Présentation


 
Mercredi 9 avril 3 09 /04 /Avr 18:45

Le ciel était couvert. D’épais nuages gris empêchaient la lumière du soleil de passer et semblaient annoncer de grosses averses. Dans une villa des quartiers chics, un jeune lycéen fut tiré de son sommeil par le bruit insupportable de son réveil. Il était sept heures et il devait se lever, mais il n’en avait aucune envie. La tête toujours plongée dans l’oreiller, il tendit le bras pour éteindre l’alarme et tenta de se rendormir, en vain.

Au bout de quelques minutes, Idriss se décida à sortir du lit. Il n’était pas allé en cours depuis plusieurs jours alors il était temps qu’il y retourne. Il alla prendre une douche rapidement et revint dans sa chambre. Il ouvrit son placard pour attraper un haut et un pantalon, mais il mit un moment avant de se décider, car il avait chaque vêtement en plusieurs exemplaires, mais de différentes couleurs.
Il opta finalement pour un baggy en toile kaki, un pull à manches longues blanc et un t-shirt noir qu’il enfila par-dessus. Il regarda le résultat dans le miroir et il se dit que c’était parfait. Par contre, il remarqua que son piercing à l’arcade n’allait pas avec sa tenue, alors il décida de le changer. Il alla fouiller dans le tiroir de sa table de nuit et en sortit une boîte, pleine de piercings. Il les observa un moment avant d’en choisir un. C’était une barre argentée, avec une pointe noire à chaque bout. Il retourna devant la glace, enleva le piercing qui ne lui plaisait pas et le remplaça par le nouveau. Il alla poser l’ancien dans la boîte. Il la ferma et la rangea, après avoir décidé de ne pas changer son piercing à la langue pour aujourd’hui. Il en avait aussi trois à chaque oreille, mais ils ne les changeaient jamais. Ils étaient tous en argent, alors ils allaient avec tout.

Idriss alla à la salle de bain une deuxième fois pour se coiffer. Il prit son peigne dans un tiroir pour arranger ses cheveux comme il le souhaitait. Ils  étaient brun foncé et mi-longs, répartis dans tous les sens, en partant du haut du crâne. Il en avait dans ses yeux noisette, et sa coupe ressemblait à une boule, mais elle lui plaisait. Quand il eut terminé, il attrapa son gel et l’étala un peu partout. Il s’admira un moment dans le miroir, avant de sortir de la pièce, en se disant que sa nouvelle coiffure était parfaite. Il avait eu une bonne idée de se faire teindre les pointes en bleu.

Idriss descendit au rez-de-chaussée, mangea quelques tartines, attrapa son sac et partit à pied pour se rendre au lycée, qui n’était qu’à cinq minutes de marche de chez lui. Quand il arriva, il fut accosté par une élève. Il ne la reconnut pas au premier abord, mais c’est quand elle commença à lui hurler dessus, en lui disant qu’il n’était qu’un salop, qu’il se rappela d’elle : il avait couché avec elle pendant une soirée, quatre jours auparavant. Elle l’énervait à se mettre dans cet état pour si peu, alors il lui lança, d’un ton sec qui n’autorisait aucune réplique :

-          Lâche-moi maintenant. On a baisé une fois ensemble mais c’est tout. Retourne voir tes copines.

Les paroles d’Idriss étaient crues et directes mais au moins, la fille n’insistait pas et le laissait tranquille. C’était pareil à chaque fois. Elles ne comprenaient pas qu’il les voulait pour une nuit, et qu’il ne cherchait pas de relation plus longue. Débarrassé d’elle, il continua son chemin pour se rendre en cours de littérature.

Arrivé en classe, il alla s’asseoir au fond de la salle, à côté de la fenêtre. Quand le professeur entra, il le fixa un moment avant d’attraper une copie dans sa mallette. Il se dirigea vers Idriss et la lui tendit.

-          Voilà le devoir en classe que vous aviez fait il  y a 3 semaines. Je n’ai pas pu vous le rendre avant puisqu’il m’a semblé ne pas vous avoir aperçu dans cette classe. Vous l’avez réussi alors que vous avez assisté à très peu de cours, mais ne croyez pas que vous aurez cette chance à chaque fois.

