Présentation

Dimanche 4 janvier 7 04 /01 /Jan 00:37

La porte de la chambre manqua de peu de claquer mais la main de Lorik la retint juste à temps. Délicatement, il fit prendre le loquet et se tourna pour voir Miralem s’asseoir sur un lit d’adolescent. Tout dans cette pièce représentait un sanctuaire d’un garçon qui avait refusé de grandir. La tapisserie bleue perdait de sa couleur face au temps, les livres et les petites voitures de collection bien ordonnés sur de nombreuses étagères se couvraient lentement mais sûrement de poussière. Le couvre-lit était à l’image d’anciens groupes de rock à la mode une dizaine d’années auparavant mais était très propre comme si il venait d’être lavé de frais. Ce cadre fit oublier un instant ce dont Lorik voulait parler à Miralem tant il était anecdotique de se trouver dans ce lieu.

Un raclement de gorge impatient de Miralem le fit le regarder à nouveau et le détaillait de la tête aux pieds en se demandant qu’est-ce qu’il lui avait fait perdre la tête chez lui. Peut-être le sourire désarmant qu’il pouvait avoir et les yeux moqueurs derrière ces lunettes à écailles bleues. Mais rien ne chasseraient le fait qu’ils avaient couché ensemble et qu’il était parti comme un vrai salaud. Il avait le sentiment qu’il fallait s’expliquer pour chasser le moindre malentendu.

-          Je t’écoute, finit par dire Miralem légèrement agacé par le silence de Lorik alors que c’était lui qui avait voulu lui parler.

-          Je crois qu’on est parti sur un autre malentendu.

-          Ça ne serait pas le dernier, je pense.

-          Je voulais m’excuser pour la dernière fois qu’on s’est vu. Je ne crois pas avoir eu l’attitude qu’il fallait.

Lorik devait avouer qu’il ne savait pas comment réagir sur le coup, la remarque du jeune homme plus tôt dans la soirée l’avait quelque peu refroidi. Il n’était pas le premier, ni le dernier, de ça il s’en doutait depuis un moment mais il avait gardé l’espoir de l’avoir marqué. Comme pour donner plus de poids, il s’adossa lourdement contre la porte de la chambre.

-          Au final, il faut qu’on parle de ce qui s’est passé entre nous, la dernière fois que l’on s’est vu. Pour toi c’est peut-être qu’un coup comme ça, pour chasser ta tristesse mais pour moi c’est quelque chose d’important.

-          Ah bon ? Je n’ai franchement pas eu cette impression, lui répondit cyniquement Miralem. J’attends que ça, que tu me parles. On a franchement passé l’âge des enfantillages, tu ne penses pas ?

Miralem posa finalement les questions à sa place. Mille fois dans sa tête, il se les était posées mais jamais à haute voix. Il enviait Miralem d’être aussi volubile pour ne faire que ce qu’il voulait, d’oublier certaines choses aussi facilement. Son dos se détacha quelques instants de son appui de bois pour esquisser un mouvement, mais il se laissa retomber contre la porte en bois.

-          Je m’en veux d’avoir couché avec toi pourtant j’ai aimé malgré certains petits désagréments.

Son interlocuteur eut un sourire gêné, ressemblant plus à une grimace comprenant de quoi il s’agissait. Lorik ne pouvait pas réellement lui en vouloir, il avait été librement consentant.

-          J’ai l’impression de m’être servir de ta douleur pour arriver à mes fins.

-          Il y a vraiment un gros problème entre nous, soupira Miralem en retirant ses lunettes pour se pincer l’arête du nez d’un geste ennuyé.

Les explications et Miralem n’allaient pas vraiment ensemble, il n’aimait pas se justifier sur la moindre de ses action mais là, c’était le moment de mettre son orgueil dans sa poche et un mouchoir par-dessus.

-          Bon, nous allons mettre les choses au clair. Premièrement : Tu n’as pas eu à me forcer en quoi que ce soit. Si je n’avais pas voulu, crois-moi que je te l’aurais fait comprendre. Deuxièmement : Je ne trahis pas la mémoire de Christian parce qu’on était déjà séparé au moment de sa mort. Et troisièmement : cesse de te poser des questions inutiles, c’est sans intérêt en ce qui nous concerne.

