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Plus que nous [terminée]

Vendredi 31 octobre 5 31 /10 /Oct 23:47


Suite au baiser provoqué par Lorik, une semaine passa sans qu’aucun élément nouveau ne perturbe la tranquillité déjà chamboulée de Miralem. Pendant sept jours, il ne cessa de repenser à ce qui s’était passé. Il avait cru que le baiser lui passerait au dessus, qu’il l’oublierait dès qu’il serait rentré chez lui. Il lui était déjà arrivé de se faire embrasser par des hommes pour les ignorer la seconde qui suivait. Ce genre d’évènement ne le marquait pas, et il avait imaginé qu’il en serait de même pour Lorik, mais ce n’était clairement pas le cas. Leur baiser, bref mais intense, était ancré dans son esprit et il n’arrivait plus à en sortir les images de sa tête. Elles défilaient devant ses yeux, qu’il soit éveillé ou endormi, sans qu’il ne puisse rien y faire, et son humeur s’en ressentait.

Installé au poste de conduite de sa voiture, il fut sorti de ses pensées quand quelqu’un klaxonna derrière lui pour lui signaler que le feu était passé au vert. Miralem fit un signe de la main pour s’excuser, puis il démarra, et il ne s’arrêta que lorsqu’il arriva à destination, quelques rues plus loin. Il se gara dans une des places dessinées le long du trottoir, puis il sortit du véhicule. Devant l’immeuble, il composa le code que Christian lui avait envoyé un peu plus tôt, puis il entra et il gravit les marches jusqu’au deuxième étage. Il frappa trois coups sur une porte et il l’ouvrit sans attendre de réponse, comme il avait l’habitude de le faire lorsqu’il rendait visite à son amant. Il n’avait pas très envie de passer la soirée, voire la nuit avec lui, trop préoccupé, mais Christian était son petit ami, alors Miralem se devait de faire des efforts pour lui faire un tant soit peu plaisir et pour sauver les apparences. Agir comme d’habitude pour ne pas montrer ce qui le tracassait. Il espérait que Christian ne serait pas agaçant car il n’était pas d’humeur à disserter ou à réfléchir. Il voulait simplement passer une bonne soirée.

Miralem fermait la porte derrière lui quand il entendit son amant arriver pour l’accueillir.

-          T’es pas en retard, dis donc ! Lança Christian, déposant un court baiser sur les lèvres du nouvel arrivant.

-          Tu m’avais pas dit à dix-neuf heures ? S’étonna Miralem.

-          Si, mais il est à peine moins le quart, chéri, donc tu es en avance ! Bref, je te sers un whisky coca, comme d’habitude ?

-          Oui, ça sera parfait, merci.

-          De rien ! Je vais chercher ça et j’arrive ! Installe toi dans le salon, fais comme chez toi !

Christian disparut dans la cuisine, et Miralem alla s’asseoir dans un fauteuil imposant en cuir beige. L’appartement de son petit ami n’était pas spécialement grand, mais les meubles étaient pour la plupart très somptueux, tout en restant discrets, notamment grâce à des couleurs pastel, du vert au rose, en passant par le bleu ou l’orange. La décoration était parfaite, tout était assorti, en accord avec la personnalité du propriétaire, qui détestait les fautes de goût, en particulier vestimentaires.

-          C’est prêt ! Dit Christian, portant un plateau sur lequel trônaient deux verres pleins et une assiette pleine d’amuse-bouches.

Il s’assit à son tour, sur son canapé, aussi en cuir, mais plus foncé que le fauteuil voisin. Il tendit un verre à Miralem et prit le second pour lui.

-          Alors, cette journée ? Demanda-t-il.

-          La routine, répondit Miralem. Des visites, des ventes, des nouveaux clients, rien de sensationnel. Et toi ?

-          Je suis juste passé à l’hôtel pour vérifier deux trois trucs mais apparemment, tout va bien. Y’a pas mal de monde, donc j’ai pas à me plaindre. Les aristos sont de sortie en ce moment !

-          C’est vrai. J’en ai croisé quelques uns l’autre jour, quand je suis passé devant ton hôtel. Ils sortaient de leur limousine et un garçon plus jeune que moi venait récupérer leurs bagages.

-          A peine plus jeune que toi, chéri. En plus,  y’en a qu’un de cet âge là. Vingt-quatre ans, marié, un enfant. Il est déjà installé et tout !

-          Je le plains. Il a gâché la moitié de sa vie là. Il aura profité de rien.

La dernière remarque de Miralem ne sembla pas faire plaisir à Christian, car celui-ci fronça les sourcils. Miralem le remarqua, mais il ne dit rien, sachant très bien à quoi son amant pensait. Il attendit simplement de voir s’il allait aborder le sujet. Il ne patienta pas bien longtemps, car après avoir bu une gorgée de son cognac, Christian reprit la parole.

-          Ce te plairait pas d’emménager avec moi ? Demanda-t-il, déçu une fois de plus par l’attitude de son petit ami. Pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher de lui poser encore et toujours la même question, espérant que la réponse changerait un jour, en vain.

-          J’ai pas dit ça, répliqua Miralem, cassant. Je suis pas prêt, c’est tout.

-          Tu seras prêt quand ? S’emporta Christian. T’es plus un gamin Mira ! Faudrait que tu penses à grandir, aussi bien pour notre couple que dans d’autres domaines !

-          Tu peux parler ! S’énerva Miralem. C’est toi qui arrêtes pas d’insister pour qu’on vive ensemble. Tu connais la réponse mais tu continues à me harceler, et vu que je dis pas ce que tu veux attendre, tu me fais un caprice comme un gosse qui reçoit pas son jouet ! C’est pas en me le demandant dix mille fois que tu vas me convaincre, au contraire !

Le sujet avait toujours été tabou entre eux, mais jamais ils n’avaient eu une dispute aussi virulente. Christian tentait de rester modéré mais la colère inhabituelle exprimée par Miralem le surprenait et l’obligeait à hurler aussi pour se faire entendre. Des éclats de voix dont les voisins se seraient certainement bien dispensés se firent entendre pendant de longues minutes, jusqu’à ce que Miralem parle d’une éventuelle rupture. Ils étaient à présent debout, face à face au milieu du salon. Christian se figea, choqué, mais son regard, furtivement triste à l’entente des derniers mots de son amant, devint vite menaçant.

-          Si tu me quittes, je balance tout Mira. J’hésiterai pas à te dénoncer.

-          Tu plongeras avec moi alors, lança Miralem, irrité mais pas effrayé le moins du monde.

-          Je sais, je m’en fiche. Si tu me laisses tomber, je dis tout ce que je sais, et c’est plus qu’il n’en faudrait.

-          Tu le feras pas Chris, tu sais ce qu’il t’arrivera sinon…

Miralem ne laissa pas à son petit ami le temps de répondre. Il récupéra son manteau et sa besace, puis il parcourut le couloir menant à la porte d’entrée. Il l’ouvrit, mais il s’arrêta sur le seuil, alors que Christian n’avait pas bougé, trop abasourdi par la situation.

-          C’est fini Chris, je veux plus jamais te revoir, déclara Miralem, d’un ton qui n’admettait aucune réplique.

