Présentation


 
Dimanche 3 mai 7 03 /05 /Mai 14:15


Une excellente soirée gâchée par la connerie d’une personne, voilà le constat que tirait Orion au moment où le jeune couple sortait du restaurant. Sa jeune compagne réprima un léger frisson sous l’action d’une petite brise fraîche de fin d’été et le jeune homme n’hésita pas une seule seconde à lui mettre sa veste sur les épaules. Elle l’embrassa tendrement, comme pour chasser sa contrariété. Après une bonne demi-heure de marche tout en discutant de sujets de leur âge, Orion ne put s’empêcher de glisser un bras autour de la taille de la jeune femme et de lui murmurer des mots doux à l’oreille. Son coup de sang était passé pour laisser place à un grand romantique qui voyait en Camélia sa première relation sérieuse de sa toute jeune vie. Ils finirent par arriver devant la maison de la jeune femme, où Orion s’étonna de voir toutes les lumières éteintes. D’habitude, les parents attendaient toujours avec impatience le retour de leur fille.

Camélia lui apprit qu’ils étaient partis pour le week-end pour leur vingtième anniversaire de mariage, vers une destination paradisiaque pour une nouvelle lune de miel. Cette dernière remarque arracha un sourire à Orion ; lui imaginait mal ses parents conservateurs, même coincés, faire ce genre de choses. Après un long baiser digne des plus grands films hollywoodiens, le jeune fit quelques pas pour partir mais Camélia le retint par le bras, un mince sourire dessiné sur ses lèvres fines. Elle lui demanda d’entrer avec elle. Surpris mais ravi, Orion fit ce qu’ordonnait gentiment son amie.  Elle avait toujours dit vouloir attendre pour passer le cap, le jeune respectait parfaitement cette décision, il n’était pas sûr de le vouloir tout de suite non plus. Pourtant l’invitation ne le laissait pas insensible, et ainsi il franchit le pallier.

Une première fois pour chacun des deux jeunes gens. Tendre, maladroite, lente, pressée, romantique, charnelle. C’était un mélange de tout cela qui vous faisait vous en souvenir à vie en bien, en mal ou de façon mi-figue mi-raisin. Ce moment  resterait gravé dans la tête d’Orion.

Les jours d’après, le couple se sentit doté d’une énergie nouvelle et la bonne humeur était de mise. Jusqu’au mardi. Le fameux mardi où l’autre fou lui avait donné rendez-vous pour régler leurs différents nés dans le restaurant. Camélia pensait que son petit ami aurait oublié ce petit incident mais c’était sans compter sur l’ego et l’orgueil d’Orion.  Comme à son habitude, le matin, il était arrivé avec  Camélia au lycée, pour retrouver la bande de copains qui le suivait depuis la seconde puis il avait débuté sa journée de cours par deux heures de philosophie. Une matière qu’il n’aimait pas mais où ses résultats se montraient particulièrement bons. Son attention fut distraite toute la journée, de nombreuses fois, ses professeurs furent obligés de le ramener sur terre. À la fin de la journée, il oublia de dire au revoir à sa petite amie et se retrouva devant le restaurant. Il ne savait pas si l’autre allait venir mais lui aurait tenu sa parole. Son honneur serait sauf.

Un quart d’heure plus tard, Calixte arriva les mains dans les poches, nonchalant, tenant ainsi parole. Il semblait être une toute autre personne que la fois précédente. Souriant, avenant, des yeux rieurs,  un jean travaillé correspondant à la mode actuelle, un fin pull gris perlé de mi-saison,  ses dreads châtains perlées, attachées par un bandeau kaki sur son crâne, donnant l’impression qu’un poulpe y avait élu domicile pour une période indéterminée. Avec un bonjour sur les lèvres, il tendit la main au jeune homme qui l’accepta avec une certaine réticence. Amusé, Calixte demanda si le règlement de compte tenait toujours, rien que pour se moquer du lycéen qui blêmit tout de suite.