Idriss attrapa sa copie et le professeur retourna à son bureau. Il l’avait réussi, mais ce n’était pas de la chance. Il était doué, c’est tout, et venir en cours n’augmenterait pas ses notes, puisqu’elles étaient déjà excellentes. Quand il était en première, tous les professeurs s’étaient habitués à ses absences et ils s’étaient rarement plaints, car malgré ça, il faisait partie des meilleurs élèves. Mais cette année apparemment, son professeur de littérature n’avait pas encore tout compris.

La sonnerie retentit pour annoncer le début du cours, quand Daegan arriva. Il vint s’asseoir à côté d’Idriss et lui dit bonjour. Ce dernier ne répondit rien. Il hocha simplement la tête, ce qui suffit à Daegan, qui savait que son ami n’était pas toujours très communicatif.

 

La matinée fut longue pour Idriss. Deux heures de littérature suivies de deux heures de philosophie l’avaient épuisé. Il s’ennuyait en cours, et y assister le fatiguait plus que ça ne lui servait. Il fut soulagé quand il entendit la sonnerie de midi. Il ne reprenait qu’à trois heures. Il alla dans le couloir principal et ouvrit son casier. Il y déposa son sac et ne garda que son portefeuille et son portable. Il les mit dans une des multiples poches de son pantalon et repartit en direction de la sortie. Il restait très peu de gens dans les couloirs. Tout le monde était parti manger, au self ou ailleurs. Idriss ne regardait pas où il marchait et il jura quand il se prit quelqu’un de plein fouet. Il continua son chemin mais l’autre ne semblait pas de cet avis car il lui dit :

-          Ça t’arracherait la langue de dire pardon.

Idriss se retourna quand il entendit ça, et lui offrit un magnifique doigt d’honneur. Il eut un sourire dédaigneux en voyant que c’était encore un de ces prétendus sportifs, puis s’en alla, sans un mot. Il ne s’abaisserait jamais à dire pardon à un de ces gars qui se croient tout permis et sont considérés comme les plus populaires du lycée simplement parce qu’ils font du basket.

Il atteignit enfin la sortie et courut en voyant le bus arriver. Il monta juste à temps et demanda un ticket au chauffeur. Celui-ci le lui tendit après avoir été payé et démarra. Idriss alla s’asseoir, le visage impassible malgré les sourires que lui lançaient certaines filles.

Il se retrouva devant l’université quelques minutes plus tard, et se dirigea vers le restaurant où il avait rendez vous. Quand il arriva, elle était déjà là, assise, à l’attendre. Il lui sourit légèrement et engagea la conversation.

-         J’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre.

-         Non non, c’est bon, lui répondit-elle. Je sors à peine de cours.

-         Moi aussi, et je dois encore y retourner cet après-midi.

-         Tu adores toujours autant ça à ce que je vois, dit-elle, ayant remarqué son ton las.

-         Toujours.

Ils commandèrent leurs plats et discutèrent un moment, de tout et de rien. Marilyn était la meilleure amie d’Idriss. Elle étudiait l’anglais à la fac, et il l’y rejoignait souvent pour manger avec elle. Il la connaissait depuis deux ans. A l’époque, il était en seconde et elle était en terminale dans son lycée. Ils ne se connaissaient pas, mais ils s’étaient rendus à la même fête, un soir, et ils avaient couché ensemble. Elle n’avait pas été choquée par son attitude quand il lui avait dit qu’elle et lui, ça n’avait été que pour une nuit. Elle lui avait expliqué qu’elle trouvait ça normal qu’à son âge, il profite de la vie. Il l’avait trouvé différente des autres filles qui étaient passées dans son lit. Il avait gardé contact avec elle et il avait appris à l’apprécier. Au fil du temps, ils étaient devenus très amis, et maintenant, elle était la seule personne à qui il disait tout, la seule en qui il avait entièrement confiance.

-         Toujours pas de petite copine ? Lui demanda-t-elle.

-         Si, des dizaines, répondit Idriss, ironiquement.