Il sortit de l’appartement, et il rejoignit sa voiture, puis il rentra chez lui. Les souvenirs du baiser échangé une semaine plus tôt avec Lorik lui revinrent aussitôt, et il se coucha l’esprit très peu clair. C’était lundi, la semaine ne faisait que commencer, mais il n’en pouvait déjà plus. Il s’endormit difficilement, avec comme seule envie de ne pas se réveiller trop tôt.

 

Le lendemain matin, une musique rythmée retentit sur les coups de sept heures. Dans sa chambre d’une modeste dimension composée simplement d’un lit deux places et d’un placard aux portes coulissantes inséré dans le mur, Miralem ouvrit les yeux. Il repoussa sa couette ornée de rayures bleu ciel et bleu marine sur ses genoux et il observa un moment son plafond blanc, qu’il pouvait apercevoir grâce à la lumière matinale qui illuminait la pièce. Quand il fut bien réveillé, il sortit de son lit, et il ôta son pyjama. Il s’installa debout devant sa garde robes, et il choisit sa tenue de la journée : un pantalon noir cintré, une chemise vert pomme et une veste de commune noire, assortie à son pantalon. Satisfait par l’apparence qu’il renvoyait, il prit rapidement son petit déjeuner, avalant seulement une mandarine et un pain au lait. Il prit sa mallette de dossiers, et celle contenant son ordinateur, puis il sortit de chez lui. Il marcha jusqu’à la station de métro la plus proche, et il prit la ligne le menant tout droit au cœur de la City, à quelques mètres de son agence.

Arrivé à destination, il croisa Bertrand qui se rendait à un rendez vous. Il discuta quelques minutes avec lui, puis il entra dans son établissement. Il salua Chloé, déjà à son poste, et il n’eut pas à lui demander de préparer son café quotidien. Elle le fit automatiquement. Quand il fut prêt, il la remercia, et il alla s’installer dans son bureau. Il enleva son manteau, puis sortit son ordinateur de sa mallette et il s’installa confortablement dans son fauteuil, car il avait plusieurs heures de consultations de dossiers et de vérifications devant lui, jusqu’à sa pause déjeuner. Il lut et relut les divers documents qu’il possédait, ceux qui venaient d’être signés ou ce qui allaient l’être. Il passa un temps fou sur un dossier qui lui sortit par les yeux, jusqu’à ce qu’il trouve une solution et le déclare clos. Il retira ses lunettes, et se pinça le nez en fermant les yeux, exaspéré. Il se leva brusquement, remettant ses lunettes, puis il sortit de son bureau et alla préparer son deuxième café de la journée.

Un verre fumant à la main, il s’immobilisa devant la baie vitrée de son agence, et il dégusta sa boisson chaude, tout en observant le monde extérieur. Bien malgré lui, il se perdit dans ses pensées. Sa dispute avec Christian lui revint en mémoire. Ils étaient restés quatre ans ensemble, malgré leurs différences, malgré les circonstances. Ils avaient connu quelques accrocs, pris des risques, mais ils avaient toujours fini par se réconcilier. Cette fois, Miralem savait que sa décision était définitive. Il était certain de ne plus vouloir de cette relation, d’une part parce que leur dernière dispute avait été plus violente que toutes les précédentes, et d’autre part, parce qu’il se rendait compte qu’il ne ressentait rien quand il se disait qu’il venait de rompre avec Christian. Leur rupture déclenchait chez lui un simple sentiment d’indifférence, et ça l’étonnait autant que ça le soulageait. Il n’aurait pas cru réagir ainsi, mais il n’aurait pas non plus voulu se lamenter sur son sort et pleurer toutes les larmes de son corps pour un homme.

Alors qu’il ressassait cette idée, sans pour autant arriver à trouver une explication, un homme à l’imposante carrure fit irruption dans l’agence immobilière. Le claquement de la porte se refermant derrière lui sortit Miralem de ses pensées. Il se tourna vers le nouvel arrivant, et il sourit lorsqu’il vit que c’était son frère. Pourtant, celui-ci n’avait pas l’air de bonne humeur. Miralem le remarqua, et l’invita à s’installer dans son bureau pour ne pas créer de scandale devant Chloé. Débordée de boulot, elle n’avait pas besoin d’assister à une sorte de scène de ménage. Cypriaque comprit la situation, et il se tut jusqu’à ce qu’ils se retrouvent seuls, face à face, dans l’antre de l’agent immobilier.

-          J’aimerais que tu m’expliques là ! Hurla Cypriaque, furibond, debout, les mains posées sur le bord du bureau derrière lequel Miralem venait de s’asseoir.

Le propriétaire des lieux leva un sourcil, puis il sembla soudainement comprendre de quoi parlait son frère. Il ôta ses lunettes et les posa sur son bureau, las, puis il posa ses coudes tout près d’elles, et entrelaça ses doigts, attendant que Cypriaque en vienne au fait. Ce dernier mit un certain temps avant d’ouvrir à nouveau la bouche, car il pensait que son frère cadet lui répondrait. Comme ce n’était pas le cas, il reprit la parole, d’un ton plus posé, même si sa voix laissait transparaître l’incompréhension et l’agacement face à l’attitude de Miralem.

-          C’est vrai que tu l’as largué ? Demanda-t-il.

-          Pourquoi tu me demandes si tu connais déjà la réponse ? Rétorqua Miralem, cassant.

Cypriaque se sentit alors un peu stupide. Son frère avait raison. Il reprit vite son assurance, car il voulait en savoir plus, et comprendre pourquoi son cadet avait fait ça alors que tout semblait aller pour le mieux entre les deux jeunes hommes. Pour une fois, Miralem avait réussi à rester plusieurs années avec la même personne, et même si leur relation n’avait pas été idéale, notamment à cause de leur désaccord en matière de vie à deux, ils avaient toujours donné l’image d’un couple solide. Cypriaque avait été surpris d’apprendre leur rupture.

-          Christian m’a appelé à six heures ce matin, s’expliqua-t-il. Il avait l’air complètement désespéré et il était en pleurs. Il a baragouiné des phrases sans queue ni tête comme quoi tu l’avais laissé tombé, et qu’il voulait pas que ça se finisse. Il a marmonné d’autres trucs que j’ai pas saisis, mais c’est pas la question. Pourquoi t’as fait ça ? Tu l’aimais plus ?

-          Ca te regarde pas, répondit Miralem. Tu sais rien, Cyp’, t’as pas ton mot à dire dans notre histoire. C’est fini, c’est tout, et tant que moi ça me va, c’est l’essentiel.

-          Je t’ai connu plus altruiste, s’offusqua Cypriaque.

-          Et bien pour une fois, j’ai décidé d’être égoïste, et si ça te pose un problème, j’en ai rien à faire. C’est ma vie, et jusqu’à nouvel ordre, c’est encore moi qui la dirige.

-          J’ai jamais dit le contraire Mira. J’aimerais juste comprendre.

-          Y’a rien à comprendre. Ce sont des choses qui arrivent, c’est tout. Si vraiment tu veux une raison, dis toi que je l’aimais plus, et satisfais toi avec ça, car le sujet est clos. J’en dirai pas plus.

