Présentation

Jeudi 11 décembre 4 11 /12 /Déc 20:56



Deux semaines passèrent, sans que Miralem n’ait de nouvelles de Lorik. Par fierté, il n’osait pas se renseigner auprès de son frère ou de Clémentine, qui le connaissaient, mais au fond de lui, il sentait l’impatience le gagner. Il s’était surpris lui-même en ressentant de la déception lorsque Lorik avait quitté son lit et était rentré chez lui, après lui avoir simplement serré la main, malgré leur nuit passionnée. Il n’aurait pas cru s’attacher à cet homme, autrement que sexuellement, et surtout pas aussi vite. Plus il comprenait ce qu’il ressentait, plus sa possessivité refaisait surface. Déjà, il sentait que Lorik était sien et que personne ne pouvait le lui piquer, alors qu’ils n’avaient passer qu’une nuit ensemble. Sa réaction était démesurée, Miralem le savait, mais il ne pouvait rien y faire. Il était comme ça, et il devait l’assumer, tout en étant prudent.

Son esprit fut tellement obnubilé par ses émois récents que le jeune agent immobilier en oublia presque sa réunion la plus importante de l’année. Heureusement pour lui, il remarqua son erreur à temps, et quand vint le jeudi soir, il fut fin prêt. A vingt et une heures, il enfila son manteau, il prit sa besace, et il sortit de chez lui. Il parcourut quelques kilomètres en voiture, jusqu’à se retrouver dans un coin isolé, à l’écart de Londres, avec les lumières et les gratte ciel de la City au loin et des arbres en tout genre aux environs. Il franchit le portail massif en acier, après s’être présenté à l’entrée, puis il gara sa voiture à côté des autres, devant une maison cossue qui ressemblait plus à un chalet qu’à une résidence citadine. Un feu de cheminée éclairait l’intérieur et donnait à l’endroit une atmosphère paisible et chaleureuse. Plusieurs personnes étaient assises dans des canapés ou des fauteuils et discutaient allègrement, attendant que tout le monde soit là pour parler de choses plus sérieuses.

Quand Miralem entra dans la pièce occupée, un homme se leva et vint le saluer.

-          Bonsoir Alan, lui dit l’hôte.

-          Bonsoir, chef, répondit Miralem.

-          Tu vas bien depuis notre dernière conversation ?

-          Très bien, j’ai pas à me plaindre.

-          Parfait. Je ne t’ai pas rappelé mais j’ai eu vent de ce que tu as fait. Une fois de plus, tu n’as pas trahi ma confiance. Tu as agi comme il fallait, et si tu es là aujourd’hui, si je t’ai convoqué pour participer à l’organisation de cette mission qui est, tu le sais, cruciale et importantissime, c’est parce que tu es le chef de ta section, c’est vrai, mais c’est surtout parce que tu es un bon élément, un excellent élément.

-          Merc…

-          Je ne dis pas ça pour te flatter, Alan, mais pour que tu le saches. Je serais encore plus déçu si jamais tu commettais une erreur, c’est tout ce que tu as à comprendre. Plus je te fais monter, plus la chute risque d’être brutale si tu tombes, ne l’oublie pas.

-          Aucun risque, chef.

-          D’autres l’ont dit avant toi…

Le chef, qui n’était autre qu’Adrian, le directeur national de l’organisation et l’homme qui avait appelé Miralem quelques temps plus tôt, laissa son subalterne imaginer la suite de ses derniers mots, et il retourna s’asseoir, invitant malgré tout Miralem à le suivre. Entre temps, les personnes absentes étaient arrivées. La réunion pouvait commencer. L’homme assis aux côtés d’Adrian était Steven, son porte parole. Sur les ordres de son chef, il se redressa et prit la parole.

-          Normalement, vous savez tous pourquoi vous êtes là. Cette réunion est prévue depuis longtemps, la mission qui s’en suivra aussi. D’ici là, on se reverra pour arranger les détails et mettre les choses au point avec plus de précisions. Aujourd’hui, on va se repartir les différentes tâches, voir qui sera plus ou moins disponible quand il faudra. C’est l’objectif principal, et Adrian mènera le débat. Pour l’instant, j’aimerais simplement que chacun fasse le compte rendu des récentes missions dans sa région, comme d’habitude. On commence par toi, Jack.

Un homme prit un dossier dans son sac et se lança dans des explications longues et rébarbatives mais nécessaires. Chacun leur tour, les membres de l’organisation intervinrent, Miralem n’y échappa pas. Il s’en sortit avec brio, sous le regard admiratif de son supérieur, qui le rendait à la fois fier de ce qu’il avait accompli et effrayé à l’idée de commettre le moindre impair, même si ce n’était pas son genre d’avoir peur ou de trembler devant la difficulté. Adrian pouvait parfois être très menaçant simplement grâce au ton de sa voix ou à la lueur dans ses yeux, mais Miralem ne perdait jamais de sa superbe. Il savait qu’il était le meilleur et il tenait à le rester. Adrian cherchait son point faible, mais il perdait son temps, car Miralem n’en avait pas, pas dans son domaine.

