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Indicibles cruautés [terminée]

Mercredi 23 avril 3 23 /04 /Avr 00:05

Le samedi matin, Idriss fut réveillé assez tôt par un rayon de soleil qui lui brûlait le visage. La veille, il était sorti en boîte de nuit avec sa bande. Ils étaient rentrés très tard et il n’avait pas pensé à fermer les volets. Il ouvrit légèrement les yeux pour voir qu’il n’était que huit heures trente. Il n’était couché que depuis trois heures et il se réveillait déjà. Il décida d’essayer de se rendormir et, pour éviter d’avoir la lumière dans les yeux, il s’allongea la tête tournée vers le mur. Il voulut se décaler pour s’éloigner du bord de son lit mais il rencontra un léger obstacle. Il ouvrit à nouveau les yeux et remarqua une jeune fille à ses côtés. Elle dormait toujours, mais il la reconnut. Il l’avait dragué pendant la soirée et l’avait ramené chez lui, pour une bonne partie de jambes en l’air.

Il la réveilla en la secouant violemment et lui ordonna de dégager.

-          Quoi ?? Mais je pensais que… tenta-t-elle de répliquer.

-          Je me fous de ce que tu pensais, tu pensais mal. Casse-toi maintenant.

La fille n’ajouta rien et récupéra ses affaires. Elle se rhabilla et sortit de la chambre, non sans avoir insulté l’homme qui venait de l’humilier.

 

Après cet incident, Idriss était complètement réveillé. Il ne pouvait plus se rendormir, alors il enfila un pantalon et un t-shirt pour descendre à la cuisine et prendre son petit déjeuner. Il fut surpris d’y trouver sa sœur, D’habitude, elle ne se levait pas aussi tôt.

-          Qu’est-ce que tu fais là de si bonne heure ? Lui demanda-t-il.

-          Vous m’avez réveillé quand vous êtes rentrés. J’ai essayé de me rendormir mais j’y suis pas arrivé, alors je suis descendue regarder la télé, et maintenant je déjeune. Vous auriez pu faire moins de bruit.

-          Mêle toi de tes affaires, Ceylan.

Elle le regarda et lui sourit. Son frère avait une façon sèche et brutale de parler, mais elle savait qu’avec elle, ce n’était jamais pour être méchant. Malgré les apparences, Idriss pouvait être très gentil.

-          Comment elle était celle-là pour se faire jeter comme ça ? Le taquina-t-elle.

-          Elle avait rien de spécial, comme d’habitude. Tu verras avec les mecs…

-          Quand j’en aurai un…

-          Non mais t’as encore le temps, t’as que quatorze ans ! Fais pas n’importe quoi ! Je suis là moi, t’as pas besoin d’un mec pour l’instant !

Ce discours aurait pu énerver n’importe qui, mais Ceylan savait que son frère était protecteur envers elle, et dès qu’il s’agissait de garçons, il montait au créneau.

Elle venait d’entrer en troisième au collège et elle était à un âge où les garçons devenaient un sujet de plus en plus récurrent dans les conversations. Elle n’avait jamais eu de véritable petit copain. Elle avait déjà embrassé quelques garçons, mais rien de sérieux. Pourtant, elle avait du succès. Elle était assez grande et plutôt jolie, avec ses cheveux bouclés et brun foncé et ses yeux noisette, comme son frère. Elle s’habillait toujours à la dernière mode et son maquillage était très discret, contrairement à d’autres.

Idriss l’observa un moment, puis finit par reprendre la parole.

-          Ils dorment encore les parents ?

-          Non, ils sont pas rentrés de la nuit. Ils sont allés à un cocktail hier soir, et ils ont du dormir chez un de leurs chers partenaires.

Idriss sourit en entendant le ton ironique de sa sœur, et ils se lancèrent dans l’imitation parfaite d’une conversation entre leur mère et un de ces fameux partenaires :

-          Vous reprendrez bien un peu de punch, très chère ?

-          Bien entendu, monsieur.

-          Désirez-vous passer la nuit dans mon humble demeure en compagnie de votre époux ?

-          Je vais aller en parler avec lui, mais il acceptera certainement. C’est un honneur d’être invité par un homme si sympathique et charmant que vous. J’espère que cela ne dérangera point votre femme.

Ils continuèrent un moment puis s’arrêtèrent. Ils ne pouvaient plus parler tellement ils riaient. Ils se moquaient souvent de leurs parents, gentiment. Ces derniers passaient de nombreuses soirées dans des cocktails mondains, et ils étaient rarement à la maison, soit à cause de leurs déplacements de travail, soit à cause d’invitations chez des amis. Ils avaient eu Idriss et Ceylan quand ils étaient très jeunes alors ils étaient encore très actifs.

 

Quelques heures plus tard, en début d’après-midi, Auxence arrivait au lycée. Il était vêtu simplement, d’un t-shirt blanc près du corps et d’un jean surmontant ses Converse. Il portait son sac de sport et marchait assez rapidement. Il était en avance. Il allait jouer son premier match de basket de l’année dans plus d’une heure, mais il était déjà là car il avait quelque chose à faire. L’entraînement commençait dans un quart d’heure, donc il avait le temps de vaquer à ses occupations. Et si jamais il était en retard, Ephram le couvrait. Il rassurait l’entraîneur en lui disant qu’il serait en retard, pour diverses raisons. Son meilleur ami ne cautionnait pas ce qu’Auxence faisait, mais il le couvrait, car justement, il était son meilleur ami. Il était le seul à être au courant qu’il volait les sujets des contrôles. Ceux qui en profitaient pensaient seulement que quelqu’un les lui donnait.

 

Pendant ce temps-là, dans un des couloirs du lycée, on pouvait entendre de petits cris étouffés. Si on s’approchait des toilettes, ces cris devenaient plus nets. Et si on entrait dans les sanitaires, on comprenait clairement que deux personnes se donnaient du plaisir dans une des cabines. Ce devait être violent, car la porte tremblait.