-          Je rigole, je n’ai pas l’intention de me battre ou de faire quoique soit de salissant avec ce que je porte sur le dos. Mes vêtements m’ont couté une petite fortune, dit Calixte, de bien meilleure humeur que la dernière fois.

-          Alors pourquoi vous êtes venu ?

-          Il me semblait pas que tu ne me vouvoyais pas quand tu m’accusais de bourgeois à l’esprit étriqué.

D’un seul coup, Orion ne sut plus où se mettre. Les coups de sangs n’étaient pas son genre, il était une personne très calme, joyeuse avec son entourage, non un gamin au comportement immature. La séparation de l’an dernier l’avait grandi malgré le manque affectif de la personne qui lui était la plus attachée.

-          Heu…, finit par répondre le jeune homme.

-          Quoiqu’il en soit, je suis venu pour excuser mon attitude inqualifiable de vendredi dernier.

-          C’est le moins que l’on puisse dire.

-          Toutes mes plates excuses, elles sont sincères.

-          Merci.

-          Tu fais quelque chose, là, tout de suite ? Euh… Comment tu t’appelles ? Demanda Calixte en se maudissant d’insulter des personnes sans connaitre leur nom.

-          Orion.

-          Orion, c’est pas courant.

-          Oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour ça, il faut poser la question à ma mère et sa folie des étoiles. Vous, enfin tu es sans doute mieux loti que moi, ajouta Orion tout en essayant de le tutoyer de nouveau.

-          Calixte, c’est pas mieux.

Le plus jeune ne put s’empêcher d’éclater de rire face à la moue de l’homme aux dreads  en face de lui.

Ce dernier sentit des gouttes d’eau éparses tomber sur ses mains et son visage, les yeux levés au ciel que des nuages gris sombres peuplaient de plus en plus. Il proposa à Orion d’aller dans un petit café du coin s’il n’avait rien de prévu.

Dix minutes plus tard, ils étaient installés à une petite table près de la fenêtre à observer la pluie tombant averse d’un seul coup. Une serveuse apporta les deux cafés forts commandés, manquant de peu de verser le contenu des tasses sur le jean de Calixte. Il surprit son jeune vis-à-vis en gardant son calme, aidant même la pauvre jeune femme. Le regard interrogatif d’Orion incita Calixte à lui expliquer que débuter dans un travail de serveuse n’était jamais simple, surtout quand les mains n’avaient pas encore l’habitude du poids sur les plateaux, des tasses de liquides brûlants.

-          C’est normal chez toi d’être aussi lunatique, de passer d’un extrême à un autre ?

-          C’est juste que j’aime avoir mes tables quand je vais dans un restaurant et que j’avais passé une très mauvaise journée. Le mélange des deux a donné ça. Je suis assez aimable en temps normal.

-          Finalement quand tu ne piques pas ta crise, tu a l’air d’un mec plutôt sympathique.

-          Merci, c’est sympa, fit Calixte en tirant une tête bizarre qui fit sourire l’autre.

-          C’est naturel ce que tu as sur la tête ?

-          De quoi ? Interrogea Calixte avant de prendre une de ses dreads terminée par une perle blanche. Ça ?

-          Oui.

-          Tout est naturel, les cheveux, la glue pour les maitriser ainsi que les produits d’entretien. Tout comme moi.

Au lieu d’un petit quart d’heure à boire un café en meublant une conversation de sujets banals, ce furent deux heures à parler de petits riens ou de grands sujets littéraires, à refaire le monde encore et encore. De nombreux sujets rencontrèrent des points de friction mais d’autres rencontrèrent une grande passion de la part des deux, notamment à propos d’une série de livres connus qui faisaient les beaux jours des librairies. Les deux hommes débattaient de savoir si l’auteur, Cassandre Castell, était un homme ou une femme. Rien dans son écriture ne parvenait à les départager. Orion fut surpris de trouver en Calixte un grand amateur de littérature. Cet homme était vraiment le jour et la nuit.

