Présentation

Jeudi 26 juin 4 26 /06 /Juin 04:06

Après un week-end riche en émotions tout aussi fortes que désagréables, une nouvelle semaine commença. C’était la dernière avant que les vacances de Noël arrivent, et elle commença plutôt mal pour Idriss. En effet, quand le jeune homme aux cheveux bruns méchés de bleu arriva au lycée, Daegan vint le harceler de questions, sans lui laisser le temps de comprendre la situation. Il avait très peu dormi pendant le week-end, et il n’était pas d’humeur à écouter de grandes phrases. Il n’entendit que quelques mots, mais il comprit malgré tout la signification des paroles de son ami.

-          Vu… Ceylan… Raconté… Bu… Encore… Peur… Fou… Connard !

Daegan hurlait, il libérait toute sa colère, sans remarquer l’éclat meurtrier qui naissait dans les yeux noisette d’Idriss. Il finit par se taire lorsqu’il se retrouva plaqué contre le portail d’entrée du lycée, une main dissimulant sa bouche afin de l’empêcher de parler. Encore une fois, il était allé trop loin, il ne s’en rendait compte que trop tard, mais il pensait chaque mot de ce qu’il venait de dire. Il s’inquiétait pour Idriss. S’il continuait ainsi, l’alcool allait le tuer à petit feu, et il ne pourrait plus remonter la pente. Il devait tenter de le sermonner, au risque de se faire frapper ou de perdre Idriss. Ce dernier était son meilleur ami, et même s’il pouvait avoir très mauvais caractère, il l’appréciait beaucoup, il ne voulait que son bien, à défaut du sien.

-          T’as autre chose à ajouter ? Finit par demander Idriss, autorisant son ami à parler, mais sans le lâcher pour autant.

-          Qui a écrit tout ça sur tes copies ? Osa Daegan sans vraiment espérer de réponse.

Comme il l’avait prévu, Idriss ne dit rien, mais il eut une réaction qui surprit le jeune homme aux cheveux noirs. Au lieu de lui reprocher sa trop grande curiosité ou le culot dont il faisait preuve face à celui qu’il était censé respecter, Idriss libéra Daegan de son emprise. Son regard se voila quelque peu, mais il se reprit vite, et abandonna son ami pour se diriger vers sa salle de cours, sans un mot.

En chemin, il croisa Auxence, et un drôle de sentiment l’envahit à nouveau. Il ne se comprenait pas lui-même, mais il s’en voulait un peu en pensant qu’il avait sûrement blessé son jouet. Tout cela le perturbait, car justement, c’était qu'un jouet, et il ne devait ressentir que de la haine et du mépris à son égard, même si son désir sexuel prenait parfois le dessus.

Sans réfléchir, il se dirigea vers le blond, qui ne le vit pas arriver, marchant loin devant le brun. Il agrippa Auxence par l’anse de son sac à dos, et l’attira avec lui dans un recoin du couloir, à l’abri des regards. Il tenta d’attraper les lèvres du garçon qui le troublait tant, mais celui-ci ne se laissa pas faire. Quand il se rendit compte de l’identité de son assaillant, ses traits se durcirent, et son regard se glaça. Aucun son ne sortit de sa bouche, mais sa réaction était assez significative. Auxence était amer, très amer. Idriss avait voulu s’amuser avec lui, et il avait tout supporté, mais le brun avait poussé le jeu beaucoup trop loin.

Il était tombé dans son piège, naïvement. Les marques sur son visage étaient là pour le lui rappeler, chaque jour, afin qu’il ne se fasse plus avoir de cette façon. Malgré lui, il avait aimé ce qu'ils avaient fait cette nuit-là, mais il ne supporterait pas de tout refaire une deuxième fois, et d’en subir à nouveau les conséquences. Secoué par la poigne d’Idriss, il remit son blouson et son sac à dos en ordre, avant de s’en aller, en ignorant complètement le jeune homme aux mèches bleues.