Au bout de quelques minutes, une jeune fille à forte poitrine et à la bouche siliconée en sortit. C’était une pompon girl. Elle se recoiffa rapidement en se regardant dans le miroir, et ramassa ses pompons jetés au sol à cause du désir soudain qui l’avait emporté lorsque quelqu’un avait commencé à la caresser au beau milieu des toilettes. Elle vérifia qu’elle avait bien remis son uniforme et sortit en courant, car elle était en retard maintenant.

Quelques secondes plus tard, un jeune homme brun sortit à son tour. C’était Idriss. Il n’avait pas pour habitude de venir assister aux matchs de basket, et à la base, il ne voulait pas venir, mais Daegan l’avait tellement supplié qu’il avait fini par céder. Il avait eu une envie pressante, alors il était allé aux toilettes. En passant devant ceux des filles, il avait aperçu une de ses pompon girls superficielles mais malgré tout assez attirantes. Il était entré, sans bruit, et s’était approché d’elle. Il l’avait touchée un peu partout et elle s’était facilement laissée faire. Ils étaient vite passés aux choses sérieuses, car ils n’avaient pas beaucoup de temps. Cette fille était comme lui. Elle couchait avec n’importe qui et n’était plus vierge depuis longtemps. Elle avait aimé qu’il soit violent et lui procure autant de plaisir. C’était une bonne chose, car Idriss tombait souvent sur des filles qui attendaient plus qu’une relation sexuelle avec lui. Elles étaient tendres et douces, et ça ne lui plaisait pas.

Ils avaient passé un bon moment, et maintenant, Idriss remettait ses vêtements en ordre. Il était debout devant l’entrée des sanitaires. En semaine, il ne l’aurait pas fait, car quelqu’un aurait pu entrer à tout instant et le voir à moitié nu. Mais c’était un jour de match, alors il n’y avait presque personne au lycée. Il reboutonna son baggy en toile marron et enfila son pull kaki suivi de son t-shirt noir. Il s’observa dans le miroir pour voir la tête qu’il avait. Il remit ses cheveux en place simplement en y passant ses doigts, puis s’en alla, en se disant encore une fois qu’il adorait ses mèches bleues.

En sortant des toilettes, il commença à se diriger vers la sortie pour aller au gymnase, mais un bruit retint son attention. Il en chercha l’origine, et ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’il se rendit compte que la porte de la salle des professeurs était entrebâillée. Elle était juste en face des toilettes, mais il n’avait pas imaginé qu’il pourrait y avoir quelqu’un à cette heure-ci. Il s’approcha discrètement et tenta de voir qui était dans la salle, mais la porte n’était pas assez ouverte, alors il la poussa un peu, sans faire de bruit. Il approcha son visage, et au début, tout ce qu’il vit fut quelqu’un debout devant la photocopieuse, blond, de dos. C’était un homme vu sa carrure, et apparemment, ce n’était pas un professeur, mais plutôt un joueur, car il avait un sac de sport à côté de lui. Ce n’est que quand Auxence se retourna pour mettre les sujets dans son sac qu’Idriss le reconnut. Il se demanda ce que ce mec ridicule faisait ici. Curieux de nature, il voulait savoir, alors il ne bougea pas. Il vit le blond fouiller dans plusieurs tiroirs et en ressortir des feuilles qu’il photocopiait, avant de les remettre à leur place. Ca lui prit un certain temps, mais Idriss finit par comprendre ce que faisait Auxence dans cette salle. Il ne s’en serait jamais douté s’il ne l’avait pas découvert, à cause d’un simple bruit dans un couloir.

Un grand sourire orna ses lèvres à cette pensée, et il s’en alla, sans se faire remarquer.

Surprise, surprise.  Il n'y a donc pas deux semaines d'attente^^ comme on l'avait annoncé au départ. On a travaillé comme des bêtes pour vous l'offrir à temps. A partir de ce chapitre, les choses sérieuses vont commencer^^. A la semaine prochaine...

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Mercredi 16 avril 3 16 /04 /Avr 00:05


L’eau de la douche cessa de couler dans la salle de bains, et Auxence sortit en trombe de celle-ci, une serviette sur les hanches et la brosse à dents en travers de la bouche. Il alla dans sa chambre qui était à côté. La première chose que l’on remarquait en entrant dans la chambre du jeune homme, c’était le bordel monstrueux qui régnait dans la pièce aux murs blancs couverts de posters de groupes de rock et de métal.

Les classeurs et les feuilles s’empilaient à même le parquet de la chambre, de même sur le bureau. Des pantalons et des tee-shirts étaient posés sur le dossier en bois de la chaise de bureau. D’autres vêtements traînaient par terre. Sur son lit deux places, la couette bleue à étoiles blanches et les oreillers semblaient s’être battus toute la nuit avec le jeune homme.

Auxence ouvrit un tiroir de sa grande armoire en hêtre clair, pour sortir un boxer noir et une paire de chaussettes. Il les mit rapidement, avant de se saisir d’un jean délavé et d’un pull fin de couleur grise. Il prit son sac de cours et repassa dans la salle de bains pour finir de se brosser les dents et de remettre un peu d’ordre dans ses cheveux blonds cendré.

Il courut dans le couloir pour arriver dans la cuisine aux couleurs ocre, où flottait une bonne odeur de pancakes faits maison. Un homme était assis à la petite table à manger et lisait les nouvelles du journal local.

Auxence prit un pancake tiède dans l’assiette posée sur la table de travail, à côté de la cuisinière, et se dirigea vers la porte d’entrée, quand il fut arrêté par la voix grave de son père.

-          Tu es déjà en retard alors prends le temps de déjeuner. Un peu plus ou un peu moins.