Ils se séparèrent avec une toute autre impression de l’autre que lors de leur première rencontre. L’amende honorable de Calixte leur avait fait passer un excellent moment. Ils avaient échangé leur numéro de portable au cas où ils voudraient poursuivre leur débat. Orion ne manqua pas de se faire passer un savon par sa mère quand il rentra chez eux, il ne les avait pas prévenus et c’était le petit bébé à ses parents. Ce qui ne manqua pas d’énerver le jeune homme qui se contenta d’aller s’enfermer dans sa chambre, sans rien manger.

**

Les ventres des élèves gargouillaient par intermittence face au discours monocorde du professeur d’Histoire. Il avait du mal à motiver ses troupes pour suivre les dernières minutes de son cours sur la première décolonisation, les esprits étant plus occupés à se demander quel était le repas à la cantine à partir des odeurs s’échappant depuis une heure et demie. Orion posa une main sur son ventre, essayant de cacher son appel pour le remplir, tout en notant le cours pendant que son voisin et meilleur ami s’amusait à faire des petits dessins sur sa feuille. La sonnerie vint soulager tout le monde et les élèves sortirent dans la précipitation, comme d’habitude.

Camélia attendait en face de la porte de la salle de cours de son petit ami qu’elle n’avait point vu le matin car elle commençait plus tard que lui.  Un baiser de bonjour et la jeune femme le bombarda de questions pour savoir comment ça s’était passé la veille, étonnée de ne voir aucun bleu, aucune ecchymose sur son visage. Orion lui raconta ce qu’il s’était passé, que Calixte était un homme totalement différent de sa première impression. Camélia ne prêta plus tellement attention à ce que lui racontait son petit ami, contente de le voir en un seul morceau. Elle posa une main sur sa joue, et de l’autre lui intima l’ordre de se taire de l’index avant de l’embrasser passionnément. Il lui répondit de la même manière, glissant ses doigts sous le pull fin de sa compagne à la recherche d’une peau douce et accueillante.

-          Eh les amoureux, au lieu de vous peloter dans les couloirs, vous ne pourriez pas descendre pour qu’on aille manger ? Il va rien rester de potable, cria un ami du couple de l’autre côté du couloir.

-          Oui, oui. On arrive, lui répondit Orion en posant son front contre celui de sa petite amie.

-          Ce n’est que partie remise, dit-elle en se détachant de lui.

Elle lui prit la main, croisant leurs doigts amoureusement et l’emmena à sa suite pour remplir ce qui avait décidé de se manifester bruyamment. Le portable du jeune homme vibra dans la poche de son baggy, il le prit de sa main libre. C’était ses parents. Il rejeta l’appel, remit l’appareil à sa place et accompagna sa compagne. Le repas les attendait.

**

Une main tenant la télécommande et une bière blonde bien fraîche dans l’autre, Calixte s’effondra dans le canapé, prêt à regarder le match de football, un choc entre les deux meilleurs clubs européens. Il se délecta de la sensation de confort après une très longue journée de travail. Un de ces jours, il se tuerait littéralement à la tâche. Il tira la table basse à lui pour mettre un coussin dessus puis ses pieds. C’était pour lui la position idéale pour une soirée tranquille chez soi.

Son petit appartement deux pièces était à son image de célibataire, trop fatigué pour tout ranger mais les lieux restaient toujours le plus propre possible. Les magazines et les nombreux livres s’empilaient sur les étagères de bibliothèque, les trois corbeilles de chemises attendaient depuis deux semaines d’être repassées et tout le reste était un joyeux bordel organisé. Au moment du coup d’envoi du match, sa mère l’appela mais il n’y répondit pas.  Puis ce fut le tour d’un numéro qu’il ne connaissait que peu. Heureusement que le nom d’Orion s’afficha, autrement il aurait eu le droit au même sort que son précédent interlocuteur.