Ses pas le menèrent jusqu’à son cours de mathématiques. Malgré l’intervention d’Idriss, Auxence était encore en avance. La salle était ouverte, et Ephram était déjà à l’intérieur, alors il alla s’asseoir à côté de lui, comme si rien ne s’était passé. Mais le silence qui régnait entre eux devint rapidement gênant. Auxence savait que son ami n’avait rien à se reprocher, et que c’était à lui de s’excuser. Depuis une semaine, il ne lui parlait plus, car il ne voulait avoir de contact avec personne. Il s’était muré dans un silence effrayant, depuis le jour où Idriss avait agi sans se soucier de ce que l’autre pouvait en penser. Il n’avait pas donné d’explication à qui que ce soit, et il était temps pour lui de changer d’attitude.

-          Désolé pour la semaine dernière, déclara-t-il en se tournant vers Ephram, alors que celui-ci gardait obstinément les yeux rivés sur le tableau noir à l’autre bout de la salle.

Malgré son manque de réaction apparent, Auxence sut qu’il avait fait mouche, car un sourire se forma sur le visage de son ami. Ephram savait ce qu’il en coûtait au blond de prononcer de tels mots. Il ne ravalait pas souvent sa fierté pour les dire, et le roux se sentit tout à la fois honoré, fier et ému d’être alors une exception à la règle.

-          C’est oublié, finit-il par dire, alors que leur professeur arrivait.

L’heure passa rapidement pour les deux amis, qui s’étaient rassurés en retrouvant leur complicité. La journée se déroula de la même façon, ponctuée par leurs rires et leur bonne humeur, même si une ombre au tableau assombrissait parfois le regard d’Auxence lorsqu’il ressassait ses sombres pensées. Ephram remarquait les sautes d’humeur de son ami, mais il n’osait rien dire. Il n’avait pas envie de donner à Auxence une raison de lui en vouloir alors qu’ils venaient à peine de se retrouver.

Malgré sa bonne volonté, il ne put s’empêcher de chercher à en savoir plus, le lendemain.

-          Qu’est-ce qui va pas Auxi ? Lui demanda-t-il, alors qu’ils sortaient du lycée, ayant terminé leur journée.

-          Rien, répondit le concerné, en fronçant les sourcils et en enfonçant un peu plus sa tête dans son blouson.

Ephram connaissait Auxence par cœur, et il savait que si son ami réagissait ainsi, il n’y avait aucune chance pour qu’il en apprenne davantage. Il n’insista pas, et essaye de parler de ce qui le tourmentait depuis maintenant plusieurs jours.

-          T’as déjà embrassé un garçon ? Lança-t-il, sans détour.

Surpris, Auxence se figea, sans pourtant esquisser le moindre geste. Non. Ephram ne pouvait pas savoir. Il n’avait jamais rien laissé transparaître, si ce n’est de la rancœur et du mépris envers Idriss, ce qui ne pouvait paraître que légitime aux yeux Ephram, car celui-ci était au courant pour le chantage.

-          C’est quoi cette question ? Préféra-t-il dire, pour éviter de répondre et de s’engager dans une conversation qu’il n’était pas prêt à avoir.

-          Je sais pas, je me demandais c’est tout, mentit Ephram, tout en baissant la tête, honteux de ne pas réussir à se confier à son meilleur ami.

Auxence était le seul à qui il pouvait dire ce qu’il avait sur le cœur, mais il n’y arrivait pas. Pourtant, il en avait besoin, car sa situation le mettait mal à l’aise. Il était en couple depuis deux ans. Il avait aimé sa copine, plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé, mais leur relation devenait ennuyeuse. La monotonie avait mis fin à leur parfaite harmonie, mais pas encore à leur idylle. Sa copine s’accrochait, elle faisait semblant de ne rien voir, mais ils savaient tous les deux que tout était différent. L’un ou l’autre devait trouver le courage d’arrêter cette mascarade, il était plus que temps.