Le jeune homme fit marche arrière et s’assit en face de son père qui posa son journal sur la table, à la  page qu’il était en train de lire.

-          Céréales, thé ou café ?

-          Un Darjeeling, s’il te plaît, répondit le jeune homme en regardant son père se lever pour aller chercher une grosse tasse dans un placard.

Ensuite, il mit la bouilloire électrique en marche et il sortit d’une grande boîte de carton un sachet du thé en question. Une fois l’eau chaude, il la versa dans la tasse et la servit à son fils, en même temps que l’assiette de pancakes qu’Auxence avait délesté d’un quelques minutes plus tôt.

Son père se réinstalla à sa place et regarda avec amusement son fils manger.

-          Papa, tu peux arrêter de regarder. C’est dérangeant.

-          Je n’ai plus le droit de regarder ma plus belle création.

Auxence eut un profond soupir de lassitude face à son père. Il n’avait de cesse de répéter qu’il était très fier de son fils unique. Nolan Teyssler était un homme de quarante-quatre ans dont son fils était le portrait craché, mis à part les cheveux. Il les avait roux foncés. Il était professeur d’anglais à l’université et il élevait son fils seul depuis une douzaine d’années. Bien qu’il adore la chair de sa chair, cela ne l’empêchait pas d’être très sévère avec lui et de le pousser à se dépasser.

-          Je te fais une excuse pour ce matin, mais veille à ce que ça ne se répète pas.

-          Oui, papa.

-          Finis de manger et je t’emmène.

Dix minutes après un copieux  petit déjeuner, les deux étaient dans le couloir d’entrée de la petite maison à se vêtir de leurs blousons.

-          Dis Auxi, tu n’aurais pas oublié quelque chose par hasard ?

-          Non.

-          On est jeudi, non ?

-          Oui, dit Auxence, qui ne voyait pas où son père voulait en venir et cela commençait sérieusement à l’énerver.

-          Et tu as basket, cet après-midi ?

-          Oui.

-          Et ton sac de sport ?

Auxence regarda autour de lui, à la recherche désespérée du fameux sac de sport, mais il n’y avait rien. Un juron bien senti retentit dans la maison. Le jeune homme avait complètement zappé quel jour on était et avait zappé qu’il fallait faire son sac de sport. En quatrième vitesse, il courut à sa chambre et ouvrit en grand les portes de son placard. Il en sortit son sac noir, dans lequel il fourra dans le désordre ses baskets, sa tenue, des chaussettes,  des serviettes et sa trousse de toilette. La fermeture éclair du sac se ferma vivement et Auxence le jeta sur son épaule. Nolan regarda son fils passer devant lui comme une flèche en direction de la petite Polo blanche familiale.     

Le père eut un soupir, malgré qu’il soit très fier de lui et qu’il soit surdoué, son fils était décidément une tête en l’air finie.

 

Auxence se glissa dans les vestiaires en silence, ceux-ci étaient vides. Les lieux étaient froids au possible, avec les murs et le sol tapissés de carreaux jaune anis. Le seul moment où le lieu s’animait, c’était quand les élèves débarquaient pour suivre leurs cours ou pour l’entrainement. Les cris et les rires donnaient de la vie à ce lieu.

Pour le jeune homme, ce vestiaire était commun et banal, comme la semi-journée qu’il venait de vivre.

Il n’avait pas eu de problème au secrétariat, il n’était pas souvent en retard et son bon dossier scolaire aidait beaucoup dans ce genre de situation. Pui il était allé en cours, où il avait déjà raté deux bonnes heures de maths sur les quatre heures qu’il avait au programme ce matin. Sa journée se poursuivit lentement et tranquillement jusqu’à ce qu’il tombe sur la poupée siliconée qui lui servait de petite copine, deux jours auparavant.

La veille, Auxence avait rompu avec elle, sous les larmes de celle-ci, et elle n’avait pas l’air d’avoir digéré la chose car il s’était reçu une grande claque sur sa joue devant tout le monde. La seule réaction qu’avait eu le jeune homme fut de rire, car c’était elle qui venait de se ridiculiser en lui faisant une scène.

Le jeune homme n’était pas réputé pour rester avec une fille longtemps, une semaine en général. Des fois, cela pouvait aller jusqu’à deux semaines, mais si la fille valait le coup au lit, selon ses dires. Il avait du mal à comprendre les gens qui pouvaient rester un temps incalculable avec la même personne, comme c’était le cas de son meilleur ami Ephram. Deux ans avec la même fille. Ca lui mettait presque la nausée.

Après ce léger instant de réflexion, il ouvrit son sac et en sortit les affaires qu’il avait grossièrement mises dedans quelques heures plus tôt. Il se déshabilla et enfila sa tenue de basket rouge vif, au numéro douze inscrit en blanc dans le dos.

 Il prit un peu de tissu de son maillot entre ses doigts et l’huma  profondément un court instant. Il sentait bon le linge séché au grand air, sous les derniers beaux jours de l’année, avant que les arbres perdent entièrement les feuilles cuivrées et que le temps soit plus souvent menaçant. Il aimait cette odeur  liée à l’enfance. L’image fugace de sa mère riant aux éclats avec un bouquet de lilas mauves à la main passa dans son esprit.

-          Eh, mec. Tu rêves ?

La voix de son meilleur ami le sortit de la rêverie dans laquelle il s’était plongé. Il lui tapa sur l’épaule avant de s’installer à côté de lui pour se changer. La tête lourde de pensées, il prit sa trousse de toilette et fouilla dedans pour trouver deux barrettes qu’il fixa de chaque côté de sa tête, pour éviter que des mèches de cheveux blonds soient devant ses yeux pendant qu’il jouait.

