Présentation

Vendredi 30 janvier 5 30 /01 /Jan 00:59




Deux mois plus tard, la situation de Miralem et Lorik avait quelque peu évolué. Depuis leurs derniers ébats lors de la réunion de famille, ils avaient décidé de se voir régulièrement. Ils se rendaient visite, chez l’un ou chez l’autre, mais ils restaient discrets, car personne n’était au courant de leur relation, bien que Cypriaque et Clémentine avaient des doutes, exprimés par de petites allusions. Ils préféraient la garder secrète, le temps de savoir si elle était sérieuse ou si ce n’était qu’une passade. Miralem savait ce qu’il ressentait, mais il avait des doutes sur Lorik, car c’était la première fois que celui-ci sortait avec un homme, et il avait avoué ne pas s’être engagé sentimentalement depuis plusieurs années, contrairement à Miralem qui, même s’il n’en avait jamais montré de preuves évidentes, avait été heureux pendant quatre ans avec Christian.

Il s’étonnait lui-même de la rapidité de l’évolution de ses sentiments envers un homme qu’il n’avait pas pu supporter au premier abord. Il tentait de les dissimuler, même aux yeux de Lorik, car il ne voulait pas se dévoiler sans être certain que ce soit réciproque. Il serait patient s’il le fallait, mais il savait que, contrairement à Christian, il ne pourrait pas attendre plusieurs années que son amant accepte de voir leur relation évoluer.

Il avait d’ailleurs un grand projet en tête. Après deux mois, son idée en étonnerait plus d’un, mais pour la première fois de sa vie, il était prêt à prendre un risque sentimental, car il sentait que son histoire avec Lorik était différente de tout ce qu’il avait connu auparavant. Il espérait simplement que celui-ci accepterait sa demande. S’il la refusait, Miralem saurait à quoi s’en tenir, même s’il comprendrait que son partenaire trouve son envie soudaine et trop rapide.

Il décida d’en parler à Lorik, un soir glacial de janvier. Il fut soulagé d’entrer chez son amant, car après avoir à peine parcouru les quelques mètres séparant sa voiture de la porte d’entrée, il avait l’impression d’être frigorifié. Il n’attendit que quelques secondes avant de se retrouver au chaud et assailli par les baisers passionnés de Lorik. Miralem n’avait pas l’habitude de ce genre d’attitude mais ce n’était pas pour lui déplaire. Il répondit à l’étreinte de son amant pendant plusieurs minutes, puis il le lâcha, à bout de souffle. Il lui sourit, et Lorik s’éloigna de quelques pas avant de faire signe à Miralem de le suivre jusqu’au salon.

Le repas se passa tranquillement, jusqu’à ce que Miralem, ayant fini son dessert, aborde le sujet pour lequel il avait principalement décidé de passer cette soirée chez Lorik. Ce dernier ne s’attendait pas à une telle demande, et sa réaction fut appropriée à la situation, même si Miralem aurait aimé qu’elle soit différente.

-          Je sais qu’on est ensemble que depuis deux mois, commença-t-il.

Il jeta un coup d’œil à son amant, qui l’incita à continuer d’un sourire franc, curieux de connaître la suite.

-          Ca va te paraître rapide, mais j’ai bien réfléchi, et j’aimerais que toi et moi on soit plus souvent ensemble, tu vois, me réveiller plus souvent près de toi. Des petits détails qui font qu’on apprécie une relation.

-          Je suis tout à fait d’accord, intervint Lorik. C’est vrai qu’on s’est pas beaucoup vu dernièrement avec nos emplois du temps chargés, et si on fait pas d’effort, ça va empirer.

-          Attends, laisse-moi finir. C’est en partie par rapport à nos boulots que j’ai eu cette idée. Disons que ça n’a fait que précipiter mon envie.

Il s’interrompit quelques secondes, puis il reprit la parole, à la fois impatient et anxieux de connaître l’avis de son amant.

-          En fait, j’aimerais qu’on emménage ensemble, voilà.

Le sourire de Lorik disparut aussitôt. Apparemment, il s’attendait à tout sauf à ça. Il observa Miralem pour être sûr que celui-ci était sérieux, puis il fronça les sourcils. La mine de l’agent immobilier se rembrunit peu après, car il voyait bien que son idée ne semblait pas plaire à Lorik. Ca ne l’étonnait pas vraiment, mais au fond de lui, il espérait vainement autre chose. Il attendit simplement que son amant lui donne son avis.

-          C’est pas que je veux pas Mira, mais tu l’as dit toi-même. C’est plutôt rapide. J’aimerais qu’on attende un peu pour vivre ensemble. N’entends pas par là que j’en ai pas envie ou que je suis pas sûr de ce que je ressens pour toi. Tout est clair à ce niveau là. C’est juste qu’on sait jamais ce qui peut arriver. D’ici quelques mois, ça sera mieux. J’accepterai volontiers.