Il ne l’aimait plus depuis un moment, mais ce n’était pas tout. De drôles de sensations assaillaient son cœur et son esprit lorsque ses pensées étaient dirigées vers une autre personne, ou lorsqu’il la croisait. Depuis qu’il avait embrassé Daegan, il ne cessait de revoir la scène, et ça le perturbait plus qu’il ne l’aurait cru. Se découvrir bisexuel, voire gay, ne le dérangeait pas, mais l’avis d’Auxence lui importait plus que tout.

-          Fais pas cette tête, réagit Auxence, tirant Ephram de ses pensées, sois pas gêné pour si peu, c’est pas comme si on était gay.

Il donna une légère tape amicale sur l’épaule d’Ephram, avant de laisser un rire forcé s’échapper de ses lèvres. Mais celui-ci sonnait faux, tout comme les mots qu’il venait de prononcer. Il était très mal placé pour dire ce genre de choses.

-          Je suis pas gêné, répliqua Ephram, préférant mentir, car vu la dernière réplique d’Auxence, ce n’était pas le moment de lui dire qu’il était attiré par un garçon.

-          A peine, lança Auxence, en rigolant franchement cette fois, ce qui ne fut pas au goût d’Ephram.

-          ARRETE DE RIRE ! Hurla le roux. Putain, j’en ai marre que tu me prennes jamais au sérieux ! Moi je dois toujours écouter tous tes petits problèmes à la con, et quand je veux discuter d’un truc important, tu te fous de ma gueule ! Je veux bien t’aider quand je peux, mais faudrait que tu comprennes que moi aussi j’ai besoin de toi des fois ! Ca marche pas à sens unique !

Après cette longue tirade qu’il n’avait pu retenir, Ephram abandonna son meilleur ami, et rentra chez lui, à la fois triste d’en être arrivé là et soulagé de s’être exprimé, même si ce n’avait pas été de la plus belle des manières. De son côté, Auxence n’avait pas bougé, trop abasourdi par les paroles de son ami. Il n’avait pas tout saisi, mais il avait compris l’essentiel : il devait être plus à l’écoute. Il n’avait pas eu l’impression de délaisser Ephram, mais si ce dernier s’était énervé ainsi, ce devait être le cas, car il ne haussait pas le ton s’il n’avait pas une bonne raison de le faire, contrairement à Auxence, qui avait tendance à crier sans réfléchir, parfois à tort.

 

***

La semaine se termina dans une drôle d’atmosphère. Idriss et Daegan ne se parlèrent pas, de même qu’Auxence et Ephram. La situation perdura, jusqu’à ce que le bal de Noël du lycée arrive.Il était organisé par l’établissement depuis plusieurs années, et avait lieu le premier samedi des vacances, peu après le dernier match de basket de l’année.

 

***


L’équipe du lycée réalisa une très bonne prestation, à l’image de son excellente première moitié de saison, et gagna aisément la partie. Malgré quelques dissensions entre certains des joueurs, l’amour du sport et l’esprit d’équipe prirent le dessus, et tout se passa bien.

Quand Auxence sortit des vestiaires, il passa devant Ephram, qui était debout appuyé contre un mur et semblait attendre quelque chose. Encore une fois trop fier pour aller se faire pardonner son égoïsme, il ignora son ami, qui ne fit pas attention à cette réaction puérile et commença à le suivre à la trace. Ils finirent par se retrouver côte à côté, et ils marchèrent ainsi jusqu’au domicile d’Auxence, dans un silence impérial.

Arrivés devant la maison du blond, Ephram prit la parole, et ses mots sonnèrent plus comme un ordre que comme une suggestion :

-          Je vais poser mes affaires chez moi et me changer. Pendant ce temps-là, tu te laves, tu te fais beau. Je repasse dans une heure, et on va au bal ensemble. Et pas d’objection, ajouta-t-il lorsqu’il vit qu’Auxence voulait répliquer.