Cypriaque fixa un moment son frère, puis persuadé qu’il ne changerait pas d’avis et qu’il ne lui expliquerait jamais la situation plus clairement, il se calma et s’assit dans une des chaises réservées habituellement aux clients de l’agence. Il engagea une conversation sur un tout autre sujet qui s’avéra plus intéressant et plus discuté entre les deux hommes. Il coupa cours à ce qu’ils faisaient lorsqu’il regarda sa montre et se rendit compte qu’il avait un rendez-vous professionnel auquel il devait impérativement assister. Il enlaça son frère, comme pour le réconforter, puis il s’en alla, après avoir salué Chloé.

Miralem se retrouva seul, et replongea dans ses dossiers pendant deux bonnes heures, puis jugeant qu’il avait assez avancé pour la journée, il rangea tout et récupéra ses affaires, avant de quitter son bureau. Il vérifia auprès de sa secrétaire son programme du lendemain, puis la jeune femme lui souhaita une bonne soirée. Il lui répondit réciproquement, et il sortit de son agence immobilière. Arrivé chez lui, il prépara un grand plat de pommes de terres sautées et deux steaks hachés, car l’après midi était déjà avancé, et il n’avait rien avalé à midi. Il tiendrait ainsi jusqu’au dîner, et celui-ci serait sûrement peu copieux. Quand tout fut prêt, il posa son assiette pleine sur la table basse de son salon, il alluma son téléviseur, puis il s’installa confortablement dans son canapé, en tailleur, le plat entre les mains. Il avait à peine commencé à manger quand la sonnerie du téléphone vint perturber le calme de sa demeure. Agacé, il se leva, et il se dirigea vers le combiné, mais lorsqu’il arriva à quelques centimètres de celui-ci, il se rendit compte que ce  n’était pas de son fixe que provenait le bruit mais de son portable. Il alla le récupérer sur le bar de sa cuisine américaine, et il décrocha, tout en retournant s’asseoir sur son canapé.

-          Allo ? Dit-il simplement.

-          Adrian à l’appareil, répondit son interlocuteur.

-          Bonsoir, chef, lança Miralem, se redressant alors sur son fauteuil, surpris par l’appel de son supérieur qu’il se devait de respecter plus que n’importe qui d’autre, car il était le dirigeant national.

-          Alan, mon p’tit Alan, j’ai appris la nouvelle…

-          Je me doute…

-          Tu sais très bien que je me fiche des personnes avec qui tu couches, j’ai toujours été très souple là-dessus…

-          Je sais, chef, le coupa Miralem, mais Adrian ne l’autorisa pas à continuer.

-          Ecoute-moi, Alan. Vos histoires de cul, vous les gardez pour vous, je veux pas en entendre parler. Tout ce que je veux, que j’exige même, c’est que ça n’empiète pas sur votre travail.

-          Ca n’a jamais été le cas ! Riposta Miralem.

-          Jamais, avant aujourd’hui, lança Adrian, menaçant. Je le fais pour toi, Miralem. J’oublie que Christian n’a pas rempli sa mission, mais c’est l’unique fois. Il vaudrait mieux que ça ne se reproduise pas…

-          Ca ne se reproduira pas, chef, dit Miralem, maître de lui-même malgré la situation et les paroles d’Adrian.

-          Bien, c’est tout ce que je voulais savoir. Tu t’occupes de tout alors ?

-          Bien sûr, je règlerai le problème quand j’aurai trouvé une solution.

-          Je te fais confiance, encore. Bonne soirée, Alan.

Miralem n’eut pas le temps de répondre. Adrian raccrocha trop vite pour qu’il puisse dire quoi que ce soit. Il laissa tomber son téléphone mobile à ses côtés sur le canapé, et il se remit à manger, peu perturbé par l’appel qu’il venait de recevoir. Son patron lui avait simplement donné de nouvelles directives, et il allait devoir les appliquer, comme d’habitude. Il chercherait un moyen de résoudre la situation le lendemain, quand il serait plus en forme et moins fatigué par plusieurs heures de travail.

 
Voilà le chapitre 6, pas corrigé et un jour en retard, mais c'est presque devenu une habitude! On fait vraiment de notre mieux pour vous mettre les suites à temps, mais ce n'est pas toujours évident.
On espère qu'il vous a plu.
Bisous de nous deux et au 10 novembre, déjà!

(on vous offrira une petite surprise d'ici là^^)

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Mardi 21 octobre 2 21 /10 /Oct 23:29


Il ne savait pas pourquoi sa voix refusait de joindre des mots pour former des phrases. Dieu qu’il détestait se retrouver dans cette situation. Cela le plongea dans une grande panique sourde. Ce fut une voix légèrement ensommeillée qui le ramena sur terre en lui demandant s’il était toujours au bout du fil.

-          Oui, oui.

Lorik se sentit un peu honteux d’appeler à cette heure, et surtout un dimanche, mais il pouvait être tellement investi dans son travail qu’il en oubliait la cadence des jours.  Il était assis à la table de son salon, les feuilles du dossier de Miralem étalées devant lui, emplies d’annotations, de post-its, de marques rouges. Son ordinateur portable ronronnait sur le côté gauche de la table, à côté d’une grande tasse vide d’où parvenait une faible odeur persistante de thé aux fruits rouges. Il y avait aussi des cadavres d’emballages de barres énergétiques et des trognons de fruits posés dans une grande assiette. Tout cela était les signes d’une longue nuit blanche de travail pour Lorik.

Il était plus exact de dire qu’il n’avait pas vu le temps passer. C’était surtout le cas quand une affaire importante arrivait. Il était un drogué de travail, ne cherchant pas tellement une vie sociale, c’était le travail qui la lui amenait.

-          J’ai fini de traiter votre dossier.

-          Pardon ?

Lorik entendit son interlocuteur faire un drôle de bruit, comme si il venait de s’étouffer avec la boisson qu’il avalait.

-          Excusez-moi, dit Miralem. J’ai manqué de m’étouffer. Je suis surpris que vous ayez fini aussi tôt.

-          C’est pourtant le cas et je vous appelle chez vous, conformément à la note que vous avez laissée sur la première page de votre dossier, au cas où je trouverais quelque chose digne d’intérêt.

-          Oui, oui. Et je suppose que c’est le cas puisque vous avez fait cette démarche ?   

-          C’est exact. Je vous appelle pour vous dire que vous risquez gros en vendant cet immobilier à votre client. Sa solvabilité est limitée à cause d’actions faites sur des entreprises à risque. De plus, avec l’aspect assez volatile et en crise du marché boursier et immobilier, ce serait plus une perte de plusieurs centaines de milliers de Livres qui vous attend, vous et le propriétaire.

Il y eut un temps de silence de la part de Miralem, celui-ci semblait réfléchir à quelque chose avant de reprendre la parole.

-          Très bien. Nous pourrions nous voir à votre bureau demain après-midi. Je ne peux pas le matin car je suis bloqué avec une visite importante.

-          Pour moi, il n’y a pas problème.

-          Merci beaucoup. Je pense que j’aurai encore du travail pour toi.

-          Pas de problème. On en rediscutera demain. Encore toutes mes excuses pour le dérangement

-          Ce n’est rien.

-          Au revoir.

-          De même, acheva Lorik en appuyant sur la petite touche rouge de son téléphone fixe.