-          Mais je veux pas attendre plusieurs mois ! Je veux vivre avec toi ! Maintenant !

-          Moi aussi j’en ai envie, mais je sais aussi être rationnel, et c’est un peu précipité là. Je dis pas non, je dis juste pas tout de suite.

-          Mais pourquoi !? Ca marche bien toi et moi ! On serait heureux !

-          Peut être, mais je te le répète, je préfère qu’on attende. Tu n’as pas besoin de t’énerver.

-          Je te demande de vivre avec moi et tu refuses ! Comment tu veux que je m’énerve pas ? Moi je sais ce que je veux, mais pas toi apparemment !

-          T’as rien compris. Je s…

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase, car Miralem se leva et sortit de chez Lorik en claquant la porte aussi fort qu’il put. Il fut si rapide que son amant n’eut pas l’occasion de le rattraper, trop surpris par ce brusque départ.

Une fois assis dans sa voiture, Miralem ôta ses lunettes, ferma les yeux et se posa contre l’appuie-tête de son siège conducteur. Il resta dans cette position pendant plusieurs minutes pour se calmer. Il n’avait pas prévu de s’énerver, même si Lorik refusait sa proposition, mais il n’avait pas pu se contrôler, malheureusement. Il regrettait d’avoir été aussi agressif, mais il avait préféré partir sans prévenir plutôt que s’excuser et admettre que Lorik avait raison.

 

Jusqu’au lendemain, Miralem, sans nouvelles de son amant, ne réussit pas à se calmer. Sa nuit fut agitée, car il dormit très peu, et il se leva toujours d’aussi mauvaise humeur. Il alla au travail, comme d’habitude, et quand il rentra chez lui en fin d’après-midi, ses nerfs étaient encore à fleur de peau. Il fit beaucoup d’efforts pour préparer un dîner convenable, car il recevait des invités, et il ne pouvait pas se permettre de mal les recevoir.

Quand les plats, les assiettes, les chaises furent à leur place, il s’installa dans son canapé et resta allongé jusqu’à ce que la sonnette de sa porte d’entrée retentisse. Il se leva calmement, pour ne pas laisser sa colère transparaître dans ses gestes, et il alla ouvrir aux nouveaux venus. Il esquissa un franc sourire lorsqu’il vit Cypriaque et Clémentine sur le pas de la porte et il les pria d’entrer. Ils s’installèrent tous les trois autour de la table basse du salon pour déguster un apéritif avant de dîner. Une discussion s’engagea, mais Clémentine ne fut pas dupe du manège de son beau frère.

-          Y’a quelque chose qui va pas ? Demanda-t-elle à Miralem.

-          Non, non, tout va bien, nia ce dernier.

-          Arrête Mira, tu es pas comme d’habitude, c’est gros comme une maison !

-          Puisque je te dis qu’il n’y a rien !

-          Moi je te dis d’arrêter de nous mentir. J’accepte tes cachotteries un moment, mais il est temps que tu cesses d’agir comme un gamin !

-          De quoi tu…

-          Tu sais très bien de quoi elle parle, intervint Cypriaque, remarquant que sa femme s’énervait. Ce n’était pas bon pour elle, comme elle était enceinte. De plus, il ne voulait pas qu’une réelle dispute prenne place.

-          Tu pourrais commencer par nous dire que tu es avec Lorik, reprit Clémentine, calmée par les caresses du pouce de son mari sur sa main.

-          Je suis avec Lorik, confirma Miralem.

-          Continue, pourquoi es-tu énervé ?

Miralem baissa la tête, peu fier de ce qu’il allait raconter, d’autant que ses deux invités ne comprendraient certainement pas pourquoi il avait proposé à Lorik d’emménager avec lui après à peine deux mois de relation, alors qu’il avait toujours refusé de vivre avec Christian malgré les quatre années qu’ils avaient passé ensemble. Penaud, il dit tout à une vitesse surprenante, comme s’il voulait juste arriver à la fin de sa phrase.

-          Je suis allé manger chez lui, et je lui ai proposé d’emménager avec moi, mais il a dit non, alors je me suis énervé et je suis rentré chez moi sans prévenir, et je lui ai pas donné de nouvelles depuis hier soir, ni lui d’ailleurs.

Il attendit, mais aucune réaction ne se fit entendre. Un long silence s’installa, jusqu’à ce que Miralem lève la tête. Deux paires d’yeux le fixaient très sérieusement, cherchant à décider s’il s’agissait d’une blague ou pas. Comprenant que non, Clémentine fronça les sourcils.

-          J’avoue que je suis étonnée, déclara-t-il.

Cypriaque hocha la tête pour montrer qu’il était du même avis que sa femme, puis celle-ci continua.