Comme il l’avait dit, il rentra chez lui afin de se préparer, ce que fit aussi Auxence, le sourire aux lèvres, car Ephram avait encore craqué le premier. Il n’avait rien eu à faire.

 

Dans le même temps, à quelques kilomètres de là, Daegan avait pris une bonne douche, avant de quitter le gymnase. Il avait déposé tout de dont il n’avait pas besoin chez lui, puis il avait marché jusqu’à chez Idriss, qui n’avait pas assisté au match, contrairement à ses nouvelles habitudes. Ceylan lui avait ouvert et l’avait laissé monter dans la chambre de son ami. Il l’avait trouvé endormi, emmitouflé dans son édredon vert kaki, alors que la nuit commençait déjà à tomber.

Il tenta de le réveiller en le secouant, mais il n’obtint aucun résultat, alors il descendit à la cuisine. Il attrapa une carafe qu’il remplit d’eau à l’aide du robinet. Il retourna à l’étage et déversa le liquide sur le visage d’Idriss, sans autre forme de procès. C’était radical, et ça comportait des risques lorsqu’on connaissait le tempérament d’Idriss, mais au moins, c’était efficace. Le brun ouvrit rapidement les yeux pour trouver l’auteur du méfait, et il se redressa d’un bond lorsqu’il reconnut Daegan. Mais il s’était levé trop vite, et il n’avait pas eu le temps de s’habituer à la lumière du jour. Tout vacillait autour de lui, tant et si bien qu’il finit par se rasseoir, sans avoir pu lancer la moindre injure à l’intention de son ami.

Daegan attendit quelques minutes, le temps qu’Idriss reprenne ses esprits. Quand il vit une lueur de vengeance apparaître dans ses prunelles noisette, il sut qu’il était temps pour lui d’intervenir, avant que son ami ne prenne le dessus.

-          On va au bal ce soir, alors tu te grouilles de mettre des fringues classes à la place de ton vieux pyjama aux éléphants roses qui te donne un air plus con que la moyenne, puis tu me rejoins dehors. Je te laisse pas le choix. Je sais pas ce que t’as, mais crois-moi, je vais pas te laisser morfondre comme ça, que tu le veuilles ou pas.

-          Tu crois vr… Voulut répliquer Idriss.

-          Ta gueule, l’interrompit Daegan. Dépêche-toi.

Il sortit de la chambre d’Idriss en refermant la porte derrière lui, puis il alla attendre son ami dans la rue, assis sur le muret de briques rouges bordant le trottoir.

Il n’eut pas à patienter bien longtemps, car le brun apparut bientôt sur le pas de sa porte, vêtu d’un baggy noir et d’un haut blanc à manches longues, surmonté d’une veste à capuche, noire elle aussi. Il s’approcha de Daegan avec sa démarche nonchalante, le visage impassible.

-          On y va ? Demanda-t-il simplement.

Daegan ne répondit rien. Satisfait, il se leva et marcha en direction du lycée, suivi par Idriss.

 

Ils arrivèrent à destination quelques minutes plus tard, et ils se retrouvèrent vite engloutis par la foule. Des dizaines de tables étaient disposées dans tous les sens, et elles étaient jonchées de boissons et aliments en tous genres. Des centaines d’élèves s’agglutinait autour, le regard rivé sur la scène, où les groupes amateurs s’enchaînaient. Les musiques étaient très variées, allant du slow au hard rock, rien ne gâchait la fête. Quelques personnes dansaient, d’autres discutaient et les plus gourmandes mangeaient.