Il souffla un bon coup, chassant par la même occasion l’angoisse qui l’avait miné en passant ce coup de téléphone. Paradoxalement, il était content. Il pouvait presque dire que Miralem le stressait, c’était une impression d’après-coup, suite au restaurant. Il se sentait obligé de faire le maximum, d’être le meilleur. Contrairement à ce qu’il laissait paraître au travail et en société, il n’était pas une personne sûre d’elle, toujours en proie au regard des gens, à leur jugement. L’arrogance et la colère n’étaient qu’une façade. Pour l’heure, ses problèmes métaphysiques avaient été chassés par un bâillement prononcé. Son corps commençait à lui réclamer le sommeil dont il l’avait privé au cours de la nuit, à l’aide de stimulants.

Sans prendre la peine de ranger les feuilles, il prit sa tasse qu’il porta jusqu’à l’évier débordant de vaisselle et l’y ajouta, complétant l’œuvre artistique bancale. Un autre bâillement se fit entendre. Tant bien que mal, il se dirigea vers sa chambre en évitant de se cogner les pieds dans les montagnes de livres qu’il y avait aussi dans le petit couloir. Deux portes s’offraient à lui. Il ouvrit tout d’abord celle de la salle de bains où il se débarrassa de ses vêtements, ne gardant que son boxer noir en guise de pyjama. Il était trop fatigué pour en chercher un dans la pile d’habits sur une vieille chaise en osier placée dans un coin. La pièce était petite mais convenait parfaitement bien à une personne seule, tout était vert outremer, comme une invitation au voyage, renforcée par des photos de paysages paradisiaques. Lorik ne jeta même pas un œil au miroir mural, préférant se trainer jusqu’à sa chambre.

Le lit avait les draps défaits de couleur grise, la couette avait été envoyée batailler avec les oreillers sur le parquet. Cela attestait des nuits agitées de Lorik, même sans personne à côté de lui. C’était d’ailleurs ce qu’il regrettait en se glissant dans son lit qu’il avait refait à la va-vite. Tout le lit était désespérément froid, mais il n’avait pas de temps à consacrer à la recherche de l’âme sœur. De plus l’expérience avec Clémentine l’avait quelque peu refroidi. Il ne voulait pas être déçu à nouveau. 

Même pas dix minutes après s’être couché, la fatigue eut raison de lui et le fit sombrer très rapidement dans un sommeil sans rêves.

 

Le lendemain après-midi, à quinze heures trente minutes, Lorik attendait de pieds fermes dans son bureau, tel un animal en cage. Tous les dossiers et feuilles étaient sur son bureau, rangés amoureusement par ordre et par classe. Il détestait le désordre dans son travail alors que c’était totalement le contraire chez lui, mais comme il disait, ce n’était qu’une broutille sans importance. Il avait eu Miralem au téléphone un peu plus tôt dans la journée pour fixer l’heure de rendez-vous.

La porte s’ouvrit et il fit un bond dont il ignorait être capable, mais ce n’était que la secrétaire qui venait lui apporter de nouveaux dossiers tout juste sortis du fax. Lorik se retint avec grand peine de l’envoyer paître mais il se rappela que c’était une jeune femme extrêmement sensible, qui pouvait par moment fondre en larmes à propos de la moindre remarque. Il n’était pas un monstre tout de même. Elle repartit aussi vite quand elle vit les traits tirés et tendus de son patron. Ce n’était pas l’heure de l’énerver avec de petits détails. Elle irait voir les collaborateurs.

Lorik se décida à s’installer à son bureau pour se calmer et feuilleter les nouvelles pages emplies de chiffres et d’écritures dactylographiées. Des coups se firent de nouveau entendre et Lorik, cette fois-ci, cria un simple « entrez » au lieu de sursauter.  

-          Bonjour.

Lorik eut droit à un sourire quand il leva les yeux et vit Miralem. Ce dernier avait un quart d’heure de retard et s’en excusa platement. Il était comme la dernière fois, avec cette tenue si étrange pour un agent immobilier de renom, mais c’était aussi ce qui faisait sa caractéristique. Il portait en bandoulière la même mallette d’ordinateur que la dernière fois au restaurant, ainsi qu’une autre plus petite, de cuir tanné marron.  

-          Bon, je crois que  nous avons du travail.

-          Oui. J’ai réuni les dossiers que vous m’aviez donnés la dernière fois, je vous laisse les prendre et les regarder.

-          Merci.

Miralem tendit sa main gauche pour attraper les dossiers concernés et se mit à les feuilleter tout en ajustant les lunettes sur son nez. Elles avaient décidé de ne pas tenir en place aujourd’hui. Il prit un petit moment pour lire silencieusement, étudier toutes les remarques apposées sur les feuilles de papier. Aucune expression ne se lisait sur son visage et Lorik avait la soudaine impression de se trouver devant son père, austère, à lui montrer son carnet de notes et à attendre la critique.

-          Merci beaucoup c’est exactement ce que je voulais savoir. Vous faites vraiment du très bon travail. Je n’aurais pas pensé cela de vous lors de notre première rencontre.

-          Et qu’avez-vous pensé ? Si ce n’est pas trop  indiscret.

-          Non, pas du tout.

Miralem eut un grand sourire en pensant à cette première rencontre très houleuse où leurs deux caractères étaient rentrés en contact très violemment.

-          J’ai pensé que vous étiez un grand connard qui avait besoin de se faire piquer pour avoir fait une telle scène dans le magasin.

-          C’est pour le moins direct. Je suis juste un peu sanguin.

-          Ca c’est sûr. Et vous ?

-          Quoi moi ?

-          Qu’aviez-vous pensé de moi ?

-          Que vous étiez un petit con qui avait besoin qu’on lui remette les idées en place.

-          Le score est à égalité alors.

-          Oui, dit Lorik en se fendant d’un grand sourire, avant de reprendre une image plus sérieuse, cadrant plus avec cette petite réunion de travail.

Le jeune homme acquiesça et ouvrit ce que sa mallette conservait jalousement. Pendant une bonne heure, ce fut un travail studieux qui fut livré. Miralem se fichait du prix que cela allait lui coûter, du moment qu’il avait ce qu’il voulait et que c’était bien fait. Il admirait la maîtrise avec laquelle Lorik comprenait les ficelles de la bourse et les exploitait à son compte.

-          Je crois qu’on a tout vu, finit par dire Miralem qui rangea toutes ses affaires qu’il avait soigneusement étalées sur une petite table basse dont disposait le grand restaurant.

-          Oui. Cette fois-ci, ça prendra plus de temps.

-          Pas de soucis. De toute façon, ces ventes-là ne seront pas conclues avant deux mois.

Les deux se levèrent en même temps et se regardèrent sans savoir quoi se dire jusqu’à ce que Miralem s’avance en tendant sa main droite pour serrer celle de Lorik. Ce que ce dernier fit, mais il garda cette main plus longtemps que voulu. Il fit quelque chose de soudain, d’imprévu, d’irréfléchi, d’illogique. Il tira d’une poigne forte cette main dans la sienne, passa son autre derrière une nuque au touché agréable et embrassa doucement son vis à vis.

Lorik ne savait pas ce qu’il lui prenait et il ne voulait pas le savoir. Le moment présent… Il comprenait enfin cette expression qui avait fédéré beaucoup de générations. Miralem se rendit, voulant sur le coup repousser cette étreinte non désirée avant de céder à cette redoutable sensualité que dégageaient ce baiser et son propriétaire à l’instant.