Il mit en sourdine sa télévision pour parler un peu avec le jeune homme dont il n’avait pas eu de nouvelles depuis leur conversation au café dix jours auparavant. Ce dernier appelait pour l’informer que leur auteur favori était en dédicace dans leur ville à l’occasion de la sortie de son dernier roman dans quinze jours et qu’il avait deux places pour faire parti des chanceux.

-          Tu es intéressé ?

-          Un peu oui, répondit Calixte

-          La deuxième place est pour toi.

-          Oui mais ta copine, la fille qui était avec toi au restaurant ?

-          Les livres et elle, ça fait deux. Elle préfère quand ça parle d’argent…

-          Charmant, murmura entre ses dents Calixte en faisant une grimace.   

L’homme bougea de sa position à la recherche d’un papier et d’un stylo pour noter toutes les informations données par son appelant. La journée se terminait bien avec cette nouvelle et son équipe favorite marquant le premier but.

 

Voilà le second chapitre de notre histoire. Un peu en retard, mais nous avons été plutôt occupées ces derniers temps, entre notre séjour ensemble et les péripéties rencontrées dans nos facs respectives. On espère malgré tout qu'il vous a plu, et on essaye d'écrire la suite aussi vite que possible mais nous ne savons pas quand...
Amicalement votre (lol)
Bises de Perri et JoY


P.S.: Certaines réponses aux commentaires  ne sont pas passés (encore un bug d'over pour changer). Ne croyez pas que nous ne veuillons pas y répondre mais au bout du troisième essai, nous avons abandonné.
Message spécial pour Sporkan : nous sommes tout à fait d'accord avec ta critique de Plus que nous.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Sagesse d'une étoile [en cours]
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Vendredi 17 avril 5 17 /04 /Avr 21:11

Actualité du jour: 150 kilomètres aller, 200 retour pour aller chercher 17 kilos de bonbons! Rien que ça! Et encore, c'est deux fois moins que la dernière fois!
Surprises par la grêle à l'aller, et perdues au retour (foutage de gueule en arrivant à la maison!), on a encore passé une journée mémorable marquée par notre connerie ambulante!



Hier, visite de Lyon.TGV prévu à 8h46. Au final: 1h de retard!Boutiques manga, gothique, quartier gay!
On a tout fait et presque rien ramené, à part un DVD de Gravitation (comment ça, ça vous étonne pas?), et euh...celui sur la photo, sur lequel vous n'avez absolument pas remarqué le bisou entre deux jeunes hommes XDSous le DVD, un tas de feuilles mystérieuses!
Au retour, écriture des résumés des chapitres de La Sagesse en espérant que le TER ne s'écrase pas contre un mur tant il allait vite! On a bien avancé, vous inquiétez pas^^ Le chapitre 2 arrive dans quelques temps...PS: UNE QUATRIEME HISTOIRE EST EN PREPARATION! ELLE SERA MYTHIQUE LOL (CHERCHEZ PAS, VOUS EN SAUREZ PLUS DANS QUELQUES MOIS LOL)Bises de nous deux et à très vite pour la suite de La Sagesse.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Conneries en tous genres^^
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Jeudi 2 avril 4 02 /04 /Avr 21:47


Les feuilles des arbres étaient encore vertes et tiraient vers l’oranger à leur extrémité. Une brise adoucissait l’air. Le ciel était clair mais la chaleur n’était plus aussi étouffante que les mois précédents. L’été était terminé depuis peu, et la rentrée avait marqué la fin de vacances inoubliables pour certains, le début d’une nouvelle année à rebondissements pour d’autres.

Assis sur un banc dissimulé à l’intérieur d’un arrêt de bus aux parois en verre, un jeune homme aux courts cheveux bruns en bataille semblait attendre quelque chose, ou quelqu’un.Il portait un baggy noir en toile surmonté d’un haut moulant blanc à capuche et aux manches longues. Seule une fine écharpe grise enroulée négligemment autour de son cou prouvait qu’un vent frais avait fait son apparition depuis quelques jours. Etant samedi midi, il n’avait pas son sac de cours avec lui. Il venait de passer sa première semaine en terminale littéraire au lycée, et il profitait de ce premier week-end pour faire quelque chose d’inhabituel.