Tandis qu’il disait ces paroles, il s’était levé et s’approchait de Lorik. Ce dernier sentait s’approcher les ennuis, mais oh combien séduisants. De nouveau, il se trouvait charmé par cet homme qu’il avait détesté au premier abord avant de l’hypnotiser aussi lentement que sûrement, sans qu’il n’ait rien à faire.

Les tranches dénudées d’arbres devant les deux fenêtres de la chambre battaient furieusement sous le fort vent d’Est qui avait décidé de se lever tandis que le jour baissait de plus en plus. Les ombres valsaient dans la pièce et sur eux comme pour les couvrir d’une couverture de dentelle sombre. Lorik, incapable de sortir une parole depuis la petite tirade de son compagnon, se contenta de tendre une main vers la joue droite de Miralem. À son contact, il passa le dos de sa main d’un geste doux, amoureux. D’un coup, dans sa tête vint une série de clichés vus ou entendus avant de se faire la réflexion qu’il n’était pas gay, ni hétéro, ni bisexuel mais seulement attiré et attaché à une personne du même sexe que lui. Tendrement, l’agent immobilier glissa une main dans celle qui lui arrachait de légers frissons dans le dos pour mêler leurs doigts ensemble avant d’attirer Lorik à lui pour retrouver le contact de ses lèvres aux doux souvenirs et aux moments volés.

Tout était exactement pareil. Tous deux retrouvaient les sensations qui les avaient fait chavirés lors du premier baiser et qui les avaient amenés à cette situation. Une multitude de baisers tendres ou passionnés, suaves ou sensuels vinrent sceller leur passé et ouvrir une nouvelle porte vers l’avenir. Ils se lâchèrent quelques instants pour se trouver  front contre front, un grand sourire sur les lèvres et les yeux plantés dans ceux de l’autre. Instant de félicité rompue par un Miralem désireux de passer ses mains sous une chemise bien accrochée par les pans dans un pantalon à pince noir de jais. Il parvint à ses fins après quelques minutes de bataille sans l’aide de Lorik. Ce dernier semblait être hésitant, il n’était pas contre cet avancement des choses mais il n’était pas chez lui et il y avait des personnes au rez-de-chaussée.   

Des trésors de patience et de self-control furent demandés à Miralem pour convaincre son nouvel amant. Petit à petit, il le poussa vers le lit d’adolescent pour le faire s’asseoir doucement. Lorik se trouva délesté de sa veste noire et sa chemise fut retirée par petites touches précises entre des doigts agiles. Le boursier saisit les lunettes de celui qui avait prit place sur ses jambes avec l’idée bien fixe de l’effeuiller entièrement et il le posa à terre plus ou moins délicatement. Être dans l’ancienne chambre de son frère ne semblait en aucun cas le déranger.     

Lorik finit torse nu, allongé fermement sur le lit et regardait son compagnon retirer son pull à col roulé noir pour le jeter négligemment sur le vieux paquet de la pièce. Sa peau se couvrit d’une légère chair de poule sous l’effet d’un courant d’air traître que Lorik tenta de chasser en le serrant contre lui. Leurs rapports étaient complètement différents de la dernière fois. La passion des regards, des gestes, des attouchements s’étaient transformée en une grande tendresse, une pause sur le temps alors qu’il était compté dans ce lieu, avant que l’on commence à les chercher. Les peaux, les muscles sentis sous leurs paumes n’étaient exempts de défauts mais ils leur semblaient merveilleux. Cette contemplation dura un certain temps jusqu’à ce que Lorik passe sa main sous les bords arrière du jean de Miralem pour passer à la vitesse supérieure. Tous ces petits attouchements n’avaient pas laissé Lorik de marbre, le point de non-retour était proche, trop proche. Il voulait en profiter avant de voguer sur un orgasme égal à un tsunami.

-          Où est passé la personne indécise et peu sûre d’elle de tout à l’heure ?

Un petit rire sortit de la bouche de Lorik tandis qu’il tentait à défaire la ceinture et une fermeture éclair réticente.

-          Elle veut se faire plaisir. Maintenant.

-          Impatient.

-          Tout à fait. Toi aussi à ce que je peux sentir.