Deux minutes de baiser rompues par des petits coups contre l’épaisse porte du bureau de Lorik. Les deux hommes se séparèrent sans gêne, comme si cela avait été effacé aussitôt. Pourtant, Miralem ne put s’empêcher de passer un doigt sur ses lèvres un peu rougies. La secrétaire de Lorik fit son entrée et montra une grosse pile de dossiers qui ne pouvaient pas attendre une minute de plus que l’heure qu’elle avait attendue. Les deux hommes se dirent au revoir, un au revoir de travail mais chaleureux.

Lorik prit les dossiers qu’elle lui tendait de ses deux mains et la renvoya à son poste. Il ne voulait plus penser, ne sachant pas ce qu’il s’était passé dans son esprit pour qu’il fasse une telle chose. Des fois, on faisait des choses et on ignorait d’où cela venait, pour le meilleur et pour le pire.

Mais l’esprit de Lorik oublia bien vite ce qu’il s’était passé quand ses yeux s’arrêtèrent sur des dossiers tamponnés en rouge. Brusquement, il se saisit du combiné de son téléphone pour appeler sa pauvre secrétaire qu’il venait juste de renvoyer dans ses quartiers. D’une voix cassante, il demanda qui avait amené ces papiers à son agence.

-          C’est la même personne que d’habitude.

-          Il a dit quelque chose de particulier.

-          Que ça devait passer avant tout le reste. Il était très hautain.

-          Epargnez-moi vos commentaires, merci, dit-il avant de raccrocher sec.

Lorik eut un très grand soupir avant de se mettre au boulot. Encore de longues nuits blanches l’attendaient. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait recommencer à avoir une vraie vie.

 

Bonsoir bonsoir

Nous vous présentons toutes nos excuses pour ce retard d’un jour sur la publication de cette histoire. D’importants travaux à rendre pour la fac en sont en responsable. Nous espérons que ce chapitre vous a tout de même plu. Prochain chapitre le 30.

Gros bisous à tous et merci de votre patience.  

 

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Vendredi 10 octobre 5 10 /10 /Oct 23:21


Attention ! Ceci est la partie 2 !

Quand il eut fini de dîner, il débarrassa la table, et il enfila son manteau. Il prit sa besace, qu’il n’utilisait qu’en dehors du travail, et il sortit de chez lui. Il monta dans sa voiture, car il rentrerait certainement trop tard pour pouvoir attraper un métro au retour. Il contourna Londres, car sa réunion avait lieu de l’autre côté de la ville. Il ralentit lorsqu’il arriva devant l’immeuble qu’il cherchait, puis il descendit dans le parking sous terrain pour y garer sa voiture. Il quitta son siège et referma la porte derrière lui, puis emmitouflé dans son long manteau en velours noir, il se dirigea vers la cage d’escaliers. Il gravit les marches jusqu’au troisième étage, peu enclin à prendre l’ascenseur, et il toqua à la porte portant le numéro qu’ils avaient choisi lors de leur dernière réunion.

Il n’attendit que quelques secondes avant qu’un homme à peine plus âgé que lui vienne lui ouvrir. Celui-ci le toisa du regard, comme à chaque fois, puis il se décala pour le laisser entrer.

-          Bonsoir, Alan, dit-il simplement.

-          Bonsoir, Jack, répondit Miralem.

-          Pile à l’heure.

-          Toujours.

Il posa son manteau dans l’entrée, et il garda sa besace, puis il suivit son hôte d’un jour jusqu’au salon. Il salua les personnes déjà installées autour de la table et il s’assit à son tour à la place qu’il restait. Ils n’étaient que neuf, car ce n’était pas une réunion générale. Seuls les principaux dirigeants, répartis dans différentes régions d’Angleterre, étaient présents, pour faire le bilan de l’année écoulée et planifier celle à venir. Ce ne serait qu’un calendrier de base, car ils se retrouveraient régulièrement pour mettre leurs affaires à jour et pour modifier certaines choses si nécessaire, mais c’était essentiel pour leur organisation.

-          Ton ami ne pouvait pas venir ? Demanda Steven, son voisin de table.

-          Non, répondit Miralem. L’an dernier, c’était exceptionnel, il voulait juste vous rencontrer, vu que vous êtes pas souvent dans la région. Il a eu le droit parce qu’il est avec moi, mais c’était juste une fois. C’est pas comme si on avait l’habitude de ramener tout le monde aux réunions générales. Il vient aux miennes, ça suffit.

-          C’est vrai, intervint Jack. Pour l’instant, tout se passe bien, mais j’espère que tu te souviens de la conversation qu’on a eue quand tu m’as dit pour toi et lui ?

-          Je m’en souviens, mais ne t’inquiète pas. Notre relation n’a pas posé de problèmes jusqu’à aujourd’hui, et elle n’en posera pas.

-          J’espère, Alan. Il ne faudrait pas qu’il fasse de caprice…

-          Ca n’arrivera pas. Le sujet est clos, rétorqua Miralem.

Personne n’insista, et la réunion se poursuivit. Cette fois-ci, Steven était le porte-parole de leur supérieur national, qui lui avait envoyé ce qu’il attendait d’eux par mail. Ils parlèrent de divers sujets, et ils réglèrent plusieurs dossiers sensibles. Ils firent les comptes de leurs actions passées, puis ils envisagèrent ceux qui suivraient cette réunion. Il n’y avait pas de grand évènement prévu avant plusieurs mois, mais ils en parlaient déjà pour que tout soit prêt le jour J. Ils ne pouvaient pas se permettre de faire la moindre erreur, car beaucoup de choses entraient en jeu. Leur supérieur était intransigeant, et s’ils échouaient, il ne se gênerait pas pour le leur rappeler. Il ne valait mieux pas le déranger, car sa colère pouvait être terrible. Certains en avaient déjà fait les frais, et ils n’étaient pas prêts de le décevoir à nouveau.

La réunion prit fin vers deux heures du matin, et Miralem reprit la route, la besace pleine de dossiers à étudier et à partager avec les membres de son groupe régional. Les rues étaient presque désertes, comparativement aux heures de pointe, alors il arriva vite devant chez lui. Il abandonna sa voiture dans son garage, puis il se doucha rapidement avant d’aller se coucher. Il tombait de sommeil, et il travaillait tôt le lendemain.

 

Sa semaine défila, semblable à tant d’autres, et le week-end arriva. Il travailla samedi matin, et il déjeune avec Bertrand et Chloé, mais il rentra chez lui sitôt qu’il eut fini de manger. Il eut Christian une dernière fois au téléphone, puis il décida de faire une courte sieste avant que son petit ami arrive. Il se réveilla vers dix-sept heures trente, revigoré, et il retira son costume, avec lequel il s’était endormi. Il fouilla dans son armoire et en sortit un jean bleu ciel. Il l’associa avec un haut à manches longues de la même couleur qu’il surmonta d’un t-shirt noir. Il vérifia dans la glace que tout était assorti et, satisfait, il alla dans la salle de bains pour remettre sa crête en place, aussi basse soit-elle. Il n’aimait pas qu’elle soit de travers ou qu’un épi soit visible.