-         T’abuses Dris’ ! Je veux bien comprendre que tu veuilles t’amuser mais au bout d’un moment, faudra que t’arrêtes de te faire une nana différente chaque soir. Y’a personne avec qui tu voudrais vraiment sortir ?

-         Seulement toi, lui dit-il, en lui faisant un clin d’œil amical.

Elle lui sourit à cette réponse et ils finirent de manger, tout en parlant    

Le repas terminé, ils allèrent se balader un moment. Idriss finit par regarder sa montre, qui indiquait deux heures quinze. Il reprenait à trois heures et il avait vingt-cinq minutes de bus alors il devait y aller s’il voulait être un peu en avance. Il enlaça Marilyn et lui planta un bisou sur la joue avant de s’en aller.

Il arriva au lycée dix minutes avant le début du prochain cours, alors il alla retrouver ses potes qui étaient debout dans un coin de la cour. Il serra la main de tous ceux qu’il n’avait pas vu de la journée et discuta un peu avec chacun d’eux. Il était en train de parler quand Daegan l’agrippa par le bras. Idriss se retourna sous l’emprise de son ami, car mine de rien, Daegan avait de la force. Il le regarda, ne comprenant pas ce qui lui prenait. Daegan lui, le fixait. Ses yeux jetaient des éclairs mais il n’avait aucun effet sur Idriss, qui restait calme. Il était réputé pour être impulsif, mais les crises de son ami étaient récurrentes, alors il s’était habitué à y réagir calmement.

Au bout de quelques secondes de silence, Daegan finit par prendre la parole.

-         T’étais où ?

-        

-         On t’a attendu nous, bordel ! T’aurais pu nous dire que tu ne mangeais pas ici ! Ca nous aurait évité de poireauter comme des cons !

Apparemment, Daegan ne se rendait pas compte de ce qu’il disait, sinon il n’aurait pas osé lui parler comme ça. Idriss attendit que son ami ait finit de lui faire des reproches pour réagir. Son sourire devint méchant et son regard se durcit. Daegan se tut, il sut qu’il était allé trop loin.

-         De un, tu me parles plus jamais comme ça ! De deux, je vais où je veux quand je veux, sans vous prévenir si ça me chante ! Et de trois, t’as de la chance d’être mon meilleur pote sinon je t’aurais déjà explosé la gueule !

Toute la bande les fixait, sans oser dire quoi que ce soit. Il n’y avait que Daegan qui pouvait provoquer Idriss sans se faire frapper. Les autres ne répliquaient jamais. Idriss était leur chef, et ils le respectaient. Certains avaient déjà fait l’expérience de ses coups, et une fois leur avait suffi. Idriss n’était pas violent, mais ferme. Il n’autorisait personne à le contredire, et quiconque osait le faire en subissait les conséquences. Quiconque sauf Daegan, qui avait l’énorme privilège d’être réellement apprécié par Idriss. Il le savait, et parfois, il en abusait, mais Idriss ne manquait pas de le remettre à sa place. Une fois encore, ça avait été le cas, et Daegan préférait se taire à présent.

La sonnerie de trois heures brisa le silence pesant qu’il y avait au milieu de cette bande et chacun partit dans son cours respectif. Idriss se dirigea vers sa salle, sans faire attention à Daegan qui le suivait de près. Ils s’installèrent toujours au même endroit, l’un à côté de l’autre, malgré l’incident passé.

Après deux longues heures, le cours d’histoire-géographie se termina enfin. Idriss sortit de la classe sans un regard pour Daegan. Une fois dans la cour, il avança vers le portail du lycée. Il n’y était pas encore quand il entendit quelqu’un se moquer de ses mèches bleues. Il se retourna et se dirigea vers le petit groupe d’où venait le bruit.

-         Qui a osé se foutre de ma gueule ? Hurla-t-il.

Ne voulant pas se faire taper, deux garçons désignèrent le troisième du doigt. Idriss s’avança vers lui. Il n’avait pas l’air effrayé du tout, alors il l’attrapa par le col et le souleva légèrement, avant de crier à nouveau.

-         Toi, tu te fous plus jamais de moi ou je t’envoie à l’hôpital !