-          Depuis le premier baiser, dans ton  bureau…

Sur ces mots, Miralem embrassa brusquement son amant sous le coup d’un mouvement de mains des plus vicieux. Ses lèvres furent meurtries par des dents qui voulaient goûter son sang et une langue qui joua un rôle de baume.

Jugeant que le temps de s’amuser était passé, mutuellement ils vinrent à bout de leur restant de leurs vêtements. Des frissons arrachés par la fraîcheur de la pièce lui firent naître un sourire sur leurs visages. Une bataille de corps eut lieu, l’un passant sur l’autre et vice-versa au milieu de caresses intenses et mesurées. Lorik ne contrôlait plus rien, c’était une poupée de chiffon dans les mains de Miralem qui avait emprisonné les siennes au dessus de sa tête pour obtenir un libre-accès à ce qui lui faisait face. Il attacha une de ses mains pour attraper le bord de son pantalon qui n’était pas tombé au sol pour saisir une chose dans une poche.

Les yeux de Lorik exprimèrent une petite peur quand il vit les dents de son amant déchirer l’enveloppe bleu et argent d’un préservatif. Toujours prêt, pensa le boursier ironiquement. Bien que la première fois, il avait agi sur un coup de tête, le désir et le plaisir étaient les maîtres. Là, il était plus mesuré, plus conscient des conséquences de ses actes. Miralem lui lâcha les mains pour les poser sur son appendice pour dérouler le morceau de latex pendant que son amant frayait ses doigts entre ses cuisses, trouvait son intimé pour les y glisser mais Lorik les fit retirer vivement. Il voulait maintenant son amant en lui, même si cela allait lui apporter une grande souffrance. Le temps passait et bientôt Clémentine et son mari les chercheraient.

Après une forte hésitation et des mots murmurés au creux de l’oreille pour le faire changer d’avis, sans succès, Miralem exerça une pression et se trouva entièrement à l’intérieur. Lorik étouffa son cri tant bien que mal, ses dents rouvrirent les blessures de ses lèvres. Des mains apaisantes parcourraient sur son visage, ses cheveux. L’agent immobilier fit de petits mouvements pour commencer la danse lente, plaisante. Il guettait toutes les réactions de son amant, la douleur était là mais il savait qu’une part de lui commençait à aimer cette aiguille douloureuse. Tout le monde avait ce petit côté masochiste, qui faisait peur mais qui attirait, comme un papillon par la lumière.

Lorik sentait le plaisir le gagner par la perte de la tension crispée de ses muscles, l’autre était toujours là mais atténuée. Il remonta ses jambes, caressa celles de Miralem de la plante de ses pieds, jusqu’à les nouer autour de ses hanches.

Puis ce fut cinq minutes d’un foudroyant plaisir qui fit bouger le lit, ballonné par des cris, par des baisers possessifs. Ils devaient rester discrets, le plus possible. La jouissance fut des plus ravageuses, tous les membres se tendirent et l’orgasme fut là.

Miralem s’écroula telle une masse sur Lorik qui l’entoura de ses bras forts. Une fine pellicule de sueur couvrait leur peau et Lorik aimait profondément cette sensation, c’était comme la satisfaction d’un travail bien fait. Ils ne purent rester ainsi bien longtemps, des bruits se faisaient entendre. À regret, ils se séparèrent, Miralem noua sa protection pour la jeter dans la poubelle sous le bureau et ils se rhabillèrent mutuellement, luttant contre l’envie de retirer les vêtements à peine mis. Ils restaient silencieux, leurs yeux parlaient pour eux. Cette fois-ci, il n’y eut pas de départ peureux.

Quand ils redescendirent, l’un derrière l’autre séparés de deux pas, dans leurs deux cerveaux germaient l’idée d’une relation ensemble et ce n’était pas déplaisant.



Toutes nos excuses pour ce retard monstre mais les éléments sont vraiment contre en ce moment. Dans l'ordre, il y a une grosse perte de motivation, qui s'est réglée, les révisions des partiels plus importantes que prévu, un accident de voiture et un ordinateur qui vient juste de mourir. Avec ce dernier fait,  la suite ne sera pas pour tout de suite malheureusement.
Malgré tout, nous vous souhaitons une très Bonne Année, qu'elle soit meilleure que la précédente^^.
Gros bisous  à tous^^.
Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
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