 

Le jeune agent immobilier rentra chez lui quelques heures plus tard, et il se coucha aussitôt, épuisé par toutes les informations qu’il avait du engranger en une soirée, et voulant profiter d’un minimum d’heures de sommeil. Quand il se réveilla le lendemain, il était dix heures passées. Il ne travaillait pas de la matinée, mais il avait rendez vous avec son frère pour déjeuner, alors il se leva, se doucha, puis il se vêtit d’un costume décontracté mais adapté à son travail. Il avala rapidement un yaourt et deux morceaux de pain, puis il sortit de sa maison, sans oublier son ordinateur et ses dossiers immobiliers, vu qu’il ne repasserait pas chez lui d’ici la fin de la journée. Il prit le métro, qui l’emmena au cœur de la City, et il s’installa dans un bar pour prendre un café et avancer dans la lecture de ses papiers.

Quand sa montre indiqua midi, il paya sa consommation, et il parcourut quelques mètres avant de se retrouver devant un restaurant à l’allure très urbaine, mais à l’intérieur plus chaleureux et conviviale. Son frère était déjà là, alors il alla s’asseoir en face de lui.

-          Salut, dit-il simplement, en serrant sa main tendue.

-          Salut, Mira, répondit Cypriaque. Tu vas bien ?

-          Ca va, ça va, comme un jour de boulot qui n’a pas encore commencé !

-          Soit t’es de bonne humeur, soit t’es pas mon frère là !

-          Pourquoi ?

-          T’essayes de faire de l’humour, Mira, et c’est pas tous les quatre matins que ça t’arrive !

-          Ca te pose un problème ? Demanda alors Miralem, se refermant aussitôt.

-          Non, non ! Allez, reprends pas cet air sérieux ! Je préfère quand t’es joyeux ! Puis tu sais que je suis le fan numéro un de ton humour, aussi nul soit-il !

Ils rirent de bon cœur pendant la moitié du repas, ce qui ne leur arrivait que très rarement. Cypriaque était étonné de voir que son frère allait si bien, mais il était content pour lui, et il n’osait pas poser de questions, de peur que Miralem perde sa bonne humeur et retombe dans sa nonchalance perpétuelle. Pourtant, il ne put se retenir lorsque son cadet fit référence à quelqu’un ayant passé la nuit chez lui. Il trouvait ça rapide, si tôt après la mort de Christian, mais il préférait s’en réjouir et jouer les curieux pour en savoir plus.

-          Raconte-moi ! S’exclama-t-il, au grand damne de Miralem, qui hésitait entre dire la vérité et la transformer quelque peu. La seconde option l’emporta. Il omit certains détails.

-          L’autre jour, une vieille connaissance est passée à la maison, un gars que j’avais rencontré y’a pas mal de temps. Honnêtement, je pensais pas l’apprécier, mais quand j’ai ouvert la porte et que je l’ai vu, planté là, je dois avouer que j’étais bien content. Non seulement d’avoir un soutien, mais aussi de l’avoir lui. Il a eu vent de la mort de Christian, alors il est passé chez moi pour voir comment je m’en sortais. On va dire qu’il est resté plus longtemps que prévu, et ça nous a surpris tous les deux, crois moi !

-          Avec moi, ça fait trois ! Tu le revois quand ??

-          Attends, je sais même pas si on est ensemble ou pas, si c’était que pour une nuit ou si on va continuer. C’est un peu compliqué.

-          Tu veux quelque chose de sérieux avec ce gars, toi ?

-          Je crois oui, c’est pas très clair pour l’instant.

-          Si jamais tu veux en parler ou demander un conseil, tu hésites pas. Grand frère est là !

-          Je sais, merci, mais me prends pas pour un pas doué en relations s’il te plait. Je peux m’en sortit tout seul.

-          Oui, c’est vrai que ça a bien marché jusqu’à aujourd’hui !

Ils rirent encore et encore, plus que d’habitude, plus que jamais ils n’avaient ri ensemble, et ça leur fit du bien. Ils retournaient en enfance, lorsqu’ils n’avaient aucun problème, aucune préoccupation, rien organiser ou gérer, tout à imaginer et rêver.

-          Sinon, finit par dire Cypriaque, avec Clémentine, on organise une réunion de famille chez nous dans un mois et demi. Je te rappellerai pour te dire la date exacte, mais on compte sur ta présence.

-          Si je suis là, je viendrai, bien sûr.