 

Pendant ce temps-là, Idriss pesta tout ce qu’il savait contre les filles de sa bande. Ces idiotes, selon lui, voulaient aller voir le dernier entraînement de l’équipe de basket avant le premier grand match de la saison, samedi. Elles n’avaient pas besoin de lui dire qu’elles étaient surtout folles des joueurs et de leurs carrures athlétiques.

Les deux filles le tirèrent par les bras pour qu’il les suive dans les gradins. Puis il se laissa faire, voyant le grand nombre de filles présentes, peut-être qu’il aurait l’occasion d’en draguer une et de la ramener dans son lit, le soir même. Il savait que peu de filles résistaient à son allure et à son charisme. Il prit place dans les gradins et saisit une pointe bleue de cheveux qu’il glissa entre ses lèvres d’une façon mutine, presque enfantine. Une vieille habitude qui ne voulait pas le quitter, mais qui en avait fait craquer plus d’une.

Ses yeux se portèrent sur ce terrain où Daegan, ses cheveux noirs noués en une queue de cheval haute, jouait avec l’équipe, son dos portant le numéro six. Il faisait partie des joueurs sélectionnés pour le prochain match, et Idriss devait reconnaître que son ami jouait bien, même très bien. Mais jamais il ne le lui dirait, ce n’était pas dans ses habitudes. Son regard se promena de joueur en joueur, jusqu’à ce qu’il s’arrête sur une tête blonde qui lui disait vaguement quelque chose, sans qu’il arrive à s’en rappeler.

Une heure et demie plus tard, Idriss attendait Daegan devant le vestiaire avec, dans la poche de son baggy kaki, plusieurs petits bouts de papier sur lesquels de nombreux numéros de téléphone de filles.

Au bout d’un moment, voyant que son ami n’arrivait pas, il entra dans le vestiaire comme une brute. Tout le monde le regarda avec des yeux grands comme des soucoupes. Tous les joueurs étaient habillés et portaient leur sacs de sport sur leurs épaules, mais Auxence les avait tous réunis autour de lui pour les briffer une dernière fois, avant samedi soir.

Daegan se démarquait du reste des personnes présentes par son look pour le moins atypique, avec ses piercings noirs couvrant ses deux oreilles, et trois autres à l’arcade gauche. Ses longs cheveux noirs, dégradés et effilés, coulaient sur ses épaules. A cela s’ajoutaient de grosses bottes noires à semelles épaisses cerclées de métal, un grand baggy noir couvert de poches, de bouts de tissus et de chaînes, complété par un pull blanc. Son look plaisait beaucoup aux filles, et il était aussi coureur qu’Idriss.

-          Daegan, tu bouges ton cul ? On n’a pas que ça à faire.

-          Oui.

Mais avant que Daegan fasse le moindre mouvement, Auxence se planta devant Idriss en le toisant, malgré les trois centimètres d’écart entre eux, Idriss étant plus grand que lui.

-          Toi, tu dégages. Ton copain, tu le verras quand j’aurai fini !! S’exclama Auxence méchamment, ne supportant pas qu’on le dérange.

Et la seule chose qu’il eut, ce fut un doigt d’honneur qui se glissa entre leurs deux visages, joliment fait par Idriss. Personne n’osa rien dire, dans l’attente d’une confrontation. Auxence reconnut enfin le mec qui lui avait fait le doigt d’honneur, deux jours auparavant. Pourtant, il était difficilement oubliable avec sa coupe de cheveux.

-          Ton speech et ça, tu te les mets où je pense.

-          Ah oui ??? Répondit Auxence, légèrement énervé. Tu veux  mon poing dans ta figure ?

Avant  qu’Idriss ne réponde, Daegan le saisit par l’épaule d’une poigne forte et l’entraîna hors du vestiaire avec lui. Il était très énervé par son ami et son attitude de gamin à la recherche d’une petite bagarre.

-          J’espère que tu es fier de toi. Tu as agi comme un con.

-          Et au con, tu n’as aucun ordre à lui donner si tu veux pas avoir son poing dans la gueule.

Daegan soupira et serra les poings. Dans ces cas-là, il n’y avait rien à tirer de lui. Il était buté à souhait.  Il préféra se taire et rentrer à pied, en compagnie d'Idriss qui habitait à quelques maisons de chez lui.

On croit que cette suite était attendue. On espère qu'elle sera à la hauteur.
Nous avons une pensée particulière pour une paire de chaussettes qui nous a fait hurler de rire lors de la correction.
Celui ou celle qui trouve la référence cachée, avec les noms exacts, aura le droit à quelques spoilers sur la suite de l'histoire^^ Vous avez une semaine et demie.  
Le prochain chapitre sort dans deux semaines pour cause d'examens et de vacances bien mérités. XD

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Mercredi 9 avril 3 09 /04 /Avr 18:45

Le ciel était couvert. D’épais nuages gris empêchaient la lumière du soleil de passer et semblaient annoncer de grosses averses. Dans une villa des quartiers chics, un jeune lycéen fut tiré de son sommeil par le bruit insupportable de son réveil. Il était sept heures et il devait se lever, mais il n’en avait aucune envie. La tête toujours plongée dans l’oreiller, il tendit le bras pour éteindre l’alarme et tenta de se rendormir, en vain.

Au bout de quelques minutes, Idriss se décida à sortir du lit. Il n’était pas allé en cours depuis plusieurs jours alors il était temps qu’il y retourne. Il alla prendre une douche rapidement et revint dans sa chambre. Il ouvrit son placard pour attraper un haut et un pantalon, mais il mit un moment avant de se décider, car il avait chaque vêtement en plusieurs exemplaires, mais de différentes couleurs.
Il opta finalement pour un baggy en toile kaki, un pull à manches longues blanc et un t-shirt noir qu’il enfila par-dessus. Il regarda le résultat dans le miroir et il se dit que c’était parfait. Par contre, il remarqua que son piercing à l’arcade n’allait pas avec sa tenue, alors il décida de le changer. Il alla fouiller dans le tiroir de sa table de nuit et en sortit une boîte, pleine de piercings. Il les observa un moment avant d’en choisir un. C’était une barre argentée, avec une pointe noire à chaque bout. Il retourna devant la glace, enleva le piercing qui ne lui plaisait pas et le remplaça par le nouveau. Il alla poser l’ancien dans la boîte. Il la ferma et la rangea, après avoir décidé de ne pas changer son piercing à la langue pour aujourd’hui. Il en avait aussi trois à chaque oreille, mais ils ne les changeaient jamais. Ils étaient tous en argent, alors ils allaient avec tout.

