dossier dans sa mallette de travail.

Il s’approcha de Miralem et entoura sa taille de ses bras, posa sa tête sur l’épaule gauche de son compagnon. C’était un geste tendre et rare de la part de Lorik.

-         Merci d’être aussi franc, lui glissa ce dernier.

-         Oui, répondit Miralem soudain gêné. on devrait peut-être aller manger, j’ai faim.

-         Toujours aussi romantique par moments.

-         Que veux-tu ? C’est quelque chose d’inné. Mais par contre, après…

Sous un regard plein de sous-entendus, Miralem suivit le propriétaire des lieux jusqu’à la cuisine pour remettre le bacon à cuire et préparer le reste pour un copieux petit-déjeuner. Une manière comme une autre pour changer de sujet, que tout était clos. Ils se mirent à parler de la brusque invitation de Cypriaque et Clémentine le lendemain soir. Une invitation qui ne supportait aucun refus. Le jeu du jour était de savoir pourquoi. Les deux se mirent à échafauder une multitude de théories au milieu des rires.

 

Des baies rouges, un grand chemin de tables blanches, trois bougeoirs à deux branches, un service d’assiettes carrées, transparentes formaient une belle table pour une petite réception entre amis dans un milieu chic. Des bruits dans la cuisine indiquaient que deux personnes s’affairaient devant les fourneaux dernier cri. La sonnerie de l’entrée retentit et deux personnes s’impatientaient derrière la porte. Ce fut Clémentine en tenue des grands jours qui ouvrit  à ses invités. Miralem et Lorik la regardèrent avant de se jeter un regard lourd de sens. On ne leur avait pas dit que cela devait être une soirée habillée. Tous deux portaient des jeans à la dernière mode, un petit coup de folie de l’agent immobilier, et d’épais pulls de laine d’Ecosse.  

Lorik ne put s’empêcher de demander s’ils s’étaient plantés mais la future mère leur répondit que non, que c’était juste une envie à elle. Une voix masculine dans le fond de l’appartement lui ajouta que ce n’était pas la seule envie qu’elle avait. Cypriaque découvrait les joies d’avoir une femme enceinte prise de multiples envies à toute heure du jour et de la nuit, mais il était trop heureux pour s’en formaliser. Sa femme débordait d’une vie nouvelle, se propageant à lui dans le plus grand des bonheurs.

Clémentine fit entrer ses deux invités. La décoration était simple mais chaleureuse, plein de bibelots rapportés de voyages, de livres, des CDs de musique, de grands bouquets aux fleurs de saison. Dans la salle à manger, la table donnait envie de s’assoir et de passer un bon moment entre amis. Après une discussion traitant de choses et d’autres, ils en prirent le chemin. La curiosité de Miralem et Lorik était de plus en plus mise à rude épreuve mais ils ne savaient rien. Pour le moment, le jeune couple de mariés était plus intéressé de savoir où en était la relation de Lorik et Miralem. Ce dernier annonça le plus fièrement du monde que son compagnon avait cédé et que d’ici un petit mois, ils allaient habiter ensemble. Les mêmes craintes formées avec les mêmes mots vinrent demander si ce n’était pas trop tôt dans leur relation. Lorik répondit que le temps seul apporterait une réponse mais que l’appartement était déjà trouvé et à eux.

Cypriaque reconnaissait parfaitement le caractère impulsif de son petit frère, il ne pouvait s’empêcher de trouver mignon cette attitude. Miralem avait toujours gardé ce petit côté enfantin si craquant mais aussi si énervant par moments.

-         Le futur appartement se trouve à deux rues du vôtre, tonton Mira pourra garder son neveu.

-         Oui mais je pense pas que ça sera possible, dit du bout des lèvres Clémentine.

-         Comment ça ? C’est quoi ce délire ? S’insurgea le futur oncle.

-         Calme-toi petit frère. C’est pas qu’on ne veut pas. Nous savons que vous vous en occuperez très bien mais il y a eu un petit changement de plan.

-         Lequel ? Demanda Lorik.

-         Je me suis vu offrir une proposition, comme il ne s’en présente qu’une fois dans une vie et avec l’accord de ma femme, j’ai choisi de l’accepter.

-         Mmmh, fit Miralem sceptique.

-         C’est un projet immobilier d’au moins cinq ans.

-         Oui mais vous serez là pour le weekend, n’est-ce pas ?

-         Non, c’est aux Etats-Unis, répondit Clémentine.

Les deux hommes restèrent sans voix sous le choc de la nouvelle. Les derniers mois s’étaient révélés riches en rebondissements heureux et malheureux. La vie continuait son cours.

Voici l'avant dernier chapitre de cette histoire. Dans quelques jours, elle sera terminée, car la prochaine suite ne tardera pas à être publiée, vu qu'elle est déjà écrite. Préparez vous, vous allez rester figés quand vous lirez la fin lol. On n'en dit pas plus^^
A très très vite, disons le 10 mars. Pas trop tôt quand même. On sait que cette histoire vous plaît moins que IC (et à nous aussi pour tout vous dire lol) mais ça restera une petite émotion de la terminer, avec en prime, des infos pour vous sur la suite de nos écrits lol.
Bref bref bref.
En attendant, lisez bien, étudiez bien (profitez de vos vacances pour certains T_T), manifestez, soyez en grève!^^ Relisez, écrivez! Buvez, dormez, commentez! Et n'oubliez pas la case WC!

On arrête la le délire, même si de toute façon avec nous, vous n'êtes plus à ça près^^
Bises à tous et à toutes!
Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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