Il le lâcha et reprit sa route vers la sortie. Mais l’autre ne l’entendait pas de cette oreille et se jeta sur Idriss qui se retrouva au sol, écrasé par son adversaire. Il ne voulait pas se laisser faire alors il se retourna vite et commença à lui donner des coups de poing dans le visage. L’autre se débattit un moment avant de déclarer forfait et se relever. Mais Idriss n’en avait pas fini avec lui, alors il se leva à son tour et recommença à frapper l’autre, dans le ventre cette fois. Une bagarre acharnée commença, à coups de pied et de poing dans le visage, le ventre, les jambes, partout. Ce fut finalement Idriss qui l’emporta, devant une foule d’élèves venus applaudir le combat. L’autre était trop épuisé pour continuer et restait assis au sol. Idriss lui lança un dernier regard noir, avant de s’en aller pour rentrer chez lui, pour de bon cette fois. Sur le chemin, il se dit que finalement, il aurait mieux fait de rester couché.


Voici la suite tant attendue!^^
Ne vous inquiétez pas, les évènements ne seront les mêmes que pour les deux premiers chapitres, histoire de vous présenter les deux personnages principaux. Dès le chapitre 3, l'action commencera et les suites seront linéaires.

Prochain épisode la semaine prochaine xD

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Vendredi 4 avril 5 04 /04 /Avr 15:18


Les premiers jours d’octobre étaient gris. La pluie menaçait de tomber à tout instant, mais c’était le cadet des soucis de beaucoup de lycéens, et particulièrement d’un lycéen. Le baladeur criant My Favorite Game, des Cardigans, vissé sur les oreilles, un jeune homme de dix-sept ans s’avançait vers les portes  de son lycée. Ses yeux bleu gris balayaient les environs à la recherche de têtes connues, mais sans succès. 

Un gros sac de sport accroché à son épaule et son sac de cours jeté sur l’autre, Auxence prit la direction de son casier, dans le couloir principal du lycée. Un brouhaha monstre se faisait entendre dans les couloirs, créé par les cris, les conversations futiles et les musiques de baladeurs trop fortes. Le jeune homme ouvrit son casier en faisant tourner la roulette de son cadenas. Il prit deux livres de mathématiques et de biologie et mit tant bien que mal son sac de sport.

Il ferma la porte d’acier, pour y voir un visage féminin aux traits délicats et au grand sourire siliconé lui faire face. C’était la dernière copine en date d’Auxence. Déjà une semaine qu’ils étaient ensemble et il en avait marre, mais cela ne l’empêcha pas de lui faire un langoureux baiser de bonjour, avant de la regarder rejoindre ses amies qui lui faisaient de grands signes. 

Il décida de la larguer sous peu, peut être ce soir ou demain. Il savait déjà que d’autres filles seraient là pour avoir ne serait-ce qu’une nuit avec lui. Car Auxence était un beau jeune homme qui ne laissait aucune fille indifférente. Ses yeux gris bleu et ses cheveux raides, blond cendré, descendant juste en dessous des oreilles et de la nuque, lui donnaient un air angélique. Cela contrastait avec une solide carrure de sportif d’un mètre quatre-vingt, forgée par de longues heures à pratiquer du basket, et qu’il mettait en valeur par des jeans ou pantalons, et des chemises, des pulls à la mode. La seule chose qui ne changeait jamais dans sa tenue vestimentaire, c’était son éternelle paire de Converse noires aux revers écossais rouges.  

La sonnerie de début de cours se fit entendre dans tous les bâtiments et appela les élèves dans les salles. Auxence, son sac de cours sur l’épaule et ses livres sous le bras, prit la direction de son cours de mathématiques, prêt pour trois longues heures. Arrivé dans la salle de cours, il s’installa à une table du milieu, près de la fenêtre, et sortit sa petite trousse de toile bleue marine et son bloc de feuille. Celui-ci était décoré de dessins, faits pour chasser l’ennui profond que certaines heures pouvaient apporter. Son camarade de table habituel s’installa à côté de lui. Il n’avait jamais réellement cherché à parler avec lui, juste les habituelles politesses d’usage. Auxence n’en voyait pas l’utilité. Sa nature était plutôt froide et distante, sauf quand il jouait avec son équipe à son sport préféré. Seulement à ce moment-là, son côté passionné refaisait surface.