Idriss alla à la salle de bain une deuxième fois pour se coiffer. Il prit son peigne dans un tiroir pour arranger ses cheveux comme il le souhaitait. Ils  étaient brun foncé et mi-longs, répartis dans tous les sens, en partant du haut du crâne. Il en avait dans ses yeux noisette, et sa coupe ressemblait à une boule, mais elle lui plaisait. Quand il eut terminé, il attrapa son gel et l’étala un peu partout. Il s’admira un moment dans le miroir, avant de sortir de la pièce, en se disant que sa nouvelle coiffure était parfaite. Il avait eu une bonne idée de se faire teindre les pointes en bleu.

Idriss descendit au rez-de-chaussée, mangea quelques tartines, attrapa son sac et partit à pied pour se rendre au lycée, qui n’était qu’à cinq minutes de marche de chez lui. Quand il arriva, il fut accosté par une élève. Il ne la reconnut pas au premier abord, mais c’est quand elle commença à lui hurler dessus, en lui disant qu’il n’était qu’un salop, qu’il se rappela d’elle : il avait couché avec elle pendant une soirée, quatre jours auparavant. Elle l’énervait à se mettre dans cet état pour si peu, alors il lui lança, d’un ton sec qui n’autorisait aucune réplique :

-          Lâche-moi maintenant. On a baisé une fois ensemble mais c’est tout. Retourne voir tes copines.

Les paroles d’Idriss étaient crues et directes mais au moins, la fille n’insistait pas et le laissait tranquille. C’était pareil à chaque fois. Elles ne comprenaient pas qu’il les voulait pour une nuit, et qu’il ne cherchait pas de relation plus longue. Débarrassé d’elle, il continua son chemin pour se rendre en cours de littérature.

Arrivé en classe, il alla s’asseoir au fond de la salle, à côté de la fenêtre. Quand le professeur entra, il le fixa un moment avant d’attraper une copie dans sa mallette. Il se dirigea vers Idriss et la lui tendit.

-          Voilà le devoir en classe que vous aviez fait il  y a 3 semaines. Je n’ai pas pu vous le rendre avant puisqu’il m’a semblé ne pas vous avoir aperçu dans cette classe. Vous l’avez réussi alors que vous avez assisté à très peu de cours, mais ne croyez pas que vous aurez cette chance à chaque fois.

Idriss attrapa sa copie et le professeur retourna à son bureau. Il l’avait réussi, mais ce n’était pas de la chance. Il était doué, c’est tout, et venir en cours n’augmenterait pas ses notes, puisqu’elles étaient déjà excellentes. Quand il était en première, tous les professeurs s’étaient habitués à ses absences et ils s’étaient rarement plaints, car malgré ça, il faisait partie des meilleurs élèves. Mais cette année apparemment, son professeur de littérature n’avait pas encore tout compris.

La sonnerie retentit pour annoncer le début du cours, quand Daegan arriva. Il vint s’asseoir à côté d’Idriss et lui dit bonjour. Ce dernier ne répondit rien. Il hocha simplement la tête, ce qui suffit à Daegan, qui savait que son ami n’était pas toujours très communicatif.

 

La matinée fut longue pour Idriss. Deux heures de littérature suivies de deux heures de philosophie l’avaient épuisé. Il s’ennuyait en cours, et y assister le fatiguait plus que ça ne lui servait. Il fut soulagé quand il entendit la sonnerie de midi. Il ne reprenait qu’à trois heures. Il alla dans le couloir principal et ouvrit son casier. Il y déposa son sac et ne garda que son portefeuille et son portable. Il les mit dans une des multiples poches de son pantalon et repartit en direction de la sortie. Il restait très peu de gens dans les couloirs. Tout le monde était parti manger, au self ou ailleurs. Idriss ne regardait pas où il marchait et il jura quand il se prit quelqu’un de plein fouet. Il continua son chemin mais l’autre ne semblait pas de cet avis car il lui dit :

-          Ça t’arracherait la langue de dire pardon.

Idriss se retourna quand il entendit ça, et lui offrit un magnifique doigt d’honneur. Il eut un sourire dédaigneux en voyant que c’était encore un de ces prétendus sportifs, puis s’en alla, sans un mot. Il ne s’abaisserait jamais à dire pardon à un de ces gars qui se croient tout permis et sont considérés comme les plus populaires du lycée simplement parce qu’ils font du basket.

Il atteignit enfin la sortie et courut en voyant le bus arriver. Il monta juste à temps et demanda un ticket au chauffeur. Celui-ci le lui tendit après avoir été payé et démarra. Idriss alla s’asseoir, le visage impassible malgré les sourires que lui lançaient certaines filles.

Il se retrouva devant l’université quelques minutes plus tard, et se dirigea vers le restaurant où il avait rendez vous. Quand il arriva, elle était déjà là, assise, à l’attendre. Il lui sourit légèrement et engagea la conversation.

-         J’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre.

-         Non non, c’est bon, lui répondit-elle. Je sors à peine de cours.

-         Moi aussi, et je dois encore y retourner cet après-midi.

-         Tu adores toujours autant ça à ce que je vois, dit-elle, ayant remarqué son ton las.

-         Toujours.