Il quitta la pièce quand quelqu’un sonna à sa porte. Il alla ouvrir, et Christian entra sans lui en demander l’autorisation. Miralem sourit devant l’empressement de son petit ami, et il s’approcha de lui pour l’accueillir de façon convenable. Il posa ses mains sur la nuque du jeune homme et lui offrit un baiser de bienvenue. Christian se laissa faire, et il entoura les hanches de Miralem de ses bras. Il ne s’étaient pas vu depuis plusieurs jours, presque une semaine, alors leur baiser était passionné. Leur désir se fit rapidement sentir, ils ne pouvaient plus se lâcher. Christian entreprit de passer sa main sous le haut de son amant et de caresser son torse dissimulé. Ce n’est qu’après plusieurs minutes que Miralem revint sur terre. Il s’éloigna un peu de son petit ami, surpris de ce rejet soudain.

-          On n’a pas le temps, le rassura Miralem.

-          Ce m’a manqué, dit Christian, une moue boudeuse déformant ses traits.

Miralem sourit devant son air enfantin, et il déposa un doux baiser sur ses lèvres.

-          Ce soir, Chris, attends juste ce soir, lança Miralem, alors qu’il entrait dans sa chambre.

-          Je dors ici ?

-          Oh que oui ! 

Il se baissa pour prendre ses chaussures, au pied de son lit, et il les enfila. Il attrapa ses éternelles lunettes qu’il avait posées sur la table de nuit lorsqu’il s’était allongé, puis il rejoignit Christian dans le salon.

-          On y va, dit-il.

Christian sut qu’il n’attendait pas de réponse. Il regarda son amant enfiler son manteau et récupérer sa besace, puis il le suivit jusqu’au garage. Ils montèrent dans la voiture et ils roulèrent jusqu’au centre ville. Par chance, ils trouvèrent une place vide dans l’allée de l’immeuble dans lequel ils allaient entrer. Quand ils furent bien garés, ils sortirent du véhicule, et ils marchèrent main dans la mains jusqu’à l’entré de l’immeuble. Ils entrèrent dans le hall, mais ils ne purent aller plus loin. Ils appuyèrent sur le bouton près du nom de leurs invités.

-          C’est nous, dit Miralem, lorsqu’il entendit une voix dans l’interphone.

Un léger craquement leur indiqua qu’ils pouvaient passer du hall de l’immeuble au rez de chaussées. Ils prirent les escaliers pour monter jusqu’au premier étage, et ils sonnèrent à une porte.

-          Salut, vous deux, lança une jeune femme en leur ouvrant.

-          Salut, Clémentine, répondit Miralem, en s’approchant pour l’enlacer.

Il fut imité par Christian, puis ils suivirent leur hôte qui les fit s’installer dans le canapé du salon. Quelques secondes plus tard, la porte de la salle de bains claqua et Miralem se retourna.

-          Fallait pas te faire beau pour nous, plaisanta-t-il, en voyant que son frère sortait à peine de la douche.

-          Salut Cypriaque, dit simplement Christian.

Le nouvel arrivant prit les jeunes hommes dans ses bras tour à tour pour les saluer, puis il s’accroupit pour ouvrir la porte en verre d’un placard du salon. Il en sortit quatre verres qu’il posa sur une table basse en bois brut, et il se releva. Clémentine arriva de la cuisine avec un plateau composé de trois bouteilles différentes et d’amuse-bouches. Elle le posa près de verres, et ils burent l’apéro dans une ambiance détendue et familiale.

Ils passèrent à table presque une heure plus tard, et la conversation fut principalement concentrée sur le mariage récent de Clémentine et Cypriaque. Ils parlèrent aussi de leur travail, de Lorik, de la City, de la pluie et du beau temps. C’était un dîner ordinaire orchestré par deux couples de longue durée, mais les débats prirent une tournure moins agréable lorsque Clémentine aborda un sujet qui était source de tensions entre Christian et Cypriaque, alors qu’ils en étaient au café.

-          Quand est-ce que vous emménagez ensemble, les garçons ? Demanda-t-elle, sans imaginer qu’elle ouvrait une piste dangereuse.

Christian se tourna vers Miralem et il lui parut évident que son petit ami ne répondrait pas à la question. Il ne souhaitait pas gâcher la soirée, alors il le fit à sa place, espérant que ce qu’il dirait lui conviendrait.

-          On sait pas. C’est pas prévu pour l’instant.

Miralem n’eut aucune réaction, Christian en déduisit qu’il ne devait rien trouver à redire. Sa réponse était vague, sans projet, pourtant le ton de sa voix trahissait son envie de s’installer avec Miralem, et ce dernier en était bien conscient, contrairement à d’autres, qui ne remarquaient absolument pas le malaise qu’ils installaient.

-          Il serait temps quand même ! Depuis quatre ans que vous êtes ensemble ! Insista Clémentine.

Miralem observa Cypriaque, avec qui il avait déjà parlé de sa situation de couple, et celui-ci haussa les épaules pour lui signifier qu’il ne préférait pas intervenir, ne voulant pas prendre un parti plutôt qu’un autre. Christian perçut l’échange entre les deux frères, et il attendit que son amant crie, proteste, tout pourvu qu’il réagisse, car sa passivité lui donnait l’impression qu’il était indifférent à ce qu’il se passait, et donc à lui, à ses envies.

-          Je suis pas prêt, c’est tout, lança Miralem, alors qu’un court silence venait de s’installer. J’en ai déjà parlé avec Christian. Quand ça arrivera, on vous fera signe, vous inquiétez pas, ajouta-t-il, avec un sourire moqueur.

Christian fut rassuré que Miralem ait mis les choses au clair avec sa belle-sœur, mais il était aussi triste de la réponse qu’il venait de donner. Oui, ils en avaient parlé. Oui, il savait qu’il n’était pas prêt. Mais plus le temps passait, et plus il se demandait quand son amant le serait…

Il ne se lamenta pas plus longtemps car Miralem se leva.

-          On va y aller, déclara-t-il.

Il repoussa sa chaise contre la table, et Christian se redressa à son tour. Clémentine et Cypriaque les suivirent jusqu’à la porte d’entrée.

-          Merci pour ce soir, dit Christian.

Clémentine lui sourit et elle s’approcha de Miralem. Elle le prit dans ses bras, et lui murmura quelques mots à l’oreille.

-          Je suis désolée, je ne voulais pas te fâcher. J’en parlerai plus, promis.

Miralem ne répondit rien, mais il l’enlaça à son tour, et la jeune femme se contenta de cette réponse. Elle s’éloigna de lui, puis Cypriaque salua les deux jeunes hommes, et ils quittèrent l’appartement. Un silence gênant s’installa entre eux et il ne fut brisé que lorsqu’ils arrivèrent chez Miralem.

-          Pas ce soir, lança Miralem, et Christian comprit immédiatement de quoi son amant parlait.

Malgré tout, il dormit à ses côtés, et il sourit lorsqu’il sentit Miralem passer un bras autour de ses hanches. Il ne fut pas surpris. Ca se finissait toujours plus ou moins ainsi. Parfois, ils se disputaient, mais ça ne durait jamais longtemps. Miralem était très possessif, alors il revenait vite vers lui pour l’avoir à lui tout seule, et Christian l’aimait tellement qu’il lui pardonnait tout, ou presque.