Il pensait à son argent qui allait subir les conséquences de sa décision soudaine, quand il se leva brusquement, un sourire apparaissant sur ses lèvres. Il parcourut quelques mètres à pas de géant pour prendre le visage d’une jeune fille dans ses mains et l’embrasser tendrement.

-         Salut toi, lui dit-il.

-         Salut, répondit la nouvelle venue, le rouge aux joues dû à la fois à l’attitude de son petit ami et à la course folle qu’elle venait de faire pour arriver à l’heure au rendez vous, à cause du retard de son bus et des embouteillages.

Le jeune homme prit sa compagne par la main, puis ils se dirigèrent ensemble vers une destination dont cette dernière ignorait toute direction et tout emplacement.

-         Tu veux toujours pas me dire où tu m’emmènes ? Demanda la jeune fille.

-         Non, non, c’est une surprise, déclara son copain.

Il eut pour seule réaction un soupir de son interlocutrice, faussement exaspérée et amusée par la situation. Ce n’est qu’après quelques secondes qu’elle reprit la parole.

-         Va moins vite Orion ! On n’est pas pressé ! J’ai du courir pour pas être en retard alors arrête de me tirer comme ça.

-         C’est juste que j’ai réservé, expliqua le dit Orion, tête baissée, penaud de s’être fait réprimandé ainsi.

Sa petite amie sourit devant cette attitude enfantine et elle oublia aussitôt tout sentiment négatif. Elle sortait avec Orion depuis à peine deux mois, et tout chez lui l’attendrissait. Un an auparavant, elle ne le connaissait même pas de vue, mais depuis, il avait tout fait pour qu’elle le remarque. Si au début, elle n’avait pas prêté attention à ses marques d’affection, elle avait fini par succomber à son charme naturel et à sa joie de vivre permanente. Elle avait fini par accepter ses avances, flattée qu’il persiste autant à lui déclarer sa flamme. Ils étaient devenus officiellement un couple début juillet à l’occasion d’une fête chez un de leurs amis, et depuis, ils ne se quittaient plus.

-         Je comprends, lui dit-elle simplement pour le réconforter.

Elle continua de marcher rapidement, faisant abstraction de ses douleurs aux pieds et de son essoufflement. Elle n’eut pas à supporter ce calvaire longtemps, car à peine deux minutes plus tard, Orion s’arrêta et mit fin aux doutes de sa petite amie.

-         Taadaaam, lança-t-il, en tendant les mains vers le bâtiment devant lequel ils étaient, comme s’il le faisait apparaître.

La jeune fille ne put s’empêcher de sourire à nouveau devant ce geste encore et toujours enfantin, puis elle se rendit compte de l’endroit où ils se trouvaient.

-         « Les Persènes » ! Hurla-t-elle presque. Tu es fou ! C’est pas donné ici !

-         Je sais, se contenta de répondre Orion, peu surpris par la réaction de sa compagne.

Il la prit par la main et l’attira à l’intérieur du restaurant. Dans l’entrée, il fut accueilli directement par le patron, qui était au courant de son arrivée. C’était un ami du père d’Orion, et ce dernier avait obtenu quelques réductions grâce à ce détail. Les prix restaient élevés pour son budget habituel, mais il avait eu envie de faire plaisir à sa petite amie et de l’emmener dans ce restaurant qu’il avait fréquenté un soir en compagnie de ses parents et qu’il avait adoré. Il avait économisé pendant plusieurs semaines, et il allait tout dépenser d’un coup.

-         Salut Henri, lança Orion.

-         Salut, répondit le patron du restaurant en serrant la main de son invité. Je me demandais si vous alliez arriver justement !

-         Oui, Camélia a rencontré des bouchons sur la route, c’est pour ça, on est venus aussi vite qu’on a pu !