Ils commandèrent leurs plats et discutèrent un moment, de tout et de rien. Marilyn était la meilleure amie d’Idriss. Elle étudiait l’anglais à la fac, et il l’y rejoignait souvent pour manger avec elle. Il la connaissait depuis deux ans. A l’époque, il était en seconde et elle était en terminale dans son lycée. Ils ne se connaissaient pas, mais ils s’étaient rendus à la même fête, un soir, et ils avaient couché ensemble. Elle n’avait pas été choquée par son attitude quand il lui avait dit qu’elle et lui, ça n’avait été que pour une nuit. Elle lui avait expliqué qu’elle trouvait ça normal qu’à son âge, il profite de la vie. Il l’avait trouvé différente des autres filles qui étaient passées dans son lit. Il avait gardé contact avec elle et il avait appris à l’apprécier. Au fil du temps, ils étaient devenus très amis, et maintenant, elle était la seule personne à qui il disait tout, la seule en qui il avait entièrement confiance.

-         Toujours pas de petite copine ? Lui demanda-t-elle.

-         Si, des dizaines, répondit Idriss, ironiquement.

-         T’abuses Dris’ ! Je veux bien comprendre que tu veuilles t’amuser mais au bout d’un moment, faudra que t’arrêtes de te faire une nana différente chaque soir. Y’a personne avec qui tu voudrais vraiment sortir ?

-         Seulement toi, lui dit-il, en lui faisant un clin d’œil amical.

Elle lui sourit à cette réponse et ils finirent de manger, tout en parlant    

Le repas terminé, ils allèrent se balader un moment. Idriss finit par regarder sa montre, qui indiquait deux heures quinze. Il reprenait à trois heures et il avait vingt-cinq minutes de bus alors il devait y aller s’il voulait être un peu en avance. Il enlaça Marilyn et lui planta un bisou sur la joue avant de s’en aller.

Il arriva au lycée dix minutes avant le début du prochain cours, alors il alla retrouver ses potes qui étaient debout dans un coin de la cour. Il serra la main de tous ceux qu’il n’avait pas vu de la journée et discuta un peu avec chacun d’eux. Il était en train de parler quand Daegan l’agrippa par le bras. Idriss se retourna sous l’emprise de son ami, car mine de rien, Daegan avait de la force. Il le regarda, ne comprenant pas ce qui lui prenait. Daegan lui, le fixait. Ses yeux jetaient des éclairs mais il n’avait aucun effet sur Idriss, qui restait calme. Il était réputé pour être impulsif, mais les crises de son ami étaient récurrentes, alors il s’était habitué à y réagir calmement.

Au bout de quelques secondes de silence, Daegan finit par prendre la parole.

-         T’étais où ?

-        

-         On t’a attendu nous, bordel ! T’aurais pu nous dire que tu ne mangeais pas ici ! Ca nous aurait évité de poireauter comme des cons !

Apparemment, Daegan ne se rendait pas compte de ce qu’il disait, sinon il n’aurait pas osé lui parler comme ça. Idriss attendit que son ami ait finit de lui faire des reproches pour réagir. Son sourire devint méchant et son regard se durcit. Daegan se tut, il sut qu’il était allé trop loin.

-         De un, tu me parles plus jamais comme ça ! De deux, je vais où je veux quand je veux, sans vous prévenir si ça me chante ! Et de trois, t’as de la chance d’être mon meilleur pote sinon je t’aurais déjà explosé la gueule !

Toute la bande les fixait, sans oser dire quoi que ce soit. Il n’y avait que Daegan qui pouvait provoquer Idriss sans se faire frapper. Les autres ne répliquaient jamais. Idriss était leur chef, et ils le respectaient. Certains avaient déjà fait l’expérience de ses coups, et une fois leur avait suffi. Idriss n’était pas violent, mais ferme. Il n’autorisait personne à le contredire, et quiconque osait le faire en subissait les conséquences. Quiconque sauf Daegan, qui avait l’énorme privilège d’être réellement apprécié par Idriss. Il le savait, et parfois, il en abusait, mais Idriss ne manquait pas de le remettre à sa place. Une fois encore, ça avait été le cas, et Daegan préférait se taire à présent.

La sonnerie de trois heures brisa le silence pesant qu’il y avait au milieu de cette bande et chacun partit dans son cours respectif. Idriss se dirigea vers sa salle, sans faire attention à Daegan qui le suivait de près. Ils s’installèrent toujours au même endroit, l’un à côté de l’autre, malgré l’incident passé.

Après deux longues heures, le cours d’histoire-géographie se termina enfin. Idriss sortit de la classe sans un regard pour Daegan. Une fois dans la cour, il avança vers le portail du lycée. Il n’y était pas encore quand il entendit quelqu’un se moquer de ses mèches bleues. Il se retourna et se dirigea vers le petit groupe d’où venait le bruit.

-         Qui a osé se foutre de ma gueule ? Hurla-t-il.

Ne voulant pas se faire taper, deux garçons désignèrent le troisième du doigt. Idriss s’avança vers lui. Il n’avait pas l’air effrayé du tout, alors il l’attrapa par le col et le souleva légèrement, avant de crier à nouveau.

-         Toi, tu te fous plus jamais de moi ou je t’envoie à l’hôpital !

Il le lâcha et reprit sa route vers la sortie. Mais l’autre ne l’entendait pas de cette oreille et se jeta sur Idriss qui se retrouva au sol, écrasé par son adversaire. Il ne voulait pas se laisser faire alors il se retourna vite et commença à lui donner des coups de poing dans le visage. L’autre se débattit un moment avant de déclarer forfait et se relever. Mais Idriss n’en avait pas fini avec lui, alors il se leva à son tour et recommença à frapper l’autre, dans le ventre cette fois. Une bagarre acharnée commença, à coups de pied et de poing dans le visage, le ventre, les jambes, partout. Ce fut finalement Idriss qui l’emporta, devant une foule d’élèves venus applaudir le combat. L’autre était trop épuisé pour continuer et restait assis au sol. Idriss lui lança un dernier regard noir, avant de s’en aller pour rentrer chez lui, pour de bon cette fois. Sur le chemin, il se dit que finalement, il aurait mieux fait de rester couché.