-          J’espère bien ! En tout cas, moi, faut que je file. Je dois être au bureau dans vingt minutes.

-          Je te suis, faut que j’y aille aussi.

Miralem paya leurs deux repas, et ils sortirent du restaurant. Sur le trottoir, Cypriaque prit son frère dans ses bras, et il lui glissa quelques mots à l’oreille :

-          J’ai passé un bon moment, p’tit frère. Ca serait bien si tu pouvais être aussi joyeux plus souvent, ça m’avait manqué de m’amuser avec toi.

Embarrassé, Miralem prit rapidement ses distances. Il ne dit rien, et il se contenta d’offrir son plus beau sourire. Il regarda son frère s’éloigner, puis il partit à son tour, se rendant à pied à son agence. Il n’était plus d’humeur joviale. Les paroles de son frère avaient suffi pour le gêner et lui faire retrouver son attitude froide et impersonnelle.

Préférant profiter de l’air frais mais revigorant, il marcha jusqu’à son agence, et il se mit au travail dès qu’il arriva. Chloé ne posa pas de questions et le laissa s’enfermer dans son bureau pendant des heures, peu surprise par son patron. Elle avait l’habitude de ses sautes d’humeur, et elle avait appris à ne faire aucune remarque quand il était d’humeur particulière, que ce soit positivement ou négativement. Elle préviendrait Bertrand quand il rentrerait de son rendez vous avec un client, et tout irait bien. Ils devraient juste éviter de déranger Miralem jusqu’à ce qu’il sorte de son antre.

 

Un mois et demi plus tard, les vacances de Noël touchaient à leur fin. C’était le dernier week-end avant la reprise de janvier, et en ce samedi gouverné par des températures glaciales, Miralem s’affairait à préparer tables et chaises pour la réunion de famille organisée chez Cypriaque et sa femme. Il était venu quelques heures en avance pour les aider à tout installer, et ils n’avaient pu le renvoyer chez lui, d’autant que tout aide était la bienvenue.

Quand le premier invité arriva, tout était prêt. Miralem observa les nouveaux arrivants au fur et à mesure, comme s’il attendait quelqu’un. Il salua les personnes qu’il connaissait, discuta avec certaines d’en elles, puis quand celle qu’il espérait voir arriver franchit la porte, il quitta sa place et il s’éloigna, préférant s’asseoir dans un coin jusqu’à ce que le repas commence et éviter de se retrouver mêlé à des conversations mondaines qu’il ne supporterait pas.

Il fut pourtant interpellé quelques minutes plus tard par Clémentine, qui l’invita à se servir un verre pour participer à l’apéro. Il ne refusa pas, car cela n’engageait à rien, et il n’eut plus l’opportunité de quitter le groupe, jusqu’à ce que Cypriaque demande à tout le monde de passer à table. Miralem s’assit au bout, et il fut surpris de voir Lorik s’installer en face de lui, mais il ne dit rien, intérieurement satisfait de la tournure des évènements. Il pourrait peut être enfin lui parler, si Lorik ne fuyait pas à nouveau.

Il fut sorti de ses pensées par le bruit de fourchettes tintant sur un verre. Il tourna la tête vers la provenance du son, et il vit Clémentine tenter d’avoir l’attention de tous ses invités. Il oublia un instant l’homme qui lui faisait face et son allure tout à fait désirable, vêtu d’un costume très sérieux mais très moulant, et il écouta ce que sa belle sœur avait à dire.

-          Tout d’abord, merci à tous d’être venus, commença-t-elle. On organise cette réunion tous les deux ans, et on est ravis que vous reveniez toujours aussi nombreux. Il y en a qui ne reviennent pas, d’autres qui arrivent. Des anciens, des nouveaux, et c’est d’ailleurs un sujet que j’aimerais aborder.

Elle vérifia qu’elle avait la pleine attention de tout le monde, et, satisfaite, elle dit enfin ce qu’elle était impatiente d’annoncer depuis le début de la réunion.

-          Vous savez que Cypriaque et moi essayons d’avoir un enfant depuis des années, mais nous avons rencontré quelques difficultés. Après plusieurs tentatives, la fécondation in vitro a enfin marché.

Elle fit une autre pause, et sourit en voyant les visages à la fois heureux et effarés qui entouraient la table de sa salle à manger. Sans laisser à qui que ce soit le temps de faire la moindre remarque, elle termina son discours.

-          Je suis enceinte depuis un mois et demi. Cypriaque et moi allons avoir un enfant !

Des exclamations suivirent cette annonce, et chacun leur tour, les invités se levèrent pour féliciter les futurs parents. Miralem respecta exceptionnellement les convenances et il quitta son siège pour congratuler chaleureusement son frère et sa belle-sœur. Il allait être tonton et malgré tout, cette pensée le réjouissait.