-         Camélia ?

-         Ah oui, je vous ai pas présentés ! S’exclama Orion, prenant sa compagne par les épaules. Henri, voici Camélia, ma petite amie. Camélia, voilà Henri, un ami de mon père et le patron de ce restaurant.

Les deux hochèrent la tête et sourirent pour se saluer, puis Henri demanda à ses deux invités de les suivre. Il leur montra une table dans un coin de la pièce commune, entourée d’une banquette en cuir rouge, et le jeune couple s’y installa confortablement, satisfait d’avoir un peu d’intimité malgré le caractère public de l’endroit.

 

Alors qu’ils commençaient à manger leur dessert, dans le calme et la bonne humeur, peu dérangés par les rares clients présents pour le déjeuner, un homme entra dans le restaurant. Il accrocha son long manteau noir au portemanteau posté près du bar, puis il passa derrière le comptoir pour faire la bise au patron et au serveur qui ne l’avaient pas entendu arriver.

-         Salut Calixte ! Lança Henri. Je t’ai pas vu entrer !

-         Tu sais bien que je suis toujours très discret, répondit le nouveau venu.

-         Je suppose que tu viens pour manger ? Demanda le patron, souriant.

-         Comme toujours !

Calixte retourna de l’autre côté du bar, au milieu des tables, des chaises et des banquettes, et il semblait savoir où il allait quand il se figea soudain, au milieu de la salle. Il fronça les sourcils, et il revint parler à Henri.

-         Pourquoi y’a deux jeunes à ma table ? Voulut-il savoir, l’air vraiment contrarié.

-         Arrête, tu vas pas me faire croire que tu peux pas t’asseoir ailleurs ! S’exclama Henri, étonné.

-         Puisque je te dis que c’est ma table ! Commença à s’énerver Calixte. Tu vas voir, je vais aller leur toucher deux mots, ils vont vite dégager.

Le patron tenta de le retenir, en vain. Son ami et client avait été trop rapide. Déjà, il posait ses paumes de main sur la table autour de laquelle étaient assis Orion et Camélia. La jeune fille parut effrayée, mais Orion leva la tête et observa l’intrus de la tête aux pieds. Il remarqua son costume trois pièces noir impeccable peu assorti aux dreads châtains qui envahissaient son crâne, retombaient derrière ses oreilles et étaient parsemées de perles de toutes les couleurs. Le jeune homme eut un sourire moqueur, trouvant ce style ridicule.

-         …ailleurs !

-         Comment ? Intervint Orion, n’ayant pas suivi le long monologue assourdissant de Calixte.

Ce dernier écarquilla les yeux, agacé par le culot de son vis-à-vis qui ne l’avait pas écouté une seule seconde, puis il reprit :

-         En bref, cette table, c’est la mienne. J’y mange tous les midis, alors j’aimerais bien pouvoir m’asseoir ici ! Ce qui veut dire, pour ton petit cerveau de gamin écervelé, que toi et ta copine, vous bougez illico presto !

Orion perdit vite son sourire. Il n’avait pas tendance à s’énerver facilement, mais il détestait se faire insulter, de surcroît par un inconnu. Le « petit cerveau » et le « gamin écervelé » lui restaient en travers de la gorge. Il se leva pour faire face à l’homme qui le dérangeait en plein repas, et l’humilia à son tour comme il put :

-         Tu vois, toi, avec ton grand cerveau d’adulte si mature, tu devrais voir que y’a d’autres tables libres dans la salle, et au lieu d’interrompre mon repas qui se passait si bien avant ton arrivée, tu devrais aller t’asseoir et manger quelque chose. J’espère que tu t’étoufferas avec !

Calixte n’apprécia pas ses paroles trop virulentes. Il marcha jusqu’au comptoir et essaya de rallier le patron à sa cause, mais celui-ci semblait plutôt être de l’avis d’Orion.