Un raclement de gorge se fit entendre. Le vieux mais respecté professeur de mathématiques commença son cours dans un silence presque religieux. En dehors de la voix du vieil homme, seul  le grattement des pointes de stylobilles sur les feuilles de papier se faisait entendre.

 

Trois heures plus tard, Auxence changea de salle pour se rendre en biologie. Les salles vomissaient leurs torrents d’élèves aux allures diverses, mais qui, à ce moment- là, se fondaient dans la masse.

D’un pas rapide, le jeune homme se glissa entre les élèves pour se rendre dans l’aile scientifique pour une heure de travaux pratiques.

Sept minutes après, une quinzaine d’élèves rentrèrent dans une salle blanche et vert pale aux allures de laboratoire. Chacun prit une blouse blanche et s’installa à une table de travail aux carreaux, froids sous la paume des mains. Un professeur d’une quarantaine d’années fit son entrée, en tenant une petite boite en fer. Tout le monde savait déjà ce qu’elle contenait, car c’était le cours attendu et redouté par tout le monde : la dissection.

Pour Auxence, c’était juste un cours comme un autre, sauf que là, il y avait des travaux pratiques. C’était un moyen comme un autre de s’occuper.

Une heure après, la sonnerie de midi se fit entendre, mais les élèves de la salle de biologie ne sortirent pas tout de suite. Ils prirent soin de ranger tout le matériel sorti et de rendre les travaux au prof.

Le jeune homme fut l’un des derniers à sortir, principalement à cause du même professeur qui voulait l’avis de son meilleur élève sur le sujet qu’elle venait de donner en devoirs. Quand Auxence sortit enfin, il eut un profond soupir de lassitude. Il venait de rater le premier service de la cantine, et serait obligé de prendre le dernier.

D’un pas lent, il prit  la direction de son casier pour y ranger  ses affaires de cours et prendre les autres. Les couloirs s’étaient vidés, et peu de personnes n’avaient pas encore rejoint la cantine ou leur maison pour la pause. Il était à cinq mètres de son casier quand quelqu’un le heurta. Il s’attendit à un mot d’excuse qui ne vint pas. Il se retourna vivement.

-         Ça t’arracherait la langue de dire pardon.

Un jeune homme aussi carré que lui se retourna et lui planta un joli doigt d’honneur, mêlé à un sourire dédaigneux. Puis il continua sa route comme il était venu. Auxence resta planté comme un con quelques secondes, trop surpris pour faire quoi que ce soit.

Et puis il se dit qu’avec l’allure qu’avait cet élève, il n’y avait rien à faire. Encore une petite frappe ou un membre d’un quelconque petit groupe qui ne savait pas quoi faire pour se faire remarquer. Des cheveux bruns aux pointes bleu électrique, quelle idée.

Le jeune homme réussit enfin à gagner son casier, où il échangea enfin ses affaires. Puis d’un pas tranquille, il alla à la cantine tout juste refaite après deux ans de lourds travaux. Il se mit au bout de la file d’attente, jusqu’à ce qu’il voit trois membres de l’équipe de basket avec leurs gros sacs lui faire de grands signes pour qu’il vienne les rejoindre, plus en avant dans la queue.  Après les salutations d’usage, ils se mirent à parler du premier match du championnat qui devait avoir lieu ce samedi. Tous les joueurs, à part Auxence, étaient anxieux, car ils affrontaient une des meilleures équipes de l’année dernière. Auxence, qui était le capitaine, avait lui confiance en son équipe et en leur jeu, et il comptait bien leur prouver à l’entrainement de cet après-midi.

Il fut interrompu dans sa réflexion par un joueur qui lui posa une question.

-         Dis, Auxence, tu as fini ?

-         Oui, répondit le jeune homme qui comprit de quoi il parlait.   

-         Tu pourrais me le passer ?

-         Non. Ca sera après l’entrainement, comme d’habitude.