Voulant sortir de l’essaim étouffant dans lequel ils se trouvaient prisonniers, Daegan et Idriss se dirigèrent vers une des buvettes installées dans la cour du lycée. Aucun alcool n’y était distribué, mais ils pouvaient s’y rafraîchir grâce à divers sodas disponibles à volonté et gratuitement. Daegan commanda un diabolo grenadine, alors qu’Idriss demanda un simple jus d’orange. Pendant qu’ils attendaient leurs boissons, deux silhouettes familières firent leur apparition à quelques mètres d’eux, de l’autre côté de la buvette. L’une fut reconnue immédiatement par Idriss et provoqua chez lui quelques frissons entrecoupés d’autres sentiments plus négatifs, alors que l’autre lui disait vaguement quelque chose. Ne voulant pas avoir l’air de leur porter un quelconque intérêt, il interpella Daegan :

-          C’est pas les gars de ton équipe en face ?

Le jeune homme aux cheveux noirs se tourna et regarda dans la direction indiquée pour apercevoir Auxence et Ephram discutant allègrement, chacun un verre à la main. Il contourna la buvette pour les rejoindre, sans demander son avis à Idriss qui le suivit sans protester. Il salua ses deux coéquipiers comme il avait l’habitude de le faire, alors qu’Idriss restait étrangement en retrait, puis un grand silence suivit leur arrivée. Les quatre garçons s’observaient, aussi gênés les uns que les autres, pour différentes raisons.

Personne n’osa prendre la parole, jusqu’à ce qu’une jeune fille surexcitée fasse irruption au milieu du petit groupe, s’accrochant au bras droit d’Ephram, qui ne savait plus où se mettre. L’homme qui lui plaisait était en face de lui, et sa copine venait de se jeter sur lui. Il ne bougeait plus tant il était mal à l’aise. Il ne savait pas comment agir sans faire transparaître ses sentiments. Après tout, Daegan ne lui avait jamais reparlé de leur baiser échangé. Il ne lui avait rien promis, mais malgré tout, Ephram avait l’impression de le trahir en ayant une copine sans qu’il le sache. Un lien particulier les unissait, même s’ils n’osaient pas l’exprimer, et il ne voulait pas le perdre.

Il se sentit encore plus mal lorsque Idriss mit les pieds dans le plat en posant une question qu’Ephram aurait préféré éviter.

-          Qui est donc cette belle apparue sous nos yeux ? Voulut savoir le brun, d’un ton charmeur.

Cette réplique ne plut ni à Ephram, ni à Auxence, qui serra les poings à l’attente du mot « belle ». Il était debout à côté d’Idriss, alors il n’eut qu’à décaler son pied de quelques centimètres pour écraser discrètement, mais non moins fermement, celui de son voisin. Malgré la douleur, Idriss ne put s’empêcher de sourire. Il était ravi qu’Auxence soit jaloux.

-          Pourquoi t’as fait ça ? Demanda la jeune fille, alors qu’Idriss venait de secouer sa tête dans tous les sens pour chasser ses idées absurdes.

Le jeune homme ne répondit rien, et un gros blanc s’installa, provoquant un nouveau malaise.

-          Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Finit par dire Idriss, s’énervant contre la demoiselle. T’es qui pour me poser cette question ? Présente toi d’abord et après on verra !

Il avait été méchant, presque humiliant, mais la jeune fille ne s’était pas laissée démonter.

-          Je m’appelle Anita, je suis la petite copine d’Ephram depuis deux ans, lança-t-elle, aussi froidement qu’elle le pouvait.

Sa déclaration n’eut aucun effet sur Idriss, qui en réalité se moquait de savoir qui elle était, mais Daegan ne sembla pas du tout apprécier ce qu’elle venait de dire. Son visage se décomposa, et une moue triste y prit place, alors qu’Ephram baissait honteusement la tête.

-          Pourquoi t’es comme ça ? Lui demanda Anita.

Daegan ne laissa pas au roux le temps de répondre.

-          Il doit être fatigué à cause du match, dit-il, en fixant Ephram dans les yeux, avant de s’en aller, seul.