-         Le gamin a raison, déclara Henri. Tu peux t’asseoir ailleurs pour une fois.

-         Pas question ! Je vais toujours à cette table, y’a pas de raison que ça change ! Pas à cause d’un minot pré pubère !

Assis à quelques mètres, Orion entendit ces derniers mots et ils finirent de l’achever, amenant sa colère à son apogée. Il rejoignit l’élément perturbateur de son déjeuner près du bar, sous le regard inquiet de Camélia qui n’osait pas bouger, et il se mit à crier pour de bon :

-         Non mais tu te prends pour qui pour parler de moi comme ça ! Tu me connais pas, et d’après toi, je suis écervelé et pré pubère ?! Non mais tu t’es pas regardé dans la glace avant de critiquer les autres ! Tu te la pètes avec ton costard mais t’as pas l’air plus malin que moi avec tes caprices de gamin ! Au moins moi c’est de mon âge ! Toi, t’es pas excusable d’être aussi con ! Désolé si ça choque tes oreilles de petit bourgeois à l’esprit étriqué mais je vais pas te laisser m’agresser sans réagir !

-         Je suis pas un petit bou… Commença Calixte, s’agrippant au cou d’Orion, avant qu’un serveur l’interrompe et l’empêche d’étrangler le jeune homme.

-         Calme-toi Cal’, dit l’employé du restaurant. Laisse-le tranquille. Il est déjà installé avec sa copine, la prochaine fois tu l’auras ta table, promis.

Calixte ne se calma pas, mais il fut emmené dehors de force par le serveur et le patron. Ces deux derniers discutèrent quelques minutes devant leur ami qui était trop énervé pour dire quoi que ce soit de cohérent. Appuyé contre un mur, les yeux fermés, il se concentrait sur autre chose que sur ce qu’il venait de se passer pour essayer de retrouver son attitude tranquille. Avec cette histoire, il n’avait toujours pas mangé, et sa pause n’était pas éternelle. Il allait finir par devoir retourner travailler, et il ne pourrait pas être efficace le ventre vide.

Quand Henri et le serveur estimèrent que Calixte avait retrouvé ses esprits, ils décidèrent de rentrer dans le restaurant, mais alors qu’ils ouvraient la porte, Orion sortit tel une furie, suivi de près par Camélia, qui peinait à contenir la colère de son petit ami. Elle resta à l’écart et ne put qu’être témoin d’une autre altercation entre Orion et Calixte. Elle était seule, car les deux autres hommes étaient retournés à leur poste à l’intérieur, ayant un restaurant à faire tourner. Ils espéraient que tout ne se finirait pas en bain de sang, et c’est tout ce que voulait Camélia : s’en aller avant que tout ne dégénère à nouveau. Mais son avis avait peu d’importance, d’autant qu’elle ne l’exprimait pas. Alors qu’elle espérait en vain un retour au calme, elle dut observer Orion et Calixte se lancer des joutes verbales une fois de plus, n’osant pas intervenir de peur de subir les foudres de l’un ou de l’autre.

-         T’es content, j’espère ! T’as ruiné mon repas ! Clama Orion.

-         C’est ça ! Répliqua Calixte. Tu crois que t’as pas ruiné le mien ? J’ai même pas pu manger avec vos conneries !

-         Nos conneries ?!? C’est quand même pas moi qui ai fait une scène pour une misérable table ! Si t’avais si faim que ça, fallait t’asseoir et commander au lieu de provoquer une esclandre !

-         Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon ? Tu peux continuer à manger toi, c’est moi qui suis dehors là tu vois !

-         Qu’est-ce que ça peut me faire ? Mais c’est une question de principe ! On dérange pas les gens pour une raison aussi minable que la tienne, c’est tout ! J’ai pas envie de faire ça maintenant parce que ma copine m’attend, on a prévu de passer la soirée et la nuit ensemble, tu vois. Mais je compte pas en rester là, on règlera ça toi et moi, sois en sûr !