-         Ok.

-         Et n’oublies pas la contrepartie ?

-         C’est bon. Je l’ai.

-         Bien. Il serait peut être tant d’avancer. Ca va être à nous de passer.

En effet, un trou s’était créé dans la file d’attente, juste devant eux, pendant qu’ils discutaient, et plusieurs personnes commençaient à s’énerver. Ils se hâtèrent de passer et de manger pour se rendre à l’entraînement de l’après-midi. S’ils avaient le malheur d’être en retard d’une minute, l’entraîneur leur  passait le savon de leur vie.

Trois heures plus tard,  sous les lambris du vieux gymnase du lycée, une dizaine d’athlètes vêtus d’une tenue de basket suaient pour gagner leur match d’entraînement. L’équipe témoin d’Auxence menait d’un petit point, mais les autres se battaient comme des beaux diables, les poussant tout le temps à la  faute. La fatigue de l’entraînement commençait à se faire ressentir dans les muscles des jambes et des bras, la faute était facile à faire.

Auxence criait ses ordres avec une énergie féroce, la sueur collait ses cheveux blonds à son visage. Il vit une ouverture dont son meilleur ami Ephram profita pour prendre le ballon à l’équipe adverse, et tous les deux se lancèrent à la remontée du terrain par une série de passes à deux, jusqu’à ce qu’Auxence marque un panier à deux points. Ils assuraient une victoire nette et sans bavure. L’entraîneur siffla la fin et les fit se réunir autour d’un tableau explicatif de la stratégie à suivre pour le match de samedi.

Il eut un grognement mécontent quand il entendit des applaudissements venant des tribunes. Les entraînements pouvaient être vus par tout le monde faisant partie du lycée, et il y avait pas mal de personnes présentes cette semaine, surtout des filles qui jouaient les groupies. Les garçons de l’équipe étaient très populaires dans le lycée, et beaucoup de filles espéraient se faire remarquer des joueurs.

Passé son court instant d’agacement, l’entraîneur, à l’aide d’une grande règle, expliqua tous les moindres mouvements de sa stratégie. Il demanda à Auxence de l’y aider, car bien que ses joueurs l’écoutaient, leur confiance allait au jeune homme qui savait à chaque moment où faire placer ses camarades pour que la situation soit à leur avantage sur le terrain. 

Quand on leur annonça qu’ils pouvaient enfin regagner les vestiaires pour prendre une bonne douche, des cris de joies résonnèrent dans le hall du gymnase.  Les joueurs étaient ravis et coururent jusqu’au douches salvatrices, où chacun passa bien un bon quart d’heure sous l’eau.

Une fois qu’Auxence fut habillé et se soit séché les cheveux, il sortit de son sac de sport une grosse pochette en plastique violette. Il l’ouvrit et en tira un paquet de feuilles et un cahier d’écolier, armé d’un stylo.  Ses camarades de basket, propres et habillés,  s’approchèrent, en sortant leur porte feuille de leur sac.  Le commerce allait commencer.

Pour se faire de l’argent de poche, Auxence vendait ses talents de surdoué moyennant finance. Il rédigeait des devoirs à la maison ou vendait les sujets de devoirs surveillés qui allaient tomber. Peu profitaient de ses services, pour éviter des problèmes, et il fallait pas mal d’argent pour se payer ses services. Auxence prenait soixante-dix Euro pour les devoirs et cent Euro pour les sujets.

Personne n’avait dénoncé le jeune homme pour ça, car les gens qui en profitaient avaient beaucoup à perdre, comme des bourses ou des admissions dans des universités.

Après dix minutes de transaction pendant lesquelles Auxence nota les noms et les sommes sur son cahier, tout le monde sortit. Le jeune homme avait un grand sourire aux lèvres, il venait de gagner six cent cinquante Euro d’un coup pour des devoirs qui lui avaient pris une journée seulement à faire. C’était une bonne journée pour lui.  


On espère que ce premier chapitre vous a mis en bouche et vous a donné envie de lire la suite. Le deuxième chapitre arrivera dans la semaine prochaine. 

Par Perri&Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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