Voici la suite tant attendue!^^
Ne vous inquiétez pas, les évènements ne seront les mêmes que pour les deux premiers chapitres, histoire de vous présenter les deux personnages principaux. Dès le chapitre 3, l'action commencera et les suites seront linéaires.

Prochain épisode la semaine prochaine xD

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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Vendredi 4 avril 5 04 /04 /Avr 15:18


Les premiers jours d’octobre étaient gris. La pluie menaçait de tomber à tout instant, mais c’était le cadet des soucis de beaucoup de lycéens, et particulièrement d’un lycéen. Le baladeur criant My Favorite Game, des Cardigans, vissé sur les oreilles, un jeune homme de dix-sept ans s’avançait vers les portes  de son lycée. Ses yeux bleu gris balayaient les environs à la recherche de têtes connues, mais sans succès. 

Un gros sac de sport accroché à son épaule et son sac de cours jeté sur l’autre, Auxence prit la direction de son casier, dans le couloir principal du lycée. Un brouhaha monstre se faisait entendre dans les couloirs, créé par les cris, les conversations futiles et les musiques de baladeurs trop fortes. Le jeune homme ouvrit son casier en faisant tourner la roulette de son cadenas. Il prit deux livres de mathématiques et de biologie et mit tant bien que mal son sac de sport.

Il ferma la porte d’acier, pour y voir un visage féminin aux traits délicats et au grand sourire siliconé lui faire face. C’était la dernière copine en date d’Auxence. Déjà une semaine qu’ils étaient ensemble et il en avait marre, mais cela ne l’empêcha pas de lui faire un langoureux baiser de bonjour, avant de la regarder rejoindre ses amies qui lui faisaient de grands signes. 

Il décida de la larguer sous peu, peut être ce soir ou demain. Il savait déjà que d’autres filles seraient là pour avoir ne serait-ce qu’une nuit avec lui. Car Auxence était un beau jeune homme qui ne laissait aucune fille indifférente. Ses yeux gris bleu et ses cheveux raides, blond cendré, descendant juste en dessous des oreilles et de la nuque, lui donnaient un air angélique. Cela contrastait avec une solide carrure de sportif d’un mètre quatre-vingt, forgée par de longues heures à pratiquer du basket, et qu’il mettait en valeur par des jeans ou pantalons, et des chemises, des pulls à la mode. La seule chose qui ne changeait jamais dans sa tenue vestimentaire, c’était son éternelle paire de Converse noires aux revers écossais rouges.  

La sonnerie de début de cours se fit entendre dans tous les bâtiments et appela les élèves dans les salles. Auxence, son sac de cours sur l’épaule et ses livres sous le bras, prit la direction de son cours de mathématiques, prêt pour trois longues heures. Arrivé dans la salle de cours, il s’installa à une table du milieu, près de la fenêtre, et sortit sa petite trousse de toile bleue marine et son bloc de feuille. Celui-ci était décoré de dessins, faits pour chasser l’ennui profond que certaines heures pouvaient apporter. Son camarade de table habituel s’installa à côté de lui. Il n’avait jamais réellement cherché à parler avec lui, juste les habituelles politesses d’usage. Auxence n’en voyait pas l’utilité. Sa nature était plutôt froide et distante, sauf quand il jouait avec son équipe à son sport préféré. Seulement à ce moment-là, son côté passionné refaisait surface.

Un raclement de gorge se fit entendre. Le vieux mais respecté professeur de mathématiques commença son cours dans un silence presque religieux. En dehors de la voix du vieil homme, seul  le grattement des pointes de stylobilles sur les feuilles de papier se faisait entendre.

 

Trois heures plus tard, Auxence changea de salle pour se rendre en biologie. Les salles vomissaient leurs torrents d’élèves aux allures diverses, mais qui, à ce moment- là, se fondaient dans la masse.

D’un pas rapide, le jeune homme se glissa entre les élèves pour se rendre dans l’aile scientifique pour une heure de travaux pratiques.

Sept minutes après, une quinzaine d’élèves rentrèrent dans une salle blanche et vert pale aux allures de laboratoire. Chacun prit une blouse blanche et s’installa à une table de travail aux carreaux, froids sous la paume des mains. Un professeur d’une quarantaine d’années fit son entrée, en tenant une petite boite en fer. Tout le monde savait déjà ce qu’elle contenait, car c’était le cours attendu et redouté par tout le monde : la dissection.

Pour Auxence, c’était juste un cours comme un autre, sauf que là, il y avait des travaux pratiques. C’était un moyen comme un autre de s’occuper.

Une heure après, la sonnerie de midi se fit entendre, mais les élèves de la salle de biologie ne sortirent pas tout de suite. Ils prirent soin de ranger tout le matériel sorti et de rendre les travaux au prof.

Le jeune homme fut l’un des derniers à sortir, principalement à cause du même professeur qui voulait l’avis de son meilleur élève sur le sujet qu’elle venait de donner en devoirs. Quand Auxence sortit enfin, il eut un profond soupir de lassitude. Il venait de rater le premier service de la cantine, et serait obligé de prendre le dernier.

D’un pas lent, il prit  la direction de son casier pour y ranger  ses affaires de cours et prendre les autres. Les couloirs s’étaient vidés, et peu de personnes n’avaient pas encore rejoint la cantine ou leur maison pour la pause. Il était à cinq mètres de son casier quand quelqu’un le heurta. Il s’attendit à un mot d’excuse qui ne vint pas. Il se retourna vivement.