 

Le lendemain matin, Miralem se réveilla, allongé en travers de son lit. Il leva la tête, et quand il vit qu’il était déjà onze heures passées, il se leva. Il ébouriffa ses cheveux, qui ne devaient de toute façon ressemble à rien après une nuit de sommeil. En entendant l’eau couler dans la douche, il prit conscience que Christian n’était pas parti. Il était toujours là. Il fut soulagé, car même s’il agissait de façon stupide, il ne voulait pas qu’il s’en aille loin de lui. Satisfait, il marcha jusqu’à la cuisine, et il prit simplement un bol de café accompagné d’un yaourt aux fruits. Il lavait son bol quand la sonnerie du téléphone retentit. Il éteignit l’eau du robinet, il se sécha les mains avec un torchon, puis il alla au salon et il décrocha.
     -          Allo ? Dit-il, d’une voix encore endormie.
     -          C’est Lorik, lui répondit son interlocuteur. J’espère que je ne vous réveille pas !

Voilà une suite plus longue que prévu, que ce cher OB a désiré couper en 2 T_T
Le chapitre n'est pas corrigé, mais il le sera vite, promis^^
Tout ce qui s'y passe est important, croyez-nous, c'est un chapitre clé hihi
A très vite pour la suite.
Bises à toutes celles et ceux qui nous suivent, merci à vous.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Vendredi 10 octobre 5 10 /10 /Oct 22:51




Lorsqu’il sortit du restaurant, partant dans une direction opposée à celle de Lorik, Miralem ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres. Il s’était déjà rendu compte pendant le mariage de son frère que l’ex-mari de Clémentine n’était pas tel qu’il l’imaginait.  Depuis, son opinion avait changé. Il ne l’appréciait pas particulièrement, mais il savait que c’était quelqu’un avec qui il pourrait s’entendre. Il avait cru remarquer que Lorik s’était fait une image de lui peu valorisante, mais apparemment, leur déjeuner avait suffi à redorer son blason. Outre le travail et leur dossier en cours, ils avaient trouvé de nombreux sujets de conversation les intéressant tous les deux, et si leur entente n’aurait sûrement pas de suite, ils se seraient au moins quittés en bons termes, contrairement au lendemain du mariage où ils s’évitaient encore.

Il marcha tranquillement jusqu’à son agence immobilière, où il retrouva Chloé, toujours affairée derrière son bureau à ranger divers dossiers et papiers et à répondre aux coups de fil incessants, de plus en plus nombreux avec le temps. Elle n’arrêtait pas une minute, mais elle ne s’en plaignait pas, car le surplus de travail prouvait la popularité de leur entreprise et son salaire s’en ressentait. Comme ils n’étaient que deux employés, et que Miralem avait des revenus assez élevés grâce au succès de son agence, il leur versait des salaires conséquents. Il estimait que ses collaborateurs faisaient du bon travail, alors sa générosité ajoutait à la somme initiale plusieurs centaines ou milliers de Livres, selon les mois.

-          Alors, ce rendez-vous ? Demanda Chloé, quand son patron entra.

-          Surprenant mais rassurant. Monsieur Miklac est l’homme qu’il nous faut pour vérifier des sommes pareilles. Professionnel, compétent, il a l’air d’avoir zéro défaut dans son boulot.

-          Dans son boulot ? Remarqua Chloé.

-          Oui, sourit Miralem, sans en dire plus.

-          Vous avez entendu parler de lui ailleurs ?

-          Mieux que ça. Je le connais. C’est l’ex-mari de ma belle-sœur, tu sais, la femme de Cypriaque.

-          Oui, oui, je me rappelle d’elle. Elle était passée une fois pour te voir, non ?

-          C’est ça.

N’ayant rien à ajouter, Miralem se dirigea vers son bureau, et il déposa sa mallette. Il sortit son ordinateur et il l’alluma, puis il attrapa les notes qu’il avait prises lors de son rendez vous avec Lorik. Il les relut rapidement, et il retourna voir Chloé.

-          Tu peux me taper ça et me l’imprimer, s’il te plaît ?

-          C’est pour quand ?

-          Faut que ça soit fait assez vite, mais te presse pas non plus. Si t’as d’autres trucs à faire avant, vas-y.

Chloé sourit et hocha simplement la tête pour montrer son accord, alors Miralem alla s’asseoir dans son bureau pour consulter les dossiers enregistrés dans son ordinateur. Après quelques minutes de silence ponctuées uniquement par le bruit des touches de divers claviers, Miralem leva la tête.

-          C’est à quelle heure ma prochaine visite ? Demanda-t-il, assez fort pour que Chloé l’entende dans la pièce voisine.

Il l’entendit légèrement tourner les pages d’un cahier, puis une réponse fusa.

-          A quatre heures moins le quart.

-          Et il est ?

-          Trois heures moins cinq.

-          C’est loin d’ici ?

Il attendit une réponse, en vain. Elle n’arriva jamais. Il n’eut droit qu’à la porte qui s’ouvrit, laissant entrer un homme plutôt grand et carré, vêtu d’un pull-over gris clair et d’un pantalon cintré noir. Il avait de longs cheveux blonds remontés en une queue de cheval, et plusieurs classeurs dans les bras.

-          Ca s’est bien passé ? Demanda Chloé.

-          Oui oui, très bien, répondit le nouvel arrivant.

-          Salut, Bertrand, lança  Miralem, alors qu’il avait quitté son bureau pour accueillir son plus proche collaborateur, qu’il n’avait pas encore vu de la journée.

-          Bonjour, patron.

Miralem grimaça, comme à chaque fois que le blond l’appelait ainsi. Il avait insisté pour qu’il n’y ait pas de supériorité évidente entre eux trois. Il savait que Bertrand le provoquait gentiment, alors il ne lui en tenait pas rigueur, mais moins on lui rappelait son statut, mieux il se portait. La différence était assez visible au niveau de leurs différents revenus, il ne tenait pas à ce qu’elle soit évidente dans les contacts humains. Tout le monde savait qui il était, car son entreprise portait son nom, mais entre lui et ses deux collaborateurs, c’était plutôt une relation amicale qu’une d’employeur à employé, et il s’en félicitait.

-          Salut Bertrand, finit-il par dire. Tu finalisais la vente de la villa de Lady Palington, c’est ça ?

-          Eh oui, un classique. J’ai revu les acquéreurs sur place, on a signé tout ce qu’il fallait, puis comme d’habitude, je suis allée voir notre chère cliente dans son nouveau palace pour régler les derniers détails avec elle. J’ai pas eu droit au thé cette fois, plaisanta-t-il.

-          C’est parce que c’était pas l’heure, remarqua Chloé, amusée.

-          Vous devriez venir avec moi un jour. C’est mythique avec elle.

-          On a plus qu’à attendre sept ou huit mois alors, intervint Miralem. D’ici là, elle aura trouvé autre chose qui lui plaît, comme d’habitude.

-          Y’a pas de souci, je serai là au poste ! Une cliente aussi fidèle, ça se garde ! Déclara Bertrand.

-          Je m’inquiète pas pour ça, dit Miralem. Si elle continue à traiter avec nous, c’est que tu fais du bon boulot.

Bertrand rougit légèrement. Il savait ce que Miralem pensait de lui, mais ce dernier n’était pas du genre à exprimer ce qu’il ressentait ou à faire des compliments. Lorsqu’il en faisait un, il fallait en profiter.

-          Tu as d’autres rendez vous cet après-midi ? Demanda Miralem, le sortant de ses pensées.

-          Non, j’ai fini pour aujourd’hui. Je pensais juste vérifier deux trois trucs dans mon bureau.

-          Tu peux m’accompagner, si tu veux.

-          Pourquoi pas, c’est quoi le programme ?

-          Visite d’un château à quinze kilomètres d’ici, intervint Chloé. C’est un peu excentré de la ville. 520 mètres carré habitables, 4500 mètres carré de jardin. Les propriétaires sont déjà partis pour s’installer en France. Ils sont pas pressés, donc pas besoin de prendre le premier acheteur venu. Ils veulent juste qu’on le vende au prix donné, peu importe le temps que ça prendra. Vous avez rendez vous avec un couple qui en a marre de vivre au milieu des immeubles et qui cherchent quelque chose de grand pour pouvoir accueillir leur famille, immense apparemment.

-          Ok, dit Miralem. On y va alors.

Il prit le dossier que lui tendait Chloé, et alla le ranger dans sa mallette, puis il sortit de l’agence, suivi par Bertrand. Ils montèrent dans la voiture de ce dernier, qui s’installa au poste de conducteur, et ils parcoururent silencieusement les quelques kilomètres qui les séparaient de leur destination. Ils rencontrèrent de légers bouchons, mais ils en sortirent vite pour trouver des routes un peu plus tranquilles. Les immeubles avaient laissé place à de simples maisons cossues collées les unes aux autres et sensiblement identiques, mais il était clairement visible qu’ils étaient toujours dans Londres. Ils finirent par bifurquer sur la gauche pour emprunter un long chemin bordé d’arbres, puis ils arrivèrent à destination. Ils se garèrent devant un haut portail noir surmonté de sphères argentées. Ils sortirent de la voiture pour saluer leurs clients qui attendaient à quelques mètres. Miralem sortit la clé du portail d’une pochette glissée dans le dossier, et il laissa entrer Bertrand et les deux potentiels acheteurs, avant de fermer la grille derrière lui.

 

Deux heures plus tard, les deux jeunes hommes étaient de retour à l’agence. Miralem donna à Chloé tout ce dont elle avait besoin pour faire un compte rendu de leur rendez vous, puis il alla poser ses affaires dans son bureau, et il en ressortit aussitôt pour aller chercher un café.

-          Ils m’ont fatigué ces deux là ! Lança-t-il. Y’avait toujours un truc qui allait pas, j’ai cru qu’on finirait jamais la visite.

-          Tu crois qu’ils vont revenir ? Demanda Bertrand, ironique.

-          Ca m’étonnerait ! Il doit bien y avoir quelque chose qui leur a pas plu avec tout ce qu’ils ont demandé ! Ca fait rien, c’étaient que les premiers à visiter. Sympa le château en tout cas.

Sur ces dernières paroles, il laissa ses deux amis seuls, et il s’enferma dans son bureau pour mieux se concentrer et travailler sur les dossiers en cours. Il ne fut interrompu qu’une fois, quand Chloé et Bertrand vinrent le prévenir qu’ils rentraient chez eux. Il hocha la tête et leur sourit, puis il replongea dans ses papiers, ses yeux passant de ses feuilles à son écran d’ordinateur.

Il ne quitta l’agence que vers dix-neuf heures trente, après avoir tout mis en ordre. Il marcha jusqu’à la station de métro la plus proche, et il arriva chez lui quelques minutes plus tard. Il n’habitait pas au cœur de la City. Il y passait ses journées, ça lui suffisait. Il vivait dans un quartier plus tranquille, construit récemment, et il appréciait le calme qui y régnait. Il avait acheté une maison de plein pied depuis plus d’un an, et il s’y sentait bien. Il venait de s’affaler dans son canapé quand une sonnerie retentit. Il se leva et marcha jusqu’au combiné du téléphone, puis il décrocha, en retournant s’asseoir.

-          Allo ?

-          Oui, c’est Chris.

-          Ah salut.

-          Ton enthousiasme fait peur, chéri.

-          Désole, je suis un peu crevé là.

-          Tu viens de rentrer du boulot ?

-          Tout à fait, et je suis pas encore couché. J’ai une réunion ce soir.

-          J’étais pas au courant…

-          C’est normal, on est pas beaucoup à y aller. Juste les membres les plus hauts placés, comme l’an dernier.

-          De toute façon, j’aurais pas pu venir. Tu me tiendras au courant ?

-          Bien sûr.

-          On se voit samedi alors ?

-          Comme prévu. Tu rentres vendredi matin, c’est ça ?

-          C’est ça, mais on pourra pas se voir avant le repas. Comme à chaque fois que je rentre d’un déplacement, on m’aura laissé trente-six trucs à faire. On se retrouve chez toi ?

-          D’accord. A samedi alors, vers dix-huit heures.

-          A samedi, honey.

Miralem raccrocha, et il posa le téléphone sur la table basse devant lui. Il venait d’avoir une conversation agréable avec son petit ami, et ça l’avait mis de bonne humeur, même s’il était toujours aussi fatigué. Il se leva et marcha jusqu’à sa cuisine. Il sortit une salade et du jambon du frigo, et il se prépara une assiette simple. Il n’avait pas très faim, donc ça lui suffirait. Il remit ce qu’il restait au réfrigérateur, puis il s’installa à table, et il mangea, accompagné par le son de la radio qu’il venait d’allumer.

Il repensa brièvement à la journée qu’il venait de passer. La tournure des évènements n’avait pas été celle qu’il avait prévue. Il aurait cru que son déjeuner avec Lorik aurait été un désastre, et que son rendez vous client se serait très bien déroulé, mais ça avait été l’inverse, étonnamment. Ses clients avaient été insupportables, et Lorik avait été très professionnel. Miralem appréciait ce trait de sa personnalité, car il côtoyait aussi de vieux hommes d’affaires, dans le métier depuis des décennies, cherchant à briser l’ennui de leur vie réglée comme du papier à musique depuis toujours et dirigée par une relation maritale parfois peu glorieuse et vouée à l’échec. Ils le draguaient souvent, croyant avoir une chance, car son orientation sexuelle n’était un secret pour personne dans leur milieu. Il n’avait pas tenu à la dissimuler, même si l’habitude qu’avaient prise ses aînés de l’aborder n’était pas à son goût. Il avait beau les ignorer, ils revenaient plusieurs fois à la charge, jusqu’à ce qu’ils se lassent, mais il y en avait toujours un qui recommençait, et Miralem s’en lassait. Il était heureux d’avoir enfin rencontré un homme, certes du même milieu, mais très différent de ceux avec qui il avait l’habitude de négocier. Jeune, charmant, compétent. Lorik avait toutes les qualités requises, même plus, pour que le boulot qu’il fasse ne déçoive pas Miralem. Ce dernier l’avait décidément mal jugé, et il était soulagé d’avoir pu le voir sous une autre facette que celles peu réjouissantes qu’il avait constatées lors de la scène au magasin ou lors du mariage, au cours duquel, il devait l’avouer, il n’avait pas eu une attitude irréprochable non plus.

 
SUITE DANS LA PARTIE 2

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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