-          Tu as fait attendre Christian des années sans résultat, et aujourd’hui, tu rencontres un homme, tu sors avec lui pendant deux mois, et ça y est, tu veux vivre avec lui ? Je suis contente que tu te sois remis de la mort de ton ex, et j’aime beaucoup Lorik, vraiment. A choisir, je préfère que tu sois avec lui plutôt qu’un autre, mais je trouve que tu vas un peu vite, Mira.

Cypriaque vit que son frère allait répliquer, alors il prit à son tour la parole :

-          Elle a raison, tu sais. Nous, on veut juste que tu sois heureux, et si c’est avec Lorik, tant mieux. Mais on veut pas que tu te précipites. Attends de voir si c’est sérieux entre vous avant de prendre des décisions trop importantes.

-          C’est sérieux, dit Miralem, d’un ton sec et insistant. A trente ans, j’ai passé l’âge de faire des conneries. Mais ça, je suppose que vous le savez. Je vous embête assez avec mes délires d’enfant parfois !

Le sujet de la conversation dévia alors sur les envies parfois surprenantes de Miralem et sur ses caprices récurrents, dignes d’un grand enfant, mais pas d’un adulte de son âge. Sa relation avec Lorik ne fut plus abordée, et ce n’est qu’en buvant un café à la fin du repas qu’il posa une question qui lui trottait dans la tête depuis qu’il avait appris que son frère et sa belle sœur allaient enfin être parents.

-          Vous savez si c’est une fille ou un garçon ? Demanda-t-il.

Clémentine rit doucement devant l’air excité de Miralem, puis elle lui répondit.

-          Non, on ne sait pas encore, et on ne veut pas le savoir.

Elle regarda tendrement son mari, qui lui rendit son sourire. Il l’embrassa furtivement, puis Miralem partit dans ses pensées, qu’il exprima à voix haute :

-          Si c’est un garçon, Miguel ça serait mignon. Non, ça fait pas assez anglais. Nathan, alors. Oui, Nathan pourquoi pas. Pour une fille, Lucy irait bien, mais c’est trop commun. Kate ! Parfait ! Nathan ou Kate !

-          Je te rappelle que c’est notre enfant quand même Mira, intervint Cypriaque. On a notre mot à dire aussi. Bien sûr, on ne manquera pas de te demander ton avis !

-          Kate, j’aime bien, lança Clémentine, amusée. Par contre, Nathan, ça ne me plait pas beaucoup. Enfin, on verra bien ! On a encore un peu de temps devant nous !

-          Tu es enceinte depuis combien de temps maintenant déjà ?? Demanda Miralem.

-          Trois mois et demi !

La joie se lisait sur le visage de Clémentine lorsqu’elle parlait de sa grossesse et de son futur enfant. Miralem était vraiment heureux pour elle et pour son frère. Ils avaient essayé tellement de fois de concevoir un bébé et espéré que ça marche un jour que les voir enfin réaliser leur rêve le mettait de bonne humeur, alors qu’il avait été grognon toute la nuit et toute la journée.

Quelques minutes plus tard, prêts et emmitouflés dans leur manteau d’hiver, Cypriaque et Clémentine saluèrent Miralem. Son frère le prit dans ses bras en lui assurant qu’il pouvait venir le voir quand il voulait, pour lui parler de tout et rien, à n’importe quelle heure de la nuit. Miralem le remercia, puis il se retrouva enlacée par sa belle sœur qui lui répéta, à quelques mots près, ce que venait de lui dire Cypriaque. Miralem leur assura qu’il allait bien et qu’il s’en sortirait comme un chef, puis il leur ouvrit la porte. Il leur dit à son tour qu’ils pourraient toujours compter sur lui, encore plus lorsque l’enfant serait né, puis il les regarda partir, jusqu’à ce qu’ils disparaissent de sa vue.

 

Deux jours encore passèrent, et en se réveillant un matin, Miralem prit son portable subitement. Il écrivit un message et l’envoya à Lorik, s’excusant, enfin, de son attitude lors de leur dernière soirée. Il l’invita à venir dîner, et il le pria de le tenir au courant de la date et de l’heure auxquelles il viendrait. Quand ceci fut fait, il n’attendit pas la réponse de son amant, et il se leva. Il se prépara pour aller à l’agence immobilière pour la journée, et il n’en revint que plusieurs heures plus tard, exténué, mais satisfait du travail effectué. Il avait eu des rendez vous plutôt compliqués à gérer et très serrés dans son emploi du temps, mais Chloé et Bertrand l’avaient accompagné et ils avaient été très compétents. Sans leur aide, il ne s’en serait pas sorti, et c’était aussi pour ça qu’il appréciait à la fois l’aide et la compagnie uniques de ses deux collaborateurs.