-         Ça t’arracherait la langue de dire pardon.

Un jeune homme aussi carré que lui se retourna et lui planta un joli doigt d’honneur, mêlé à un sourire dédaigneux. Puis il continua sa route comme il était venu. Auxence resta planté comme un con quelques secondes, trop surpris pour faire quoi que ce soit.

Et puis il se dit qu’avec l’allure qu’avait cet élève, il n’y avait rien à faire. Encore une petite frappe ou un membre d’un quelconque petit groupe qui ne savait pas quoi faire pour se faire remarquer. Des cheveux bruns aux pointes bleu électrique, quelle idée.

Le jeune homme réussit enfin à gagner son casier, où il échangea enfin ses affaires. Puis d’un pas tranquille, il alla à la cantine tout juste refaite après deux ans de lourds travaux. Il se mit au bout de la file d’attente, jusqu’à ce qu’il voit trois membres de l’équipe de basket avec leurs gros sacs lui faire de grands signes pour qu’il vienne les rejoindre, plus en avant dans la queue.  Après les salutations d’usage, ils se mirent à parler du premier match du championnat qui devait avoir lieu ce samedi. Tous les joueurs, à part Auxence, étaient anxieux, car ils affrontaient une des meilleures équipes de l’année dernière. Auxence, qui était le capitaine, avait lui confiance en son équipe et en leur jeu, et il comptait bien leur prouver à l’entrainement de cet après-midi.

Il fut interrompu dans sa réflexion par un joueur qui lui posa une question.

-         Dis, Auxence, tu as fini ?

-         Oui, répondit le jeune homme qui comprit de quoi il parlait.   

-         Tu pourrais me le passer ?

-         Non. Ca sera après l’entrainement, comme d’habitude.

-         Ok.

-         Et n’oublies pas la contrepartie ?

-         C’est bon. Je l’ai.

-         Bien. Il serait peut être tant d’avancer. Ca va être à nous de passer.

En effet, un trou s’était créé dans la file d’attente, juste devant eux, pendant qu’ils discutaient, et plusieurs personnes commençaient à s’énerver. Ils se hâtèrent de passer et de manger pour se rendre à l’entraînement de l’après-midi. S’ils avaient le malheur d’être en retard d’une minute, l’entraîneur leur  passait le savon de leur vie.

Trois heures plus tard,  sous les lambris du vieux gymnase du lycée, une dizaine d’athlètes vêtus d’une tenue de basket suaient pour gagner leur match d’entraînement. L’équipe témoin d’Auxence menait d’un petit point, mais les autres se battaient comme des beaux diables, les poussant tout le temps à la  faute. La fatigue de l’entraînement commençait à se faire ressentir dans les muscles des jambes et des bras, la faute était facile à faire.

Auxence criait ses ordres avec une énergie féroce, la sueur collait ses cheveux blonds à son visage. Il vit une ouverture dont son meilleur ami Ephram profita pour prendre le ballon à l’équipe adverse, et tous les deux se lancèrent à la remontée du terrain par une série de passes à deux, jusqu’à ce qu’Auxence marque un panier à deux points. Ils assuraient une victoire nette et sans bavure. L’entraîneur siffla la fin et les fit se réunir autour d’un tableau explicatif de la stratégie à suivre pour le match de samedi.

Il eut un grognement mécontent quand il entendit des applaudissements venant des tribunes. Les entraînements pouvaient être vus par tout le monde faisant partie du lycée, et il y avait pas mal de personnes présentes cette semaine, surtout des filles qui jouaient les groupies. Les garçons de l’équipe étaient très populaires dans le lycée, et beaucoup de filles espéraient se faire remarquer des joueurs.

Passé son court instant d’agacement, l’entraîneur, à l’aide d’une grande règle, expliqua tous les moindres mouvements de sa stratégie. Il demanda à Auxence de l’y aider, car bien que ses joueurs l’écoutaient, leur confiance allait au jeune homme qui savait à chaque moment où faire placer ses camarades pour que la situation soit à leur avantage sur le terrain. 

Quand on leur annonça qu’ils pouvaient enfin regagner les vestiaires pour prendre une bonne douche, des cris de joies résonnèrent dans le hall du gymnase.  Les joueurs étaient ravis et coururent jusqu’au douches salvatrices, où chacun passa bien un bon quart d’heure sous l’eau.

Une fois qu’Auxence fut habillé et se soit séché les cheveux, il sortit de son sac de sport une grosse pochette en plastique violette. Il l’ouvrit et en tira un paquet de feuilles et un cahier d’écolier, armé d’un stylo.  Ses camarades de basket, propres et habillés,  s’approchèrent, en sortant leur porte feuille de leur sac.  Le commerce allait commencer.

Pour se faire de l’argent de poche, Auxence vendait ses talents de surdoué moyennant finance. Il rédigeait des devoirs à la maison ou vendait les sujets de devoirs surveillés qui allaient tomber. Peu profitaient de ses services, pour éviter des problèmes, et il fallait pas mal d’argent pour se payer ses services. Auxence prenait soixante-dix Euro pour les devoirs et cent Euro pour les sujets.

Personne n’avait dénoncé le jeune homme pour ça, car les gens qui en profitaient avaient beaucoup à perdre, comme des bourses ou des admissions dans des universités.

Après dix minutes de transaction pendant lesquelles Auxence nota les noms et les sommes sur son cahier, tout le monde sortit. Le jeune homme avait un grand sourire aux lèvres, il venait de gagner six cent cinquante Euro d’un coup pour des devoirs qui lui avaient pris une journée seulement à faire. C’était une bonne journée pour lui.  


On espère que ce premier chapitre vous a mis en bouche et vous a donné envie de lire la suite. Le deuxième chapitre arrivera dans la semaine prochaine. 

Par Perri&Joy - Publié dans : Indicibles cruautés [terminée]
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