Tout le monde finit par revenir à sa place, et le reste du repas se passa calmement. Les plats défilèrent, et Miralem se demandait si Lorik allait se décider à lui parler. Ils avaient échangé des politesses, comme deux personnes se rencontrant pour la première fois, mais ils n’avaient pas encore eu de véritable discussion, et Miralem ne voulait pas être le premier à engager la conversation. Il dut attendre l’arrivé des desserts pour que son amant d’une nuit ose enfin s’adresser à lui sans détour, de la plus banale des manières.

-          Tu vas bien depuis l’autre jour ? Demanda-t-il.

-          On fait aller, répondit Miralem, enclin à répondre, mais pas à dévoiler les différentes émotions qui le submergeaient depuis leur dernière rencontre.

-          Tant mieux, dit Lorik. Tu vas trouver ça bête, continua-t-il, en murmurant cette fois, car il s’était approché de Miralem pour que seul lui comprenne ses paroles, mais j’avais peur de t’avoir vexé en partant comme ça.

Miralem l’observa un moment, le visage impassible, même si à l’intérieur il bouillonnait. Il ne pouvait pas lui dire qu’il avait effectivement était vexé par son départ précipité. Il avait honte de sa propre réaction, et il n’était pas prêt de la raconter aux autres, même au principal concerné. Finalement, il ne se comprenait plus lui-même. L’arrivée de Lorik dans sa vie avait tout bousculé, et il ne savait pas si c’était une bonne chose, ou si au contraire, ça n’allait lui attirer que des ennuis. Pour s’échapper et contourner les questions auxquelles il n’avait pas de réponse, Miralem prononça quelques mots, qu’il aurait dits naturellement en d’autres circonstances, car c’était dans sa personnalité, mais qui lui semblèrent bien hypocrites à cet instant.

-          En effet, c’est bête. On n’est pas des ados. C’est pas parce qu’on a couché ensemble une fois que je me suis entiché de toi. T’étais pas le premier à passer dans mon lit pour une nuit, et tu seras pas le dernier.

Lorik ne répondit rien, mais Miralem vit ses traits se figer furtivement et déformer son visage. Il ne s’en préoccupa pas, car ça avait été si bref que ça n’avait peut être rien à voir avec ses paroles. Il n’imaginait pas que ses mots aient pu touché Lorik car après tout, ce dernier était parti sans rien dire. Miralem s’estimait la victime de l’histoire. Il ne pensait pas un mot de ce qu’il avait dit, mais il ne l’admettrait pas. Il devait essayer d’oublier Lorik et la possibilité d’une histoire avec lui.

 

Un silence étonnant régna au bout de la table, ponctué par quelques remarques inintéressantes des autres invités, qui avaient entendu la dernière tirade de Miralem et ne savaient plus où se mettre. Miralem leur jetait parfois de regards pour observer leur attitude, et il remarqua que Lorik faisait de même. Apparemment, celui-ci voulait encore discuter, mais la présence d’autres personnes autour d’eux le gênait. Miralem n’était pas prêt de lui faciliter la tâche. Si Lorik voulait lui parler, il allait devoir une fois encore faire le premier pas.

L’agent immobilier n’eut qu’à attendre la fin du repas, quand tout le monde eut bu son café. Tous les invités se levèrent en même temps pour sortir de table et, selon les envies, passer au salon, s’en aller, ou vaquer à d’autre occupations diverses et variées. Miralem s’apprêtait à rejoindre son frère et Clémentine dans la pièce d’à côté, car il ne les avait pas beaucoup vus pendant la soirée, quand son bras fut happé plus ou moins discrètement par une poigne tenace. Il se tourna et il se retrouva nez à nez avec Lorik, qui ne le lâcha pas. Celui-ci approcha son visage de l’oreille de Miralem.

-          Je dois te parler, murmura-t-il

Miralem frissonna. Son souffle sur sa peau, sa main sur son bras, c’en était trop pour qu’il ne réagisse pas. Enfin disposé à entendre ce que Lorik avait à lui dire, il se libéra de son emprise, pour ne pas avoir plus de réaction incongrue, et il lui conseilla de le suivre, après avoir vérifié que personne ne les regardait. Il l’emmenait dans un endroit plus isolé et plus calme, où ils pourraient discuter sans craindre des oreilles indiscrètes. L’un derrière l’autre, ils empruntèrent l’escalier qui montait à l’étage, et Miralem entra dans la chambre de son frère, suivi de près par Lorik, qui ferma la porte derrière lui.

 

Bonsoir, pour une fois nous n'avons pas grand chose à dire.
Nous espèrons que vous avez aimé. La plupart d'entre vous est au courant de la situation. Pour le moment, le blog reste ici mais il sera sans doute migré d'ici un mois. Nous vous tiendrons au courant.
Gros bisous à tous^^ 

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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