Aux environs de vingt heures, son souper fut consistant mais bref. Il mangea assez pour tenir le coup, mais il ne perdit pas de temps, car il avait un rendez vous dans la soirée. Il rangea sa cuisine, et il prit sa sacoche qu’il n’utilisait qu’en dehors du travail, puis il sortit de chez lui. Il monta dans sa voiture et roula pendant une trentaine de minutes, d’abord dans Londres, puis dans ses environs, au milieu de petits pavillons semblables les uns aux autres. Il s’arrêta à quelques mètres de l’un deux, pour ne pas attirer l’attention, et il marcha ensuite jusqu’à sa destination. Devant le portail du pavillon en question, il ne sonna pas. Il se contenta d’entrer, et de se faufiler par le côté droit de la maison, jusque dans le jardin dissimulé derrière. Il frappa trois coups sur une baie vitrée, et il entra, sans attendre qu’on l’autorise à le faire.

Il salua les quelques personnes présentes dans la pièce de la tête, puis il se dirigea vers le fauteuil imposant qui trônait devant la cheminée.

-          Bonsoir, Alan, dit un homme, avant même que Miralem ne se soit présenté devant lui.

-          Bonsoir chef, répondit l’agent immobilier.

L’homme avachi dans le fauteuil se tourna vers le nouvel arrivant. Miralem n’avait pas eu besoin de voir son visage pour deviner que c’était Adrian, le dirigeant national de l’organisation, mais à présent qu’ils étaient face à face, il pouvait observer son regard rieur et son sourire amusé.

-          Tu es à l’heure, déclara Adrian.

-          Comme toujours, lança Miralem, respectueux, mais sûr de lui.

-          Oui, comme toujours…

Adrian n’en dit pas plus, et il reprit sa position initiale, le regard tourné vers la cheminée. Comprenant que la conversation était close, Miralem s’éloigna et alla discuter avec d’autres membres de l’organisation. Ce n’est qu’après plusieurs minutes que la voix d’Adrian se fit à nouveau entendre, forte et autoritaire. Il s’adressait à tout le monde cette fois-ci. La préparation des évènements à venir allait commencer.

Ils s’assirent tous autour d’une table, comme d’habitude, et chacun leur tour, les membres exposèrent leurs différentes idées pour l’avenir et les projets futurs. Adrian approuva certains choix, en critiqua d’autres, mais jamais il n’éleva la voix. Ce n’était pas ainsi qu’il montrait son désaccord. Sa manière était beaucoup  plus radicale, et tous le savaient. C’est pourquoi ils évitaient de commettre la moindre erreur. Un mauvais choix de plan était toléré, mais pas une erreur lors de l’exécution de celui-ci. C’était ainsi depuis toujours.

Quand vint le tour de Miralem, Adrian sembla plus intéressé, et les autres membres aussi. Leurs missions étaient toutes importantes, mais celle de Miralem était la plus grosse de l’année, celle qu’il ne pouvait pas rater. Adrian comptait sur lui pour la mettre en place, et il était fin prêt. Il voulait prouver à son supérieur que celui-ci avait raison de lui faire confiance, malgré ses histoires passées, malgré son caractère peu accessible.

Il décrivit en quelques mots ce qu’il allait faire. Tous le savaient plus ou moins, mais il devait présenter lui-même une idée précise au groupe, pour qu’ils le conseillent sur certains choix ou le déconseillent sur d’autres. Ca se passait de cette façon pour tout le monde, pour toutes les missions. Chaque responsable avait un travail de recherche à faire, puis il le présentait pendant la réunion. Il récoltait l’avis des autres membres et le prenait en compte, jusqu’à l’accord final du dirigeant national : Adrian.
            -      Tout est prêt alors ? Demanda ce dernier.
            -      Bien sûr, répondit Miralem. Dans deux mois, vous aurez tout ce qu’il vous faut.

Après plusieurs semaines de retard, dont nous nous excusons franchement, nous revoilà avec un nouveau chapitre de PQN. Un ordi en panne, des partiels importants et d'autres facteurs ont fait qu'il n'arrive que maintenant, mais il est là et bien là, et on espère que vous aussi. N'avez-vous pas déserté chers lecteurs (si si, des lectrices + un lecteur^^ ça fait des lecteurs, malheureusement pour nous les filles!).
On espère qu'il vous plaît. Dans deux chapitres, l'histoire sera finie! Préparez vous! Merci à toutes les personnes qui nous donnent leur avis sur cette histoire assez particulière, et aussi à celles qui commentent encore et toujours Indicibles Cruautés, notre bébé dont on est fière, on l'avoue!
Bises à tous et à toutes et à très vite (le 10 ou le 20 février pour la suite, selon nos disponibilités).

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Plus que nous [terminée]
Voir les 7 commentaires - Ecrire un commentaire - Communauté : A l'ombre des romances...
Retour à l'accueil

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

P'tit plaisir^^

 

Derniers Commentaires

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus