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Plus que nous [terminée]

Mardi 30 septembre 2 30 /09 /Sep 22:25

Deux semaines plus tard, septembre s’était installé dans les tête de tout le monde et dans le climat. Les températures avaient baissé, la pluie refaisait son apparition et le moral des gens avait pris du plomb dans l’aile. Pourtant, pour certaines entreprises et sociétés, celui-ci était au beau fixe et c’était notamment le cas de la société de Lorik. Une grande activité pouvait se voir dès qu’on passait les portes en verre. Les secrétaires passaient et repassaient avec des piles de dossiers, des fax tout chauds, des agendas de rendez-vous… pendant que les téléphones n’arrêtaient pas de sonner. Dans les bureaux de style victorien travaillaient les hommes d’affaires, les avocats qui officiaient dans les différents niveaux de cours du royaume, des juges et d’autres personnes utiles au bon fonctionnement  de l’ensemble. Lorik, assis dans son imposant fauteuil de cuir vert, passait ses nerfs sur le téléphone et sur son interlocuteur d’Ecosse. Il lui manquait un détail sur un dossier délicat qu’il maniait comme de la poudre depuis six mois pour le compte d’un important client, et son interlocuteur n’était pas capable de lui fournir l’information qu’il lui avait demandée et pour laquelle il le payait à prix d’or. Il sentait venir le fait qu’il serait obligé de se rendre à Edimbourg à la fin de la semaine et le combiné en fit les frais, une fois de plus.

C’est ce moment que choisit Katrina, sa secrétaire personnelle pour entrer sans frapper  afin de lui transmettre un appel important de la part d’une grande et très estimée société immobilière très connue à Londres pour les biens de haut standing qu’elle gérait. Le jeune homme faillit l’envoyer balader jusqu’à ce qu’elle lui dise qu’il lui proposait un contrat. Sa mauvaise humeur s’envola aussi vite. Après avoir envoyé Katrina lui basculer l’appel, il le prit en ayant la voix la plus professionnelle qu’il connaissait. Après les formalités d’usage, son interlocuteur en vint directement aux faits.

-         J’ai besoin de vos services pour une importante affaire que nous menons. Nous aurions besoin que vous vérifiez la solvabilité de monsieur Brown-Calvin. Il vient de signer un compromis de vente pour tout un immeuble sur Chelsea et le client que je représente voudrait être sûr de l’acheteur. Un million et demi de Livres sont dans la balance.

-         Très bien, je comprends, répondit Lorik qui notait toutes ces informations à l’aide de sa main gauche.

-         Vous voulez les papiers pour votre dossier pour quand ?

-         Je vous propose une rencontre à midi pour que vous me les donniez.

-         A quelle adresse ?

-         Le Rules, sur Covent Garden. Cela vous va ?

-         Très bien. Je réserve une table au nom de ma société. 

-         Bon, à tout à l’heure.

Lorik raccrocha délicatement son combiné avec un sourire de satisfaction. Enfin une nouvelle affaire intéressante. Pour calmer l’impatience qui le gagnait, il convoqua toute son équipe pour savoir où en étaient tous les dossiers en cours. Il avait plaisir à voir que ses collaborateurs avaient joué le jeu et travaillé d’arrache-pied pour rendre leurs dossiers et transactions dans les temps. Dans un même temps, Lorik demandait à son directeur de la branche financière comment se portaient les portefeuilles des actions de la société pour certains clients importants.

A la base, ses parents lui avaient fait suivre une couteuse formation d’avocat du barreau de la cour royale, mais Lorik ne s’y était pas plu. Alors, avec ses économies soigneusement gagnées avec les travaux d’été, le jeune homme s’était orienté dans une branche plus financière où il avait trouvé sa place très rapidement. Il avait su se faire de bons contacts au bon moment et profiter de quelques relations qu’avait sa famille. En trois ans, il avait réussi à faire de son entreprise une des plus recherchées de la City.

La réunion dura une bonne heure et demie et laissa juste un quart d’heure à Lorik pour se rendre  au restaurant. Après avoir pris sa mallette et la veste de son costume Giordano noir, il se mit à courir entre ses bureaux de la City et Covent Garden. Les deux choses dont il avait horreur dans son travail étaient que les gens soient en retard et qu’il soit en retard, lui. Et c’était précisément le cas maintenant. Il pesta tant et plus avant de franchir la porte du plus vieux restaurant de Londres. Tout de suite, un serveur, qu’il apprit français et à la livrée parfaite, le prit en charge en lui demandant son nom et la réservation de table.

-         Une table pour deux au nom de la société Coffe Enterprise.

-         Oui. La personne n’est pas encore arrivée mais je vais vous installer.

-         Merci.

Le serveur lui fit traverser deux petites salles avant de l’emmener dans un coin tranquille, aux vieilles banquettes de cuir et de bois qui avaient vu de nombreuses personnes connues passer en ces lieux et, quelques fois, laisser leurs marques sur les murs couverts de reliques comme des photos, des tableaux et d’autres choses.

-         Vous désirez une boisson pour patienter ? Demanda le serveur à Lorik après que celui-ci se soit installé et débarrassé des affaires qui l’encombraient.

-         Une vodka glacée, s’il vous plait.

-         Très bien. Je vous apporte cela tout de suite.

Bien qu’il eut à attendre, son regard avait trouvé de la lecture sur les murs, l’histoire de Londres sur quatre siècles, jusqu’à ce que le serveur revienne avec un plateau contenant son verre et quelques petites choses à grignoter. Il était suivi d’un homme qu’il reconnut aussitôt que son regard l’eut accroché.

Miralem, la personne qui lui avait fait  péter un câble dans un magasin et lors du mariage de son ex-femme. Celui-ci le regardait aussi avec de grands yeux étonnés.

-         Voici, monsieur Coffe. Votre table. Vous désirez quelque chose pour accompagner monsieur ? Demanda-t-il en posant devant Lorik la boisson qu’il avait commandée.

-         Un bloody mary s’il vous plait.

-         Très bien.

Miralem fit un sourire sincère à Lorik avant de se décharger de ses papiers sur la chaise à coté de lui et de s’asseoir.

-         C’est une grande surprise de vous voir ici, lâcha Miralem qui semblait content de son petit effet.

-         Oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Ca fait beaucoup de coïncidences en même pas un mois. Alors c’est vous qui dirigez votre agence immobilière ?

-         Oui. J’ai tout fait de mes mains. C’est un peu comme vous, Clémentine m’a renseigné sur vous et votre entreprise.

-         Alors vous avez réellement besoin de moi ou c’est juste pour une nouvelle démonstration de vos talents pour faire chier votre monde ?

-         Oula, je crois qu’on est vraiment parti sur le mauvais pied.

Le jeune homme s’arrêta de parler au moment où le serveur vint lui apporter son cocktail et les menus avant de reprendre là où il s’était arrêté.

-         C’est pour un vrai travail que je vous ai contacté. Je suis très sérieux quand il s’agit de mes affaires. Et j’ai justement un gros souci concernant la vente d’un bien dont j’ai la gestion. Je veux être sûr des fonds et de leur provenance de la part de l’acheteur.

Le changement d’attitude de Miralem, passant du léger au sérieux, plut beaucoup à l’homme d’affaires. Il se rendit compte qu’il avait mal jugé son interlocuteur et qu’il n’aurait pas dû laisser les nerfs parler pour lui. Plusieurs fois, cela avait failli lui jouer de vilains tours. Il regarda Miralem ouvrir sa mallette qui semblait être celle d’un ordinateur, puis ce dernier lui passa deux dossiers plutôt épais. Après qu’ils eurent choisi des plats totalement différents comme représentatifs de leurs caractères, Miralem expliqua en long et en large ce qu’il voulait précisément puis se mit à poser des questions à Lorik sur son travail. Il souhaitait savoir comment il avait fait pour hisser son entreprise au plus haut niveau et coiffer au poteau des entreprises bien plus anciennes que la sienne.

-         C’est en sachant comme s’y prendre et à qui s’adresser dans le métier. D’un côté, je crois que je peux dire merci à mes parents pour ce don-là, répondit Lorik avec un sourire rare.

Les deux hommes restèrent deux bonnes heures au restaurant, de par les plats complexes que Lorik avait commandés et par une conversation riche qu’ils ne pensaient pas avoir un jour. Un grand nombre de sujets passa dans leurs paroles, les décortiquant avec précision.

Ce fut satisfait que Lorik reprit son après-midi de travail. Miralem était différent de la personne qu’il avait pu voir les deux dernières fois mais il lui avait laissé une impression bizarre, un je ne sais quoi qui vous fait vous souvenir d’une personne pour une longue durée. Il s’attela tout de suite aux dossiers de Miralem pour mesurer l’ampleur du travail de recherche à fournir. Il allait avoir du mal à tenir les délais que le jeune homme lui avait fixés mais il y arriverait, quitte à passer ses nuits dessus. Il avait horreur que quelque chose lui résiste, encore plus quand ça concernait le travail. De plus, la somme que sa société toucherait à la fin de son travail ferait une bonne carotte pour lui. Il était comme tout le monde, il aimait l’argent et plus il en gagnait, plus il était content. Clémentine l’avait surnommé l’avare mais il disait simplement qu’on n’en avait jamais assez.

Quand il rentra dans son appartement d’Hyde Park vers les vingt-deux heures, il lui sembla étrangement vide et froid alors qu’il l’avait agencé comme son cocon, le seul endroit où il se sentait vraiment bien. Toutes les pièces étaient faites de plusieurs mélanges où les objets précieux côtoyaient des objets chinés et ordinaires. Les imposantes bibliothèques du salon et des couloirs vomissaient des livres, tant les étagères étaient alourdies des ouvrages en tout genre. C’était l’un des pêchés mignons de Lorik.

Il retira ses chaussures et sa veste qu’il rangea soigneusement dans un placard prévu à cet effet, dans le petit hall d’entrée. Puis il alla poser sa mallette sur une grande table en verre. Cette dernière se vida de papiers à traiter et d’une petite carte de visite toute simple. C’était celle de Miralem qu’il lui avait donnée quand ils étaient sortis du Rules. Sans savoir pourquoi, il eut un soupir avant de la mettre dans un pot à bonbons qu’il avait reconverti en pot à cartes. Il l’oublia aussi vite qu’elle était apparue.

On sait qu'il ne se passe pas grand chose pour l'instant, mais c'est ainsi qu'on travaille. On pose le décor pour que tout soit clair et pour que ce soit plus réaliste. On espère que vous apprécierez petit à petit cette histoire (pour ceux qui n'accrochent pas encore).
Pour nous aussi, le début n'est pas très passionant à écrire, mais on doit passer par là. Si tout était soudain, ça ne nous correspondrait pas, et ce serait trop rapide. La suite sera dans aucun doute plus intéressante, et on espère de tout coeur qu'elle vous plaira.
On imagine bien que certains doivent comparer cette histoire avec Indicibles Cruautés. Vous nous attendez sûrement au tournant. On n'a pas moins envie d'écrire, l'histoire n'est pas moins bien (pour nous en tout cas!). Elle est simplement différente et on ne peut pas la traiter de la même façon. Vous comprendrez pourquoi au fur et à mesure.
Voili voilou!
Sur ce, on espère tout de même que vous avez aimé ce chapitre, posté à l'heure^^
On vous souhaite une bonne semaine, et un bon mois d'octobre puisqu'il commence demain!
Bises à tous et à toutes et à très vite.
Peu importe votre avis, on vous aime. On ne cherche pas à plaire à tout le monde, alors si certains ont des critiques (constructives), qu'ils n'hésitent pas à nous en faire part (en évitant le "ça va pas assez vite" pour lequel nous venons de nous évertuer à fournir une explication!).
Au 10, comme prévu^^

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Dimanche 21 septembre 7 21 /09 /Sep 14:48

Une légère brise chaude agitait la cime des plus hauts arbres du village, en particulier ceux qui entouraient la vieille église romane. Les vieilles pierres murmuraient des phrases énigmatiques au lierre qui avait prise sur elles. Aujourd’hui, le lieu de culte reprenait vie grâce à un mariage de la société bourgeoise. Des coupes de fleurs fraîchement coupées,  blanches et roses étaient disposées tout le long de l’allée gravillonnée et des rubans de tulle encadraient les bancs de l’église. Un grand nombre de personnes en grandes tenues était massé devant le portillon pour attendre la voiture qui amenait la mariée. Son futur époux était déjà dans l’église avec sa famille et ses témoins.

Egal à son habitude, Lorik arriva juste à l’heure, à cause de bouchons dans la périphérie de Londres et parce qu’il avait mis du temps pour se préparer. Il ne voulait pas paraître déplacé au milieu d’un monde qu’il connaissait que trop bien et où seules les apparences étaient maîtresses du jeu. Il avait revêtu un costume de couleur crème avec un œillet mauve en boutonnière à la demande de la mariée. Sous son bras droit, il avait son cadeau, soigneusement emballé dans un papier précieux. Il était encore sous le coup de la colère de quelques jours chez Harrods. S’il remettait la main sur le connard qui lui avait piqué le cadeau qu’il voulait, il se jurait de lui faire la peau. En plus de ça, cette petite brouille lui avait fait rater un important appel lorsqu’il faisait la queue. Dans son appartement d’Hyde Park, sur la massive table de chêne du salon où il avait étalé tous les dossiers qu’il lui restait à travailler. Et le résultat, c’était qu’il n’arrivait pas à s’y mettre. Cette maudite histoire allait lui pourrir la vie jusqu’au mariage. Il allait lui en reparler de son cadeau à Clémentine. Quelle idée de mettre des cadeaux aussi minables dans une liste d’un mariage huppé, mais d’un autre côté, cela ne l’étonnait pas venant de la jeune femme.

Aussi loin qu’il se souvenait d’elle, c'est-à-dire au jardin d’enfant, elle avait toujours eu un caractère fantasque et imprévisible. Tout le contraire de lui. C’était peut-être pour ça qu’ils s’étaient entendus dés la première fois. Ces souvenirs firent naître un petit sourire sur son visage plutôt sérieux. Un klaxon se fit entendre et une voiture de collection prêtée pour le mariage, apparut au coin de la rue pour s’arrêter devant le vieux portillon en bois et laissa sortir la mariée.

Bien qu’elle ait trente deux ans, sa robe droite aux pales couleurs du printemps et son court voile de mousseline blanche la faisaient paraître dix ans de moins. De petites demoiselles d’honneur coururent pour se mettre à ses côtés. Elles tenaient de petits paniers emplis de pétales de roses rose qu’elles devaient lancer lors de leur avancée dans l’église. Derrière son masque de tissus, Clémentine fit un sourire à Lorik avant de pencher la tête, comme pour lui dire de prendre place dans l’église avant son entrée. Ce qu’il fit rapidement en ne manquant pas de se faire encore remarquer car il faillit se prendre les pieds dans un petit pupitre où étaient posés dives petits prospectus sur les activités du village et du comté. Heureusement pour lui, un homme lui fit signe et lui montra une place libre à côté de lui.

-          Merci, dit-il en prenant place sur le dur banc d’église.

-          De rien.

Lorik prit dans les mains un petit guide relié en cuir sur le mariage. C’était tout le déroulement de la cérémonie dans ses moindres détails  et le nom de toutes les personnes invitées à cet événement. Lorik se disait que son ex-femme avait enfin trouvé le gros lot et aussi le grand amour. Il l’avait eue la vieille au soir, au téléphone, Clémentine. Cette dernière était toute heureuse du bonheur de pouvoir épouser Cypriaque. Apparemment, entre eux, c’était un amour solide, tendre et stable, tout ce qu’elle avait cherché ces dernières années.  

La traditionnelle marche nuptiale retentit et la mariée fit enfin son apparition, une aura de joie émanait et se propageait à toute l’assemblée et au marié. Quand il la vit, on pouvait sentir la joie qui animait son corps d’armoire à glace. Cypriaque avait un physique plus imposant du haut de son mètre quatre vingt. Ses cheveux noirs de jais était mi-longs, ramenés en arrière pour ce grand jour et laissant apparaître de grands yeux bleu  foncé. Bien qu’il connaisse le marié depuis quelques temps déjà, Lorik eut soudain l’impression qu’il lui rappelait quelqu’un, sans pour autant arriver à mettre un nom.

De plus, il sentait des regards assassins dans son dos. Il devinait sans peine qui cela pouvait être, des membres de son ancienne belle famille qui n’avaient jamais accepté que Lorik divorce de Clémentine et qui ne comprenaient pas pourquoi elle avait pris soin de le faire venir ici.

Le pasteur, commençant son office religieux, le tira de sa réflexion pour suivre une cérémonie de mariage classique mais ennuyeuse à souhait. Bien que cette dernière réserva une surprise de mauvais gout à l’homme d’affaires. Celui-là même qui lui avait fait prendre une colère sans nom en plein magasin, était là, à côté du marié. Il était tout sourire et ressemblait étrangement à Cypriaque. Lorik se retint avec grand peine de pousser un cri dans l’église et de lui régler son compte mais se lever au moment où le pasteur demandait si quelqu’un s’opposait à l’union, cela allait faire plutôt tache. Il se contenta de serrer fort les poings et les dents pour chasser la colère montante. Cela pouvait paraître ridicule, la rage de Lorik mais c’était quelqu’un de très sanguin et qui n’abandonnait la partie que quand il gagnait, même pour des gamineries.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? Vous ne vous sentez pas bien ?

Lorik sursauta, ayant oublié les personnes à côté de lui.

-          Si, si. Je vais très bien.

-          Vous ne voulez pas de ce mariage vu la façon dont vous tentez de contenir votre colère.

-          Grand dieu, non. Je suis très content que Clémentine se remarie enfin.

-          Vous connaissez la mariée ?

-          Oui. C’est mon ex-femme. Mais je ne me suis pas présenté. Lorik Milkac.

-          Christian Brown.

Les deux hommes se firent une discrète poignée de main sous le regard désapprobateur d’une de leurs voisines de banc.

-          Alors qu’est-ce qui vous mettait dans cet état ?

-          Le témoin.

-          Ah…

-          J’ai eu un problème avec le témoin de Cypriaque dans un magasin.

Et Lorik se mit à raconter ce qu’il lui était arrivé quelques jours plus tôt avec le sourire légèrement moqueur de Christian.

-          … Au final c’est un vrai connard ce mec, conclut Lorik en espérant l’approbation tacite de son voisin, mais il n’eut pas la réponse voulue.

-          C’est mon copain.

-          Copain… Copain ?

-          Oui. Du genre qu’on couche ensemble.

-          Ah… mais ça reste un connard.

Lorik avait la vague impression d’avoir fait une gaffe, mais Christian ne sembla pas s’en offusquer, alors il n’eut pas besoin de se terrer dans un trou de souris pour cacher sa gêne. Il avait l’habitude d’être franc. Peu importait si le témoin était le petit ami de son voisin, il n’en était pas moins une personne qui l’insupportait depuis la première fois qu’il l’avait croisée.

Sans imaginer qu’ils venaient de parler de lui, Miralem assista à leur échange, sans pouvoir saisir les  paroles qu’échangèrent Lorik et Christian. Il était aux côtés de son frère, près de l’autel, et il n’apprécia pas de les voir discuter. Il ne savait toujours pas qui était Lorik, il n’avait pas pensé à le demander à Cypriaque. Il le ferait dès qu’il pourrait, car il était curieux, et il ne supportait déjà plus sa tête. Au fond de lui, il savait que Lorik n’était pas son réel problème. Il était simplement jaloux. Il l’admettait sans honte, et petit à petit, son ressentiment envers Lorik grandissait. Miralem lui en voulait d’accaparer l’attention de Christian, qui osait même sourire à un inconnu. Il en voulait aussi à son petit ami de parler gaiement avec un autre homme, d’autant que ce dernier était loin d’être moche. Miralem n’avait pas remarqué ce détail lorsqu’il l’avait croisé au magasin, mais à présent, il l’observait, et il ne pouvait qu’admettre la vérité. S’il trouvait Lorik physiquement à son goût, ce devait être aussi le cas de Christian, et cette simple idée le mettait hors de lui.

Il fulminait. De nature possessive, il savait qu’il exagérait, mais il ne pouvait rien y faire. Il était comme ça. Il ne vit pas son frère passer la bague au doigt de Clémentine. Il ne les vit pas s’embrasser pour s’unir à jamais. Ses yeux ne fixaient qu’un seul et unique point : son petit ami assis aux côtés d’un homme qui restait un inconnu. Lorsque la cérémonie fut terminée, Miralem alla rejoindre Christian, assez vite pour le retrouver, mais calmement pour ne pas que son comportement paraisse suspect. Tout le monde était debout, mais Lorik n’avait pas bougé de son rang, et il restait près de Christian, ne sachant pas trop quoi faire d’autre. Il ne connaissait pas grand monde. Il avait déjà rencontré la famille de Clémentine lorsqu’ils étaient ensemble, mais ils n’avaient sûrement pas envie de lui parler. Ils avaient été déçus de perdre un aussi beau parti pour leur fille, et Lorik se demandait s’ils lui avaient pardonné, maintenant que Clémentine aimait et épousait un grand architecte de renom.

Sans pudeur, Miralem passa un bras autour de la taille de Christian.

-          Tu m’as manqué, murmura-t-il à son oreille, assez fort pour que Lorik l’entende.

Ce dernier n’eut pas la moindre réaction, car il savait que les deux hommes étaient en couple, alors Miralem insista.

-          Vivement qu’on se retrouve tous les deux…

Christian sourit, sans pour autant répondre aux avances de son petit ami, alors que Lorik restait stoïque, les yeux rivés sur les jeunes mariés. Il avait beau ne rien dire, la situation le mettait tout de même assez mal à l’aise. Miralem était vraiment sans gêne. Il prononçait des mots intimes devant lui, et il n’hésitait pas à caresser vulgairement Christian. Celui-ci ne protestait pas, mais il ne participait pas non plus, sûrement peu enclin à donner des câlins en public.

Lorik s’obligea à porter son attention sur autre chose que sur les paroles osées qu’il entendait à quelques centimètres de lui. Miralem dut remarquer son regard fuyant, car ses lèvres s’étirèrent de satisfaction. Finalement, son petit manège avait porté ses fruits. Il reprit une attitude convenable, puis il fit semblant de s’apercevoir de la présence de Lorik.

-          Excuse-moi, je t’avais pas vu, déclara-t-il, un sourire hypocrite accompagnant ses dires.

Lorik perçut son ton moqueur, mais il préféra ne pas riposter, ne voulant pas enclencher une bagarre et gâcher le mariage de son amie. Il envoya un regard noir à Miralem, puis il reporta son attention sur ce qui se passait dans l’église. Son repos fut de courte durée, car à peine quelques secondes plus tard, Miralem lui adressa à nouveau la parole. Il avait joué, il avait gagné, mais à présent, il voulait savoir qui était Lorik. Il avait besoin d’être rassuré, car il se sentait en danger avec un homme si désirable à ses côtés. Christian était fidèle, Miralem lui faisait confiance, mais il ne pouvait s’empêcher de repérer le moindre danger et d’en craindre les conséquences. Sa possessivité et sa jalousie revenaient au galop.

-          D’où tu connais Clémentine et Cypriaque au fait ? Demanda-t-il.

Lorik ne fut pas étonné par la question. Il avait la même sur le bout de la langue, même s’il ne l’avait pas encore posée. Il se doutait du lien qu’il y avait entre Miralem et Cypriaque, mais il avait juste besoin d’une confirmation. Il décida de lui répondre, et d’essayer d’en savoir plus après. Il se tourna vers Miralem et ce ne fut qu’à cet instant qu’il remarqua que Christian les avait abandonnés pour aller discuter avec d’autres personnes. Faisant fi de ce détail, il observa son vis-à-vis et en profita pour réfléchir à ce qu’il allait dire, à ce qu’il était nécessaire de préciser ou pas. Il fut surpris un instant par l’inquiétude qui se reflétait dans les yeux de Miralem, mais il n’en montra rien. Il reprit son air impassible, et il lui expliqua :

-          Clémentine est mon ex-femme. On était marié il y a plusieurs années, mais comme tu peux le constater, ça n’a pas vraiment marché. L’amitié, ça nous réussit mieux.

Un long silence suivit cette déclaration, et Lorik n’essaya pas de le briser. Miralem ne savait plus quoi dire. Il se rendait compte qu’il s’était inquiété pour rien, une fois encore. Son caractère lui ferait du tort un jour, il le savait, mais il n’arrivait pas à changer.

-          Et toi ? Demanda Lorik, le sortant de ses pensées. Tu es qui par rapport à eux ?

-          Je suis le frère de Cypriaque.

-          C’est bien ce que je pensais, vous vous ressemblez un peu.

Ils n’avaient rien à se dire, déjà. Miralem devait trouver un sujet de conversation, vite, pour combler le blanc qui commençait à s’installer.

-          Je vois que tu as fait la connaissance de Christian ? Fut la seule chose qu’il trouva à dire.

-          Oui, oui, on a un peu discuté. J’ai juste eu le temps de te traiter de connard avant qu’il me dise que tu étais son copain. Heureusement qu’il l’a pas mal pris.

-          Ne t’inquiète pas. Il s’en fiche que tu m’aimes bien ou pas, tant que tu oses le dire, déclara Miralem, tout en souriant.

-          Il a l’air sympa.

-          Il l’est.

-          Et toi ? Lança Lorik. Tu es toujours aussi antipathique que tu l’as été l’autre jour chez Harrods ?

-          Ca dépend, je crois que là, ma compagnie n’est pas trop désagréable.

-          Non, ça va, confirma Lorik. C’est même mieux que tout à l’heure quand tu pelotais ton petit ami devant moi.

-          Désolé pour ça, ça m’arrive quelquefois.

-          Ca fait rien.

Ils ne dirent plus un mot pendant un moment, puis Lorik reprit la parole, après avoir jeté un œil autour de lui.

-          Je vais discuter avec Clémentine, maintenant que ses parents sont plus accrochés à elle. On se reverra sûrement d’ici à ce soir.

-          D’accord, à plus tard alors.

Lorik s’en alla, et Miralem l’imita, pour aller rejoindre Christian qui parlait avec son frère. Il se trouvait stupide. Il avait mal jugé Lorik. Cet homme n’était pas aussi inintéressant qu’il avait cru. Il était même plutôt sympathique. Surtout, il était complètement inoffensif. Miralem n’avait rien à craindre de lui. Il ne briserait pas son couple, car il aimait les femmes. Miralem l’avait bien compris. Son histoire avec Clémentine en était la preuve. Il en était soulagé, car il n’aurait pas aimé être sur le qui vive à longueur de journée, plus qu’il ne l’était déjà. Christian était à lui, et il n’accepterait pas que quelqu’un d’autre le lui prenne.

 

Désolé pour le petit retard mais le PC grognon a enfin entendu raison et nous pouvons enfin sortir le chapitre. Plus de peur que de mal... La suite sera comme prévu pour le 30 septembre.
Nous espèrons que ce chapitre vous a plu et qu'il vous éclaire un peu sur l'histoire. En tout cas, les auteurs se frottent les mains pour la suite...
Bises à tous et à toutes...

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Vendredi 12 septembre 5 12 /09 /Sep 22:32



Encore une journée banale qui commençait avec son flux de personnes se dépêchant au milieu des transports en commun pour se rendre à leur travail en cette fin de grandes vacances. Les mines de beaucoup étaient gorgées du soleil chaud et rêvaient un instant de retourner  jouer avec le sable des plages mais Londres n’offrait pas cette possibilité pour le grand malheur de certains. Au milieu du flux continu de personnes sortant des différentes bouches du Tube, le tentaculaire métro londonien, une personne se dirigeait d’un pas décidé vers les portes de la cité, la deuxième place financière mondiale. C’était un homme de trente deux ans au costume tout juste sorti des dernières collections des plus grands créateurs, à la coupe impeccable. Bien que ses vêtements et son attaché-case fassent de lui un parfait homme d’affaires, son visage était tout autre. En forme d’ovale, avec de longues mèches de cheveux bruns tombant presque sous la nuque et des profonds yeux bruns à l’expression énigmatique, l’homme était à l’opposé de l’image que son costume renvoyait. Quand il passa les portes de la City, il leva son regard vers le ciel qui se couvrait quelque peu. La pluie allait être au rendez-vous pour la journée et conférait à la ville une atmosphère moite et étouffante. L’homme marcha encore quelques mètres avant de tourner à une rue perpendiculaire et entrer dans un immeuble victorien, tout juste rénové. Ce bâtiment était le siège national d’une entreprise de courtage et de vérification boursière et son fondateur et directeur venait juste d’arriver.

Lorik Miklac attaquait une nouvelle journée de travail. Il dit le traditionnel bonjour à ses deux secrétaires avant d’entrer dans son grand bureau de style ancien, presque lourd à supporter mais parfaitement dans le genre qu’on s’attendait à trouver dans ce type d’agence. L’homme posa sa mallette sur le large bureau et en sortit un ordinateur portable dernière génération, son outil de travail indispensable.   Après avoir prié sa secrétaire de ne pas le déranger, Lorik s’installa confortablement dans son fauteuil et s’attaqua à une grosse pile de dossiers chemisés. Il en retira un, ouvrit et lut attentivement les documents contenus.

L’homme d’affaires de trente deux ans avait spécialisé son entreprise dans la vérification des fonds de particuliers ou d’entreprises sur demande et s’était érigé parmi une des plus prisées sur ce marché très fermé. Bien sûr ses services n’étaient pas destinés à tout le monde et s’adressaient en particulier aux entreprises de la city ou à tout autre organisme financier et immobilier. Pendant toute la matinée, il annota toutes les pages, mettant des post-its sur ce qui était à faire vérifier par ses collaborateurs comme les numéros de téléphone des sources d’informations, sur les listes de comptes et tout autre acte judiciaire passé ou en cours. Il appelait toujours ses clients personnellement pour les informer de l’état de leurs dossiers ou bien des résultats obtenus.

Lorik étouffa un bâillement de fatigue et pinça ses yeux au niveau de l’arrête nasale. Comme à chaque rentrée, les demandes se faisaient plus nombreuses, occasionnant un gros surplus de travail et de longues soirées passés au bureau ou chez lui, à plancher sur des multitudes de dossiers. A la pause de midi, il sortit enfin de ce qui ressemblait plus à une tanière à présent, qu’à un bureau pour prendre un rapide déjeuner, accompagné de sa secrétaire qui lui transmettait tous les derniers rendez-vous, dossiers et nouvelles de la cotation du jour. Bien qu’efficace, elle était jeune et son patron ne la laissait pas indifférente. Sa voix se faisait mielleuse et séductrice mais Lorik ne la regardait même pas, trop occupé par son travail. Puis ce fut reparti pour toute l’après-midi où l’homme d’affaire ne crut pas pouvoir venir à bout d’un dossier mais il fut vaincu vers les dix huit heures quand son PDA se mit à sonner. Un juron bien senti se fit entendre dans son bureau avant qu’il remarque que ce n’était pas un appel mais un événement qu’il avait inscrit deux mois plus tôt. Il était marqué : « cadeau mariage Clémentine ».

Lorik se mit à se traiter de tous les noms pour avoir oublié cela et parce qu’il allait devoir faire la course pour trouver un cadeau de mariage potable malgré une liste déposée chez Harrods. Les pires objets allaient lui rester. Ni une, ni deux, il arrêta tout ce qu’il était en train de faire, éteignit son PC portable et le glissa dans sa mallette  ainsi que les dossiers qu’il lui restait à faire.

Après bien trois quarts d’heure de métro où il se trompa une fois de station mais où l’heure de pointe plaida pour sa cause, il trouva ce qu’il cherchait. Le magasin de luxe Harrods était toujours un plaisir pour tous les yeux. Nombre de personnes dans les allées n’étaient que des visiteurs en quête de souvenirs émerveillés à ranger dans un coin de la tête. Dans les rayons, tout était disponible mais pas toutes les bourses ne pouvaient s’offrir ces denrées. Lorik, qui connaissait bien le magasin, se dirigea tout de suite à l’accueil pour donner son nom afin de consulter la liste de mariage que Clémentine et son futur mari avaient déposé ici. Il eut droit aux grands sourires des vendeurs et à des amabilités sans fin quand il eut donné son identité. Son nom ouvrait beaucoup de portes et Clémentine en avait bien profité pendant cinq ans et demi. Car le mariage qu’il avait oublié de façon malencontreuse, c’était celui de son ex-femme, une amie d’école épousé pour faire plaisir aux parents des deux côtés mais qui ne marcha pas à cause de petits handicaps et d’une relation qui ressemblait plus à de l’amitié qu’à de l’amour à la fin.

Comme à son habitude, il avait été dans les derniers et il ne lui restait rien d’autre qu’un range serviettes de luxe et un trousseau de serviettes de table dont il s’empressa de demander l’emplacement des dits objets au sein des étages et des rayons  du magasin. Il n’aimait pas se perdre dans la foule plutôt importante en cette veille de rentrée scolaire, due aux écoliers des écoles huppées venus faire les courses.

Après un bon quart d’heure où il s’était quand même perdu, il trouva le rayon qu’il cherchait, celui du trousseau de serviettes de table, le cadeau le moins pire de ce qu’il restait. Tout en cherchant le produit exact demandé par son ex-femme, il vit un autre homme d’environ son âge en costume chercher lui aussi quelque chose à l’aide de mots griffonnés sur un coin de feuille de papier. Il n’y fit pas attention, mais pourtant, il aurait du.

Cet homme était là pour la même raison que lui. Il devait acheter un cadeau de mariage, pas pour son ex-femme, mais pour son frère. Il avait un physique avantageux : des cheveux noir de jais, coupé très courts, avec une simple crête au milieu du crâne. Elle n’était pas très haute, pour ne pas qu’on la lui reproche, mais assez pour qu’il se distingue. Son apparence était tout à fait soignée, car étant agent immobilier, il devait être irréprochable pour faire meilleure impression et séduire les clients ou clientes. Il portait un pantalon noir, ainsi qu’une veste de costume de la même couleur, ouverte et surmontant un chemise blanche. Il avait aussi sur le nez des lunettes aux verres carrés et aux montures bleu turquoise, assorties au bleu profond de ses yeux.

Il ne portait pas de cravate car il préférait avoir une tenue décontractée. Cela lui avait déjà valu des remarques de ses pairs, étant issu d’un milieu huppé, mais il ne les avait pas prises en compte, et il ne le faisait toujours pas. Il n’appréciait pas le mode de vie qu’on lui avait enseignait. Quand il n’avait pas le choix, il respectait les règles de la bourgeoisie, mais dès qu’il le pouvait, il agissait comme monsieur tout le monde. A vingt-neuf ans seulement, Miralem Coffe était déjà le patron d’une des agences immobilières les plus réputées d’Angleterre, mais son succès ne lui montait pas à la tête. Il avait simplement deux employés, et il se chargeait souvent lui-même de faire visiter les maisons, plus souvent les villas, qu’il vendait.

Son esprit, contrairement à son apparence, était très désordonné. Il se souvenait de certaines choses quand il fallait, d’autres quand il ne fallait pas. Lorsqu’il entreprenait quelque chose, il s’y prenait toujours au dernier moment. C’était encore le cas ce jour-là. Si son frère Cypriaque ne l’avait pas appelé pour lui demander à quelle heure il les rejoindrait avant le mariage, il aurait sûrement attendu la veille de l’évènement pour se déplacer jusqu’au magasin. Le mariage avait lieu dans quelques jours, et après avoir avalé rapidement un sandwich, il allait consacrer seulement quelques minutes à la recherche d’un cadeau. Il y avait une liste à respecter, donc ce serait amplement suffisant, d’autant qu’il ne devait plus y avoir beaucoup de choix, car il était sûrement un des derniers à la consulter. Il ne remarqua pas la présence d’un autre homme dans le même rayon que lui, trop occupé à chercher ce qu’il était venu chercher. Après avoir lu la liste déposée à l’accueil du magasin Harrods, il avait décidé d’acheter le trousseau de serviettes de table, estimant que ce cadeau serait moins ridicule range serviettes, dusse-t-il être de luxe.

Pourtant, quand il vit les deux objets en question, il se surprit à hésiter. Si leur présentation n’annonçait rien de bon, ils donnaient envie lorsqu’on se retrouvait en face d’eux, autant l’un que l’autre. Il fit plusieurs allers retours dans le rayon, pour observer chacun des deux cadeaux proposés, et quand il eut enfin fait son choix, il tendit le bras pour attraper l’objet convoité. Son geste se fit rapide lorsqu’il entrevit quelqu’un d’autre diriger sa main vers le même endroit que lui, et il eut finalement le dessus. Le trousseau de serviettes de table entre les doigts, il se tourna vers l’homme qui avait failli le lui ravir, et celui-ci n’avait pas l’air d’apprécier ce qui venait de se passer.

-          J’étais là avant vous ! Hurla Lorik.

Quelques personnes se retournèrent en l’entendant, mais elles passèrent vite leur chemin, effrayés par l’attitude impulsive de Lorik et le regard menaçant que leur lançait son vis-à-vis quand elles s’attardaient au beau milieu de l’allée centrale pour suivre leur discussion animée.

-          Et alors ? Rétorqua simplement Miralem, indifférent aux protestations du brun.

Ce dernier sembla reprendre son calme, comprenant que s’énerver ne servirait à rien.

-          J’ai vu cet objet avant vous, donc c’est moi qui dois l’acheter, expliqua Lorik, d’une voix posée.

-          Je vois pas pourquoi. Si vous le vouliez, vous aviez qu’à le prendre avant que je décide de le faire.

-          Mais comment vouliez-vous que je sache que j’allais me retrouver face à quelqu’un voulant acheter la même chose que moi ! Répliqua Lorik, s’emportant à nouveau.

-          Vous ne pouviez pas le savoir, justement. C’est pour ça que vous n’avez aucune raison de m’en vouloir. Je ne savais pas non plus que vous aviez l’intention d’acheter ce trousseau, alors on ne peut pas dire que je vous dois quoi que ce soit. J’ai été plus réactif, c’est tout.

Le calme imperturbable de Miralem sembla agacer Lorik, car il fronça exagérément les sourcils, tout en passant une main dans ses cheveux. Il n’était pas d’humeur à se disputer, pas après une journée de travail, mais apparemment, le sort en avait décidé autrement. S’il voulait le trousseau de serviettes, il allait devoir convaincre Miralem de l’échanger contre l’autre objet.

-          Je m’en fiche ! Cria-t-il, malgré sa volonté d’être coopératif. Vous avez qu’à prendre le range serviettes ! L’un ou l’autre, qu’est-ce que ça change pour vous ?

-          Ca ne change rien pour moi, ni pour vous, mais le fait est que j’ai pris le trousseau en premier, alors je vais aller à la caisse pour payer, pendant que vous retrouvez vos esprits. Vous n’aurez plus qu’à acheter le range serviettes, puis je suppose qu’on se reverra au mariage…

Miralem s’en alla sur ces dernières paroles, laissant derrière lui un homme médusé par son comportement et mécontent de récupérer le pire des cadeaux.

Comme il l’avait déclaré, il marcha jusqu’aux caisses alignées les unes à côté des autres, et il en choisit une où il n’y avait pas grand monde. Il dut néanmoins attendre quelques minutes que la personne devant lui règle ses nombreux achats, puis il posa son trousseau de serviettes de table sur le tapis roulant. Il paya la somme due, puis il sortit du magasin, aussi simplement qu’il y était entré. Sa course ne lui avait pris que quelques minutes, comme prévu, et malgré ce petit désaccord avec un autre client, il restait de bonne humeur. Il allait certainement le revoir, car apparemment, ils avaient tous deux consulté la même liste d’objets. Il n’avait jamais vu Lorik et il ne connaissait ni son prénom, ni le lien qu’il avait avec son frère ou sa future belle-sœur, mais il y en avait forcément un s’il était invité, et Miralem finirait bien par le savoir. Leur prochaine rencontre risquait d’être intéressante et riche en émotions si le brun lui en voulait toujours d’ici là. Il sourit à cette idée, amusé, et il reprit sa route.

Sa pause déjeuner était terminée, alors il retourna à pied à l’agence, située à quelques rues du magasin. Comme tous les jours, un café court bien serré l’attendait sur la petite table en bois verni longeant un des murs de l’entrée..

-          Merci Chloé, dit-il à sa secrétaire.

Celle-ci lui sourit amicalement.

-          De rien, répondit-elle.

La jeune femme avait vingt-quatre ans. Il l’avait engagée quatre mois auparavant, quand sa précédente secrétaire avait pris sa retraite, et elle faisait du très bon boulot. Toujours à l’heure, prête à travailler dur, souriante, la joie de vivre incarnée. Elle avait toutes les qualités requises pour son métier, et Miralem en était très satisfait. Il avait confiance en elle, et il ne vérifiait que très rarement ce qu’elle faisait. Elle classait, déclassait, prenait des rendez vous, accueillait les clients, les renseignait, et il se contentait de leur faire visiter les maisons que sa secrétaire avait mis tant de détermination et de cœur à choisir pour eux.

-          Bertrand est pas encore rentré ? Lui demanda-t-il.

-          Pas encore, déclara Chloé. Il a appelé et demandé que je te prévienne quand tu arriverais, parce qu’il va devoir rester là-bas plus longtemps que prévu. Ses clients veulent visiter la villa une deuxième fois. Ils sont pressés d’acheter, et elle leur plaît, alors ils veulent être surs de leur choix.

-          Parfait, lança Miralem, avant de prendre la tasse qui lui faisait de l’œil et fumait depuis qu’il était revenu à l’agence.

Satisfait, il alla s’installer à son bureau, dans une autre pièce. Il laissa la porte ouverte, comme d’habitude, pour que l’ambiance soit plus chaleureuse et le contact avec ses employés plus facile. Bertrand était l’un deux, et il était chargé de faire visiter les biens immobiliers aux clients. Miralem et lui se relayaient à la tâche, et ainsi, ils avaient trouvé un mode de fonctionnement idéal à leurs yeux. Ils n’étaient que trois, mais tout allait pour le mieux, et l’entreprise tournait bien. Depuis trois ans, Miralem avait créé sa propre agence immobilière, et si personne n’avait cru en lui, il avait toujours su qu’il pouvait y arriver. Il était arrivé là où personne ne l’attendait, et il en était fier, mais sans prétention, il ne le montrait pas. Il travaillait, respectait ses clients, les satisfaisait au mieux, et ils repartaient heureux, autant qu’il l’était lui-même en ce moment.


Voilà le premier chapitre de notre nouvelle histoire. Il ne se passe encore rien de passionant, on vous l'accord, mais ça va venir^^
La suite arrivera le 20, comme initialement prévu, puis le 30, puis le 10, puis le 20, puis le 30, puis le 10, et ainsi de suite. Vous serez prévenus du moindre retard de publication bien sûr.
Sur ce, bonne nuit à ceux qui liront avant de se coucher, bonne journée ou bon week-end aux autres^^
On est ravie de vous retrouver pour une nouvelle aventure^^
Bisous à tous et à toutes.  

 

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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Lundi 25 août 1 25 /08 /Août 14:24



Ils ont la trentaine et ils sont anglais. Confortablement installés dans leurs vies étriquées, ils vont se retrouver confrontés à eux-mêmes, mais aussi aux autres. Célibataires ou en couple, leurs destins vont s’entremêler pour les lier à jamais. Lorik, Cypriaque, Miralem, Clémentine : ils auraient pu ne jamais se rencontrer, mais la vie en a décidé autrement. Enfermés dans leur bulle, ils ne pourront en ressortir que différents. Eviter les obstacles ou surmonter les difficultés, quelles qu’elles soient, tel sera le choix qui se dressera face à eux. Au-delà des secrets, des mensonges, des faiblesses inavouées, ils devront avant tout croire en eux, et être prêts à tout accepter. L’amour leur fera imaginer l’inacceptable, tout en les empêchant d’entrevoir l’inavouable. De coïncidence en coïncidence, ils devront éviter d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Une seule erreur pourrait être fatale…

Voilà, c'était le nouveau résumé de notre prochaine histoire.
Elle sera dans un registre très différent de celui d'Indicibles Cruautés. Une envie de changement de la part des deux barges^^
Attention !
La publication de cette histoire commencera le mercredi 10 septembre 2008, et les chapitres seront normalement mis en ligne tous les dix jours: le 10, le 20 et le 30 de chaque mois.
On ne prend pas le rythme d'une fois par semaine choisi pour IC car nous avons des cursus scolaires et professionels contraignants. Merci de votre compréhension^^
Bisous à tous et à toutes!
A très vite.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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