Idriss voulut le suivre et commença à partir, mais Ephram le retint.

-          Je sais ce qu’il a, je vais lui parler, murmura-t-il afin que seul le brun l’entende.

Idriss haussa les épaules et laissa le roux courir après son ami. Il se retrouva seul avec Auxence et Anita, qui disparut aussitôt qu’il eut à nouveau posé son regard meurtrier sur elle.

-          Cette fille est trop curieuse, déclara-t-il sans vraiment attendre de réponse. Une vraie fouteuse de merde.

 Il s’éloigna pas à pas du blond, lentement, puis il s’arrêta à quelques mètres de lui.

-          Tu viens ? S’enquit-il, sans se retourner.

Auxence ne réagit pas de suite. Il ne savait pas quoi faire. Il était partagé entre le désir de suivre cet homme qui l’effrayait autant qu’il le fascinait, et l’envie de fuir loin de lui, d’obéir à sa raison. Diverses expressions traversèrent son visage, signes de son chamboulement intérieur, mais il finit par avancer vers celui qui l’appelait, comme s’il  n’y avait pas d’autre solution pour  lui.

Ils marchèrent en silence, côte à côté, troublés par des sensations nouvelles qu’ils ne parvenaient pas à définir. Leur promenade se termina lorsqu’ils se retrouvèrent devant l’entrée du gymnase. Curieusement, Idriss entra à l’intérieur du bâtiment, et Auxence le suivit à nouveau, sans hésiter, bien qu’il ne sache pas quoi faire dans cette antre sportive accompagné de son maître chanteur aussi machiavélique que sensuel.

Ils allèrent s’asseoir sur les gradins, tout en laissant une distance respectable entre eux. Les minutes défilèrent, et il ne se passait rien. Pas un geste, pas un bruit ne perturbaient le calme du gymnase. Finalement, ne trouvant aucun intérêt à rester ainsi sans rien faire, Auxence se dirigea vers la sortie. Idriss avait les yeux fermés, et il ne les ouvrit que lorsque un brouhaha incessant résonna dans le bâtiment. Il chercha la source de ce vacarme, et son regard s’arrêta sur Auxence qui essayait tant bien que mal d’ouvrir les portes, à coups de pied et de poings. Il s’étira et descendit des tribunes, puis il traversa le terrain de basket pour aller aider Auxence.

Pourtant, il avait beau forcer, tirer, pousser, rien n’y faisait, les portes restaient fermées. Il ne s’en sortait pas mieux que le blond. Ils devaient se rendre à l’évidence. Dos à Auxence, il laissa sa main droite s’appuyer sur la poignée qui refusait de s’abaisser. Un sourire amusé vint égayer son visage, et il prononça quelques mots qui firent frissonner le blond, de crainte, d’envie, et d’un tas d’autres sentiments plus complexe les uns que les autres :
      -     On est enfermé, je crois qu’on va devoir passer la nuit ici… Tous les deux.


Voilà encore un nouveau chapitre, en temps et en heure. En espérant qu'il vous plaira. Nous, on l'adore^^ Il est rempli d'idées tordues made in us XD
Pour la suite de l'histoire, nous ferons tout pour publier un chapitre par semaine, comme d'habitude, mais en raison de nos jobs respectifs, nous ne garantissons pas que ce sera toujours le jeudi. Bien sûr, nous allons faire notre maximum pour vous satisfaire, vous nos chers lecteurs que nous adorons, mais pas aux dépens de notre vie privée ou professionelle^^
Nous disons "merde" à ceux à qui il reste des examens, ainsi qu'à ceux qui attendent leurs résultats, bonnes vacances à ceux qui peuvent en profiter, courage à ceux qui doivent bosser, et nous faisons des gros bisous à tous, surtout à ceux que nous avons oublié !
[en direct de la planète yaoi, il est 04h14 o_O et le chapitre a été achevé à 04h03, dernier rapport]

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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