-         Quand tu veux ! Lança Calixte. Je vais pas me laisser faire par un crétin dans ton genre.

-         Le crétin, il sera devant ce même restaurant, mardi soir à dix-neuf heures, lança Orion, davantage pour impressionner Camélia en montrant qu’il n’avait pas peur de défier un homme plus âgé que lui que par volonté de se mesurer à un autre.

-         Et le petit bourgeois à l’esprit étriqué, il y sera aussi, t’inquiète pas ! Rétorqua Calixte. Il va pas se défiler et te laisser recevoir les honneurs. Compte pas là-dessus !

-         Tant mieux, ça n’aurait pas été drôle sinon !

-         Tu trouveras ça moins drôle quand tu te retrouveras le dos éclaté étalé sur le sol, crois-moi !

-         Je te crois, tu dois avoir connu cette situation pour savoir que ça fait si mal ! C’est la différence évidente entre toi et moi : moi, je me suis jamais retrouvé à terre, j’ai toujours terrassé les autres. Toi, t’es une victime.

-         Si tu l’dis. On verra ça mardi.

-         Sans problème. A mardi, monsieur le fouteur de merde.

-         A mardi, petit con ! Dit Calixte.

-         J’adore quand tu m’insultes ! Lança Orion. Ca me donne encore plus envie d’exploser ton visage d’abruti avec tes dreads pourries !

Il s’en alla sur cette dernière phrase, en riant, tenant Camélia par la main qui percevait nettement moins bien le côté risible de la situation. Pour elle, son petit ami n’avait pas agi raisonnablement en défiant un autre homme, et elle avait peur de la suite des évènements. Portée par l’allure de son petit ami, elle se retourna discrètement, et le regard à la fois meurtrier et amusé de Calixte les fixant jusqu’à ce qu’ils disparaissent ne fit que renforcer ses inquiétudes.

Finalement, vous avez le droit au premier chapitre de notre nouvelle histoire un peu avant l'heure! Le 2 au lieu du 7! On espère qu'il vous plait, et vous donne envie de lire la suite! Ce sera complètement différent de IC et de PQN, un troisième genre!
Encore une fois, merci à ceux et celles qui sont encore là! PQN a été compliqué, celle-là sera plus légère, en apparence XD Mais plus drôle, promis!
Bises à tous et à toutes, et bonnes vacances à ceux qui vont en profiter, comme JoY qui part 10 jours sur la Côte d"Azur!
Le deuxième chapitre arrivera mi-avril quand JoY sera chez Perri pour quelques jours! Encore beaucoup de délires au programme!
Bye!

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Sagesse d'une étoile [en cours]
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Mercredi 11 mars 3 11 /03 /Mars 22:43


SAGESSE D'UNE ETOILE

Accepteront-ils la vérité ? Ils portent le nom d’une étoile, et chaque soir ils s’enlisent un peu plus dans l’obscurité. Ils croient tout connaître l’un de l’autre, mais ils oublient un détail. Un seul, qui les obligera à tout remettre en question, à cause des préjugés, des non-dits, des regards blessants. Orion, Calixte : leur rencontre va être mouvementée, leur relation va mal commencer, le chemin sera compliqué. Ils n’avaient pas prévu de s’aimer, mais personne ne leur a demandé leur avis. Entre soucis professionnels, et problèmes familiaux, ils ne seront pas épargnés. Jusqu’au bout, ils ne pourront deviner ce que leur réserve leur destinée…

Voilà le résumé de notre troisème coprod. Il est peu descriptif mais assez significatif.
Nous faisons une petite pause, après avoir pensé "Indicibles cruautés" et "Plus que nous" non stop.
Le premier chapitre arrivera le 7 avril. On espère que vous serez là, les anciens, les fidèles, les nouveaux. On vous aime, tous autant que vous êtes (ou presque! lol) et on vous dit à très vite! On ne s'arrête plus! et c'est grâce à vous! Merci!

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Conneries en tous genres^^
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P'tit plaisir^^

 

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